Débat sur la PMA : Tugdual Derville invité sur ARTE

06/06/2018

Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA, était l’invité d’Elisabeth Quin sur ARTE, le 5 juin 2018 dans l’émission « 28 Minutes », dont le thème était « La PMA pour toutes, fin de la famille traditionnelle ? », alors que le rapport de synthèse des États généraux de la bioéthique, consécutif à des débats organisés de mi-janvier à fin-avril 2018, était rendu public ce mardi 5 juin, et remis à la ministre de la Santé Agnès Buzyn. Il était face à Caroline Mécary, avocate spécialiste du droit de la famille et des personnes LGBT et Jean-François Delfraissy, président du Comité consultatif national d’éthique (CCNE).

Quelques verbatim issus de l’émission :

« C’est un rapport de convictions. Quelles sont les convictions qui s’opposent ?
D’un côté, j’entends l’égalité pour donner accès aux femmes à un système de procréation qui, à mes yeux, escamote le père, de l’autre côté, une revendication d’égalité pour l’enfant. C’est là que se situe le point de crispation. »

« Un enfant né par un système de procréation médicalement assistée a le droit de se voir donner un père et une mère. Père et mère sont deux réalités complémentaires. Le déficit de père est une source de souffrance pour beaucoup d’enfants. »

« Est-ce qu’on va programmer délibérément des enfants privés de pères dans notre pays, la France, pays des droits de l’homme, alors qu’il y a tellement de souffrances et que tant de familles reposent sur des femmes seules ? Quel paradoxe d’ouvrir la procréation à des femmes célibataires alors que bien des femmes souffrent de tout porter toutes seules ! »

« L’enjeu est d’être écouté et entendu dans notre protection des plus fragiles. On peut peut-être se rejoindre là-dessus : le risque d’un basculement vers un nouveau paradigme procréatif, avec une procréation technicisée : livrer son corps et ses gamètes à des spécialistes, est-ce ça que les couples veulent ? L’enjeu majeur de santé publique est l’infertilité. »

A propos de la congélation ovocytaire précoce dite « de précaution » :

« L’enjeu – le Comité d’éthique et d’autres l’ont dit – c’est l’âge de la première naissance, à plus de 30 ans désormais. Les femmes qui viennent se confier à nous dans nos services d’écoute nous disent « J’ai 24 ans, je suis enceinte mais il n’y a que les « vieilles » qui sont enceintes… » (…) Nous avons énormément de témoignages de cet ordre.

L’enjeu, c’est effectivement un enjeu de fertilité. Mais dire aux femmes : « on va régler cet enjeu en vous demandant de donner vos plus précieuses cellules – les ovocytes – avec un prélèvement ovocytaire qui n’est absolument pas rien sur le plan médical, leur proposer, comme l’ont fait de grandes entreprises américaines, qui disent « Vous le faites et comme cela vous aurez une carrière devant vous… » (…) tout cela pour avoir des fécondations in vitro derrière… Franchement ! Est-ce qu’on ne devrait pas plutôt respecter l’écologie de la femme, le cycle féminin, l’écologie de son corps, plutôt que de proposer aux femmes d’avoir des grossesses tardives qui sont dangereuses pour elles, médicalement, qui n’ont rien d’anodin et qui les livrent à la technique… ? Et la FIV ne marche pas dans la moitié des cas. (…)

Tout cela est extrêmement dangereux pour la biologie de la femme et pour l’équilibre de la société. C’est à la société de s’adapter aux femmes qui veulent concilier vie familiale et vie professionnelle ; c’est une question d’écologie humaine et de respect des femmes. Leur proposer des FIV tardives, c’est absolument absurde. Qui a envie de vivre le parcours du combattant de la FIV ? »

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