Les étapes de la révision des lois de bioéthique

Les étapes de la révision des lois de bioéthique

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On peut distinguer 3 grandes phases, qui se recoupent partiellement au niveau du calendrier. Les 2 premières correspondent aux « Etats généraux » prévus par la loi du 7 juillet 2011.
1) Le temps des débats citoyens
2) Le temps des rapports des organismes nationaux
3) Le temps de l’élaboration de la loi

I. Le temps des débats citoyens : janvier à avril-mai 2018

C’est une phase de consultation de la population : citoyens, associations, sociétés savantes, organismes divers locaux, etc.

A) Site internet national

Il doit être lancé début 2018, pour permettre à tout citoyen d’exprimer un avis et des suggestions.

B) Consultations organisées par les ERER (Espaces de Réflexion Ethique Régionaux)

Elles sont organisées au niveau des 13 grandes régions françaises, sous la coordination du CCNE (Comité Consultatif National d’Ethique).
Elles prennent en général la forme :
– de conférences-débats sur un ou deux thèmes choisis par les ERER, dont au moins une conférence à un public jeune/étudiant. La presse locale sera associée à ces événements.
– de questionnaires en ligne que tout citoyen peut remplir.

C) Contributions d’organismes spécialisés

– Comités d’éthique des grands organismes de recherche (CNRS, INSERM…),
– Académies (des sciences, de médecine…) et sociétés savantes spécialisées,
– Conférence nationale de santé (instance de réflexion sur les droits des usagers) et Conférences régionales de Santé et de l’Autonomie (CRSA),
– Etc…
Chaque ERER ou organisme spécialisé remettra le résultat de ses consultations et travaux au CCNE.
Il est également prévu un (ou plusieurs ?) panel de citoyens tirés au sort, mais son organisation et son rôle ne sont pas déterminés à ce jour.

II. Le temps des rapports des organismes nationaux : 2ème trimestre 2018

A) Les organismes spécialisés

Aux contributions scientifiques, éthiques et citoyennes s’ajouteront des rapports d’évaluation de la loi bioéthique de 2011 élaborés par :

  • L’OPESCT (Office Parlementaire des Choix Scientifiques et Technologiques),
  • L’ABM (Agence de la Biomédecine),
  • Le Conseil d’Etat (chargé d’une étude sur les enjeux éthiques et juridiques, demandée par le Gouvernement). Celui-ci procèdera également à des consultations diverses.

S’ajouteront à cet ensemble de rapports des éléments issus des comparaisons internationales et des réflexions menées par les instances éthiques européennes et internationales (Conseil de l’Europe, Groupe européen d’éthique de l’Union européenne, etc).

B) Le CCNE

Le CCNE lui-même conduira également des auditions pour recueillir l’avis des parties prenantes intéressées, sociétés savantes et associations notamment.
Puis le CCNE rédigera un rapport de synthèse à partir de l’ensemble de ces contributions, qui sera transmis à l’OPECST (Office Parlementaire des Choix Scientifiques et Technologiques, qui regroupe des membres de l’Assemblée nationale et du Sénat), vraisemblablement vers la fin du printemps 2018.
Il est prévu de clôturer ces Etats généraux par un évènement national le 7 juillet 2018, date anniversaire de la loi du 7 juillet 2011.

III. Le temps de l’élaboration de la loi : 2ème semestre 2018 et 1er semestre 2019

A) Le projet de loi du Gouvernement

Les travaux d’élaboration du projet de loi, qui nécessitent une coordination interministérielle, débuteront parallèlement aux Etats généraux.
Ils s’appuieront, au fur et à mesure, sur l’ensemble des contributions locales et nationales mises à disposition, afin de préparer au mieux l’intégration au projet de loi des apports des Etats généraux. L’objectif est la finalisation d’un projet de loi à l’été 2018 pour un dépôt au Parlement à l’automne (Source : Circulaire ministère de la santé du 29 novembre 2017).

