Portugal : euthanasie en pleine crise sanitaire ?

Portugal : euthanasie en pleine crise sanitaire ?

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Le Parlement portugais a programmé d’examiner et de voter une loi sur l’euthanasie le vendredi 29 janvier 2021, alors que le service national de santé fait face à une « situation de catastrophe » et que le Portugal étudie la possibilité de faire appel à l’aide européenne pour renforcer l’assistance sanitaire.

Le 20 février 2020, cinq propositions de loi sur l’euthanasie émanant de plusieurs partis de gauche avaient été adoptées en première lecture au parlement et devaient être réunies en un seul texte pour continuer l’examen. Une tentative semblable avait échoué en mai 2018. Un sondage publié quelques jours avant le vote en 2018 révélait qu’une minorité de la population portugaise était favorable à l’euthanasie (seulement 7%). 89% des personnes interrogées affichaient une préférence pour les soins palliatifs et l’accompagnement en cas de maladie grave.

Le 23 octobre dernier, la majorité de gauche au Parlement portugais a rejeté un projet de référendum sur l’euthanasie, qui avait recueilli plus de 95 000 signatures. Ce rejet est un signe inquiétant du passage en force d’une loi qui est loin d’avoir l’aval de la population.

Confiné depuis le 15 janvier, le Portugal fait face à une crise sanitaire sans précédent. Le Portugal connaît un record de taux de mortalité lié à la Covid : « Le pays de 10,3 millions d’habitants est l’un des plus frappés en Europe par le rebond de la pandémie, avec une incidence de 849 cas pour 100.000 habitants la semaine dernière, qui ne cesse de croître de façon vertigineuse » souligne Les Echos dans un article daté du 27 janvier 2021. Les témoignages des soignants se multiplient, dénonçant la situation du service de santé. Le député et médecin Ricardo Baptista Leite, qui intervient en tant que volontaire à l’hôpital de Caiscais, proche de Lisbonne, témoigne d’une situation de guerre dans une vidéo postée sur Facebook le 19 janvier dernier « On ne parvient pas à accompagner tous les malades en même temps. On fait des choix tellement difficiles sur celui qui a le plus de probabilités de mourir, quoi que l’on fasse. Il est terrible de voir des équipes de médecins forcées à choisir quels sont les malades avec plus de probabilité de vivre, afin de pouvoir les assumer comme prioritaires. »

A la crise sanitaire actuelle s’ajoute le sous-développement des soins palliatifs : 70% des Portugais qui pourraient en bénéficier n’y ont pas accès.

Le mouvement citoyen Stop Eutanásia a lancé une campagne Humanizar Portugal, alertant sur l’urgence de soins adaptés et d’accompagnement des personnes fragilisées en fin de vie, et contre la violence et l’inhumanité de l’euthanasie.

Face à l’indécence de forcer une loi sur l’euthanasie dans ces conditions, alors que les soignants et la population se battent pour sauver des vies, Alliance VITA appelle les parlementaires portugais à un sursaut d’humanité en rejetant ce texte.

 

Mise à jour du 29 janvier 2021

Le Parlement portugais a adopté une loi autorisant “la mort médicalement assistée”. Après l’adoption par le Parlement, le texte va être envoyé au président Marcelo Rebelo de Sousa. Pour éviter de promulguer cette loi controversée, il pourrait la soumettre à l’analyse de la Cour constitutionnelle ou y mettre son véto. Ce dernier pourrait être annulé, ce qui nécessiterait un deuxième vote des députés.

Bilan démographique de 2020 : naissances en baisse depuis 2014

Bilan démographique de 2020 : naissances en baisse depuis 2014

baisse de la natalité

Le bilan démographique de l’année 2020 publié par l’Insee révèle de nouveau une baisse de la natalité en France.

L’Insee observe que : « Le nombre de naissances diminue chaque année depuis six ans. En 2020, 740 000 bébés sont nés en France, soit 13 000 naissances de moins qu’en 2019 (– 1,8%) . L’indicateur conjoncturel de fécondité, soit la somme des taux de fécondité par âge, a baissé en 2020 avec 1,84 enfant par femme contre 1,86 en 2019. Entre 2006 et 2014, l’indice était d’environ 2 enfants par femme, alors que le taux de renouvellement des générations se situe à 2,1. L’âge moyen à la maternité rentre également en ligne de compte. Il frôle désormais 31 ans (30,7 ans) ».

La dernière enquête de l’UNAF parue le 14 janvier a, de son côté, révélé que les Français souhaiteraient, malgré le déclin des naissances constaté depuis plusieurs années, avoir davantage d’enfants.

[CP] – Alliance VITA salue le rejet des sénateurs de la proposition de loi visant à renforcer le droit à l’avortement

[CP] – Alliance VITA salue le rejet des sénateurs de la proposition de loi visant à renforcer le droit à l’avortement

ppl ivg senat

[CP] – Alliance VITA salue le rejet des sénateurs de la proposition de loi visant à renforcer le droit à l’avortement

 

Alliance VITA prend acte du rejet, par les sénateurs, de la proposition de loi visant à « renforcer le droit à l’avortement ».

Alors que le nombre d’avortements est à son niveau le plus élevé, profiter de la crise sanitaire pour déréguler l’avortement est particulièrement injuste. En effet, l’allongement de l’accès à l’IVG de 12 à 14 semaines et la suppression de la clause de conscience des professionnels de santé feraient voler en éclat ce qui reste de l’encadrement de l’avortement, sans apporter aucune mesure de prévention.

