IVG : détresse ignorée

Dans le cadre du projet de loi pour l’égalité entre les femmes et les hommes, un amendement a été voté mercredi 18 décembre en commission des lois de l’Assemblée nationale dans le but de supprimer la notion de “situation de détresse” d’une femme pour recourir à l’avortement.

Ce projet de loi déjà voté par le Sénat, est actuellement examiné en 1ère lecture à l’Assemblée nationale. Cet amendement est porté par le groupe socialiste. Dans l’exposé des motifs, les auteurs affirment que la référence « à l’état de détresse de la femme enceinte n’est pas utile puisque la femme est le seul juge de son état. »

Pour Alliance VITA, cet événement sonne comme un aveu : il s’agit de banaliser un acte qui est loin d’être anodin pour les femmes, au prix du déni de leur peine, et au risque d’en faire l’issue obligée de toute grossesse imprévue ou difficile. Il est d’ailleurs paradoxal de dénier aux femmes enceintes leur détresse alors qu’on prétend favoriser l’égalité femme – homme et que beaucoup d’hommes poussent leur compagne à l’IVG dans l’ignorance de ce que ce geste implique pour elle.

Selon un sondage OpinionWay pour Nordic Pharma en mars 2013, 85% des femmes déclarent avoir ressenti une souffrance au moment de l’IVG médicamenteuse, y compris une souffrance morale pour 82% d’entre elles, ou physique pour 67%. Il confirme un précèdent sondage effectué par l’IFOP en 2010 sur les femmes et l’IVG :  83% des femmes pensent que l’IVG laisse des traces psychologiques difficiles à vivre.

Pour la Haute Autorité de la Santé, citée dans le rapport de l’IGAS sur la prévention des grossesses non désirées (2010)  : «L’IVG demeure un évènement souvent difficile à vivre sur le plan psychologique. Cette dimension manque d’éclairage objectif et scientifique ».

Dans le cadre de ce projet de loi, la véritable égalité devrait comprendre une politique de prévention des pressions masculines qui s’exercent sur les femmes pour l’IVG.

Alliance VITA préconise une réelle politique de prévention de l’IVG pour les femmes enceintes et édite un guide des aides à leur attention : www.jesuisenceinteleguide.org.

[CP] « Qui est l’homme ? » – Cycle de formation bioéthique d’Alliance VITA, « L’Université de la Vie », pour la première fois dans 50 villes de France simultanément, par visioconférence

Les lundis 13, 20 et 27 janvier et 3 et 10 février 2014 à 20h30, Alliance VITA présente la 8e édition de son cycle de formation « L’Université de la Vie », 5 soirées sur les questions bioéthiques, du début à la fin de la vie, préparées à partir des services d’écoute et d’accompagnement d’Alliance VITA et de son analyse des textes législatifs, politiques, scientifiques, médiatiques sur ces sujets.

  • A l’origine de la vie humaine : anthropologie, procréation, maternité, paternité,
  • Homme ou femme : interchangeables ?
  • Fragilité, dépendance et interdépendance
  • Un temps pour vivre, un temps pour mourir
  • Le transhumanisme : vers une “intégration homme – machine” ?

Voici les thèmes que VITA estime crucial d’approfondir, afin d’apporter un début de réponse au thème 2014 « Qui est l’homme ? », alors que se profilent en France le projet de légaliser la PMA et la GPA pour des personnes de même sexe, le suicide assisté, mais aussi la banalisation de la théorie du genre ou encore l’avènement de « l’homme augmenté ». 

Parmi les intervenants, le docteur Xavier Mirabel, président d’Alliance VITA, Tugdual Derville, Délégué général, Caroline Roux, coordinatrice des services d’écoute de VITA, transmettent lors de ces soirées l’expérience d’années d’écoute, de rencontres, d’étude de la société.

L’Université de la Vie 2014 innove : retransmise en Visio conférence dans 48 villes de France, elle est proposée pour la première fois en région par des équipes VITA départementales, notamment : Nantes, Toulouse, Marseille, Lyon, Strasbourg, Rennes, mais aussi Chartres, Reims, etc. Chaque ville organise les 5 soirées en deux étapes : un temps en Visio avec Paris ; un temps local autour d’experts et de témoins de chaque département.