B) La discussion parlementaire et le vote de la loi

En préparation des travaux parlementaires, vraisemblablement après le dépôt du projet de loi, l’OPECST procèdera à l’évaluation du rapport de synthèse du CCNE ” en faisant ressortir les éléments scientifiques indispensables à la bonne compréhension des enjeux de la réforme envisagée ” (article L1412-1-1 du Code de la santé publique, issu de la loi bioéthique de 2011).
La procédure parlementaire nécessite en principe plusieurs lectures dans chacune des deux assemblées. L’adoption de la loi devrait donc intervenir dans le courant du 1er semestre 2019, selon le calendrier prévisionnel établi par le gouvernement.

Débat sur la PMA et la GPA : Tugdual Derville, invité de Sud Radio

Débat sur la PMA et la GPA : Tugdual Derville, invité de Sud Radio

Tugdual Derville était l’invité de Philippe David sur Sud Radio, le 23 janvier 2018, face à Martine Segalen, ethnologue et sociologue, et Pascal Neveu, psychanalyste, dans l’émission « Prenez la parole », pour débattre de la PMA et la GPA, alors que les Etats généraux de la bioéthique viennent de s’ouvrir.

Extraits de l’intervention de Tugdual Derville :

[En réponse au sondage paru dans La Croix le 3 janvier 2018, sur “Les Français et la bioéthique”]Les Français sont généreux, leur état d’esprit compassionnel ; lorsqu’on demande s’ils sont favorables à un droit, ils répondent oui ; lorsqu’on demande aux mêmes Français si un enfant né par PMA a le droit d’avoir un père et une mère (sondage Opinionway de septembre 2017), ils répondent oui à 72%. Ils sont perdus, car ils ne sont pas allés sur le terrain de ces sujets.

[La PMA] est une revendication extrêmement profonde, liée au désir d’enfant ; les désirs se font tellement forts que la conscience est comme anesthésiée. Nous disons pour les femmes et pour les enfants que la société s’honore d’avoir des lois qui protègent les faibles des forts.

Alliance Vita vient de lancer une pétition auprès du président de la République, pour demander que l’enfant soit protégé du grand marché mondialisé ou étatisé de la procréation. La France doit continuer à résister à la marchandisation du corps ; je ne vends pas mon sang, mon rein, même les gamètes, contrairement à ce qui peut se passer à l’étranger (comme on le voit avec la montée de la vente d’ovocytes en Espagne, avec la croissance de la misère, alors que c’est un prélèvement chirurgical lourd, voire dangereux pour les femmes).

Quand une femme qui porte un enfant pendant neuf mois, avec toutes les interactions si importantes [in utero] qu’on connaît maintenant, va devoir ne pas investir sa grossesse, et se séparer [de son bébé] ; que va-t-elle dire aux enfants qu’elle a déjà ?  Que celui-là, on va le donner ? On ne donne pas un enfant, un enfant n’est pas une chose, c’est une personne, il s’accueille inconditionnellement. La GPA ne peut pas être altruiste, elle est forcée par des conditionnements.

La société vient aider les familles en difficulté, les familles monoparentales, les enfants orphelins : il faut reconnaître leur souffrance et les accompagner. Mais c’est autre chose de créer de toute pièce la souffrance de cette séparation, cette rupture d’avec la moitié du patrimoine biologique, avec en plus des imbroglios juridiques très compliqués. On aboutit à un système d’éclatement de la procréation, entre donneurs, géniteurs, parents éducatifs… avec une multiplicité de parents.

Sur la PMA, j’ai ressorti cette affiche publiée par Act Up : “Je veux du sperme, pas d’un mec”. Je ne me sens pas, en tant qu’homme, respecté dans ce genre d’affiche ; on ne peut pas réduire un homme, une paternité, au sperme qu’on balancerait comme ça à droite et à gauche. (…) La revendication de la PMA pour les femmes s’exprime comme ça aujourd’hui ; au lieu d’accueillir la paternité, alors que la société souffre énormément de la rupture avec les pères, on va créer des enfants délibérément coupés de pères.