Pour Caroline Roux, Déléguée générale adjointe d’Alliance VITA :

« La situation des femmes confrontées à des grossesses imprévues ne doit pas être aggravée par des réponses idéologiques. L’INED a montré que les femmes aux revenus les plus faibles avaient davantage recours à l’avortement. Nous constatons que la société se désintéresse des situations de détresse des femmes et des couples confrontés à des grossesses difficiles. Tout ce qui prenait en compte ces difficultés a été supprimé progressivement de la loi : critère de détresse, délai de réflexion, présentation des aides et droits aux femmes enceintes. Les femmes sont laissées seules face à cet acte qui est loin d’être anodin, souvent livrées aux pressions masculines. Nous demandons la conduite d’une étude épidémiologique sur les 20 dernières années, qui analyse les causes, les conditions et les conséquences de l’avortement. Ce serait un préalable indispensable à un véritable débat sur l’avortement et à la mise en place d’une politique ambitieuse de prévention de l’IVG. »

PJL bioéthique – Sénat : examen en demi-teinte par la commission spéciale

PJL bioéthique – Sénat : examen en demi-teinte par la commission spéciale

pjl bioéthique au sénat

Alors que le Sénat va examiner en seconde lecture le projet de loi bioéthique début février, la commission spéciale a modifié le texte issu de l’Assemblée, sans pour autant la mettre en cohérence éthique.

Cette nouvelle lecture révèle combien on est loin d’un consensus. Si la commission s’est montrée, comme en première lecture, hésitante sur les extensions de la PMA, elle aboutit à un résultat peu lisible :

  • Prise en charge par la sécurité sociale des PMA pour cause d’infertilité médicalement constatée tout en maintenant l’ouverture de la PMA avec donneur aux femmes sans partenaire masculin privant ainsi les enfants de tout lien paternel ;
  • Levée aléatoire de l’anonymat du don de gamètes selon le bon vouloir du donneur au moment de la demande de l’enfant devenu majeur.
  • Double don de gamètes, congélation ovocytaire sans raison médicale, double filiation maternelle : ces mesures très sensibles adoptées par l’Assemblée sont demeurées en l’état à ce stade.

Concernant la Gestation par autrui (GPA), la commission a, comme en première lecture, interdit la retranscription à l’état civil des enfants nés par GPA à l’étranger d’un acte de l’état civil ou jugement étranger établissant ou faisant apparaître « la filiation d’un enfant né à l’issue d’une convention de gestation pour le compte d’autrui en ce qu’il mentionne comme mère une femme autre que celle qui a accouché ou lorsqu’il mentionne deux pères ».

En revanche, la Commission n’est pas revenue sur l’amendement des députés qui, sous couvert de dérogation, ouvre la possibilité d’organiser la collecte et la conservation des gamètes humains par des établissements à but lucratif. Cette mesure augure un dangereux basculement de la France vers le marché de la procréation, alors qu’elle a toujours été attachée au principe éthique fondamental de non marchandisation de l’être humain et des éléments de son corps.

A nouveau, les sénateurs, comme en première lecture, se sont engagés contre les atteintes à l’intégrité de l’espèce humaine en affirmant l’interdiction de création d’embryons chimères animal-homme et d’embryons humains transgéniques.

Enfin, la Commission est revenue sur l’extension de l’IMG au critère de détresse psychosociale, qui avait provoqué une forte réprobation chez des personnalités de tous bords.

Toutes ces dispositions pourraient encore évoluer avec le débat qui aura lieu en séance à partir du 2 février.

Les mesures contradictoires adoptées par la commission spéciale du Sénat sont le reflet de profondes controverses et injustices du projet de loi. Les sénateurs ont encore l’opportunité de promouvoir une démarche législative cohérente d’avant-garde : une bioéthique qui intègre les enjeux écologiques environnementaux et humains et protège les générations futures de graves injustices.

Un enjeu particulier concerne la question de l’infertilité. Les sénateurs ont supprimé l’article 2bis qui institue un plan national de recherche et de prévention sur l’infertilité arguant que cette disposition de nature réglementaire ne relève pas du législateur. Cependant, il est souhaitable que le gouvernement s’engage sur cette question sanitaire majeure. Le Sénat peut intervenir en séance pour voter la demande d’un rapport annuel sur les mesures de prévention et d’éducation du public, et la coordination en matière de recherche sur la restauration de la fertilité et de protocolisation pour lutter contre toutes les causes d’infertilité, notamment comportementales et environnementales.

Alliance VITA continue activement son travail d’information et d’alerte. Elle appelle à soutenir la mobilisation des 30 et 31 janvier qui aura lieu sur l’ensemble du territoire avec Marchons enfants ! pour demander aux sénateurs de rejeter le projet de loi bioéthique en l’état.

Décryptage du PJL bioéthique :

[Sondage] UNAF : les Français souhaitent avoir plus d’enfants

[Sondage] UNAF : les Français souhaitent avoir plus d’enfants

sondage unaf

La dernière enquête de l’UNAF (Union nationale des associations familiales), parue le 14 janvier 2021, révèle que les Français souhaiteraient avoir plus d’enfants.

Selon un rapport de l’INSEE qui paraîtra bientôt, on compte 100 000 naissances en moins par an depuis dix ans. Nous n’avons pas connu de telle situation depuis 1945. Cela pose un problème pour la question de l’équilibre général de la sécurité sociale en France.

