Grossesses gémellaires : problème de santé publique ?

19/02/2016

Selon une étude parue début février 2016 dans la revue Population and Development Review, le taux de naissance de jumeaux a presque doublé dans les pays développés au cours de ces 40 dernières années.

D’après l’étude, il y a essentiellement deux explications à ce phénomène :

1° L’assistance médicale à la procréation (AMP, ou PMA), qui a connu un fort développement durant cette période. Outre les stimulations ovariennes, les techniques de Fécondations In vitro (FIV) entraînent souvent l’implantation de plusieurs embryons favorisant ainsi la survenue de grossesses multiples. Lorsque la PMA a débuté, obtenir des grossesses multiples était vu comme un succès ; mais aujourd’hui, un faible taux de grossesses gémellaires est devenu un bon critère pour évaluer les performances d’un centre de PMA.

2° Le recul de l’âge de la procréation, l’âge étant un facteur de risque pour les grossesses gémellaires : si la fertilité baisse après 35 ans, paradoxalement les poly-ovulations sont plus fréquentes. En effet, si le risque de grossesse multiple est limité quand la mère a 20 ans, il atteint son maximum vers 37 ans (15 naissances pour 1000). L’âge fait grimper le taux de HSF, l’hormone qui stimule les follicules et la libération d’ovocytes. De plus, un autre facteur lié à l’âge serait que l’ovocyte plus âgé est plus fragile et se laisse plus facilement diviser à un stade précoce après la fécondation, multipliant la possibilité du développement de vrais jumeaux.

La hausse des naissances gémellaires continue de se poursuivre, en particulier en France, aux Etats-Unis et au Royaume Uni, et cela pose un problème de santé publique. En effet, ces grossesses présentent davantage de risques, à la fois pour le bébé et pour la mère. Le risque le plus grand, lié à des accouchements souvent déclenchés, est celui des naissances prématurées, avec un taux de mortalité infantile plus élevé. En ce qui concerne la mère, il y a un risque accru de diabète gestationnel et de dépression post-natale.

Les centres d’AMP orientent de plus en plus leurs recommandations de ne transférer qu’un seul embryon, et de renouveler les essais en cas d’échec, après avoir congelé les autres embryons.

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