Salon « Désir d’enfant » : GPA masquée et business de la procréation

02/09/2022

Le salon Désir d’enfant ouvrira ses portes les 3 et 4 septembre pour la 3ème année consécutive. Les deux éditions précédentes avaient créé la polémique autour de la GPA dont l’événement faisait la promotion.

 

La pratique de la GPA étant interdite en France, plusieurs associations avaient dénoncé la présence d’agences spécialisées dans la « maternité de substitution » et avaient alerté les pouvoirs publics… en vain et en dépit de la ligne rouge affichée par le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti. Se réfugiant derrière le caractère « purement informatif et non commercial » de l’événement, ses organisateurs se défendaient de faire la promotion de la GPA.

 

Depuis, en décembre 2021, le président de la République a réaffirmé son opposition  à l’autorisation de la GPA en France parce qu’« elle met en question la dignité du corps de la femme et sa marchandisation ».

 

Cette année, la page d’accueil du site précise que « la GPA ne sera pas représentée pour cette édition ».

 

En effet aucune des 40 sociétés et associations partenaires annoncées, ne propose officiellement la prestation de GPA. Au programme des conférences qui jalonneront les deux jours, rien n’apparait sur cette pratique.

 

Exit donc la GPA ? Pas tout à fait puisque 3 séances de dédicace d’une heure chacune seront consacrées à des livres rédigés par les différents membres de la famille Mennesson. Pour rappel, le couple Mennesson a eu recours, en 2000 en Californie, non seulement à une mère porteuse, mais aussi à une femme donneuse d’ovocytes. « Couple emblématique de la GPA en France », il a obtenu, par un arrêt de la cour de cassation d’octobre 2019, la transcription en droit français des actes de naissance des jumelles Fiorella et Valentina. Cette dernière signera Moi, Valentina, née par GPA, le samedi, puis ses parents ouvriront le programme dominical des dédicaces avec Interdits d’enfants, 20 ans après, tandis que Fiorella le clôturera avec Ma famille, la GPA et moi.

 

Contrairement à l’affichage, le salon se fait donc à nouveau le relais d’une pratique illégale sur notre territoire et qui porte gravement atteinte à la dignité des femmes et des enfants.

 

Par ailleurs, l’événement réunit en son sein tout le spectre du marché de la procréation : traitements pour booster sa fertilité, traitements FIV, expertise médicale, conseils juridiques et accompagnement psychologique. » Il se présente comme un havre sécurisant et garantissant des « conseils éthiques et médicalement fondés », prétendument à rebours de la jungle numérique avec ses options multiples, « peu fiables et risquées. Pourtant, la présence d’une banque de gamètes promettant à ses futurs clients de pouvoir « choisir parmi la plus grande sélection de donneurs au monde… avec accès à des photos d’enfance, enregistrements vocaux et résultats de dépistage du donneur. », contredit le caractère soi-disant éthique des conseils prodigués pendant ces deux jours. Cette présence est également un pied de nez à la loi française qui interdit le commerce de gamètes.

 

Derrière les bonnes intentions proclamées de soutenir et d’accompagner l’accès à la parentalité, cet événement révèle l’instrumentalisation du « désir d’enfant » par une économie de la reproduction à l’origine d’un « business » qui se compte aujourd’hui en milliards de dollars.

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