L’étude réalisée montre également que le désir d’enfant est pourtant présent : « Lorsque 9 personnes sur 10 déclarent vouloir, ou avoir voulu, au moins un enfant, et 83% au moins deux, et 36% au moins trois, cela doit inciter les pouvoirs publics et la société à s’interroger sur ce qu’il est possible de faire pour aider ces souhaits à devenir réalité ».

Le sondage précise également : « En moyenne, les personnes interrogées veulent, ou auraient voulu, 2,39 enfants.-soit 0,58 enfant de plus que le nombre d’enfants qu’ils déclarent avoir eus jusqu’à présent.-… et 0,56 enfant de plus que l’indice conjoncturel de fécondité Insee actuel ». L’indicateur de fécondité n’était que de 1,87 en 2019.

Parmi les facteurs bloquant cette réalisation du désir d’enfant, il y aurait les difficultés matérielles et financières des familles ne leur permettant pas de s’agrandir (enjeu de trouver un emploi stable, un logement fixe et décent, etc.). Il y a également l’équilibre difficile entre la vie privée et professionnelle, avec un emploi du temps peu aménageable. Enfin, les politiques publiques de prestations et de prélèvements s’avèrent de moins en moins avantageuses pour les parents, avec des coupes budgétaires importantes et une augmentation du budget pour le logement.

L’UNAF lance régulièrement des enquêtes sur cette problématique et alerte et demande une amélioration de la politique familiale.

PPL IVG : pas adoptée en commission du Sénat, examen en séance le 20 janvier

PPL IVG : pas adoptée en commission du Sénat, examen en séance le 20 janvier

ppl ivg commission sénat

Réunie le mercredi 13 janvier 2021, la commission des affaires sociales du Sénat n’a pas adopté de texte sur la proposition de loi n° 23 (2020-2021), adoptée par l’Assemblée nationale, visant à renforcer « le droit à l’avortement ».

En conséquence, en application du premier alinéa de l’article 42 de la Constitution, la discussion portera en séance le 20 janvier prochain sur le texte de la proposition de loi adoptée par l’Assemblée nationale.

Ce texte prévoit l’allongement des délais de l’avortement de 12 à 14 semaines de grossesse et la suppression de la clause de conscience spécifique à l’IVG pour les personnels soignants, sans proposer aucune mesure de prévention.

Alliance VITA appelle les sénateurs à rejeter ce texte en séance et demande au gouvernement de conduire une étude épidémiologique impartiale sur les causes, les conditions et les conséquences de l’avortement, préalable à l’ouverture d’un débat public sur cette question.

Euthanasie : L’association « Ultime liberté » mise en cause pour trafic de Pentobarbital

Euthanasie : L’association « Ultime liberté » mise en cause pour trafic de Pentobarbital

pentobarbital

Une opération de grande envergure a permis à la gendarmerie d’interpeller une dizaine de trafiquants de Pentobarbital sur le territoire français, le 12 janvier 2021.

Le pentobarbital est un barbiturique qui a été utilisé en anesthésie et comme somnifère (pour ses propriétés hypnotiques). Il est réputé pour entraîner une certaine dépendance. A fortes doses, il provoque un arrêt cardiorespiratoire. En France, il est exclusivement utilisé pour euthanasier les animaux. Pour l’homme, il est interdit depuis 1996. En Suisse et en Belgique, il est autorisé chez l’homme, pour des suicides assistés. Ce produit est également utilisé parfois aux Etats-Unis pour exécuter les condamnés à mort.

L’enquête a été ouverte en 2019 dès la transmission d’une liste des personnes destinataires de ce produit par les autorités américaines. Ce barbiturique est très prisé par les réseaux pro-euthanasie.

Cette vaste opération fait suite à une centaine de perquisitions effectuées par la police le 15 octobre 2019 pour démanteler un trafic de Pentobarbital. 130 flacons de ce produit, pour 135 acheteurs, avaient été saisis. Rappelons que ce produit a été utilisé autrefois par Chantal Sébire pour mettre fin à ses jours.

Les personnes soupçonnées de trafic sont des militants de l’association pro-euthanasie « Ultime liberté ». Ils sont âgés de 60 à 80 ans, sont pour la plupart psychologues, enseignants ou kinésithérapeutes.

Selon Europe 1 : « Le parquet de Paris avait ouvert l’an dernier une information judiciaire pour importation en contrebande de marchandises dangereuses pour la santé publique, exercice illégal de la profession de pharmacien et publicité en faveur de produits ou méthodes permettant de se donner la mort. »

Marche pour la vie : mobilisation le dimanche 17 janvier

Marche pour la vie : mobilisation le dimanche 17 janvier

marche pour la vie 2021

 

La Marche pour la vie appelle à la mobilisation et donne rendez-vous à Paris le dimanche 17 janvier 2021.

Outre un rassemblement à Paris, place du Trocadéro, à partir de 15h, une manifestation numérique est également prévue afin de permettre à tous ceux qui le souhaitent de rejoindre la Marche.

Cet évènement est organisé, alors que le Sénat doit examiner deux textes qui dérégulent l’avortement :

Autant de mesures qui font ainsi voler en éclat l’encadrement de l’avortement sans apporter aucune mesure de prévention.

Alliance VITA, engagée dans l’écoute des femmes confrontées à des grossesses imprévues ou ayant subi une IVG, soutient cette Marche pour la vie, car elle contribue à lever le voile sur la réalité de l’avortement, trop méconnue du fait de son enfermement dans une confrontation idéologique.

