[CP] Rapport relatif à l’accès à l’IVG – Alliance VITA refuse le fatalisme

Réaction d’Alliance VITA au Rapport relatif à l’accès à l’IVG, réalisé par le Haut Conseil à l’Egalité femmes-hommes.

Un rapport public, commandité par la ministre du droit des Femmes et remis aujourd’hui, prône des évolutions législatives radicales en matière d’IVG. Alliance VITA, dont le service d’écoute SOS Bébé aide chaque année 1500 femmes ou couples confrontés à des problématiques liées à la grossesse, s’interroge sur la profonde méconnaissance de la réalité vécue par les femmes que manifestent ces préconisations – particulièrement la suppression du critère de détresse et du délai de réflexion d’une semaine, prévus par la loi.

Pour Caroline Roux, coordinatrice des services d’écoute de VITA : « Les femmes que nous aidons ont besoin d’être respectées dans ce qu’elles vivent et ressentent. Or, ces propositions sont en profond décalage avec la réalité : l’IVG est une expérience qui demeure difficile  pour beaucoup de femmes. Les femmes confrontées à une grossesse imprévue nous disent souvent qu’elles ont eu besoin de temps, d’écoute et de soutien pour dépasser la panique et la précipitation ; et pour résister aux pressions, souvent masculines. Plutôt que de se soumettre à l’avis univoque de structures telles que le Planning familial qui ose prétendre que l’IVG ferait « partie du parcours des femmes » et qu’il ne faut « pas en faire un drame », le gouvernement devrait travailler à une véritable prévention de l’avortement, à l’aide aux femmes enceintes en difficulté et à l’écoute de celles qui vivent douloureusement les suites de l’IVG.»

 

Alliance VITA conteste la légitimité du Mouvement français pour le planning familial (MFPF), organisme auquel le gouvernement semble avoir délégué sa politique sur l’IVG, alors que cette association militante ne cesse de prôner l’avortement comme solution à toute grossesse imprévue ou difficile, y compris par des filières clandestines d’avortement hors délai à l’étranger.

Rappelant que le MFPF ne gère heureusement qu’une minorité des centres de planification et des services d’accueil des femmes enceintes, VITA demande qu’avant toute évolution de la législation sur ce sujet de société majeur :

–          soit organisé un réel débat qui ne soit pas confisqué par les « experts » liés au MFPF ;

–          soient publiquement auditionnées les responsables de son service d’aide aux femmes SOS Bébé.

Pour mémoire, le sondage IFOP commandité par VITA auprès de 1000 femmes montre à quel point les préconisations du rapport sont en décalage avec leurs attentes.

Communiqué de presse – Paris , le 7 novembre 2013

L’illégalité justifiée aux Pays-Bas

L’illégalité justifiée aux Pays-Bas

Un tribunal néerlandais a reconnu, le 22 Cotobre 2013, Albert Heringa coupable d’avoir assisté sa mère de 99 ans au suicide en 2008. Mais là où le parquet avait requis une peine de 3 mois de prison avec sursis, au lieu des 3 ans encourus selon les médias, le tribunal a décidé de l’acquitter.

En 2008, M. Heringa avait aidé sa mère, Moek Heringa, à mettre fin à ses jours en se procurant des pilules après qu’un médecin eût refusé à sa mère de pratiquer l’euthanasie, légale aux Pays-Bas depuis 2002.

Le Tribunal reconnait qu’Albert Heringa “a délibérément choisi de ne pas respecter les règles”, mais comme il « est convaincu qu’il a agi par amour pour sa mère, il ne sera pas puni”. 

Les Pays-Bas ont été avec la Belgique le premier pays au monde à légaliser l’euthanasie en 2002 : l’euthanasie est légale lorsqu’elle répond à la conviction pour le médecin qu’il n’existe pas d’autre solution raisonnable pour le patient et s’il constate que la souffrance endurée est  “insupportable et sans perspective d’amélioration”.

Ces dispositions, qui peuvent être sujettes à interprétation, font régulièrement l’objet d’un débat aux Pays-Bas. Par ailleurs, le droit à l’aide à “partir de manière digne”, une fois sa vie “accomplie”, et pas seulement lorsque les critères de la loi sur l’euthanasie sont remplis, y est de plus en plus plébiscité.