Il y a des interdits qui ne souffrent pas d’exception ; sinon ça ruine la règle même.

Le désir d’enfant, de transmission, de prolongement de toute sa vie, est un des désirs les plus beaux, les plus forts de l’humanité. Il faut respecter les désirs, les entendre. Pour autant, la loi est là pour réguler les désirs des plus forts pour protéger les faibles. C’est là que la question se pose. Est-ce qu’il est légitime, pour répondre à un désir, qu’un enfant soit privé d’un père ou d’une mère ?  À nos yeux non, car la parité dans l’engendrement est un principe d’écologie humaine. Nous sommes tous issus d’un père et d’une mère, sur le plan génétique ; c’est un des fondamentaux de notre identité d’hommes et de femmes.

Si nous décidons que nous nous affranchissons de cette règle, et cela va bien au-delà des demandes des personnes homosexuelles, si on dit qu’on peut avoir un bébé en demandant du sperme, comment l’Etat va-t-il organiser les choses ? On va faire des banques de sperme ? On va demander une “masturbation citoyenne” aux citoyens de sexe mâle, pour qu’ils puissent donner leur sperme aux femmes? Résultat : marché étatisé, on tombe dans du Orwell. L’état va prendre la main sur des stocks de gamètes, et au lieu de faire des bébés sous la couette, comme ils en ont le plus besoin, on va organiser un marché étatisé de la procréation ! Il faut au moins qu’on respecte la parité homme-femme dans l’engendrement, qui est vraiment la ligne rouge à ne pas franchir sous peine de basculer dans ce grand marché, c’est très “casse-gueule” pour l’humanité.

La France a des valeurs particulières, c’est le pays des Droits de l’Homme ; elle reconnaît la dignité de la personne. Elle sait lutter contre la prostitution. C’est ce qu’on demande au président Macron : d’affirmer que l’enfant est au cœur de sa politique. Aux Etats-Unis, il y a un marché d’occasion de l’enfant adopté ; si les enfants adoptés ne plaisent pas aux parents, ils peuvent les “refiler” sur internet… C’est quand même incroyable ! En France, c’est différent.

Nous considérons que cette rupture programmée [de la GPA] est en elle-même une injustice, quelles que soient les conditions et le supposé encadrement. L’enfant a besoin d’avoir une unité de la maternité, pas d’une maternité éclatée entre plusieurs femmes. C’est une atteinte grave à l’enfant que de le séparer de sa mère à la naissance. Il a envie de goûter le sein de sa mère ; il a besoin de l’odeur de sa mère : quid de l’allaitement, du peau à peau (parfois pratiqué avec les commanditaires) ? La maternité est un continuum, l’enfant naît dans un écosystème avec des interactions très fortes. Cette séparation est d’une violence inouïe. C’est une grande injustice pour l’enfant.

Attention, l’amour peut être un preneur d’otage ; on peut aimer beaucoup un enfant, s’en occuper très bien, mais si l’enfant n’a pas le droit de contester l’injustice qui lui a été faite, alors c’est une oppression qu’on lui fait subir. Moi j’attends de voir, à l’adolescence, ce que diront les enfants qui ont été privés de leur père ou de leur mère délibérément.

Bilan démographique 2017 : baisse de la natalité et plus de décès

Bilan démographique 2017 : baisse de la natalité et plus de décès

demographie
Malgré une population plus importante (plus de 67 millions d’habitants au 1er janvier 2018), la France a connu en 2017 une nouvelle baisse de la natalité et une augmentation des décès, selon l’Insee.

