Dysphorie de genre, surdiagnostic ou surmédicalisation, des pays dans le doute

23/06/2021

dysphorie de genre

La dysphorie de genre est un terme médical utilisé dans le manuel de l’Association américaine de psychiatrie pour décrire la détresse d’une personne face à l’inadéquation entre le sexe auquel elle se sent appartenir et son sexe biologique.

La dysphorie de genre est « caractérisée par une identification forte et permanente à l’autre genre associée à une anxiété, à une dépression, à une irritabilité et, souvent, à un désir de vivre en tant que genre différent du sexe attribué à la naissance. Les sujets qui présentent une dysphorie de genre se croient souvent victimes d’un accident biologique et sont cruellement emprisonnés dans un corps incompatible avec leur identité de genre subjective. La forme la plus extrême de dysphorie de genre est appelée transsexualisme ».

En quelques années, ce phénomène qui était rarissime est devenu massif, « C’est un raz-de-marée » estime le psychiatre Serge Hefez qui fut l’un des premiers à proposer des consultations spécialisées à Paris. Il apparaît avec l’adolescence, parfois dès l’enfance. Aux Etats-Unis, le nombre de cliniques de genre est passé de deux en 2007 à bien plus de 50. En seulement un an, entre 2016 et 2017, le nombre de chirurgies de genre sur des personnes nées femmes a quadruplé aux États-Unis et désormais 2% des lycéens américains se disent transgenres et la plupart d’entre eux semblent être des femmes. En Suède, en 2001, seules 12 personnes de moins de 25 ans avaient été diagnostiquées… en 2018, c’était 1 859.

Pour la France, les associations estiment à 15 000 le nombre de personnes transgenres

Une journaliste américaine, Abigail Shrier, a publié une enquête sur l’engouement que suscitent les enfants et les adolescents transgenres aux États-Unis. Dans son livre, « Dommage irréversible», elle parle d’une «contagion sociale» à l’œuvre parmi les jeunes qui décident de commencer une transition. Dans un entretien, la journaliste précise que « les influenceurs en ligne jouent un grand rôle dans la propagation du sentiment de malaise vis-à-vis de son propre corps, et encouragent l’idée selon laquelle n’importe quel symptôme d’échec à être parfaitement féminine signifie qu’une fille est probablement transgenre ».

Mais pour la pédopsychiatre Agnès Condat, qui a accueilli déjà plus de 200 jeunes patients, les causes de la dysphorie de genre sont multifactorielles. De nombreuses hypothèses ont été avancées : psycho-familiales (relation père-fils ou mère-fille dégradée), biologiques (anomalie dans l’exposition aux hormones), environnementales, etc. bien qu’aucune ne s’appuie sur un corpus suffisant de données pour être validée.

Face à la vague des transgenres, la Suède commence à douter. Elle qui a été le premier pays au monde à reconnaître la dysphorie de genre, et à donner la possibilité d’officialiser cette transition à l’état-civil. Le premier, aussi, à offrir des soins pour conforter les transgenres dans leur démarche : devenir un homme quand ils sont nés femmes, ou l’inverse. Tous les traitements sont pris en charge dans des cliniques publiques, dès 16 ans : bloqueurs de puberté pour les plus jeunes, injections de testostérone ou d’œstrogènes, opération de la poitrine, orthophonistes pour changer sa voix, épilation, greffe de barbe, etc. À partir de 18 ans, l’administration autorise l’opération des parties génitales, créant un pénis à partir du clitoris ou avec de la peau, modelant un vagin par inversion de la verge ou avec un morceau d’intestin. Mais L’hôpital pionnier dans ce domaine de la dysphorie a annoncé refuser désormais le traitement hormonal aux nouveaux patients mineurs, sauf dans le cadre d’une étude clinique. Il invoque le principe de précaution.

En juin 2020, la Finlande a changé ses recommandations en donnant la priorité à la thérapie psychologique. La même année, le Royaume-Uni a commencé à soumettre les traitements à décision judiciaire pour les 16-18 ans et à les refuser aux plus jeunes, depuis qu’une jeune femme, Keira Bell, a intenté un procès contre la clinique londonienne qui avait retiré sa poitrine et prescrit des hormones dans le cadre d’un « changement de sexe » entamé trop rapidement pour la jeune fille qui l’a regretté par la suite.

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