Bilan démographique français de l’année 2015

05/02/2016

Le 19 janvier dernier, l’INSEE publiait son rapport annuel sur la démographie en France.

L’année 2015 a marqué une inversion de tendance sur le plan démographique, avec une baisse des naissances (800 000, représentant une baisse de 19.000 naissances, soit -2,3%) et une augmentation des décès (600 000, correspondant à 41.000 décès de plus, soit + 7 ,3%). Le solde naturel, différence entre les nombres de naissances et de décès, s’élève à 200.000 personnes, au plus bas depuis 1976.

L’Insee note une fécondité en très légère baisse avec 1,96 enfant par femme contre 2 en 2014. La France passe ainsi sous la barre symbolique des deux bébés par femme. Pourtant, c’était, jusqu’à présent, le seul pays d’Europe à avoir une fécondité stable et élevée depuis 2006.

Quelles peuvent être les causes de cette baisse démographique ? Hormis le chômage qui pourrait retarder l’arrivée du premier enfant en France, le désir des femmes de moins de 35 ans d’avoir des enfants de plus en plus tard (30,4 ans en moyenne), et la situation morose qui existe en Europe actuellement, il y a aussi, comme le soulignait les Echos dans son analyse du premier trimestre 2015, « les coups de canif donnés dans la politique familiale, qu’il s’agisse des prestations ou du quotient familial ».

Le nombre de décès a sensiblement augmenté : en 2015, 600.000 décès ont été enregistrés en France, soit 41.000 de plus qu’en 2014 (+7,3 %) Ceci s’explique par plusieurs facteurs, notamment par l’augmentation du nombre de Français de plus de 65 ans (« baby boomers ») qui représentent 18,8% de la population. La France est le 3ème pays européen qui compte le plus d’octogénaires. D’autres facteurs, notamment météorologiques (canicule de l’été et vague de froid en octobre 2015), et épidémiologiques (mauvaise grippe au premier trimestre) ont contribué à l’augmentation des décès des personnes âgées et fragiles.

Il faut noter les répercussions sur l’espérance de vie, qui diminue de 0,4 an pour les femmes et de 0,3 an pour les hommes. Les premières vivent donc en moyenne 85 ans, contre 78,9 ans pour les seconds. Mais, selon l’Insee, « on ne peut pas dire que cette baisse marque un coup d’arrêt dans la tendance à la hausse de l’espérance de vie ». Cette dernière est en augmentation constante depuis un siècle. Ces 10 dernières années, elle aurait augmenté de 2,2 ans pour les hommes et de 1,2 ans pour les femmes. « Même si sur une longue période l’espérance de vie à la naissance s’accroît, des baisses ont déjà été observées par le passé ».

Malgré les mauvais chiffres de l’année 2015, l’Insee considère que le bilan démographique français sur l’année 2015 n’a rien d’alarmant. Avec 66,6 millions d’habitants, la France reste le second pays le plus peuplé d’Europe après l’Allemagne. Cela représente 247.000 personnes supplémentaires par rapport à 2014 (+0,4 %), compte tenu du solde migratoire. Rappelons cependant que la France, comme les autres pays d’Europe, demeure en dessous du taux de renouvellement des générations qui se situe à 2,1.

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