Québec : Les centres de soins palliatifs s’opposent à l’euthanasie

11/09/2015
Alors que le Collège des Médecins du Québec devait publier, ce 10 septembre 2015, un protocole d’administration de l’aide médicale à mourir à l’intention des médecins, les 29 maisons de soins palliatifs ont déclaré qu’ils ne pratiqueraient aucun acte d’euthanasie. Le service de soins palliatifs du Centre Hospitalier Universitaire de Montréal (CHUM) s’est associé à cette prise de position. 

A l’approche de l’entrée en vigueur prévue en décembre 2015 de la loi  52, concernant les soins en fin de vie englobant les soins palliatifs, la sédation terminale et l’euthanasie sous le vocable « aide médicale à mourir », adoptée le 5 juin 2014, les maisons de soins palliatifs du Québec ont déclaré qu’il n’y aurait pas d’euthanasie en leur sein. Les médecins invoquent le fait que c’est une pratique incompatible avec la philosophie et les valeurs de ces centres, que ce n’est ni un soin de santé ni un soin palliatif.

Le ministre de la Santé du Québec, Gaétan Barrette, entend « les mettre au pas ». L’avocat Jean-Pierre Ménard, juriste qui a participé à la rédaction de la loi 52, menace même de sanctions en termes de financement.  Pourtant la loi dans son article 13 dit clairement que les maisons de soins palliatifs ne sont pas tenues de faire des euthanasies :  « Les maisons de soins palliatifs déterminent les soins de fin de vie qu’elles offrent dans leurs locaux.»
Les 29 maisons de soins palliatifs du Québec sont indépendantes sur le plan légal ; pourtant, le ministre de la Santé a martelé que tous les établissements du réseau public de la santé auront l’obligation de mettre en place une procédure pour proposer « l’aide médicale à mourir ».

L’association Vivre Dans la Dignité et le Collectif de médecins contre l’euthanasie ont associé leurs voix « à celle des intervenants en soins palliatifs pour réaffirmer qu’il n’y a aucun besoin d’euthanasie et qu’il serait encore plus dommageable pour les soins de tous d’en permettre l’accès dans les milieux de soins palliatifs. » Ces associations dénoncent les menaces de représailles et les interprétations fausses de la loi qui sont véhiculées.

Ces prises de position interviennent alors que l’action des pouvoirs publics est vivement critiquée sur leur gestion des centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) et sur la mauvaise qualité des soins apportés aux patients âgés de ces centres.

 

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