L’euthanasie n’est pas une liberté

11/01/2011

L’euthanasie n’est pas une liberté

Le Sénat débattra de l’euthanasie mardi 25 janvier. Trois propositions de lois ont été déposées, par des sénateurs UMP, Communiste et Socialiste, tous proches de l’ADMD, l’association très virulente qui tente par tous les moyens de faire légaliser l’euthanasie dans notre pays.
 

Dans le projet de Guy Fischer, l’euthanasie serait « une dernière liberté à conquérir : la liberté pour les personnes atteintes d’une maladie incurable de recourir à une euthanasie volontaire ».

Dans le projet de Jean-Pierre Godefroy, il s’agirait de reconnaître « à chacun le droit d’aborder la fin de vie dans le respect des principes d’égalité et de liberté »

Dans la proposition de Loi du Sénateur Fouché, UMP, le premier article serait ainsi rédigé  « La personne malade a droit au respect de sa liberté et de sa dignité. Elle peut bénéficier, dans les conditions prévues au présent code, d’une aide active à mourir ».

La question de la liberté est d’importance. Mais de quelle liberté parle-t-on ? De la liberté de maîtriser la vie et la mort, la santé et la maladie ? De la liberté de ne jamais être dépendant des autres ? Mais il s’agit là d’une abstraction, d’un phantasme, d’une fausse liberté.

Pourrait-il s’agir d’une  liberté que de décider qui est digne et qui a perdu sa dignité ? Certainement pas. Car ceux qui s’érigeraient en arbitres de la dignité anéantiraient la notion même de dignité.

Les zélateurs de l’euthanasie exigent-ils une liberté par rapport aux influences extérieures ? Mais la demande de mort résulte essentiellement de l’influence extérieure ! En réalité, derrière l’apparente liberté, se cachent bien souvent les pressions de l’entourage et des contraintes économiques. Quelle est la liberté réelle de celui qui se sent « de trop » ?

Prenant l’exemple de l’euthanasie des blessés sur les champs de bataille qui a pu être considérée comme légitime lorsqu’elle était réalisée dans un contexte de dénuement total, Jacques Ricot, le philosophe des soins palliatifs,  s’étonne : « qui peut prétendre qu’il s’agit là d’actes libres ? »

Au fond, cette liberté qui justifierait l’euthanasie, c’est un concept, une option philosophique. Et ce n’est pas tant pour soulager la souffrance que pour obéir à l’injonction de ceux qui défendent cette option philosophique qu’il faudrait légaliser la piqûre létale.

La belle affaire que cette soi-disant liberté qui bousculerait radicalement notre conception de la solidarité et du « prendre soin ». Et qui nous rendrait obligés d’obtempérer à la revendication suicidaire.

Mais alors, comment respecter la liberté de celui qui demande la mort ? En l’écoutant en vérité. En cherchant à comprendre, en profondeur, la raisons de sa détresse.

Car il n’y a pas de demande de mort sans désespoir.

Et ce désespoir a des raisons auxquelles il s’agit de porter remède.

Si la demande de mort est motivée par la souffrance, il faut la soulager, si elle est déterminée par la solitude, il faut être présents, si elle semble justifiée par la souffrance induite par la dépendance, il faut rendre cette dépendance moins pesante, par l’attention, la délicatesse, la discrétion, etc ….

Respecter la liberté, c’est d’abord écouter et c’est ensuite prendre soin et non pas tuer !

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