La condition des femmes enceintes faisant face à une détresse mérite toute l’attention de la société. Sur un sujet aussi sensible, Alliance VITA demande la conduite d’une étude épidémiologique sur les 20 dernières années, qui analyse les causes, les conditions et les conséquences de l’avortement, préalable indispensable à un véritable débat sur l’avortement et à la mise en place d’une politique ambitieuse de prévention.

IVG : PPL n°23 visant à renforcer le « droit à l’avortement »

IVG : PPL n°23 visant à renforcer le « droit à l’avortement »

ppl avortement

Le 20 janvier prochain, le Sénat examinera la proposition de loi n°23 visant à renforcer le « droit à l’avortement », adoptée en 1ère lecture par l’Assemblée nationale, à l’initiative de Mme Albane GAILLOT, députée, et du groupe Ecologie Démocratie Solidarité.

Prétendant que l’accès à l’IVG serait, aujourd’hui, de plus en plus difficile, le texte prévoit l’allongement des délais légaux d’accès à l’IVG de douze à quatorze semaines et la suppression de la clause de consciences des professionnels de santé.
Convaincue que la nécessité est plus que jamais à la prévention de l’avortement, Alliance VITA analyse ici les dernières évolutions de l’avortement en France et formule des propositions.

 

I – Le nombre d’IVG au niveau le plus élevé

« Interruptions volontaires de grossesse : une hausse confirmée en 2019 » titre le n° 1163 (septembre 2020) des Etudes et Résultats de la Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques du Ministère de la Santé.
En 2019, 232 200 interruptions volontaires de grossesse (IVG) ont été réalisées en France (contre 224 300 en 2018), dont 217 500 concernent des femmes résidant en métropole.
Le taux de recours à l’IVG est à son niveau le plus élevé depuis 1990, soit 16,1 IVG pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans. Il atteint 15,6 IVG en métropole et 28,2 dans les départements et régions d’outre-mer (DROM), alors que le nombre des naissances est en déclin depuis 2014.

Si les plus forts taux d’avortement demeurent dans la tranche des 20 – 29 ans (27,9), l’étude note que les femmes trentenaires ont davantage recours à l’IVG depuis les années 2010. À l’inverse, le taux de recours diminue chez les femmes de moins de 20 ans : chez les jeunes filles de 15-17 ans, il est passé de 10,5 pour 1000 en 2010 à 5,7 en 2019, chez les 18-19 ans, de 22,2 à 16,7 IVG sur la même période

Les écarts régionaux perdurent, les taux de recours allant du simple au triple selon les régions. En métropole, ils varient de 11,8 IVG pour 1 000 femmes en Pays de la Loire à 22,9 IVG en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Plus élevés dans les DROM, ils dépassent 39 pour 1 000 en Guadeloupe et en Guyane.

En 2019, la part des avortements médicamenteux atteint 70%.
61 500 IVG ont été réalisées hors d’une structure hospitalière, « à domicile », soit 25,4 % du total des IVG.

Pour la première fois, les données sur l’IVG ont été appariées avec des données fiscales pour l’année 2016, démontrant ainsi une corrélation nette entre niveau de vie et IVG : il en ressort que les femmes aux revenus les plus faibles y ont davantage recours. « Ces écarts ne s’expliquent pas uniquement par des différences d’âge ou de statut matrimonial de ces groupes de femmes, puisqu’à groupe d’âge et situation conjugale donnés, les femmes dont le niveau de vie est classé parmi les 10 % les moins élevés ont une probabilité de recourir à l’IVG dans l’année supérieure de 40 % à celle des femmes ayant un niveau de vie médian ».

Le nombre élevé des IVG pratiquées, en augmentation d’une année sur l’autre, démontre que l’accès à l’avortement n’est pas entravé. Par contre, l’avortement peut s’avérer un marqueur d’inégalité sociale qui doit alerter les pouvoirs publics.

 

II – Confinement et crise sanitaire, prétexte pour modifier la loi

Cela n’a pas empêché les partisans d’une libéralisation totale de l’avortement de prendre prétexte du confinement pour tenter de modifier la loi, au détriment de la protection des femmes.

Lors de la discussion en séance au Sénat du projet de loi Urgence Covid-19, le 19 mars dernier, la sénatrice Laurence Rossignol avait défendu un amendement prévoyant d’allonger de deux semaines le délai légal pour avoir recours à une IVG, faisant valoir que le confinement risquait d’entraver et retarder les demandes d’avortement. Pourtant, l’avortement avait été classé parmi les soins d’urgence.
L’amendement avait été rejeté, le Gouvernement, ainsi que la Commission des lois du Sénat, ayant émis des avis défavorables.

De nouveau, lors des questions au gouvernement du 1er avril, la sénatrice s’est appuyée sur une tribune parue dans le Monde la veille, signée par une centaine de professionnels de l’avortement qui revendiquaient des mesures pour faciliter l’IVG :
• un allongement des délais pour la pratique de l’IVG médicamenteuse à domicile de 5 à 7 semaines de grossesse ;
• la dispense du délai de 48 heures pour les mineures entre la consultation psychologique préalable obligatoire et le consentement écrit pour l’IVG, en proposant que l’avortement soit pratiqué dans la foulée de la première consultation ;
• un allongement des délais légaux de 12 à 14 semaines de grossesse pour les femmes qui seraient hors délai, du fait de difficultés liées au confinement.

