Université de la vie 2024 : Soirée 3 : « La vie à son achèvement »

31/01/2024

Université de la vie 2024 – Soirée 3 :

« La vie à son achèvement »

 

« La vie à son achèvement », tel était le thème de la troisième soirée de l’Université de la vie qui a encore rassemblé près de 8000 personnes en France et à l’étranger.

Comment trouver du sens à « parier sur la vie face à la douleur, à la maladie, au mal-être ? Les intervenants de cette troisième séquence se sont attachés à proposer des pistes et des témoignages à cette question qui traverse les débats dans notre société.

Permettre aux plus âgés de vivre pleinement leurs désirs de vie est non seulement un enjeu mais aussi un impératif. Et au milieu du bruit et de l’agitation, lorsqu’on doit agir et décider, il devient urgent de discerner. Si l’enjeu du discernement est de passer de l’excellence à la présence, le défi de notre société est de passer d’une culture du faire à une culture de l’être, d’une culture de la performance à celle de la vulnérabilité.

Caroline Roux, Directrice générale adjointe d’Alliance VITA, a ouvert la soirée avec le sujet difficile de « la demande d’en finir ». Elle a d’abord rappelé combien il est primordial de laisser jaillir la plainte, sans interpréter trop vite. Pour accompagner un « mieux-être » en fin de vie, il faut repérer le besoin de la personne, laisser sa place à sa part d’autonomie et apprivoiser l’incertitude qui entoure l’approche de la mort.

En revanche les débats autour de l’euthanasie et du suicide assisté fragilisent gravement les personnes confrontées à des souffrances psychiques, des troubles psychiatriques ou des dépressions. « Parier sur la vie jusqu’au bout par l’accompagnement, en soulageant le mieux possible, sans s’acharner, est la voie de la solidarité humaine qui s’interdit de donner la mort. Cette solidarité demeure la plus digne de notre humanité. »

Peut-on encore parier sur la vie lorsqu’on vieillit ? Belle question sur laquelle s’est penché le médecin gériatre, François Bertin-Hugault. Le vieillissement de la population côtoie la nécessité de mieux accompagner et de mieux vivre ce temps de la vieillesse. L’un des facteurs clés du bien vieillir c’est la capacité des personnes à envisager l’avenir. Pour favoriser ce fonctionnement “en mode projet”, la question de la relation humaine et de l’écoute est fondamentale.

L’écoute du désir profond de la personne âgée devrait être au cœur des décisions qui la concerne et en particulier lorsque se pose la question de sa résidence. « Plutôt que d’institutionnaliser la prise en compte d’un désir de mort, proposons à nos aînés en fin de vie de vivre leur vie jusqu’à son achèvement, pleins de désirs de vie ! » a ainsi conclu François.

Prendre des décisions importantes passe par un temps de discernement. Peut-on s’appuyer sur une forme de méthode ? François Bert, formateur qui a fondé en 2019 L’Ecole du discernement, nous a proposé des repères pour ce moment important. Un bon discernement repose sur le silence et l’analyse du contexte dans lequel la décision est prise. Bien discerner c’est aussi bien se connaître.

Ce temps d’intériorisation est nécessaire pour que la décision nous corresponde pleinement. Le discernement c’est « de l’écoute accumulée jusqu’à l’évidence ». Cependant, la décision parfaite n’existe pas. Décider c’est se mettre en action sans oublier qu’il est possible de rebondir en fonction du contexte qui peut changer.

Pour Caroline Brandicourt, porte-parole du collectif Soulager mais pas tuer et atteinte d’une maladie neurodégénérative, parcourir 1000 kilomètres à vélo s’est imposé justement comme une évidence. Cette tournée pour défendre les soins palliatifs ? « C’était un peu fou », dit-elle. « Est que c’était raisonnable ? En fait ce qui est raisonnable est souvent ennuyeux… L’idéal est que ce ne soit pas déraisonnable ».

Caroline a beaucoup insisté sur l’immense capacité d’adaptation qu’on peut avoir quand on est malade. Une capacité insoupçonnée pour les personnes “valides”. Le regard de confiance posé sur ses capacités et la possibilité d’exprimer ses besoins la fortifient. « J’ai remarqué que ça fait du bien aux autres de m’aider […] J’aime bien cette relation nouvelle que je découvre par ma fragilité. Elle me permet de rejoindre des personnes qui se sentent aussi fragilisées. »

Rendez-vous le 5 février pour une 4e soirée exceptionnelle et en direct intitulée « Parier sur l’avenir ». Des personnalités inspirantes partageront leur vision de l’avenir et de ses défis, dans des domaines aussi variés que l’engagement, la confiance, la transmission, la vulnérabilité, la famille.

 

Retrouvez le programme de l’Université de la vie 2024.

université de la vie 2024 : soirée 3 : « la vie à son achèvement »

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