Pour Ségolène du Closel, coordinatrice de l’Université de la Vie, à l’origine de cette extension nationale : « C’est à la fois un défi et une chance d’organiser la première session en régions de l’Université de la Vie en Visio conférence dans près de 50 villes de France. Les Français que nous rencontrons nous disent à quel point ils ressentent le besoin d’une formation sur la bioéthique, un sujet de société qui nous concerne tous. Qui est l’homme ? Quelle société voulons-nous bâtir ? Les 5 soirées de formation VITA fourniront un fondement pour acquérir des points de repère,  réfléchir personnellement sur ces sujets et se les approprier. »

 

Alliance VITA est une association engagée pour le respect de la dignité de la vie humaine. Elle anime des services d’écoute sur le début de vie : SOS bébé, ainsi qu’un service sur la fin de vie SOS fin de vie. Elle compte 37 000 soutiens en France, et 128 équipes départementales.

Pour la carte de France de l’Université de la Vie http://www.universitedelavie.fr/villes-participantes/

Pour le programme et l’inscription www.universitedelavie.fr

Suicide assisté et exception d’euthanasie – Tudgual Derville sur Europe1

Suicide assisté et exception d’euthanasie – Tudgual Derville sur Europe1

Tugdual Derville invité de Wendy Bouchard sur Europe 1 midi pour discuter de la fin de vie en France, suite aux conclusions rendues par la conférence de citoyens, favorables au suicide assisté et à l’exception d’euthanasie.

 

Tugdual Derville sur Europe1 le 28 novembre 2013, débat avec François de Closets

Tugdual Derville, Délégué général d’Alliance VITA, était l’invité d’Europe Midi le 28 novembre 2013, de 13h30 à 14h en présence de François de Closets, membre de l’ADMD, pour débattre sur les sujets de l’euthanasie et du suicide assisté.

ECOUTER LE DEBAT [esplayer url=”https://www.alliancevita.org//wp-content/uploads/2013/11/131128-Debat-Euthanasie-Tugdual-Derville-Francois-de-Closet.mp3″ width=”200″ height=”25″]

Extraits des interventions de Tugdual Derville  :

Ses trois arguments introductifs :

–       “La prévention du suicide est une grande cause essentielle, nationale, surtout pour les personnes âgées qui sont fragilisées par la peur de la dépendance, la mort… Si on commence à laisser entendre que des personnes sont de trop, c’est une porte ouverte à l’exclusion des plus vulnérables Donc premier argument, la prévention du suicide ne souffre pas d’exception (…).

–       On laisse croire que l’euthanasie serait la solution pour éviter les souffrances insupportables ou l’agonie. Mais non, les soins palliatifs, les soins anti-douleur, l’accompagnement des souffrances psychiques, sociales, spirituelles, l’aide de ces personnes permet d’éteindre l’essentiel de ces demandes d’euthanasie. Donc les soins palliatifs doivent être développés : ni acharnement thérapeutique, ni euthanasie.

–       Troisième argument : ne pas tuer. Administrer la mort, c’est transgresser quelque chose d’essentiel pour l’humanité. Si on commence à donner la mort, on vole des instants qui peuvent être précieux (…). La sagesse populaire parlait de rémission (…). L’euthanasie, le suicide, c’est une mort violente, et qui laisse des traces et une culpabilité très forte (…).”

Dans le débat : “La mort a un impact social considérable ; on ne meurt pas seul. Nous sommes tous frappés par le suicide de proches (…). L’idée de maîtriser la mort est un piège pour notre humanité ; nul ne peut pronostiquer le jour de la mort de quelqu’un (…). Toute personne est toujours digne ; c’est ce qui nous différencie des animaux.”

[CP] Conférence de citoyens sur la fin de vie : douteux sur la forme, dangereux sur le fond

[CP] Conférence de citoyens sur la fin de vie : douteux sur la forme, dangereux sur le fond

Alliance VITA réagit aux conclusions du panel de citoyens rendu public par le Comité Consultatif National d’Ethique (CCNE) le lundi 16 décembre 2013.