Baisse de la natalité

En 2017, la natalité a chuté en France pour la troisième année consécutive : 767 000 enfants ont vu le jour en 2017 soit 17 000 de moins qu’en 2016. L’indicateur de fécondité continue à baisser avec 1,88 enfant par femme. Le taux était de 2 enfants par femme en 2014, puis de 1,96 en 2015 et de 1,93 en 2016.
Cette baisse de la natalité peut s’expliquer en partie par la baisse du nombre de femmes en âge d’avoir des enfants issues des générations nées après le baby-boom (1946-1973). Par ailleurs, elle peut également s’expliquer par la baisse de fécondité des femmes de 25 à 34 ans qui reste toujours la tranche la plus féconde mais n’est plus compensée par la fécondité des femmes de plus de 35 ans, restée stable. De même l’âge moyen des femmes à l’accouchement continue d’augmenter. Il est de 30,6 ans contre 29,8 ans il y a dix ans.
Pour l’Union Nationale des Associations Familiales (UNAF), la baisse de la fécondité est une « des conséquences des réductions faites sur la politique familiale » ces dernières années. C’est également ce qu’avait souligné un sondage IFOP commandé par la Manif pour tous en 2017 : « la politique familiale de ces dernières années est de nature à conduire les couples à renoncer à une nouvelle naissance ou à la différer ». Cette baisse impactera “d’autres politiques publiques, comme l’équilibre des retraites, qui repose sur une fécondité de 1,95 enfant par femme”, estime la présidente de l’Unaf, Marie-Andrée Blanc.
Pour autant, la France reste le pays d’Europe le plus fécond devant l’Irlande si l’on se réfère aux derniers chiffres disponibles au niveau européen (2015).

Augmentation des décès

Contrairement à l’année 2016, 603 000 personnes sont décédées en 2017 soit 9 000 de plus qu’en 2016 ce qui s’explique principalement par le vieillissement des générations du baby-boom ainsi qu’un épisode de grippe hivernale.
L’espérance de vie a de nouveau progressé pour les hommes en 2017 (79,5 ans) mais reste stable pour les femmes (85,3 ans). L’écart entre les sexes se réduit donc encore, passant de 7,9 ans en 1996 à 5,8 ans en 2017. Mais cette augmentation de l’espérance de vie est aussi le signe du vieillissement continu de la population. Les plus de 65 ans représentent désormais 19,6% de la population (un habitant sur cinq est âgé de plus de 65 ans) contre 19,3 en 2016 ou encore 15,5% il y a 20 ans.
Le solde naturel (la différence entre les naissances et les décès) s’élève à 164 000, un niveau « historiquement bas », le plus faible depuis l’après-guerre (hors Mayotte) selon l’Insee. Compte tenu du solde migratoire de + 69 000 personnes, la population française a augmenté de 233 000 personnes, soit une hausse de 0,3 %. en 2017.

[CP] Euthanasie : Alliance VITA dénonce les tentatives de passage en force

[CP] Euthanasie : Alliance VITA dénonce les tentatives de passage en force

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A l’heure où la priorité est d’évaluer la façon dont la loi fin de vie de 2016 est appliquée sur le terrain, Alliance VITA dénonce la pression mise soudainement par certains parlementaires pour tenter d’imposer la légalisation de l’euthanasie en France : la proposition de loi de la députée Caroline Fiat (La France insoumise) a été en effet examinée et rejetée ce jour par la Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale. Elle sera néanmoins débattue en séance publique le 1er février prochain.

La loi Claeys-Leonetti du 2 février 2016 commence à peine à être connue et mise en œuvre, puisque les décrets d’application datent d’août 2017. De nombreuses initiatives officielles sont en cours ou prévues à court terme pour étudier si la prise en charge de la fin de vie s’améliore en France : le gouvernement a lancé une enquête via l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) ; le Parlement prévoit un groupe d’étude et des auditions dans les semaines à venir ; le CESE s’est également autosaisi du sujet ; et des évaluations médicales sur la pratique de la « sédation profonde et continue jusqu’au décès » sont en cours via le Centre National des Soins Palliatifs et de la Fin de Vie (CNSPFV) et la Société Française d’Accompagnement et de soins Palliatifs (SFAP).

