Scientifiquécolodingo

26/10/2011

Une émission de radio consacrée aux courants écologistes radicaux m’a fait dresser l’oreille. Certains de ses représentants affirment qu’il faudrait sanctionner l’arrivée d’un troisième enfant dans une famille, sous prétexte que celui-ci générerait l’équivalent de 620 allers et retours Paris/New York. «Selon certains écologistes, continue le journaliste, il faudrait supprimer 350 000 personnes par jour pour retrouver un équilibre entre l’humanité et la nature »… Et puis « un kilo de veau équivaut à un trajet de 213 km en voiture »…
A force de chiffres et comparaisons scientifiques aléatoires, l’auditeur ne sais plus où il en est : un veau, est-ce mieux qu’un troisième enfant ?
Ne peut-on être raisonnable quand on pense écologie ? Ne peut-on imaginer qu’un monde meilleur est possible sans supprimer l’humanité ? Ne peut-on considérer que le dialogue entre les cultures et les générations, les interrogations de l’homme sur son environnement, l’enthousiasme de sa jeunesse sont les meilleurs ferments d’une écologie réussie ? On parle de résilience, cette capacité de l’homme à se relever des épreuves les plus lourdes. D’autres solutions peuvent donc jaillir, permettant une meilleure prise en compte de son environnement par l’homme, sans le rendre coupable d’exister.
Réduire la viabilité d’une société à un nombre d’enfants autorisés fait penser aux politiques de natalité chinoises. Résultat : les garçons y sont privilégiés tandis que les fœtus de filles connaissent un taux d’avortement important. Dans ces conditions, non désirées, mésestimées, obligées d’être à leur tour mère d’un enfant unique, les femmes chinoises se suicident plus que toutes les autres.
Puisqu’il faut tout chiffrer à l’aune de la couche d’ozone, cette malheureuse femme chinoise, de combien d’allers-retours Paris-New-York sa pauvre petite existence serait-elle aussi coupable ?
Pauline Valdenaire
 

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