En réponse à la question, le ministre de la Santé, Olivier Véran a parlé d’ « une réduction inquiétante du recours à l’IVG », a dit examiner les aspects techniques pour l’allongement de délai des IVG médicamenteuses à domicile et affirmé que la question des IVG hors délai pourrait être évaluée à la fin du confinement, si cela se justifiait.

Interrogée sur France Inter dans la matinale du 1er avril, une des cosignataires de la tribune reconnaissait que des collègues gynécologues leur avaient reproché de vouloir profiter de la situation pour faire passer des revendications, ce dont elle s’est défendue.

 

III – L’arrêté du 14 avril 2020 : allongement des délais des IVG médicamenteuses à domicile

En écho aux recommandations du collège des gynécologues, le ministre de la Santé préconisa donc d’encourager les IVG médicamenteuses, tout en « garantissant le libre choix des femmes » sur la méthode d’avortement.

Pour rappel, les IVG médicamenteuses sont pratiquées jusqu’à 5 semaines de grossesse à domicile et 7 semaines en établissement hospitalier. Au-delà de ces délais, l’avortement chirurgical est pratiqué.

Saisie le 7 avril par le ministre de la Santé, la Haute Autorité de Santé (HAS) a rendu son avis le 9 avril. Pour expliquer ses « réponses rapides », la HAS a indiqué qu’« il est impératif dans la situation épidémique actuelle de garantir une réponse aux demandes d’IVG, dans des conditions ne conduisant pas à dépasser les délais légaux d’IVG, tout en limitant les expositions des patientes et des professionnels au COVID-19, et en ménageant les ressources des établissements de santé ».
Le document précise que ces « réponses rapides » s’appliquent uniquement à la période d’urgence sanitaire liée à l’épidémie.

  • La HAS propose un protocole médicamenteux spécifique au-delà de 8 SA, notamment de doubler les doses de misoprostol, non recommandées et hors AMM (autorisation de mise sur le marché) jusque-là.
  • La femme doit se trouver à moins d’une heure de l’établissement de santé référent auquel elle pourra s’adresser en cas de complications, notamment d’hémorragie (jusqu’à 5% de risque selon la fiche BUM (HAS 2018). D’autre part, les douleurs sont plus importantes. Il est préconisé de ne pas rester seule à domicile.

Par arrêté du 14 avril 2020, le délai d’accès à l’IVG médicamenteuse à domicile a été allongé de 2 semaines, passant de 5 à 7 semaines de grossesse (ce qui correspond à un allongement de 7 à 9 semaines d’aménorrhée (SA)), pendant la crise sanitaire du Coronavirus.

L’arrêté précise que les consultations obligatoires d’IVG peuvent se faire par téléconsultation, sans préciser comment la confirmation écrite de la femme pour l’avortement est obtenue, ni comment la proposition de soutien et d’écoute peut être envisagée, selon les conditions prévues par la loi. De plus, par dérogation, les produits de l’IVG (l’association de deux produits mifepristone et misoprostol) pris à 36 ou 48 heures d’intervalle seront fournis directement à la femme en pharmacie, alors que ces produits sont délivrés, dans les conditions actuelles, uniquement par un médecin ou une sage-femme.

 

Analyse d’Alliance Vita :

« C’est une mesure grave qui peut avoir des conséquences sanitaires et psychologiques importantes pour les femmes. Promouvoir ainsi l’IVG médicamenteuse à domicile a une incidence sur la précipitation de la décision, et peut laisser entendre que c’est la solution privilégiée, tout en laissant les femmes dans une grande solitude dans cette période de crise sanitaire. De plus, il est connu que ces avortements pratiqués plus tardivement induisent un risque sanitaire supplémentaire et nécessitent un suivi précis sachant que les douleurs sont plus importantes à des âges gestationnels plus avancés, avec des saignements plus abondants, et des risques hémorragiques augmentés. Inciter à “avorter confinée” et mobiliser les soignants pour ce type d’acte en urgence, est-ce vraiment la priorité, est-ce respecter les femmes ? ».

 

IV – Le rapport de la Délégation aux droits des femmes (16 septembre 2020) : vers un démembrement total de l’encadrement à l’avortement

Après le rapport du Haut Conseil à l’Egalité (29 avril 2020), intitulé « Garantir l’accès à l’IVG à toutes les femmes » qui prenait prétexte de la durée du confinement pour préconiser de modifier l’encadrement de l’avortement, la Délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale vient de formuler 25 recommandations parmi lesquelles :

  • l’allongement du délai durant lequel l’IVG chirurgicale peut être pratiquée en le portant à 14 semaines de grossesse au lieu de 12 ;
  • la suppression de la clause de conscience spécifique des professionnels de santé en matière d’IVG ;
  • la modification de l’article L.2213-1 du code de la Santé publique pour ce qui concerne l’accès à l’IMG pour des raisons psychosociales ;
  • la pérennisation de l’allongement du délai de recours à l’IVG médicamenteuse en ville de 5 à 7 semaines de grossesse.

 

Deux propositions doivent être ici, plus particulièrement, examinées :

1) IMG et détresse psychosociale : la fuite en avant législative

Dès le mois d’avril, le ministre avait cependant dit étudier, selon les réelles demandes à la fin du confinement, la proposition de qualification d’IMG pour « détresse psychosociale » sans en préciser la définition, autorisant à avorter jusqu’au terme de la grossesse si la pandémie a retardé l’IVG.

