[CP] – 20 ans d’euthanasie en Belgique : un anti-modèle pour la France

25/05/2022

euthanasie belgique 2019

COMMUNIQUE DE PRESSE –  25 mai 2022

20 ans d’euthanasie en Belgique : un anti-modèle pour la France

Alliance VITA voit dans la situation belge un anti-modèle pour la France, 20 ans après le vote d’une loi dépénalisant l’euthanasie alors qu’Emmanuel Macron s’est dit à titre privé favorable au « modèle belge » dans certains cas.

Le nombre d’euthanasies officiellement recensées a décuplé en 20 ans pour atteindre 2699 en 2021 soit un décès sur quarante en Belgique. Ce chiffre tranche radicalement avec l’argument avancé en 2002 selon lequel l’euthanasie devait être seulement permise dans des situations exceptionnelles.

En effet, la réalité belge montre l’inefficacité des gardes fous qui devaient éviter ces dérives : l’application élastique de la loi est d’ailleurs dénoncée dans une étude parue en 2021 dans le Journal of Medicine and Philosophy.

Cette étude rappelle la persistance des euthanasies clandestines : 30% des euthanasies ne seraient pas déclarées en Flandres, région qui concentre 75% des demandes. La Commission qui prétend contrôler a posteriori le respect de la loi, sur la base de la déclaration des médecins, admet elle-même qu’elle n’a pas les moyens de contrôler les euthanasies non déclarées ! Les médecins membres de la Commission peuvent même être amenés à se prononcer sur la conformité de leurs propres euthanasies !

Au fil des rapports de la Commission de contrôle, s’opère un glissement vers l’acceptation de cas d’euthanasies pour des pathologies mentales ou des polypathologies avec un laxisme choquant quant à l’appréciation de l’incurabilité et de la notion de souffrance qui ne pourrait être soulagée. Le nombre d’euthanasies pratiquées sur des personnes qui ne sont pas en fin de vie a ainsi doublé ces dix dernières années :

  • l’approche subjective de la souffrance a par exemple conduit la commission à valider une euthanasie pour une maladie de l’œil ! L’addition de pathologies en rien mortelles constitue le mobile d’une euthanasie sur 5 en 2021 ;
  • plusieurs dizaines d’euthanasies sont pratiquées chaque année pour des pathologies mentales (dépression, autisme…). Des praticiens belges se sont insurgés contre cette possibilité d’euthanasie qui fragilise les personnes souffrant de troubles psychiques, pointant ses effets délétères sur la prévention du suicide.

Alors qu’en 2014, la loi a été élargie aux mineurs, contre l’avis de nombreux pédiatres, des membres de la Commission fédérale de contrôle plaident aujourd’hui pour élargir encore la pratique euthanasique aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.

Pour le porte-parole d’Alliance VITA, Tugdual Derville : « Les scandales de l’anti-modèle belge ont au moins le mérite de nous montrer la façon dont, à partir de prétendues exceptions, une société peut basculer, étape par étape, dans une culture d’exclusion – voire d’auto-exclusion – des plus vulnérables. Avec – c’était logique – des soins palliatifs déboussolés et dénaturés… Règle d’or de la confiance entre soignants et soignés, l’interdit de tuer ne souffre pas d’exception. Cet interdit protecteur encourage la créativité indispensable pour faire avancer la recherche et améliorer l’accompagnement des personnes fragiles. De même, aucune catégorie de personne ne doit être privée de la politique de prévention du suicide. Face à ce piège des prétendus cas-limite, à partir duquel la Belgique a tant dérivé, nous devons reconnaitre que les plus fragiles méritent davantage d’attention : la France doit promouvoir de nouvelles manières d’accompagner les personnes âgées et rendre les soins palliatifs accessibles à tous et partout. C’est la voie choisie par le législateur dès 2005 : ni acharnement thérapeutique, ni euthanasie, mais soulagement de la souffrance, accompagnement et soins palliatifs. »

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