Débat mariage pour tous : Tugdual Derville face à Nicolas Gougain

Lundi 21 janvier 2013, Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA, était invité à un débat à la Roche sur Yon, face à Nicolas Gougain, porte-parole de l’Inter-LGBT.

TV Vendée a interviewé les intervenants à la suite de cette conférence, organisée par le “Collectif citoyens pour l’égalité des droits 85” :

Ouest France, dans son édition du mardi 22 janvier 2013, publie également un compte rendu des échanges, dont voici un extrait :

Mariage homo : ils font le débat pour tous

D’un côté, les défenseurs du mariage homosexuel, de l’autre, les adversaires au projet de loi. La confrontation menaçait d’être explosive. Elle a permis à chacun d’exposer ses arguments. Sans invective.

« Il faut être sourd et aveugle pour continuer d’affirmer qu’il n’existe pas de débat », souffle Nicolas Gougain, porte-parole de 65 associations homosexuelles (LGBT). Il est à peine 20 h et la salle des Oudairies affiche déjà complet. Plus de 400 personnes ont pris possession des chaises, garni les travées. « On ferme les portes », annonce le Collectif pour l’égalité, à l’initiative du débat contradictoire sur le mariage pour tous.

(…)

Sur le plateau des Oudairies, les invités donnent l’exemple. S’écoutent. Se répondent sans se couper. Et sans rien concéder. Plus que le mariage, c’est« cette course au toujours plus »à laquelle s’oppose Tugdual Derville. Et notamment la possibilité d’adopter des enfants, de légaliser la procréation médicalisée assistée (PMA) et la gestation pour autrui (GPA). « On passe du droit de l’enfant au droit à l’enfant, affirme Tugdual Derville. Ce n’est pas à l’État de réguler nos désirs, qui ont les limites de nos corps. »

L’adoption ? La question des origines de l’enfant ? Nicolas Gougain répond que cela relève des lois bioéthiques. « Dans ces cas, il faut remettre en cause l’adoption pour les célibataires et l’insémination artificielle, qui existent pourtant depuis 30 et 50 ans, affirme le porte-parole LGBT. Pourquoi on pose le désir d’enfant uniquement pour les couples homosexuels ? Sont-ils la cause de ces questions ? Non. »

(…)

…Tugdual Derville recadre. Le sens de l’histoire ?« La France n’a pas à s’aligner sur le moins disant éthique. »Il ajoute :« Ce n’est pas une question d’amour, mais de repères pour les enfants. La loi n’a pas à provoquer des situations discriminantes. »Nicolas Gougain reprend le micro :« La loi ne va pas créer l’homoparentalité. Elle existe déjà. Il s’agit d’apporter une sécurité juridique à ces familles. Vous le comprenez, mais ne proposez rien face à cette réalité. »Il est plus de 22 h 30. Fin du débat, pas des confrontations.” (fin de l’extrait)

« Un mouvement d’écologie humaine est en train de se lever »

Interview de Tugdual Derville dans La Croix par la journaliste Marine Lamoureux.

Tugdual Derville, un des porte-parole de « La manif pour tous » voit dans le succès de la manifestation de dimanche contre le mariage homosexuel le signe d’un mouvement historique et durable pour défendre un repère essentiel : le fait que tout être humain naît d’un homme et d’une femme.

La Croix  . Comment expliquez-vous le succès de la manifestation du 13 janvier ?

Tugdual Derville : Les motivations des personnes qui ont manifesté dimanche sont extrêmement profondes et viscérales. Nous ne nous battons pas pour notre intérêt propre, mais pour défendre un bien précieux pour tous que nous n’aurions jamais imaginé menacé. Ce bien – le fait que tout être humain est issu de la complémentarité d’un homme et d’une femme – est une réalité qui vient de la nuit des temps. Propre à l’humanité, il est à l’origine de chacun d’entre nous. Or une loi prétend effacer cette réalité. Pour des Français de toutes conditions, c’est inacceptable, et ils se mobilisent pour que ce repère précieux soit transmis aux générations futures. Car une chose est de vivre dans un contexte de famille séparée, monoparentale, etc., en raison des aléas de la vie, une autre est de légitimer et d’organiser la privation pour l’enfant d’un père ou d’une mère, en niant l’altérité homme-femme à la source de l’engendrement.

 

En quoi le projet de loi sur le « mariage pour tous » est-il une menace, puisque la grande majorité des familles ne seront pas directement concernées ?

T. D. : Il faut comprendre que nous sommes, avec ce texte, à l’orée d’un basculement sociétal absolument majeur. Ne nous leurrons pas : il est évident que le mariage et l’adoption pour deux personnes de même sexe vont de pair avec l’élargissement de la procréation artificielle pour deux femmes, puis la gestation pour autrui pour deux hommes. Autrement dit, avec le fait de « produire » des enfants pour répondre au désir – aussi sincère soit-il – des adultes. C’est un renversement complet : l’enfant ne serait plus la rencontre de deux libertés donnant naissance à un être libre et égal en droits, accueilli de façon inconditionnelle, mais un “projet” – pour ne pas dire un objet – soumis à une volonté de toute-puissance et devant être conforme au désir ou au fantasme d’adultes. Il est ainsi significatif que certains couples de femmes réclament un donneur de gamètes qui ressemble physiquement à celle qui n’est pas sa mère biologique. Notre mobilisation massive révèle la puissance de notre attachement aux vrais repères de la filiation. Un mouvement “d’écologie humaine” est en train de se lever.