Sans attendre la moindre évaluation, le Gouvernement – qui s’en est remis à « la sagesse » des députés – a laissé adopter à la sauvette en pleine nuit (du 31 juillet au 1er août 2020) à la fin de l’examen du projet de loi bioéthique une disposition qui fait exploser l’encadrement de l’avortement en ajoutant le critère flou de « détresse psychosociale » pour recourir à l’interruption médicale de grossesse (IMG), jusqu’au terme de la grossesse.

La condition des femmes enceintes faisant face à une détresse mérite toute l’attention de la société.
Une détresse doit toujours être écoutée.
Prétendre évaluer les détresses « psychosociales » est un facteur important de pression sur les femmes en situation de vulnérabilité. Le regard extérieur posé sur les situations personnelles peut avoir un impact déterminant sur la poursuite ou non d’une grossesse, spécialement quand des perspectives d’accompagnement et de soutien ne sont pas offertes. Quelles catégories de détresse devraient être jugées comme conduisant de facto à avorter et à ne pouvoir être éligible à la solidarité ?
Des femmes sans domicile fixe, migrantes ou victimes de violence conjugale ou encore faisant face à des difficultés psychiques devraient-elles être catégorisées comme devant forcément avorter ?

Sous-estimer les conséquences sur les femmes d’avortements sous contrainte « psychosociale » serait irresponsable. Des femmes avouent leur déchirement d’avorter de leur enfant à naître en pleine santé à cause de leur situation matérielle, affective ou psychique. Cela doit nous interroger collectivement sur les réelles solidarités à exercer plutôt que de renvoyer à certaines femmes qu’elles seraient en incapacité de devenir mères.
La réponse à une détresse, c’est d’en combattre les causes, et de la soulager.
L’IVG ne devrait jamais s’imposer comme une solution de fatalité. C’est en réalité discriminatoire et culpabilisant, d’une grande violence pour les femmes. Or en regard de cette disposition, aucune alternative ou soutien spécifique n’a été proposé.

2) La pérennisation de l’allongement du délai de recours à l’IVG médicamenteuse en ville, de 5 à 7 semaines

Déjà hautement contestable, cette disposition ne saurait être pérennisée. En effet, elle met en danger la santé physique et psychologique des femmes du fait de l’augmentation de la douleur et de la détresse psychologique entrainée par l’allongement du délai.

L’IVG médicamenteuse est souvent difficile à vivre car la femme est confrontée seule à la douleur et l’expulsion du fœtus. Les anti-douleurs prescrits soulagent plus ou moins cette douleur alors que l’isolement ajoute à la détresse psychologique. Une étude de l’Inserm publiée en 2016 souligne que « 27% des femmes ayant réalisé une IVG médicamenteuse ont ressenti des douleurs très intenses au 3ème jour de l’IVG. 83% des femmes affirment avoir pris des antidouleurs lors des cinq jours du traitement¹. Plus d’1 femme sur 4 a également déclaré avoir été inquiète des saignements provoqués par la prise des médicaments ».

 

V – Faut-il de nouveau légiférer ?

Depuis 1975, le législateur n’a cessé d’intervenir pour étendre la loi.

  • 1975 : loi dite « Veil » : pour 5 ans à titre expérimental
    o IVG pour « détresse » (jusqu’à 10 semaines de grossesse)
    o IMG si la grossesse met en péril grave la santé de la femme ou s’il existe une forte probabilité que l’enfant à naître soit atteint d’une affection d’une particulière gravité (sans délai jusqu’à la naissance)
  • 1979 : Reconduction de la loi de 1975 sans limite de temps
    o Abandon de la promesse de mise en place de commissions d’aides à la maternité
  • 1982 : loi instaurant le remboursement de l’IVG par la Sécurité Sociale,
  • 1993 : loi dite « Neiertz » instaurant un «délit d’entrave à l’IVG »,
  • 2001 : loi dite «Aubry» :
    o extension du délai légal de l’IVG qui passe de 10 à 12 semaines de grossesse,
    o suppression de l’entretien préalable obligatoire, sauf pour les mineures,
    o suppression de l’autorisation parentale pour les mineures,
    o suppression du droit à l’objection de conscience pour les chefs de service,
    o IVG médicamenteuse (par RU 486) autorisée “à domicile” par des médecins de ville agréés,
    o autorisation de la publicité pour l’avortement
  • 2007 : Autorisation de la prescription de l’IVG médicamenteuse ”à domicile” aux centres de santé et aux centres de planification ou d’éducation familiales (CPEF) agréés.
  • 2012 : Hausse de 50% des “forfaits IVG” payés aux établissements de santé,
  • 2013 : Remboursement de l’IVG à 100% par la Sécurité sociale,
  • 2014 : Loi sur l’égalité femmes-hommes :
    o Suppression de la notion de détresse pour l’IVG
    o Délit d’entrave à l’IVG élargi à l’accès à l’information
    o Résolution à l’Assemblée nationale pour réaffirmer le “droit fondamental à l’IVG”
  • 2015 : Loi « Santé » :
    o Suppression du délai de réflexion d’une semaine pour l’IVG,
    o Autorisation de la pratique des IVG médicamenteuses par les sages-femmes,
    o Autorisation donnée aux Centres de santé de pratiquer des IVG chirurgicales,
    o Création de plans d’action régionaux pour l’accès à l’IVG.

