Etude INSERM : une meilleure prise en charge des grands prématurés

07/09/2017

prématuré

Les résultats d’une étude de l’INSERM, Epipage2, qui ont récemment été publiés dans le British Medical Journal, montrent que, depuis 20 ans, les enfants nés prématurément vivent mieux et ont moins de séquelles.

L’étude Epipage-2 a inclus plus de 5 500 enfants nés entre 22 semaines d’aménorrhée (cinq mois de grossesse) et 34 semaines (sept mois et demi), d’avril à décembre 2011. Les données d’Epipage-2 ont été recueillies par questionnaires auprès des familles et des médecins traitants.

Chaque année en France, naissent environ 50.000 enfants prématurés, soit 7% du total des naissances, parmi lesquels on compte environ 8.000 « grands prématurés » (nés avant la 31e semaine de grossesse, soit avant 7 mois).

Pour les enfants nés avant sept mois de grossesse, le taux de survie sans séquelles majeures, à l’âge de 2 ans, était de 80,5 % pour les enfants nés en 2011, contre 74,5 % pour les enfants nés en 1997. « Non seulement nous avons observé une amélioration du taux de survie de ces enfants nés prématurés, mais cette survie se fait également sans handicaps moteurs et sensoriels » souligne le Pr Pierre-Yves Ancel qui a coordonné l’étude.

« La grande différence avec la fin des années 1990 », indique le Pr Pierre-Yves Ancel, « c’est qu’il y a aujourd’hui un suivi systématisé et organisé des enfants prématurés grâce à la mise en place de réseaux, composés de médecins et autres professionnels », qui couvrent pratiquement l’ensemble du territoire, même si on observe encore une grande inégalité territoriale dans la prise en charge des prématurés : le pronostic des extrêmes-prématurés varie ainsi de 50 % selon la région de naissance.

Par ailleurs, les parents sont de plus en plus sollicités comme partenaires de soins. On leur propose, par exemple, des séances de « peau à peau » avec leur enfant. L’enjeu est de contrebalancer l’environnement hypertechnique du prématuré par la « révolution de velours » qu’offrent les soins de développement, comme le programme Nidcap initié aux Etats-Unis. 25 maternités françaises sont actuellement formées à cette technique (sur 66 au total). « Les études récentes montrent des bénéfices [de ces programmes] dans le développement cognitif, moteur, comportemental et psychosocial de l’enfant et une diminution de la durée d’hospitalisation » souligne l’association SOS Préma.

Malgré tout, l’étude montre l’importance de chaque semaine supplémentaire passée dans le ventre de la mère : selon les données de 2011, le taux de survie des enfants est supérieur chez les enfants nés entre la 32e et la 34e semaine de grossesse (près de 99 %) à celui des enfants nés entre 24 et 26 semaines (52 %).

Comme nous précise le Pr Pierre-Yves Ancel, « les enfants inclus dans cette étude ont actuellement cinq ans et demi et sont en train de passer de nouveaux examens ». Il faudra encore attendre quelque temps avant d’avoir des résultats plus précis.

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