Une étude de l’IFOP commandée par l’OPEN (Observatoire de la Parentalité et de l’Education Numérique) a été publiée le 20 mars 2017 ; elle concerne « la consommation de pornographie chez les adolescents et son influence sur les comportements sexuels » et les chiffres sont tout à fait alarmants.
La ministre des Familles, Laurence Rossignol, a organisé le 21 mars – dans le cadre du Plan interministériel de lutte contre les violences faites aux enfants qu’elle a lancé le 1er mars dernier – une réunion de travail avec les Fournisseurs d’accès à Internet pour essayer de trouver une solution technique pour protéger l’enfant de la pornographie.
En effet, alors que la loi sur la protection des mineurs dit que les images pornographiques sont interdites aux moins de 18 ans, il s’avère qu’en pratique cette loi n’est pas appliquée : il n’y a aucun obstacle pour accéder à des sites pornographiques sur Internet. La plupart des jeunes les consultent même malgré eux : ils ne vont pas forcément chercher la pornographie, c’est la pornographie qui s’impose à eux au détour de leur navigation sur Internet. Par rapport à 2013, la proportion d’adolescents de 15 à 17 ans ayant déjà consulté un site pornographique est passée de 37% à 51%. Neuf fois sur dix, il s’agit d’un site gratuit et la plupart des jeunes utilisent leur téléphone portable pour visionner ces vidéos.
Comme le disait déjà  Ysabel Blervaque, sexologue, en 2011 : « La pornographie est une véritable addiction qui va avoir une influence très néfaste sur la sexualité plus tard. Les jeunes ne font plus la différence entre le virtuel et le réel. » .
Depuis plusieurs années, le Professeur Israël Nisand ne cesse d’alerter les pouvoirs publics sur le drame de la pornographie sur les jeunes et accuse les fournisseurs d’accès à Internet de laisser ces images libres d’accès. Interrogé sur France Info le 11 janvier 2017, il déplore :  « Nous avons confié l’éducation des enfants à la pornographie » et alerte « Certains de nos jeunes sont dans une addiction par rapport à ces images et en consomment deux à trois heures par jour. »
La pornographie commence à sortir du silence sur le plan international. Ainsi, très récemment, 6 célébrités ont dénoncé publiquement les graves conséquences de la pornographie également sur les adultes.
Comme le souligne la FAFCE dans un récent communiqué : « Alors que l’Union européenne est en train de revoir sa Directive sur les services de médias audiovisuels, il y a une opportunité de renforcer la protection des mineurs des contenus nocifs, qui peut à son tour contribuer à prévenir l’addiction à la pornographie ».