[CP] Avis du CCNE : Face au vide éthique, mobilisation générale pour l’enfant !

[CP] Avis du CCNE : Face au vide éthique, mobilisation générale pour l’enfant !

ccne

Alliance VITA dénonce les recommandations du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) qui prône le basculement de tout notre système procréatif vers la PMA sans infertilité, alors que c’est la lutte contre l’infertilité qui devrait mobiliser les pouvoirs publics.

Pour Alliance VITA, il est urgent d’évaluer les techniques de procréation artificielle et leurs conséquences plutôt que d’en préconiser l’extension à des femmes seules ou en couple de même sexe, ce qui conduit à priver les enfants délibérément de père.

Pour Tugdual Derville*, délégué général d’Alliance VITA : « A l’issue d’Etats généraux qui avaient confirmé l’attachement des citoyens aux droits de l’enfant, le CCNE cède encore au lobby scientiste qui le compose largement. En réalité, la banalisation de la Procréation Médicalement Assistée (PMA) a détourné les scientifiques des véritables recherches sur les causes de l’infertilité, notamment celles induites par les modes de vie – âge trop tardif des grossesses – ou par la dégradation de l’environnement, avec les perturbateurs endocriniens. La France est en retard en matière de thérapies de restauration de la fertilité. Voilà ce que veulent les Français de plus en plus confrontés à l’infertilité, plutôt qu’une fuite en avant vers la technique, qui passe par l’effondrement de toutes les digues protectrices de l’enfant. Au lieu d’aborder cet enjeu de santé publique majeur, le CCNE prône la voie du « tout PMA » qui ferait basculer notre pays dans un marché de la procréation indigne de l’humanité. Nous prévenons l’Exécutif que ces annonces font avancer d’un grand pas la mobilisation de rue citoyenne. »

En l’absence de consensus national, Alliance VITA réitère sa demande au gouvernement de maintenir un statu quo sur la PMA et de faire de la lutte contre l’infertilité et sa prévention, une grande cause nationale prioritaire.

Alliance VITA lancera, dès le mois d’octobre, une grande campagne nationale de sensibilisation auprès du public pour l’informer sur les dangers du « tout PMA » et ses dérives vers un marché de la procréation où femmes et hommes sont traités en fournisseurs de matière première (sperme, ovocyte, utérus) et l’enfant comme un produit sur commande voire « sur mesure », comme l’a démontré dans son livre “Bébés sur mesure” Blanche Streb**, directrice de la Formation et de la Recherche d’Alliance VITA.

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* : cf. Le temps de l’Homme – pour une révolution de l’écologie humaine, Plon

** : cf. Bébés sur mesure – Le monde des meilleurs, Artège.

GPA : Otage de sa conception ?

GPA : Otage de sa conception ?

genealogie

“Je voudrais nous sortir ensemble d’un piège qui pollue le débat sur la gestation par autrui (GPA)  relancé ces jours-ci. Il s’agit du conséquentialisme.

Je propose un petit exercice pour expliquer ce mot, et le piège qui va avec. Considérons d’abord combien il est bon que chacun d’entre nous existe, quelle que soit la façon dont il a été conçu. La vie est un bien. Chaque vie est respectable, unique, irremplaçable. Le reconnaître et en tirer toutes les conséquences, c’est faire preuve d’humanité.

Ceci étant acquis, je propose ensuite à chacun de plonger dans sa généalogie (pour ce qu’il en connaît) : parents, grands-parents, arrière-grands-parents et tous nos aïeux jusqu’à l’émergence de la famille humaine… Voilà mes cousins – car la génétique nous apprend que nous sommes tous cousins – voilà une sacrée galerie de portraits plus ou moins flous. Or, il faut reconnaître qu’à un étage ou l’autre de cette généalogie, tout n’a pas été rose en matière de procréation. Le simple bon sens nous suffit pour imaginer que chacun doit vraisemblablement la vie à un accident, une injustice, une violence voire un crime commis ici ou là… Beaucoup d’entre nous n’existerions pas aujourd’hui, sans certaines abominations d’hier ! Faut-il pour autant les approuver ? Et sinon se renier ? Non. Si j’assume tout événement ayant abouti à ma précieuse existence, je ne le cautionne pas forcément. Ce serait tomber dans le piège du conséquentialisme, qui conduit à valider un acte dès lors que sa conséquence est bonne. Comme si la fin justifiait les moyens.

C’est exactement ce que les promoteurs de la GPA font désormais en brandissant les enfants nés de mères porteuses pour valider ce système procréatif. Un récent article du Parisien titre ainsi : Née d’une GPA : « Qui osera me dire : c’est horrible que tu existes ? » Or, personne ne dit ça. Surtout pas moi. Bienvenue à chacun. Mais pas à cette maltraitance originelle qui exploite et éclate la maternité. Puisque son résultat est la vie, disent ces étranges provie, c’est que le moyen est bon. Eh bien non ! Sinon, il faudrait cautionner par avance les utérus artificiels, et a posteriori les violences sexuelles ayant conçu la vie. Toute maltraitance est à récuser. Et ce qui vaut pour mes ancêtres vaut pour ma propre conception. Comme c’est dur à admettre pour les enfants nés d’une GPA, on se sert de leur amour de la vie et de leurs proches pour vanter cette technique dont ils sont à la fois les bons fruits et les victimes innocentes. Tragique conséquentialisme à déjouer !”

