F. Hollande pour "mourir dans la dignité"

21/02/2012

Extrait d’une interview de François Hollande sur BFM TV le 19 février 2012 (à partir de 9’50”)

Source : BFM-TV Q : Monsieur Hollande, je change de sujet, je dois dire que je n’ai pas compris votre position sur l’euthanasie, je n’ai pas compris.

R : Vous savez que, dans le texte sous les yeux, le mot euthanasie n’est pas utilisé, ma position, c’est le droit de mourir dans la dignité, qu’est-ce que ça veut dire…

Q : Quelle est l’évolution par rapport à la loi actuelle ?

R : La loi actuelle, parlons-en : la loi Léonetti, c’était un progrès, puisqu’elle a permis que des personnes qui sont en fin d’existence puissent avoir un soulagement de leur souffrance. Ce qu’on appelle les soins palliatifs. J’ai moi-même une expérience personnelle là-dessus. J’ai vécu une situation, de ma mère en l’occurrence, qui était dans cette situation de soins palliatifs. Il y a trop peu de soins palliatifs en France ; il y a 110 unités, il en faudrait davantage. Il y a trop peu de lits de soins palliatifs. Il y a trop peu de soins palliatifs au domicile. Ça c’est déjà de mettre davantage de soins pour soulager la souffrance et terminer la vie dans des conditions dignes. Ensuite il y a la question d’une souffrance prolongée, insupportable, souffrance psychologique qui ne peut pas être atténuée et avec là une décision d’intervention, c’est là que nous sommes dans un débat extrêmement sensible, et qui supposera donc que nous ayons une réflexion qui conduira à ce que dans certaines conditions, avec bien sûr l’avis de la personne, bien sûr la décision de la personne…

Q : Quand elle est en état de…

R : Quand elle est en état de, la famille, quatre médecins, pour à ce moment-là décider. Ce sont des décisions exceptionnelles mais vous savez qu’il y a eu des cas, des cas très douloureux, qui ont été d’ailleurs l’objet d’affaires retentissantes, vous savez qu’aujourd’hui …

Q : C’est vraiment de l’euthanasie, ça…

R : Non, c’est l’intervention d’un acte, qui intervient, parce que le médecin intervient, parce qu’il y eu la décision qui a été prise, commune. Mais vous savez qu’aujourd’hui nous sommes dans l’hypocrisie. On cite un chiffre, je ne sais pas s’il est vrai parce que personne ne peut le connaître, il y a 7 à 8000 cas où il y a l’intervention aujourd’hui, hors tout cadre légal.

Q : C’est le chiffre gris…

R : C’est le chiffre gris. Je pense que nous méritons sur ces questions-là…, et je pense que là nous ne sommes pas sur la gauche, sur la droite, nous sommes sur des sujets qui peuvent d’ailleurs concerner chacun d’entre nous, dans sa famille, nous sommes sur des sujets d’honneur et de dignité de la personne humaine, et donc nous devons faire un grand débat, améliorer les soins palliatifs et trouver les réponses les plus appropriées.

—————————————————————————- Ces précisions complètent celles données sur Marianne2.fr le 17 février, pour expliquer la proposition n° 21 de son programme présidentiel. Voir également le communiqué de presse d’Alliance VITA du 17 février 2012, sur ce même sujet.

 

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