Les révisions successives de la loi sur l’avortement n’ont conduit à aucune évaluation, ni étude épidémiologiques sur les causes et les conséquences de l’IVG, pourtant considérée comme un acte qui n’est pas anodin. On devrait pourtant s’interroger sur le taux français d’IVG qui est plus que le double de celui de l’Allemagne.
D’autre part, aucun le bilan de ce qui s’est passé en matière d’IVG pendant le confinement n’a été dressé.

 

VI – La proposition de loi n° 23 visant à renforcer le droit l’avortement

Ce texte, aggravé lors de son adoption par l’Assemblée nationale, contient deux dispositions contestables :

1) L’allongement des délais légaux d’accès à l’IVG de 12 à 14 semaines

Dans l’exposé des motifs de la proposition de loi, on peut lire « qu’aucun argument médical ou scientifique ne justifie de s’opposer à l’allongement des délais ». En réalité, sur un plan médical, l’opération est rendue plus complexe, compte tenu de la plus grande taille du fœtus.

Quelle est la justification d’une telle disposition ?

Des femmes dépasseraient le délai légal et seraient alors contraintes d’aller avorter à l’étranger, nous dit-on. Leur nombre se situerait entre 3 000 et 5 000 femmes par an… C’est le même chiffre qui avait été avancé lors de l’allongement des délais en 2001. Les pays receveurs – Belgique et Espagne, en particulier – ne confirment pas ces chiffres. Selon les données consignées dans le dernier rapport de la Délégation aux droits des femmes, les estimations variaient de 80 à 1000 Françaises venant subir une IVG hors délai en Espagne et de 810 Françaises s’étant rendues aux Pays-Bas en 2018.

Nous ne disposons aujourd’hui d’aucune analyse fiable ni sur les chiffres ni sur les raisons pour lesquelles un certain nombre de femmes iraient à l’étranger. Ces données pourraient éclairer sur les carences éventuelles des politiques publiques et les politiques de prévention à conduire.

2) La suppression de la clause de conscience spécifique à l’IVG

D’après les auteurs de la proposition de loi, il y aurait une « double clause de conscience », une spécifique à l’IVG et l’autre de nature générale. Les deux clauses auraient la même portée et concerneraient tout le personnel soignant. Et donc il y aurait une clause de trop (celle de l’article L2212-8 du code la santé publique), qu’il faudrait supprimer pour ne pas « stigmatiser » l’IVG par rapport aux autres actes médicaux.

Cet argument est fallacieux pour au moins quatre raisons :

La clause générale existait avant la loi de 1975 sur l’avortement. Si donc le législateur a cru bon d’en introduire une spécifique à l’occasion du vote de cette loi, c’est bien qu’il fallait une protection supplémentaire pour le médecin, compte tenu de la portée de l’acte en cause. Refuser de supprimer une vie n’est pas la même chose que de refuser de prendre en charge un patient qui se présente, ou refuser de prescrire certains traitements médicaux.

2° La clause générale du médecin est de portée plus restreinte. Celle-ci commence par le principe suivant : « Quelles que soient les circonstances, la continuité des soins aux malades doit être assurée. » Ce principe limite le pouvoir d’appréciation du médecin dans au moins deux circonstances citées dans le texte, « le cas d’urgence et celui où il manquerait à ses devoirs d’humanité ». Ce cadre juridique est de fait plus restrictif et plus contraignant pour le médecin que l’affirmation solennelle selon laquelle « un médecin n’est jamais tenu de pratiquer une interruption volontaire de grossesse ».

La clause générale n’est pas de nature législative, mais réglementaire. La différence est fondamentale. Une loi apporte une garantie de liberté bien meilleure qu’un décret ministériel. Une loi ne peut être modifiée que par une autre loi discutée au Parlement, avec des débats, des amendements, des votes, une censure possible du Conseil constitutionnel, etc. Un décret peut être modifié du jour au lendemain par le gouvernement, sans contrainte particulière auprès de l’opinion publique ou des élus. Si on supprime la clause de conscience de l’article L2212-8 du code de la santé publique, de nature législative, il ne restera plus que celle de l’article R.4127-47, de nature réglementaire, donc beaucoup moins protectrice.

4° La clause générale n’existe pas pour tous les autres personnels soignants. Certes, une clause générale similaire à celle du médecin existe pour des sages-femmes (article R.4127-328 du code de la santé publique), et pour la profession d’infirmier (article R.4312-12 du même code). Mais ces clauses générales, de nature réglementaire, comportent les mêmes limites et conditions que la clause du médecin (voir analyses dans le 2° et le 3°). Par ailleurs, il existe d’autres professions qui pourraient être amenées à participer, de près ou de loin, à la réalisation d’une IVG, comme par exemple celle d’aide-soignant. Or la clause spécifique IVG dispose clairement que « Aucune sage-femme, aucun infirmier ou infirmière, aucun auxiliaire médical, quel qu’il soit, n’est tenu de concourir à une interruption de grossesse. »

On ne peut, en effet, forcer un professionnel à agir en contradiction formelle avec sa conscience. Il s’agit d’un droit fondamental des soignants qui sont tenus d’agir en responsabilité et de manière éclairée.

Supprimer cette clause reviendrait à transformer les professionnels de santé en prestataires de service, ce qui remettrait en cause la spécificité de ces professions, à l’encontre de la déontologie médicale. De nombreux professionnels seraient alors insécurisés. Interdire la liberté de conscience, c’est la porte ouverte à des discriminations contraignant certains à abandonner leur métier. Autant dire qu’il s’agit d’une atteinte à la liberté d’expression et de pensée contraire aux droits de l’Homme.

