Dossier
Don d’organes
Le contexte
Le don d’organes est une forme de solidarité nationale qui a déjà sauvé de très nombreuses vies. Son principe est à encourager mais son encadrement doit rester très précis : pour respecter l’ensemble des personnes concernées, en particulier les plus vulnérables, et pour valoriser une pratique basée sur la confiance soignant-soigné.
Le don d’organe consiste dans le fait de prélever un ou plusieurs organes sains chez un donneur pour le transplanter chez une personne qui en a besoin. Il est possible de donner de son vivant ou après sa mort.
Ce que dit la loi ?
En France, le don d’organes est régi par les lois de bioéthique. Il est très réglementé et basé sur plusieurs principes : gratuité, anonymat (sauf cas particulier des donneurs vivants), consentement libre et éclairé.
- Pour les personnes vivantes, elles doivent être consentantes, et le don ne peut se faire qu’entre proches ou membres d’une même famille. Mais la loi élargit petit à petit le cercle de donneurs potentiels.
- Pour les personnes décédées la loi est celle du « consentement présumé » : si la personne n’est pas inscrite sur le registre national des refus ou si elle n’a pas exprimé de son vivant qu’elle ne souhaitait pas être donneuse d’organes, alors le prélèvement peut être pratiqué. Dans la loi, le médecin doit simplement informer les proches du prélèvement.

Alertes éthiques
Maastricht 3 : vers des dérives euthanasiques ?
Le protocole de Maastricht définit plusieurs catégories de donneurs. L’une d’elle, appelée Maastricht 3, pose de graves questions éthiques.
Le protocole Maastricht 3 désigne comme donneurs des personnes vivantes qui présentent un « problème de santé majeur» et dont le mauvais pronostic vital permet de décider d’arrêter tout traitement. L’arrêt cardiaque est alors contrôlé, et le prélèvement d’organes simultanément planifié.
Depuis l’autorisation de l’expérimentation de cette nouvelle catégorie de donneurs, de nombreuses tentatives d’élargissements sont observées. La dernière datant de décembre 2017, avec un rapport de Jean Louis Touraine qui encourage le développement de cette catégorie de donneurs, alors même que cette pratique suscite de graves questions éthiques et ouvre la voie à des dérives euthanasiques.
EN 10 ANS LE NOMBRE DE GREFFE D’ORGANES A AUGMENTÉ DE 29,8%
malades sont inscrits sur la liste nationale d’attente d’une greffe d’organes
greffes en 2016
personnes sont inscrites sur le registre national des refus
* Chiffre de l’Agence de la Biomedecine dec. 2015
Recommandation VITA
Encourager le don d’organes, mais pas au prix d’une « nationalisation » des corps.
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