350 médecins s’opposent à l’euthanasie des personnes démentes aux Pays-Bas

16/02/2017

euthanasie

Aux Pays-Bas, une pétition a déjà été signée, en une semaine, par 350 médecins qui refusent l’euthanasie pour les personnes démentes.

Voici le texte de la pétition : « Donner une injection mortelle à un patient atteint de démence avancée, sur la simple base d’une déclaration anticipée ? À quelqu’un qui n’est pas en mesure de confirmer qu’il veut mourir ? Non, nous nous y refusons. Notre réticence morale à mettre fin à la vie d’un être humain sans défense est trop grande. »

Les Pays-Bas sont le premier pays au monde à avoir légalisé l’euthanasie en 2001. La loi néerlandaise autorise à mettre fin aux jours d’un patient atteint de démence. Au départ, ces patients devaient remplir deux conditions : établir une demande anticipée précédant leur état de démence et être encore en mesure de confirmer leur choix. Mais, en décembre 2015, le gouvernement néerlandais a souhaité assouplir ces conditions et une directive conjointe des ministères de la santé et de la justice prévoit désormais que « ces patients peuvent être aidés à mourir, même s’ils ne sont plus capables d’exprimer leur volonté » à partir du moment où ils étaient encore lucides lors du dépôt de leur déclaration anticipée.

En 2015, on a compté 5.500 cas d’euthanasie aux Pays-Bas, soit près de 4% des décès dans le pays, dont 109 cas de démence. La démence, considérée comme une « souffrance psychique » sans rémission possible, peut entrer dans le cadre de la loi.

Les cas limites ne cessent de se multiplier. Ainsi, pouvons-nous rappeler, entre autres, le cas de cette jeune femme euthanasiée en mai 2016 suite à des abus sexuels répétés, ou bien cet homme alcoolique de 41 ans qui a demandé l’euthanasie en juillet 2016 ou bien encore, plus récemment, le cas de cette femme euthanasiée contre son gré.

Le gouvernement a déposé récemment un projet de loi pour autoriser les personnes âgées, même si elles ne sont pas souffrantes, à mettre fin à leur jours avec une assistance extérieure. Les demandeurs pourraient invoquer la “notion de vie accomplie” de “vie achevée” pour pouvoir mourir, parce qu’ils sont lassés de vivre.

Vers un sursaut éthique des médecins ?

Par l’intermédiaire de cette pétition, c’est la première fois qu’une partie du monde médical se mobilise pour limiter la portée de la loi sur l’euthanasie aux Pays-Bas. Les professionnels qui ont fait entendre leur voix espèrent désormais un débat national sur le sujet.

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Pour aller plus loin : « Euthanasie et suicide assisté : les dérives à l’étranger »

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