Système de santé : l’état d’urgence demeure
Le système de santé demeure en état d’urgence pour cette rentrée 2024.
Ce constat est confirmé par de nombreuses publications, ainsi qu’un sondage récent qui met le système de santé en haut des préoccupations des Français.
Le système de santé, préoccupation majeure des Français
L’IFOP vient de publier un sondage réalisé pour Sud Radio. S’il note un rebond d’optimisme après un été sans canicule et porté par l’enthousiasme des Jeux Olympiques, le sondage classe la préoccupation pour la santé en tête des priorités des Français. 87% des sondés ont cité la santé comme « tout à fait prioritaire » devant l’éducation (75%) et l’inflation (74%). Par comparaison, la santé recueillait 60% de réponses en 2017 et 82% en 2020, au moment de la crise sanitaire liée à la Covid 19.
Dans les détails donnés par l’Institut de sondage, on observe des inflexions en fonction des opinions politiques, de l’âge, du lieu d’habitation, des revenus et du niveau d’éducation, mais pas de différence majeure. 84% des hommes et 89% des femmes, 83% des actifs et 91% des inactifs, 85% des habitants de l’Ile-de-France et 87% des habitants en province ont cité la santé comme « tout à fait prioritaire’. L’inflexion la plus notable se rapporte à l’âge : 78% des moins de 35 ans et 90% des 35 ans et plus classent la santé dans les thèmes prioritaires pour les mois à venir.
Il s’agit bien d’un accord massif parmi les Français, dans une situation politique souvent décrite comme fragmentée voire polarisée.
L’accès aux soins, une préoccupation au quotidien
La Fédération hospitalière de France (FHF), qui représente les établissements de santé publique, a publié le 4 septembre un communiqué de presse comprenant les résultats d’une enquête flash. Selon celle-ci, la situation cet été était stable pour 46% des établissements ou en dégradation pour 39% d’entre eux par rapport à l’été 2023. La FHF rappelle que « en vingt ans, l’activité des urgences a doublé pour atteindre près de 22 millions de passages chaque année, dont 80 % sont assurés par les seuls hôpitaux publics ».
Le communiqué de presse cite deux grandes difficultés que les hôpitaux publics affrontent. La première est celle de la capacité des établissements, un facteur cité par 66% des établissements en médecine. Ainsi, 6700 lits ont été supprimés en 2022. Deuxième difficulté : la tension sur les effectifs de soignants selon 62% des répondants à cette enquête.
Pour faire face à ces difficultés sur le terrain, 64% des établissements ont fait appel aux heures supplémentaires des équipes, 31% à une réorientation à l’admission et 34% à la mise en place d’une régulation préalable par le SAMU.
Ces chiffres globaux se croisent avec des articles dans la presse qui relatent les temps d’attente ou les difficultés des patients à accéder aux soins. Dans un hôpital de Brest, « 127 patients de plus de 75 ans auraient attendu en moyenne vingt-trois heures sur un brancard » (source Ouest France). La presse a fait état de la baisse du nombre de postes d’interne (1500 en moins cette année, soit environ 15% de baisse) à la suite d’une réforme de leur concours.
Selon Ouest France « les internes représentent 40 % de l’effectif médical hospitalier. Cette diminution, même ponctuelle, va alourdir la charge de travail et les gardes des praticiens« . Le journal Le Monde a publié un petit reportage « A l’hôpital de Carpentras, dans les coulisses du « tri » à l’entrée des urgences« . Ce système, s’il permet une certaine régulation pour soulager la tension qui pèse sur les épaules des soignants, produit aussi beaucoup d’incompréhension de la part des patients.
La santé est une demande forte et commune des Français. L’amélioration de la situation du système de santé doit rester une priorité pour le prochain gouvernement. Cela devrait exclure un retour de dérivatif comme le projet de loi fin de vie examiné avant la dissolution de l’Assemblée nationale.
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