Alors que nous sortons à peine de trois années de débat approfondi sur les enjeux de la fin de vie entre 2012 à 2016, Alliance VITA voit dans cette offensive idéologique le risque d’occulter les vrais enjeux de la fin de vie. La priorité est d‘améliorer l’accompagnement des personnes en fin de vie, que ce soit à l’hôpital, en EHPAD ou à domicile, en particulier par la prise en charge de la douleur, les soins palliatifs, la solidarité intergénérationnelle. En effet, les graves dérives éthiques constatées dans les rares pays étrangers qui ont légalisé l’euthanasie incitent à la plus grande prudence.

Alliance VITA sera auditionnée lundi 29 janvier par le CESE. Elle reste très vigilante pour que les Etats généraux de la bioéthique ne servent pas de prétexte à remettre en cause l’interdit de tuer, qui demeure le fondement de la confiance entre soignants et soignés.

Mise à jour au 2 février 2018 :

La proposition de loi de Caroline Fiat, examinée lors de la séance du 1er février au soir, devait faire l’objet d’une motion de renvoi en commission, ce qui aurait eu comme conséquence de ne pas examiner le texte sur le fond. Le vote de cette motion n’a pas pu avoir lieu, compte tenu de l’heure tardive. La discussion sur ce texte pourrait éventuellement reprendre lors d’une prochaine « niche parlementaire » de La France Insoumise.

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Alliance VITA fondée en 1993, lors des premières lois de bioéthique, se mobilise depuis 25 ans, pour rappeler que l’utilisation des biotechnologies doit se faire au bénéfice de la protection des plus fragiles et de la dignité humaine en veillant spécialement aux étapes de la vie où les êtres humains sont les plus vulnérables (au stade embryonnaire, à la naissance, face à la maladie, au handicap, à la vieillesse ou encore la fin de vie).

Son service d’écoute et d’accompagnement SOS Fin de vie, créé en 2004, soutient les personnes en situation de grande dépendance ou en fin de vie, leurs soignants et leurs proches, ainsi que les personnes endeuillées.

Décodeur bioéthique spécial "Etats généraux", Blanche Streb : la recherche sur l’embryon

Décodeur bioéthique spécial "Etats généraux", Blanche Streb : la recherche sur l’embryon

Suite au lancement des Etats généraux de la bioéthique le 18 janvier 2018, Blanche Streb, directrice de la formation et de la recherche d’Alliance VITA, analyse l’intitulé du premier débat public qui aura lieu à Nantes le 20 janvier “La recherche sur l’embryon : un espoir pour les couples infertiles ? Enjeux biologiques, juridiques et éthiques”.

Il y a deux biais dans cet intitulé “La recherche sur l’embryon : un espoir pour les couples infertiles ?” :

1° l’exploitation de la souffrance

L’infertilité est un problème majeur, croissant, préoccupant : un vrai problème de société. Les souffrances qui touchent les couples infertiles ou stériles sont immenses ; ils sont confrontés à l’attente, aux examens, aux diagnostics, aux pronostics, à l’intrusion dans leur intimité, aux questions de l’entourage, à l’incompréhension, au sentiment d’injustice.

Le problème de cette souffrance fait consensus mais n’est-il pas injuste d’instrumentaliser cette souffrance au profit de la cause de l’instrumentalisation de l’embryon humain, procédé qui, lui, ne fait pas consensus ?

Est-il juste de laisser croire que la recherche sur l’embryon va résoudre l’infertilité ? C’est très injuste de laisser flotter des faux espoirs sur des sujets aussi graves, sérieux, intimes.”

2° l’instrumentalisation de l’embryon humain

Il y a des pistes de recherche à mener bien plus éthiques et sûrement plus efficaces”.

“La prise en charge de l’infertilité mérite que le couple soit pris en charge dans sa globalité”.

Est-ce acceptable de se dire que certains embryons humains seront consommés, détruits pour supposer, imaginer, améliorer la fabrication d’autres. On discrimine ainsi l’importance des embryons. Pourtant ces embryons dont on parle, qui sont là, à disposition, une femme a payé de son corps pour les obtenir par une FIV, un couple a vécu son parcours du combattant. Ils ne sont pas un simple matériau de recherche.”