 

VII – Pour une vraie prévention de l’avortement

L’urgence est à la protection des femmes contre toutes violences, spécialement celles que constituent les pressions – souvent masculines, mais aussi sociales – pour les femmes les plus vulnérables qui les poussent trop souvent à avorter à contrecœur.
Un sondage, publié en 2016, a révélé que 89% des Français jugent que l’avortement laisse des traces psychologiques difficiles à vivre pour les femmes et 72% estiment que la société devrait davantage aider les femmes à éviter le recours à l’interruption volontaire de grossesse.

C’est pourquoi Alliance VITA demande :

  • de ne pas légiférer,
  • la conduite d’une étude épidémiologique sur les 20 dernières années, qui analyse les causes, les conditions et les conséquences de l’avortement,
  • un véritable débat sur l’avortement, ses causes et ses conséquences,
  • la mise en place d’une véritable politique de prévention de l’avortement assortie de la délivrance d’une information plus équilibrée aux femmes confrontées à une grossesse inattendue, notamment sur les aides et droits spécifiques aux femmes enceintes.
Trafic d’enfants et adoptions illégales

Trafic d’enfants et adoptions illégales

Trafic d’enfants et adoptions illégales

Deux révélations de trafics d’enfants ces dernières semaines rappellent la nécessité d’une vigilance extrême partout dans le monde.

Trafic d’enfants au Kenya

L’un de ces trafics d’enfants se situe au Kenya : une enquête diffusée par la BBC, « Ces bébés en vente sur le marché noir à Nairobi », avec le premier épisode sorti en novembre 2020 a révélé l’existence d’un immense trafic d’enfants.

Le réalisateur Peter Murimi, co-auteur de l’enquête avec Joel Gunter et Tom Watson, ont été interpellés par des annonces parues en 2019 dans les journaux locaux sur des disparitions d’enfants. Ils révèlent que des femmes en difficulté financière sont conduites à vendre leur bébé ou se les font voler. Les nourrissons sont ensuite revendus par des intermédiaires à des couples en espérance d’enfant ; ou encore, ce qui fait froid dans le dos, à des personnes qui organisent des rituels de sacrifices d’enfants.

Ce marché fonctionne bien car la pression exercée sur les femmes pour être mères est très importante dans ce pays. C’est ce qu’explique Maryana Munyendo, directrice de l’association Missing child : “Nous sommes africains, notre culture veut que tu aies un enfant pour qu’un mariage fonctionne, de préférence un garçon. Sinon, tu retournes au village et on te traite de planche de bois sec, alors qu’est-ce que tu fais pour sauver ton mariage ? Tu voles un enfant.” Parfois même, des personnes tout aussi vulnérables volent des nourrissons pour les revendre à leur tour.

Toutes les formalités administratives pour commettre ces exactions sont organisées dans des établissements hospitaliers, notamment la délivrance de faux certificats de naissance. Le documentaire a révélé que « Les policiers ont noté avec beaucoup de préoccupation que des hôpitaux publics locaux, des foyers pour enfants de Nairobi et des officiers médicaux supérieurs, en collusion avec les passeurs d’enfants, sont impliqués ».

Sept personnes ont déjà été poursuivies pour trafic d’enfants à la suite de la diffusion du premier épisode, le 15 novembre 2020. Le ministère du travail et de la protection sociale du Kenya a annoncé, la veille de la diffusion du documentaire, qu’il allait prendre des mesures sévères contre ce trafic inhumain. Pour certains intervenants interrogés dans ce reportage, cela n’est qu’un effet d’annonce, car le gouvernement est au courant depuis bien longtemps de ces faits et n’est jamais intervenu jusque-là.

Adoptions litigieuses en Suisse

L’autre situation concerne la Suisse, à l’occasion d’excuses publiques du gouvernement pour avoir trop longtemps ignoré des adoptions d’enfants litigieuses..

La conseillère fédérale Karin Keller Sutter a présenté ses excuses, le 14 décembre dernier, au nom du Conseil fédéral pour les adoptions litigieuses de 900 enfants Sri Lankais entre 1973 et 1997.

Ces adoptions étaient pour la plupart illégales, parfois avec des enfants issus de « fermes à bébés » au sein desquelles des femmes autochtones s’accouplaient avec des hommes blancs afin que leur progéniture naisse avec une couleur de peau plus claire. Quelquefois les bébés étaient donnés sans le consentement de leurs parents biologiques. Les avocats intermédiaires, quant à eux, touchaient des honoraires élevés, alors que les mères Sri lankaises ne recevaient, pour monnaie d’échange, que quelques dollars et parfois même une simple bouteille thermos. (Dépêche AFP du 14/12/2020)

Une ancienne conseillère avait ouvert une enquête, en 2017, sur des adoptions ayant eu lieu dans les années 1980 et un premier rapport en a été tiré en février dressant ce constat. Il dénonçait également l’absence de réaction ferme et la lenteur de la Confédération et des cantons face un nombre important d’indices pour mettre fin à ce type d’adoption.

Le Conseil fédéral, après avoir reconnu la souffrance des personnes concernées, a annoncé la mise en place d’un groupe de travail composé des cantons, des représentants de la Confédération et des personnes adoptées à la recherche de leurs origines.

Le système Fédéral Suisse peut être une cause de cette mauvaise gestion car les modalités d’adoptions varient beaucoup en fonction du canton, l’adoption n’étant pas centralisée.

 

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