[CP] CCNE et PMA : un avis alambiqué non consensuel

27/06/2017

pmasanspere

En admettant que l’on puisse priver délibérément un enfant de père, le CCNE remet gravement en cause les droits de l’enfant et les principes fondateurs de la bioéthique française.

Pour Caroline Roux, coordinatrice des services d’écoute d’Alliance VITA :

« Nous sommes souvent confrontés à des femmes qui, pour des raisons accidentelles et douloureuses, élèvent seules un enfant. Toute notre société se mobilise pour leur apporter des aides spécifiques : l’absence de père demeure une difficulté à surmonter qu’il faut savoir reconnaître et accompagner. Comment le CCNE peut-il à ce point être déconnecté de cette réalité ? La PMA sans père inflige une double peine aux enfants : à la maltraitance originelle de se voir privés délibérément de leurs origines biologiques, s’ajoute celle d’être coupés de toute relation paternelle. Sans compter qu’ouvrir le recours à la PMA sans raison médicale, c’est ouvrir la porte à toutes les revendications sociétales et individuelles de « droit à l’enfant », y compris de la GPA que le CCNE refuse aux hommes. »

Pour Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA :

« La position, par ailleurs non-consensuelle, présentée de façon alambiquée par le CCNE introduit une rupture d’égalité entre des enfants délibérément privés de père par un système de PMA, et les autres… Il est absurde d’avancer la souffrance des femmes, comme le fait le CCNE, pour légitimer une douloureuse discrimination subie par l’enfant. Pourquoi bafouer le droit de l’enfant ? Au nom de quoi des femmes pourraient-elles avoir un droit à « l’enfant sans père » ? Au gouvernement de ne pas céder à ce type de PMA qui constitue une porte ouverte à la GPA. Ni les enfants, ni les femmes ne sont des objets qu’on peut acquérir.

L’attitude du président de la République sur ce sujet constitue désormais pour nous un double test. Sur le plan politique, Emmanuel Macron entend-il ouvrir un nouvel affrontement sociétal majeur sur une revendication ultra-minoritaire, alors qu’il y a tant de priorités sur lesquelles il est attendu par les Français ? Sur le plan éthique, va-t-il cautionner la conception artificielle d’enfants délibérément privés de père, alors que tant d’enfants souffrent déjà du manque de ce repère structurant ?

Pour notre part, nous sommes prêts à nous mobiliser, y compris à redescendre dans la rue avec des Français de toutes les sensibilités politiques et philosophiques, sur la base d’un collectif le plus large possible, car la défense du droit de l’enfant, contre l’idée d’un « droit à l’enfant », est un impératif d’écologie humaine qui transcende tous les clivages. La protection du plus fragile contre la loi du plus fort, c’est ce qui légitime l’Etat, et c’est un impératif démocratique. La démocratie se dénature lorsqu’elle s’autorise à transgresser les droits universels de la personne : ici le droit pour tout enfant de se voir reconnue une filiation biologique paternelle et maternelle. »

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