En conclusion, “La science s’honore quand elle se met pleinement au service de l’homme, sans jamais le réduire à un objet.”

 

Décodeur bioéthique, le Don d’organes par Blanche Streb

Décodeur bioéthique, le Don d’organes par Blanche Streb

Suite au lancement des Etats généraux de la bioéthique le 18 janvier 2018, Blanche Streb, directrice de la formation et de la recherche d’Alliance VITA explique les enjeux du débat sur le don d’organes.

Don d’organes : un sujet au cœur des Etats généraux de la bioéthique.

Le don d’organe est réglementé en France par la loi bioéthique. C’est une activité médicale bien particulière qui permet d’ores et déjà de sauver de nombreuses vies ou d’améliorer la qualité de vie de certains patients.

Pourquoi de nouveaux débats ? Quelles sont les lignes de crêtes éthiques sur lesquelles rester vigilants pour ne pas que cette importante spécialité médicale ne soient fragilisée et pour que l’écrin de confiance des français autour de cette délicate question reste possible? Ce sont les circonstances du décès (les catégories de donneurs) et la protection des conditions du consentement libre et éclairé des personnes et de leurs proches.

Anonymat du don de gamètes : un homme retrouve son « géniteur » via Internet

Anonymat du don de gamètes : un homme retrouve son « géniteur » via Internet

Anonymat du don de gamètes : un homme retrouve son « géniteur » via Internet

 

 

Le 15 janvier 2018, Arthur Kermalvezen, Français de 34 ans né par Procréation médicalement assistée avec donneur, a annoncé dans les médias avoir retrouvé son père biologique le jour de Noël, en utilisant un test génétique effectué aux USA et une enquête généalogique.

Ayant toujours connu les origines de sa conception (par insémination artificielle avec donneur de sperme), et après des années de recherche infructueuses pour retrouver son géniteur, Arthur Kermalvezen a commandé, en septembre dernier, un test ADN à la société américaine de génétique 23andMe. Suite à un simple test salivaire, commandé sur Internet pour 99 dollars, le programme DNA Relatives de cette société, qui compare les génomes des utilisateurs du test, a retrouvé une origine commune avec un Franco-Britannique.

Ce jeune homme lui a indiqué la région de France dont il venait et, de fil en aiguille, Arthur K. a retrouvé l’adresse de son géniteur auquel il a envoyé une lettre. « J‘étais à 80 % sûr de mon coup, raconte Arthur. J’ai écrit une lettre à cet homme en lui racontant mon histoire. J’ai préféré demander à des voisins de lui donner car je ne savais pas si son entourage était au courant ». « Je me présente, je m’appelle Arthur. J’ai 34 ans. Depuis toujours, je me demande à qui je dois d’être né », écrit le jeune homme. Il a été contacté le 25 décembre par son père biologique, après avoir mené une longue enquête pour le retrouver.

Pour “pouvoir lui dire merci” et “lui demander pourquoi il a donné“. Arthur a effectué ces recherches en même temps que neuf autres jeunes adultes nés d’un don, dont sa femme, l’avocate Audrey Kermalvezen, connue pour avoir porté en justice son combat pour l’accès aux origines.

En France, les techniques de procréation médicalement assistée sont encadrées. L’anonymat du don de gamètes a été inscrit en 1994, dans la première loi de bioéthique. « Le fait de solliciter l’examen de ses caractéristiques génétiques en dehors des conditions prévues par la loi est puni de 3750€ d’amende », selon l’article 226-28-1 du Code pénal. Mais, comme le dit Arthur K. : alors que le principe de l’anonymat des donneurs de gamètes est gravé dans la loi française, « l’accès aux origines est un fait aujourd’hui ».

