[CP] Le Conseil d’Etat peut-il décider de provoquer la mort de Vincent Lambert ?

20/06/2014

Dans l’attente de la décision du Conseil d’Etat annoncée pour le mardi 24 juin, Alliance VITA tient à exprimer son inquiétude devant la position prise ce vendredi 20 juin par son rapporteur public, qui aboutirait à provoquer la mort de Vincent Lambert dans de brefs délais.

Pour le docteur Xavier Mirabel, expert médical d’Alliance VITA : « Certes, des médecins ont considéré que ce patient était désormais dans un état végétatif et que son état était irréversible, mais Vincent Lambert n’est pas en fin de vie. Les plaidoiries ont surtout révélé qu’il ne bénéficie plus, depuis près de deux ans, des soins habituellement donnés aux personnes dans cet état. Ne devrait-il pas être transféré dans une unité spécialisée dans l’accompagnement des personnes cérébro-lésées ? Il pourrait ainsi recevoir les mêmes traitements que les quelque 1 700 autres patients qui sont pris en charge avec compétence et dévouement par notre système de santé. »

Considérer qu’alimenter une personne gravement handicapée relève d’un maintien artificiel de la vie, et devient une obstination déraisonnable si la majorité de sa famille le pense, n’est-ce pas ouvrir la porte à l’interprétation euthanasique de la loi Leonetti ? Ce serait une régression éthique, car l’esprit de cette loi votée à l’unanimité des parlementaires était clairement de refuser qu’un médecin puisse volontairement provoquer la mort de son patient.

Le respect de la dignité de Vincent Lambert peut-il aboutir à le faire mourir par abstention d’alimentation et d’hydratation ? Nul ne sait vraiment avec certitude ce qu’il pense et ce qu’il souhaite. Comme l’a dit avec force l’avocat des associations de familles de traumatisés crâniens, qui sont très inquiètes de la décision que va rendre le Conseil d’Etat : « en cas de doute, cela doit profiter à la vie ».

Alliance VITA, qui suit également avec attention l’évolution du procès du docteur Bonnemaison à Pau, lance à nouveau un appel aux pouvoirs publics et à toute la société : les personnes en fin de vie ou gravement handicapées doivent pouvoir être correctement prises en charge médicalement, et accompagnées humainement, et leur vie doit être protégée. C’est le fondement de la confiance entre soignants et soignés.

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