L’ « éthique » de plus en plus controversée du CCNE

L’ « éthique » de plus en plus controversée du CCNE

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Après le renouvellement de près de la moitié de ses membres en octobre 2016, le Comité Consultatif National d’Ethique (CCNE) a élu son nouveau président : le Professeur Jean-François Delfraissy a succédé le 4 janvier 2017 à Jean-Claude Ameisen, qui devient président d’honneur.

Le nouveau président du CCNE s’est exprimé le 27 janvier sur France Inter, suscitant des interrogations sur sa conception de l’éthique.

Lors de cette émission, il a annoncé la publication au printemps 2017 d’un avis sur « une vision globale de la PMA, y compris sur la GPA ». Pour lui, « Il y a un besoin sociétal absolument indiscutable, limité mais indiscutable de GPA ». La question de l’autoconservation ovocytaire, hors nécessité médicale mais pour convenance personnelle, sera aussi présente dans ce rapport, avec « une prise de position claire du CCNE ».

Expliquant connaitre depuis longtemps le CCNE  et être à son écoute, le nouveau président précise que les enjeux et les données de « ces questions ont été très bien résumées par René Frydman », faisant ainsi mention de la tribune controversée où celui-ci avoue avoir transgressé la loi sur ces questions. Etonnante approche éthique qui s’appuierait sur ceux qui défient la loi démocratique.

La mission attribuée aux 40 membres de ce comité, nommés pour 4 ans, est d’ « éclairer les progrès de la science, soulever des enjeux de société nouveaux et poser un regard éthique sur ces évolutions. Le CCNE stimule sans cesse la réflexion sur la bioéthique en contribuant à alimenter des débats contradictoires au sein de la société sans jamais la confisquer ».

Pourtant, les signes donnés par le nouveau président du CCNE suscitent des interrogations. En effet, il estime que si le Comité d’expert qu’il préside peut faire des recommandations et des avis, il doit aussi « aider la société et les citoyens à prendre conscience des problèmes, à franchir des étapes de la réflexion sur les sujets difficiles ».  Selon le Pr Delfraissy « L’éthique a besoin d’expertise mais a aussi besoin de s’appuyer sur une éthique de terrain ».

Le relativisme éthique s’instaure-il de plus en plus au sein de ce comité ? On se souvient qu’en 2013, le précédent renouvellement  important avait suscité surprise et colère : des personnalités religieuses avaient été évincées au profit de laïcs, et bien des membres qui pouvaient être renouvelés avaient été remplacés par des personnalités de sensibilité de gauche. Ce qui pouvait s’interpréter comme une manœuvre gouvernementale avait fait dire au député Jean Leonetti : « Au lieu de changer d’avis sur ces grandes questions éthiques, le gouvernement préfère changer de comité d’éthiqueFrançois Hollande n’avait-il pas déjà amorcé le piège en annonçant que, sur la PMA, il se conformerait à l’avis du comité ? »

Concernant la procréation médicalement assistée, le CCNE avait rendu un avis négatif en novembre 2005 quant à l’ouverture de la PMA aux femmes homosexuelles ou célibataires, adopté à l’unanimité (Avis N° 90 : Accès aux origines, anonymat et secret de la filiation).

Jean-Yves Nau, médecin et journaliste, s’interroge « De quel droit le comité national d’éthique autoriserait-il la PMA aux femmes seules ? Peut-on « convoquer la médecine » pour satisfaire un droit individuel à l’enfant ? Si oui la collectivité sera-t-elle convoquée pour assurer une prise en charge financière de ce nouveau droit ? Faut-il modifier la loi française qui exige ici la présence d’un homme et d’une femme vivants ?  Voilà bien des questions de fond soulevées par un texte qui, à l’évidence, fut le fruit d’un long travail. Douze ans plus tard le Comité national d’éthique en viendra-t-il, sur ce point, à changer d’avis ? Si oui à quel titre ? Sur la base de quelle modification du droit ? Nous en saurons plus au printemps prochain. »

[CP] Sondage : Les Français et l’IVG – le gouvernement pris à contrepied

[CP] Sondage : Les Français et l’IVG – le gouvernement pris à contrepied

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Madame Laurence Rossignol, ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, a entamé un bras de fer avec des sites d’aide et d’information dédiés à la maternité, la grossesse et à l’IVG. Alliance VITA, dont le service d’écoute SOS Bébé (www.sosbebe.org) a été pointé par le gouvernement, rend publics les résultats du sondage qu’elle vient de commanditer à l’IFOP : les Français et l’IVG.

– Pour 52% des Français (55% des femmes !) le nombre d’avortements est non pas « une situation normale » mais « une situation préoccupante ».

– 89% d’entre eux pensent « qu’un avortement laisse des traces psychologiques difficiles à vivre pour les femmes ».

– 72% estiment que « la société devrait davantage aider les femmes à éviter le recours à l’interruption de grossesse ».

– 35% ne sont « pas d’accord » avec la loi de 2001 « autorisant les jeunes filles mineures à avorter sans que leurs parents soient au courant ».

– Enfin 84% (contre 16%) sont favorables à ce que soit « intégré dans le livret officiel remis aux femmes enceintes le détail des aides aux femmes enceintes et aux jeunes mères ».