Sur la forme, Alliance VITA confirme son étonnement de voir que le principe d’Etats généraux démocratiques s’est résumé à l’avis d’un panel de 18 citoyens, recrutés par un institut de sondage. En démocratie, on ne peut pas s’appuyer sur un aussi petit nombre de personnes qui « ne prétend pas à la représentativité de la population française » comme le souligne l’IFOP qui a réalisé ce panel.

Sur le fond, l’ouverture à un droit opposable au suicide viendrait profondément bouleverser la relation entre soignants et soignés ainsi que toute la politique de prévention du suicide des personnes les plus fragiles. De même, la notion ambiguë d’exception d’euthanasie ouvrirait dangereusement la porte à toutes les dérives observées aux Pays-Bas et en Belgique, comme récemment l’euthanasie des mineurs.

Pour Tugdual Derville délégué général d’Alliance VITA, fondateur du service SOS fin de vie et auteur de La bataille de l’euthanasie ( Salvator, 2012) : « C’est une illusion de penser qu’on peut à la fois promouvoir les soins palliatifs qui accompagnent et soulagent les patients, et l’euthanasie ou le suicide  qui sont des solutions radicales et violentes.  L’équilibre de la loi Leonetti, qui récuse acharnement thérapeutique et euthanasie pour promouvoir les soins palliatifs, doit être préservé. Comment mobiliser toute la société pour la prévention du suicide à tout âge, de l’adolescence à la vieillesse, et organiser une politique inverse pour les personnes dépendantes ou en fin de vie ? Ce serait laisser croire qu’il y a des « sous-vies » indignes d’être respectées. »

De son côté le docteur Xavier Mirabel, président d’Alliance VITA ajoute : « Nous attendons toujours que le président de la République tienne son engagement de renforcer de façon consistante les moyens d’accès aux soins palliatifs de qualité. Quel poids notre société va-t-elle donner à l’opinion de 18 personnes au regard d’avis beaucoup plus étayés rendus par la commission Sicard en décembre 2012 ou par le CCNE en juillet 2013 ? Penser avoir un avis autorisé sur la fin de vie sans avoir l’expérience approfondie de l’accompagnent ou du soin , c’est se placer sous emprise émotionnelle voire idéologique. C’est au jour le jour que les soignants, les soignés et leurs proches doivent trouver des solutions qui respectent la dignité de toute personne, même lourdement dépendante, jusqu’au terme naturel de leur vie. »

Alors que le président du principal mouvement de promotion de l’euthanasie a été auditionné par le panel à la demande du CCNE, Alliance VITA note qu’à aucun moment il ne lui a été proposé d’exposer son expertise pourtant reconnue.

Alliance VITA demande au gouvernement de ne pas renoncer à la véritable solidarité envers les plus fragiles.

>> Consulter le rapport de la Conférence de citoyens sur la Fin de vie

[CP] La Manif pour tous du 15 décembre 2013

Répondant à l’appel du mouvement « La manif pour tous », 30.000 manifestants (6.000 selon la police) se sont rassemblés dimanche 15 décembre dans l’après-midi à Versailles. D’autres rassemblements avaient lieu à Blois (près de 3.000 manifestants, 2.500 selon la police) et Montpellier (800 manifestants) et samedi à Bordeaux (200 voitures en défilé dans les rues du centre-ville).
Certes le mariage pour tous a été voté avec l’adoption par les couples homosexuels, mais les revendications vont beaucoup plus loin : la PMA et la GPA qui sont les étapes suivantes, la réduction du congé parental, la réforme du rythme scolaire, l’enseignement à l’école de la notion de genre…
Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA et porte-parole de la Manif pour tous, précise : « Nous voulons dire au gouvernement que nous voulons nous mobiliser contre toutes ses velléités actuelles de poursuivre ce mouvement de déconstruction de la famille ».

Manif pour tous: plusieurs milliers de… par 20Minutes