En faisant cette révélation quelques jours avant l’ouverture des Etats généraux de la bioéthique, Arthur Kermalvezen ancien porte-parole de l’association Procréation Médicalement Anonyme et sa femme Audrey, également née par insémination artificielle avec donneur, entendent bien peser sur les débats afin de remettre en cause l’anonymat du don de gamètes.

Pour Jean-René Binet, professeur de droit à l’université de Rennes et spécialiste de bioéthique, « le principe d’anonymat absolu est une anomalie qui méconnaît les droits des enfants à connaître leur origine. En Europe, plusieurs États qui, à l’instar de la France, avaient opté pour la règle du secret y ont récemment renoncé »,

Pour Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA,

« Les débats sur la levée de l’anonymat en matière de procréation artificielle ont changé de nature avec le développement des méga-bases de données médicales. La levée de l’anonymat du don de gamètes rendue possible par un simple test fait de cette promesse d’anonymat un grand scandale sanitaire et social.

Alors que s’ouvrent les Etats généraux de la bioéthique, cette révélation est une véritable bombe. Cette levée est non seulement inéluctable pour l’avenir ; elle est aussi rétroactive, pour les donneurs d’hier, qui ont été trompés. Mais attention, cette levée de l’anonymat va aussi générer de multiples imbroglios qui ne règlent en rien l’injustice qui résulte de la confusion des filiations éclatées entre plusieurs hommes et plusieurs femmes pour le même enfant. »

 

Retrouvez tous nos articles sur la PMA.

anonymat du don de gamètes donneur de gamètes

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[CP] Etats généraux de la bioéthique : le programme d'Alliance VITA

[CP] Etats généraux de la bioéthique : le programme d'Alliance VITA

bioethique

La procréation humaine ne peut être régie par des marchés ultra-libéraux ou étatisés

Alors que les Etats généraux de la bioéthique viennent d’être lancés, Alliance VITA alerte aujourd’hui sur le risque de basculement vers un marché ultralibéral ou étatisé de la procréation.
« Ce marché qui menace l’humanité se nourrit de l’industrialisation des modes de procréation ; il considère les femmes et les hommes comme de la main d’œuvre, des producteurs de matière première (ovocytes, sperme, utérus) pour fabriquer des enfants sur commande, voire sur mesure », s’alarme Tugdual Derville, Délégué général d’Alliance VITA.
Experte sur les questions bioéthiques, Alliance VITA sera mobilisée pendant toute la durée des Etats généraux sur l’ensemble des sujets (modifications génétiques et interventions sur l’embryon humain, intelligence artificielle, fin de vie, don d’organe, eugénisme et handicap) faisant l’objet de débats. Elle sera auditionnée officiellement par le CCNE.
Alliance VITA annonce aujourd’hui le lancement de trois initiatives destinées à impliquer les citoyens dans le processus du débat public autour de ces questions :

  • Une pétition nationale adressée au Président de la République pour faire barrage à l’explosion du marché ultralibéral de la procréation ainsi qu’à l’émergence d’une industrie étatisée de la procréation humaine et des produits du corps humain.
  • Un espace Etats généraux de la bioéthique sur le site d’Alliance VITA pour suivre, analyser et commenter les différentes étapes de ce processus participatif et proposer au débat des sujets clés trop souvent occultés : notamment les causes et traitements médicaux de l’infertilité et l’accueil et le soutien des personnes handicapées.
  • Un appel à témoins à destination des personnes qui ont choisi de protéger la vie et la dignité humaine (individus, couples et soignants confrontés à l’infertilité, au handicap, à la maladie, à la fin de vie…) pour que leur témoignage équilibre un débat trop souvent monopolisé par l’expression de revendications transgressives.