Les résultats de ce sondage corroborent l’action de terrain effectuée par Alliance VITA auprès des femmes enceintes en difficulté et de celles qui expriment un mal-être consécutif à un avortement.

Ils contredisent par ailleurs les assertions qui persistent sur le site officiel gouvernemental (www.ivg.social-sante.gouv.fr) : dans une vidéo et par écrit, un médecin croit devoir nier toute idée de traumatisme post IVG à long terme, ce qui constitue, pour les femmes, une tromperie manifeste.

Alors que, depuis la loi Aubry de 2001, les pouvoirs publics ont renoncé à offrir aux femmes qui consultent en vue d’une IVG un guide des aides aux femmes enceintes, Alliance VITA édite, depuis 2010, une version complète et récemment actualisée de ce guide, assumant, au profit des services sociaux, une mission de service public, sans subvention.

Alliance VITA demande que soit reconnu et encouragé l’extraordinaire travail associatif, réalisé dans notre pays, par ceux qui ne se résolvent pas à considérer les statistiques de l’IVG comme une fatalité incompressible.

Alliance VITA se réserve la possibilité de porter devant la justice les dispositions et informations intempestives trompant les femmes à propos de l’IVG, dont le gouvernement actuel porte la responsabilité.

L’immense majorité des femmes souhaite une véritable politique de prévention de l’IVG. Il est donc irresponsable de cacher la réalité d’un acte qui n’a rien d’anodin dans la mesure où c’est, à chaque fois, le destin de vies humaines qui est en jeu. Les femmes en endurent souvent des conséquences difficiles, dans la solitude. Il est temps de lever le tabou sur l’avortement.


Sondage IFOP pour Alliance VITA : Les Français et l’IVG

GPA – Conférence de presse devant le Conseil de l’Europe avec No Maternity Traffic

Le 21 septembre, Caroline Roux, Directrice de VITA International est intervenue lors de la conférence de Presse à la suite du rassemblement organisé par le collectif No Maternity Traffic.

Devant le Bureau du Conseil de l’Europe à Paris, Caroline Roux a demandé solennellement aux parlementaires de prendre la mesure de leur responsabilité en interdisant la GPA sous toutes ses formes.

Extraits de la conférence de presse :

“La stratégie aujourd’hui c’est d’obtenir l’acceptation du principe même de GPA ; or, il s’agit d’une manipulation. C’est le principe même de GPA et mère porteuse qu’il faut interdire”.

“Nous n’avons pas le droit d’utiliser les femmes comme des porteuses, c’est une régression absolue pour le droit des femmes et l’intérêt supérieur des enfants”.

“Un enfant ne peut être ni donné, ni vendu. La GPA pose des questions cruciales au niveau des droits de l’enfant. L’enfant n’est pas une chose”.

“En décembre 2015, le parlement européen a condamné la GPA sous toutes ses formes. Nous demandons aux parlementaires de prendre la mesure de leur responsabilité et d’interdire la GPA sous toutes ses formes.”

[Replay] : Conférence de presse et lancement de la campagne CRISPR-Cas9


 

Mardi 24 mai matin, l’association Alliance VITA a dévoilé au cours d’une conférence presse la campagne « Stop Bébé OGM », une première nationale citoyenne afin d’informer et d’alerter le grand public et les décideurs sur les enjeux éthiques liés à certaines applications de la technique de génie génétique CRISPR-Cas9. Cette conférence de presse a marqué le lancement de toute une journée d’actions et de sensibilisation du grand public par les équipes de volontaires de l’association dans 75 villes de France.
La conférence de presse s’est déroulée en  présence de :
–          Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA et porteur de l’appel « Stop Bébé OGM » sur change.org. Il a également annoncé le sondage de l’Ifop, présenté l’appel ainsi que la campagne et les différentes actions dans les 75 villes.
–          Blanche Streb, directrice des Etudes d’Alliance VITA, a présenté la technique du CRISPR-Cas9, les enjeux qui y sont liés, le débat international et les différents échanges/colloques…en France
–          Le docteur Xavier Mirabel, conseiller médical d’Alliance VITA, a parlé des perspectives thérapeutiques, le rapport entre les chercheurs/médecins/scientifiques et tout le système de la recherche ….et ses vives inquiètudes sur les dérives possibles à l’international.
–          Henri de Soos, secrétaire général d’Alliance VITA, est revenu sur l’évolution du cadre législatif français concernant la recherche sur l’embryon. Il en ressort, depuis 1994 et le début des Lois Bioéthiques, l’interdiction totale a laissé la place à une recherche encadrée. Par ailleurs l’évolution du vocabulaire permet diverses interprétations sans limites et sans véritable but à ce jour.
Il ne s’agit pas ici de contester la science bien au contraire mais de proposer une régulation éthique de la science.
 

OUI au progrès thérapeutique – NON à l’embryon transgénique !

 
En savoir plus :
Pour mieux comprendre les enjeux et participer au débat : www.stopbebeogm.fr
Pour prendre connaissance du sondage IFOP : « Les Français et la technique du CRISPR-Cas9 »
Pour signer la pétition : www.change.org/stopbebeogm