Manuel Valls : des « paliers » vers l’euthanasie

17/12/2014

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Suite à la remise du rapport Claeys-Leonetti, Manuel Valls s’est exprimé le 16 décembre sur la question d’une loi fin de vie, jugeant que « l’important est qu’on avance » sur ce sujet. Ses propos explicitent bien l’intention du gouvernement et la stratégie poursuivie sur cette question, consistant à avancer par « paliers progressifs ».

Ces propos tenus devant les députés socialistes font écho à l’engagement du Premier ministre, pris le 16 octobre dernier auprès du Parti Radical de Gauche, en faveur d’une loi sur la fin de vie. A Jean-Michel Baylet, président de ce parti très favorable à une légalisation de l’euthanasie, Manuel Valls écrivait : « Le gouvernement veut avancer sur cette question […]. Il faudra aller au-delà de la loi du 22 avril 2005 (dite Loi Leonetti, ndlr). […] Vous pouvez compter sur ma détermination à aboutir à une nouvelle étape dans ce sens avant la fin de la législature. »

La détermination de Manuel Valls sur cette question était manifeste en 2009, lors de la présentation d’une proposition de loi du Parti Socialiste visant à légaliser l’euthanasie (Manuel Valls était alors rapporteur de la commission des affaires sociales) : « Plutôt que de chercher un consensus impossible, les signataires du présent texte préfèrent revendiquer leur différence en affirmant le principe d’un droit général à l’euthanasie, d’une véritable aide à mourir (19 novembre 2009).

Par rapport à 2009, l’intention semble bien être la même, mais la stratégie a évolué :

  • Avancer par « paliers progressifs » : ne pas proposer tout de suite l’injection létale, mais d’abord une « sédation profonde et continue jusqu’au décès. »
  • Choisir des mots « qui ne fâchent pas » : Manuel Valls insiste sur leur importance, en se référant à la proposition de loi de 2009 où il aurait « refusé d’utiliser les mots d’euthanasie et de suicide assisté » (ce qui n’était pas le cas dans son discours à l’Assemblée Nationale, où le mot euthanasie est prononcé pas moins de huit fois).
  • Affirmer sa volonté de « rechercher le consensus » : Manuel Valls avait déclaré en avril dernier à Rome que la question de la fin de vie ne serait traitée qu’en cas de « consensus entre tous les parlementaires ».

Alliance VITA met en garde contre cette volonté de faire passer l’euthanasie progressivement, par étapes successives et sans le dire clairement. La sédation profonde et continue constitue bien une « euthanasie masquée » si l’intention est de provoquer la mort du patient. Elle correspondrait alors à une première étape vers la légalisation de l’euthanasie ou du suicide assisté.

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