“La débat public doit très certainement avoir lieu”, a poursuivi le tribunal, avant d’ajouter : “c’est au monde politique de décider si oui ou non il faut faire quelque chose”.

[CP] Europe « droits sexuels et génésiques » : Alliance VITA demande aux députés de rejeter la proposition de résolution européenne

Alliance VITA se réjouit que le Parlement européen n’ait pas adopté la proposition de résolution « sur les droits sexuels et génésiques », et l’ait renvoyé en commission. Elle demande aux députés européens de se mobiliser pour le rejet définitif de ce texte.more

Pour le docteur Xavier Mirabel, président d’Alliance VITA : « L’expression « droits sexuels et génésiques » est, pour nous, foncièrement ambiguë. Sans claire définition, elle est notamment utilisée dans ce contexte pour banaliser, au nom de la santé, la question délicate de l’avortement ou encore légitimer la procréation artificielle hors indication médicale, pratiques qui ne relèvent pas de la compétence de l’Union européenne. De plus, la résolution s’attaque au droit à l’objection de conscience des soignants et aux droits des parents, et demande à l’Union européenne de financer l’avortement dans sa politique extérieure d’aide au développement. L’avortement apparaît indûment dans ce texte comme un droit, en contradiction avec une interprétation stricte du droit international et de la législation européenne. Je souligne que cette interprétation abusive ne correspond pas aux réserves émises par nombre d’États, acteurs primordiaux du droit international, et sachant qu’aucune convention et qu’aucun traité international à portée universelle n’en fait mention. »

Cette proposition de résolution intervient à la veille de la clôture de l’une des toutes premières initiatives citoyennes européennes, portant le nom UN DE NOUS. Près de 1 400 000 personnes l’ont signée et demandent notamment l’arrêt du financement par l’Union européenne des programmes menaçant l’être humain déjà conçu.

Pour Caroline Roux, secrétaire générale d’Alliance VITA, très impliquée dans cette initiative en France : « Il aurait été incohérent d’aborder ces sujets au moment où les citoyens européens interpellent l’Union pour qu’elle se positionne plus clairement. Ce type de résolution qui concerne la vie intime des citoyens européens doit absolument prendre en compte cette mobilisation sans précédent, grâce aux nouveaux outils de démocratie participative mis en place par l’Union européenne. »

Miele : une compassion à deux vitesses ?

Le film “Miele” aborde le sujet de l’euthanasie du point de vue de l’ange de la mort. Beaucoup de critiques estiment que le sujet est abordé avec délicatesse, sans parti-pris idéologique et sans chercher à répondre à la question éthique de l’euthanasie. L’itinéraire d’Irène, qui remet en question sa pratique des euthanasies clandestines suite à une rencontre, est effectivement émouvant.
Le traitement du sujet suscite pourtant deux questions. Tout d’abord, en mettant en scène un ange de la mort en pleine action, ce film, délibérément ou malgré lui, ne contribue-t-il pas à banaliser cet acte, ses motivations, et à faire entrer son principe dans la normalité, comme un aboutissement inéluctable des situations dramatiques qui sont présentées ? Mais surtout, Irène ne change son approche de la fin de vie que face à la demande de suicide d’un bien-portant. Pourquoi le bien portant mérite-t-il qu’on le détourne du suicide, et pas la personne malade, vieille ou handicapée ? Quelle est donc cette hiérarchie dans la compassion ?
Rappelons-nous que toute personne, quel que soit son état, est fondamentalement digne que l’on prenne soin d’elle, et mérite que l’on mette tout en œuvre pour que sa vie ne soit jamais ressentie comme un fardeau.

Mariage pour tous : la conscience prime-t-elle sur la loi ?

Mariage pour tous : la conscience prime-t-elle sur la loi ?

Interview de Tugdual Derville, délégué général d’Alliance Vita et porte-parole du Collectif « La manif pour tous », sur Radio Vatican, le 18 octobre 2013

>> Ecouter son Interview

« Oui, la conscience personnelle devrait primer sur la loi d’autant plus que les maires ne sont pas des fonctionnaires « comme les autres ». Ils sont élus au suffrage universel sur un programme, sur une profession de foi et des convictions. Et le Président de la République ne s’est pas trompé, François Hollande, le 20 novembre 2012, avait bien indiqué aux maires que la loi s’appliquerait à tous, néanmoins dans le respect de leur liberté de conscience. Et il avait du, peut être se dédire le surlendemain en étant sous la pression du lobby LGTB. On voit bien que c’est un sujet très délicat et que si on force les élus du peuple à abdiquer leur conscience dans ce genre de circonstances, alors il faudrait aussi le faire pour toutes les professions comme les journalistes qui ont aussi cette liberté de conscience par exemple et pas seulement les professions médicales.