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Edito de Tugdual Derville du 21 septembre 2018 (RCF)

PMA/ bioéthique : étrange position de l’Ordre des médecins

PMA/ bioéthique : étrange position de l’Ordre des médecins

medecins

Les responsables du Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM), ont été auditionnés à l’Assemblée nationale, le 19 septembre, par la Commission sur la révision de la loi relative à la bioéthique.

Le docteur Jean-Marie Faroudja, président de la section éthique et déontologie a déclaré ne pas s’opposer à l’ouverture de la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes. « Le rôle des médecins est d’apaiser les souffrances, qu’elles soient physiques ou psychologiques. Or, le désir d’enfant est une souffrance et le médecin est là pour l’entendre (…) Si la société veut une AMP élargie, nous estimons que c’est à elle de trancher », a déclaré le docteur Jean-Marie Faroudja, président de la section éthique et déontologie de ce Conseil national, à la Croix.

Or, l’Académie de médecine avait, elle, insisté sur « l’intérêt supérieur de l’enfant » dans un rapport qu’elle avait remis au CCNE en juillet dernier dans lequel on pouvait lire : « L’assistance médicale à la procréation avec donneur prive volontairement l’enfant de la relation structurante avec deux adultes de sexe différent. »

Le corps médical est loin d’être unanime sur des pratiques qui ne relèvent pas d’indication médicale.

De son côté, Bertrand Galichon, président du Centre catholique des médecins français voit une « remise en cause fondamentale de la place des soignants dans la société. (…) Allons-nous vers un horizon où les médecins seront simplement tenus de répondre aux demandes de la société sans pouvoir réfléchir sur leur fonction première ? »

C’est aussi la question que se pose cette jeune interne en médecine qui déplore, par ailleurs, le manque de formation des étudiants sur tous les sujets de bioéthique : « Si, au nom d’un désir sociétal, on demande à la médecine de considérer que l’incapacité physiologique d’un couple de femmes, ou d’une femme célibataire, à procréer, doit recevoir le même traitement «médical» et la même prise en charge «médicale» qu’un couple composé d’un homme et d’une femme, dont l’infertilité qui en résulte est pathologique, l’infertilité est-elle encore une pathologie ? Ne devient-elle pas un état de fait, issu d’une situation sociale, que l’on peut manipuler à sa guise ? »

Grande-Bretagne : polémique autour d’un enfant issu d’une insémination post mortem

Grande-Bretagne : polémique autour d’un enfant issu d’une insémination post mortem

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Récemment en Angleterre, une polémique a émergé lorsqu’a été révélé dans les médias qu’un riche couple britannique avait conservé le sperme de leur fils brutalement décédé dans un accident à 26 ans pour donner naissance à leur petit-fils par gestation pour autrui (GPA).
En Grande-Bretagne, il est illégal de congeler le sperme post mortem sans le consentement au préalable de la personne concernée. Le sperme a été envoyé en Californie, sans avoir reçu de consentement formel au prélèvement. Le couple de quinquagénaires a pu en plus choisir le sexe de leur petit-fils. Né grâce à un don d’ovocyte et à une mère porteuse, l’enfant serait aujourd’hui âgé de trois ans et vivrait en Angleterre.
« Le couple voulait un type de femme sur lequel leur fils aurait pu tomber » a confié le docteur David Smotrich, un médecin américain spécialiste de la fertilité contacté par le couple pour créer leur petit-fils « sur mesure ». « C’est très rare de mettre au monde un enfant avec le sperme d’une personne décédée », poursuit-il. « Je ne l’ai fait que cinq fois dans ma carrière. Ce couple était désespéré d’avoir un héritier. Ils ne voulaient qu’un garçon… ».
Cette histoire illustre de manière extrême ce que signifie le marché de la procréation et les bébés sur mesure.
En France, la loi interdit le transfert de gamètes ou d’embryons post mortem. En 2016, le Conseil d’Etat s’était dit favorable, à titre exceptionnel, au recours d’une femme espagnole qui demandait le transfert des gamètes de son mari décédé pour pratiquer une insémination post mortem en Espagne où cette pratique est légale.

Belgique : 98 retraits de déclarations d’euthanasie entre 2016 et 2017

Belgique : 98 retraits de déclarations d’euthanasie entre 2016 et 2017

euthanasie

Les quotidiens belges néerlandophones « De Standaard», «Het Nieuwsblad» et «Gazet van Antwerpen» ont publié des chiffres concernant l’annulation des déclarations d’euthanasie entre 2016 et 2017. 98 belges ont à cette période retiré leur déclaration anticipée d’euthanasie, formalité qui était rendue possible depuis 2008.

Pour Gert Huysmans, président de la fédération flamande des soins palliatifs, les gens « rédigent leur déclaration alors qu’ils sont en bonne santé et sous-estiment alors l’instinct de survie qui les animera quand ils seront malades. »

L’Institut européen de Bioéthique dans son bulletin du 6 septembre 2018 souligne qu’en 10 ans 382 personnes ont retiré leur déclaration anticipée d’euthanasie.

« En 10 ans, 170.942 déclarations anticipées ont été déposées, 128.291 sont toujours actives et 42.651 autres arrivées à échéance, puisque la validité de ce document est de 5 ans. Parmi ces déclarations arrivées à échéance, 29.842 enregistrements n’ont pas été confirmés, le reste émanait de personnes entre-temps décédées de mort naturelle. (…) A noter que pour la période 2016-2017, il y a eu 58 personnes qui ont quand même été euthanasiées par un médecin sur base d’une déclaration anticipée. Ces personnes se trouvaient dans un état d’inconscience avancé ou de coma jugé « irréversible ».