F.Hollande : "Il faut autoriser les recherches sur les cellules souches embryonnaires"

22/02/2012

François Hollande, en visite au Génopole d’Evry mercredi 22 février 2012, s’est prononcé pour la recherche sur les cellules souches embryonnaires.
Extraits de son discours :
“…Et le XXe siècle, hélas, est l’histoire tragique de l’instrumentalisation de la science, pour une cause funeste. L’homme a toujours été, à la fois tenté par le dépassement de lui-même, et parfois par la folie qui s’empare de lui, lorsqu’il s’agit justement de l’éternité. Il a volé parfois le feu pour de très mauvais usages, et en même temps, ça n’a pas empêché que l’humanité avance.”
” C’est […] pour des raisons de compétitivité, c’est ce qui permettra à l’économie française d’être meilleure qu’elle n’est aujourd’hui dans la mondialisation.”
“Et en même temps, je veux poursuivre le débat éthique. La France a toujours été à l’avant-garde de cette réflexion, il y a de ce point de vue des principes intangibles […]. Ces deux principes, je les rappelle, c’est le respect de la dignité humaine et la non-marchandisation du vivant.”
“Sur le plan médical, développement embryonnaire, procréation, neurosciences, vieillissement, nutrition, maladies infectieuses, nous avons besoin des sciences de la vie pour faire des sauts très importants dans les niveaux de connaissance. La valorisation des connaissances recèle un potentiel économique considérable. On évalue à 20% du PIB la part des biotechnologies dans les pays développés à l’horizon 2030-2040, c’est considérable.”
“Or, […] il y a beaucoup à attendre de ce que l’on appelle les cellules souches embryonnaires. Notamment pour comprendre le processus de la fécondation, pour étudier la conservation des embryons, et pour faire progresser la compréhension des mécanismes de certains cancers. A long terme, pour ouvrir la voix des thérapies de médecine régénérative utilisant les capacités de différenciation des cellules souches.”
“La recherche sur ces cellules est donc riche de promesses.”
“Pourtant, la recherche sur ces cellules est contrariée aujourd’hui dans notre pays par un dispositif législatif adopté par la majorité sortante. Il affiche officiellement une interdiction. Certes, c’est vrai, il autorise au final des recherches par un système de dérogation, mais où est la clarté ? Où est le courage dans cette façon de faire ? Nous en payons déjà le prix fort. C’est-à-dire [que] nous perdons l’avance que nous avons dans des domaines de l’innovation thérapeutique, ce qui est une excellence française.”
” La loi [continue] à maintenir l’interdiction avec dérogation. Je ne veux pas me satisfaire de cette situation.”
” Si les Français m’accordent leur confiance le 6 mai prochain, je demanderais au parlement de modifier la loi de bioéthique de 2011 afin d’autoriser la recherche sur les cellules souches embryonnaires. Aucune raison sérieuse ne s’y oppose.”
“Une cellule souche embryonnaire n’est pas un embryon et il n’y a aucune objection, au nom de l’éthique, à refuser à des chercheurs de travailler sur des cellules qui sont de toute façon destinées à être éliminées.”
“Certes, des limites sont toujours nécessaires, et la recherche sur ces cellules devra être encadrée, soumise à des autorisations préalables, délivrées par l’agence de biomédecine, de manière à éviter toute marchandisation du corps humain. Cet encadrement se fera d’ailleurs dans le respect des bonnes pratiques internationales. Ainsi, en modifiant la loi bioéthique, en permettant donc la recherche sur les cellules souches embryonnaires, nous rattraperons notre retard sur d’autres pays qui ont clarifié depuis plus longtemps que nous leur position. Je pense au Royaume-Uni, à la Belgique, aux États-Unis, au Japon, à la Suède, au Brésil. Nous favoriserons aussi le retour de post-doctorants, qui sont hélas partis effectuer leur recherche dans ces pays-là, au détriment de connaissances qui auraient pu être déployées ici.”
” […] je veux faire avancer notre pays, et donc, pour cette belle cause de la recherche, mais aussi de l’amélioration de la condition humaine, pour faire en sorte que ceux qui sont atteints par des maladies, ou ceux qui ont besoin de soins, de sollicitude ou tout simplement d’espérance, puissent savoir que dans certaines limites, qui sont posées par le législateur, des recherches seront possibles, notamment à partir de ces cellules souches embryonnaires, qui sont, c’est vrai, un vecteur de recherche et une source d’espérance.
” […] je souhaite que, les français me donnant leur confiance, nous puissions faire évoluer les lois de bioéthique avec toujours le souci de respecter les principes qui sont les nôtres, de dignité de la condition humaine, de non-marchandisation du vivant, et en même temps, du souci du progrès de la recherche. Et de la connaissance.”

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