Il faut voir que les maires sont aussi des situations extrêmement inconfortables, ils sont menacés de prison ferme, de 75.000 euro d’amende. Le maire d’Archange qui a subi des pressions considérables du préfet a été menacé d’une astreinte de 1000 euro par jour etc. Donc il y a une pression considérable qui, je crois, provoque à un moment donné un réveil des consciences parce qu’on ne peut pas se laisser enfermer dans un refus de la liberté de penser, la liberté de conscience sur des éléments aussi intimes, aussi profonds que ceux qui nous ont mobilisés pendant une année. »

Que répondez-vous aux partisans de la loi qui affirment qu’instaurer une clause de conscience pour les maires risquerait de porter atteinte à l’égalité des citoyens, principe fondamental de la République et de voir le risque de créer deux catégories de mariage ?

« Alors, c’est vrai que pour nous qui étions et demeurons opposés au mariage entre personnes de même sexe, ce mot mariage désormais a des guillemets puisqu’on a changé le sens même du mot. Le mariage c’est normalement marier des personnes qui sont différentes, qui sont de sexe complémentaire. Et c’est la tout le sens, en France en particulier, avec la filiation qui est attachée

au mariage, le droit-la possibilité d’adopter des enfants. Donc effectivement le mot a été complètement changé mais ca n’a pas rendu pour autant équivalent des personnes de sexe complémentaire avec des personnes de même sexe notamment dans le domaine de la capacité de procréation parce que ca ne dépend pas du droit. Ca dépend de l’essence même de l’humanité. Lionel Jospin a dit lui-même qu’elle était faite non pas d’homosexuels et d’hétérosexuels mais d’hommes et de femmes. Et c’est vrai que de ce fait, la question de l’égalité est complètement biaisée. Alors plus précisément, sur le plan juridique, on le sait bien, si un maire refuse ce type de mariage parce que c’est contraire à sa conscience profonde, à la loi inscrite au plus profond de sa conscience, à ce moment-là il y a la possibilité de déléguer à un adjoint ou de demander au préfet de trouver un autre maire. Et de ce point de vue il n’y a pas d’empêchement de célébrer ces mariages qui pour autant ont changé considérablement le sens du mot mariage dans notre pays. »

Vous affichez votre détermination. Sous quelle forme est-ce qu’elle va se concrétiser dans un futur proche ?

« Il y a peut être deux niveaux de réponse à votre question sur la détermination puisque d’abord les maires vont continuer de se mobiliser. Il y en a 400 qui ont envoyé des mémoires au Conseil Constitutionnel pour demander que leur liberté de conscience soit validée. Et pour ce qui concerne le mouvement social en lui-même, il est foisonnant, il y a des veilleurs qui se sont développés et même à l’Alliance Vita on continue à être très mobilisé sur le sujet de la procréation médicalement assistée pour laquelle il y a une très forte pression du lobby LGTB qui considère que cette loi est une loi de demi-mesure. Ils commencent à dire leur mécontentement de voir que la procréation artificielle n’a pas été un droit accordé par la loi. Ensuite il y a la gestation pour autrui, les mères porteuses. Et on voit, c’est tout un système de dominos qu’ils tentent de faire avancer pour casser finalement le mariage. Il y a même des penseurs éminents, promoteurs de ce mariage entre personnes de même sexe qui ont demandé que l’obligation de fidélité soit supprimée. Et d’autres que l’obligation d’être deux et non pas trois ou quatre, soit également supprimée. On le voit, c’est une déconstruction très grave de la famille, de l’écosystème de base dans lequel l’enfant a besoin de se retrouver pour pouvoir s’épanouir avec des repères solides. C’est cette déconstruction qui est en marche et ça, ce n’est pas demain qu’on va baisser les bras pour essayer de promouvoir une société où le plus vulnérable enfant soit vraiment protégé et soutenu dans la mesure du possible par la loi et bien sur par ceux qui sont autour ».