 

Qu’entendez-vous par là ?

T. D. : Je vois des similitudes entre ce mouvement et la naissance de l’écologie politique il y a quelques décennies. Au départ, ce fut la rencontre d’associations de défense de milieux naturels menacés et d’experts visionnaires faisant émerger une question que l’on ne pensait pas avoir à se poser un jour : quelle Terre allons-nous laisser en héritage aux générations futures ? À l’époque, beaucoup de chrétiens faisaient d’ailleurs partie de l’aventure. Il est stupéfiant que ceux qui, actuellement, prétendent incarner l’écologie aient oublié ce qui fait l’essence de l’humanité et soient aux antipodes de notre préoccupation. Pourquoi passer sous silence le repère le plus naturel qui soit : que tout enfant vient d’un homme et d’une femme ? La protection des plus vulnérables devrait s’effacer devant la toute-puissance ! Quant au gouvernement, je crois qu’il n’a pas mesuré l’ampleur de ce qui se joue aujourd’hui. Nous assistons à la naissance d’un élan historique et durable, motivé par un sursaut de la conscience. C’est le propre des mouvements irrépressibles.

RECUEILLI PAR MARINE LAMOUREUX 

Tugdual Derville invité du 19h sur Public Sénat

Lundi 14 janvier 2013, Tugdual Derville était l’invité du 19h sur Public Sénat, face à Richard Yung, sénateur PS des Français à l’étranger, pour discuter de l’après Manif pour Tous et du maintien du projet de loi “mariage pour tous” par le Gouvernement.
Extrait de l’intervention de Tugdual Derville, à partir de la minute 51.00 :
Permettez-moi d’abord de vous dire mon immense joie d’avoir assisté hier à une manifestation d’une ampleur historique. Je crois qu’il faut rappeler que ce n’est pas tous les jours que dans la rue des centaines de milliers de Français sont réunis. (…) Je tiens aussi à dire ma joie de voir le caractère paisible, festif mais grave de nos manifestants, et je crois qu’un mouvement est né.
(…) Le fait que le Président de la République n’ait pas daigné jusqu’à maintenant nous recevoir, ne serait-ce que nous parler face à face, alors que ce mouvement ne fait que commencer, c’est quelque chose qui est extrêmement difficile à vivre. (…) Il a reçu d’un claquement de doigts les représentants de LGBT après avoir fait un atermoiement autour de l’objection de conscience des Maires et il refuse ne serait-ce que de nous recevoir !
(…) Le projet de loi aboutit finalement à concevoir des enfants dont on dira qu’ils ne sont pas nés d’un homme et d’une femme mais de deux hommes ou de deux femmes … ce sera une fiction juridique ! On compte escamoter totalement l’ascendance paternelle d’un enfant par le don de gamètes, ou l’ascendance maternelle éventuellement par la gestation pour autrui, que certains réclament au nom de cette discrimination.
(…) La filiation adoptive reproduit pour l’enfant ce dont il n’a malheureusement pas pu bénéficier du fait d’un accident de vie. Il n’y a pas aujourd’hui d’enfants qui ont deux papas ou deux mamans, c’est une fiction juridique ! L’enfant à ce moment là a été privé délibérément de son père ou de sa mère ou a eu un accident de vie…il faut à la fois ne pas stigmatiser les situations existantes, mais ne pas créer de toute pièce ces situations.
 

Belgique : 2 frères euthanasiés

Belgique : 2 frères euthanasiés

Le 12 janvier 2013, plusieurs médias belges révélaient que deux frères jumeaux sourds de naissance avaient été euthanasiés le 14 décembre dernier en Belgique, craignant les conséquences du diagnostic  d’ “une maladie oculaire dégénérative, un glaucome avec perte progressive de la vision pouvant mener à la cécité.”

Marc et Eddy Verbessem avaient entamé leur démarche il y a un an. C’est au nom de leur souffrance psychique insupportable et inapaisable que des médecins de l’UZ Brussel ont pratiqué ces euthanasies, alors que les deux hommes ne souffraient pas de maladie en phase terminale. D’après la Libre Belgique qui rapporte les faits, leur surdité ne leur posait pas de problème mais l’annonce d’une probable cécité a été le déclencheur.

Dans son article 3, la loi belge sur l’euthanasie votée en 2002 dispose que cette dernière peut être pratiquée par un médecin si «  le patient se trouve dans une situation médicale sans issue et fait état d’une souffrance physique ou psychique constante et insupportable qui ne peut être apaisée et qui résulte d’une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable ».

Cette révélation survient alors que le parti socialiste belge vient de donner en décembre 2013 son feu vert pour déposer des propositions de loi visant à  étendre la pratique de l’euthanasie aux mineurs et aux personnes atteintes de « démence » (en particulier la maladie d’Alzheimer).

Alliance VITA a alerté à plusieurs reprises ces dernières années sur les dérives de la loi belge.