Marche pour la vie – cinq éléments fondamentaux à connaître lorsqu’on défile

20/01/2012

La 8ème Marche pour la vie prend un relief particulier à quelques mois des élections. C’est l’occasion de faire le point sur les cinq éléments fondamentaux à connaître lorsqu’on défile pour cette cause. Où en est la France sur un sujet qui demeure sensible et douloureux, alors que certains médias se plaisent à caricaturer l’engagement « provie » comme inhumain, liberticide voire violent ?

1/ D’abord près de quatre Françaises sur dix en âge de procréer connaissent au moins une fois ce que la loi nomme IVG (interruption volontaire de grossesse) dans leur vie féconde. C’est le chiffre officiel de l’Institut national d’études démographique. Moyenne nationale largement dépassée en Ile de France.  Parmi les femmes croisées dans les rues de la capitale, une sur deux est plus qu’intimement concernée.

2/ Il faudrait ajouter aux 222 000 IVG officiellement recensées, d’autres avortements que la restriction de définition opérée par la loi française passe sous silence. Ce sont tout de même plusieurs millions d’autres, chaque année, qu’il faudrait mettre sur le compte des dispositifs qui empêchent la nidation d’embryons déjà conçus (même s’ils ont également une fonction contraceptive). Il s’agit du stérilet mais aussi des diverses pilules du lendemain ou du surlendemain, comme le reconnaissent discrètement leurs notices.

3/ Tout cela n’a rien d’anodin : 83% des Françaises estiment que l’avortement « laisse des traces psychologiques difficiles à vivre » (sondage IFOP auprès de 1 000 femmes commandité par Alliance VITA  en 2010) et c’est donc un secret de famille culpabilisant qu’il s’agit de lever, dans la plus grande délicatesse. Quoi qu’en disent les féministes radicales, de plus rares à continuer d’affirmer qu’avorter est un acte anodin.

4/ Il faut aussi avoir conscience de ce que les spécialistes nomment le « paradoxe contraceptif Français » : alors que la France détient le record du monde de l’usage des produits contraceptifs, la pratique de l’avortement, même dans son sens réduit reste élevée et a même beaucoup augmenté  chez les mineures. Pourquoi ? A cause des oublis de pilules, des ruptures de préservatif et des grossesses sous stérilet constituent, ces fameux « accidents de contraception » à l’origine de 72% des IVG recensés (Rapport de l’IGAS, février 2010). Car il faut distinguer entre l’efficacité théorique et l’efficacité pratique d’une méthode. Ainsi par exemple le « tout préservatif » est à l’origine de beaucoup d’avortements chez les mineures, en forte croissance depuis une quinzaine d’années.
Sur ce point, la Grande-Bretagne envisage de revenir à une prévention de l’avortement par la lutte contre la sexualité précoce.

5/ Enfin et surtout, c’est l’ambivalence du désir d’enfant qu’il faut souligner. La classification que les sociologues de l’INSERM persistent à établir entre grossesses désirées et non désirées est absurde. En réalité, l’accueil de la vie s’établit dans un contexte où une femme (ou un couple) vit simultanément des émotions positives et négatives : en même temps joie ou enthousiasme et crainte voire angoisse irrépressible.

Le contexte culturel, économique et affectif dans laquelle se trouve la femme concernée a une influence majeure. Parler de liberté quand des femmes vivent l’avortement sous la pression – souvent masculine – fait rêver d’un autre féminisme. Surtout quand on découvre que ce même avortement empêche des dizaines de millions de petites filles de naître dans le monde asiatique, et désormais en Europe de l’Est, en raison de la préférence culturelle pour les garçons. Plutôt que de fantasmer sur la maîtrise totale de la fécondité, jusqu’à faire injonction aux femmes de programmer sans faille les naissances, c’est un encouragement à accueillir la maternité qui peut, seule, les aider véritablement. Défi urgent pour la justice et la paix.

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