Par ailleurs, 7000 personnes (chiffre record) suivent actuellement l’Université de la vie 2018[2] d’Alliance VITA, session de formation bioéthique, qui a démarré lundi 15 janvier dans 140 villes en France et à l’étranger. La session se poursuivra lors de 3 autres soirées les lundis 22, 29 janvier et le 5 février.
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[1] Alliance VITA fondée en 1993, lors des premières lois de bioéthique, se mobilise depuis 25 ans, pour rappeler que l’utilisation des biotechnologies doit se faire au bénéfice de la protection des plus fragiles et de la dignité humaine en veillant spécialement aux étapes de la vie où les êtres humains sont les plus vulnérables (au stade embryonnaire, à la naissance, face à la maladie, au handicap, à la vieillesse ou encore la fin de vie).
[2] L’Université de la vie est un cycle de formation ouvert à tous. Elle se déroule dans 120 villes en France et dans 12 pays : Abu Dhabi, Allemagne, Belgique, France, Etats Unis, Italie, Liban, Luxembourg, Mexique, Nigéria, Portugal, Royaume Uni, Suisse. Au travers des interventions d’experts et de témoins philosophes, économistes, médecins, sociologues ainsi que de l’expertise de terrain et l’action de ses services d’aide, Alliance VITA propose un parcours de réflexion autour des grandes questions liées au respect de la vie et de la dignité humaines.
Dimanche 21 janvier : En marche pour la vie

Dimanche 21 janvier : En marche pour la vie

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« De l’ombre à la lumière », c’est l’interpellation qui réunira cette année les participants de la Marche pour la Vie le dimanche 21 janvier.
Alliance VITA, engagée dans l’écoute des femmes confrontées à des grossesses difficiles ou ayant subi une IVG, constate combien la société, en déniant les conséquences de l’avortement, maintient les souffrances dans l’ombre. Faire la lumière sur la réalité du mystère de la vie est aujourd’hui capital pour que l’avortement ne soit pas une fatalité.
Alors que débutent les Etats généraux de la bioéthique, Alliance VITA encourage à participer à cette Marche annuelle pour rappeler que le respect de la vie et de la dignité humaine doit conduire nos décisions éthiques en matière économique, sociale, médicale et scientifique.

Pour Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA, qui interviendra au début de cette Marche :

«  Il faut des avocats pour les plus fragiles, les sans-voix ; c’est absolument majeur et essentiel, sinon c’est la loi du plus fort, dans un univers extrêmement individualiste et ultra libéral. En 2018, le risque est de basculer dans le grand marché de la procréation et de ne plus considérer le tout premier commencement de l’homme, qui est déjà pleinement un être humain, comme l’un des nôtres. »

Rendez-vous à 14h30 Porte Dauphine à Paris.
Retrouvez toutes les informations ici.

GPA : Tugdual Derville, invité de Sud Radio

GPA : Tugdual Derville, invité de Sud Radio

À la veille de l’ouverture des Etats généraux de la bioéthique, Tugdual Derville, Délégué général d’Alliance Vita, était l’invité de Véronique Jacquier dans le Grand Journal de 18h le 17 janvier 2018 pour parler de la question de la Gestation par autrui.

Quelques verbatim extraits de l’émission :

“C’est toujours la même chanson… La même posture victimaire alors que ce sont les commanditaires de GPA qui mettent la France devant le fait accompli.”

“Pour nous, la gestation par autrui est une forme d’esclavage. Les enfants ont vécu une maltraitance originelle ; ces enfants ONT une filiation à l’étranger. Les traiter de “fantômes” est rajouter une peine à ces enfants.”

“Nous pensons qu’il faudrait avoir le courage de mettre en cause les commanditaires de GPA, comme l’Italie a su le faire.”

Tout l’honneur de la France est de ne pas se caler vers le moins-disant éthique.”

“Nous prenons le parti de l’enfant contre le marché mondialisé de la procréation qui fait des êtres humains des objets, des choses que l’on va acheter.”

“Il serait absurde qu’au moment où on lutte contre les maltraitances sexistes subies par les femmes, on les traite comme des “productrices d’enfants”.”

“La loi doit poser des limites ; elle est là pour protéger les faibles de la toute puissance de nos désirs à nous les forts, nous les adultes. Nous ne voulons pas glisser vers l’enfant-objet.”