“Bien vieillir” : un nouveau rapport publié en mai 2021

“Bien vieillir” : un nouveau rapport publié en mai 2021

« Bien vieillir » : un nouveau rapport se penche sur la situation française

 

L’Institut Montaigne a récemment publié un rapport intitulé « Bien vieillir, faire mûrir nos ambitions », ainsi qu’un résumé présentant 12 propositions, axées sur les questions économiques et sociales (prévention de la perte d’autonomie, vivre en meilleure santé, formation des employés de ce secteur…).

Le rapport s’articule sur 3 parties :

  • tout d’abord le constat d’un défi « inédit » de vieillissement auquel la société française se trouve confrontée, aujourd’hui et dans les années à venir.
  • un retour sur ce que la crise sanitaire a mis davantage en lumière : le manque d’adaptation de notre société à son vieillissement, un isolement accentué, une approche curative plus que préventive, et l’inefficacité de certaines mesures sociales ou de santé.
  • la troisième partie, intitulée « Pour une stratégie ambitieuse d’accélération du bien vieillir à horizon 2030 », détaille les 12 propositions du rapport.

 

La préface souligne la nécessité d’un changement de regard par le choix de son titre : « Les seniors, une chance pour notre société » et appelle à une politique plus inclusive pour nos concitoyens âgés. Elle appelle aussi à une reprise « de toute urgence » des travaux sur la loi « Grand âge et autonomie ». Alliance Vita avait souligné cette urgence lors des débats sur l’euthanasie.

Ce dossier rappelle l’existence d’un rapport, dès 1962, sur ce sujet crucial du vieillissement et note l’abondante littérature qui l’aborde sous tous les angles (sanitaires, économiques, sociaux…). Mais il pointe également deux difficultés majeures : la vision véhiculée est trop souvent celle du vieillissement “comme un fardeau” pour la société, et l’absence de stratégie concrète et ambitieuse.

Dans la première partie, le rapport souligne le phénomène inédit de vieillissement, à l’échelle mondiale, lié au bouleversement démographique du siècle précédent. La part des plus de 65 ans dans la population française atteint 20,1% de la population totale, au huitième rang au sein de l’OCDE, et les projections indiquent qu’en 2050, le pourcentage aura dépassé 25%.

Sous l’angle économique, le rapport note l’importance des dépenses de santé et des soins longue durée (2,4% du PIB en France) : la perte d’autonomie, se manifestant souvent autour de 75 ans, cette part de dépense est amenée à monter. Le rapport note l’échec des politiques de cadrage budgétaire strict (Pays-Bas) ou de mise en concurrence des acteurs du secteur privé (Suède) pour prôner une politique fondée sur la prévention de la perte d’autonomie.

Cette politique, sous le label de « bien vieillir » comporte 4 axes :

  1. prévenir efficacement la perte d’autonomie,
  2. proposer un accompagnement de la perte d’autonomie centré sur les intérêts des aînés,
  3. mobiliser des nouvelles technologies pour identifier les besoins et surveiller l’évolution de la perte d’autonomie,
  4. lutter contre l’isolement social.

Le rapport s’attache à montrer la contribution importante des « seniors » dans la vie du pays : 63% des maires, 40% des conseillers généraux ont plus de 60 ans. 50% des responsables associatifs sont des retraités. Il note aussi l’importance des solidarités intergénérationnelles : garde des petits enfants, transferts monétaires, donations, et rôle d’aidants auprès des personnes très âgées …

La partie « Prévention de la perte d’autonomie » rappelle la volonté politique affichée ( Plan français Bien vieillir 2007-2009, démarche ICOPE de l’OMS…), mais aussi les difficultés à traduire cette volonté dans la réalité. Le rapport cite l’éparpillement des acteurs, le manque de coordination des soins et une approche trop centrée sur le médical au détriment du social et du domicile.

La crise sanitaire liée à la Covid 19 a appuyé sur les difficultés auxquels les « seniors » sont confrontés : 79% des décès sont dans la tranche d’âge au-dessus de 75 ans, et 14% dans la tranche 65-74 ans. Le rôle des comorbidités « révèle en creux la nécessité d’une politique de prévention entièrement revue ».

L’isolement des personnes âgés, déjà révélé lors de l’épisode de la canicule en 2003, reste un problème, en ville comme dans les zones peu peuplées. Le confinement a bien sûr accentué ce phénomène. Les Petits Frères des pauvres ont publié, en juin 2020, une enquête selon laquelle 900 000 seniors sont isolés à la fois du cercle familial et amical, et 300 000 personnes sont en situation de « mort sociale ».

Enfin, le rapport détaille ses 12 propositions sur 4 axes :

  • valoriser la contribution des seniors à la société,
  • vivre mieux chez soi et plus longtemps,
  • vivre en meilleure santé et prévenir la perte d’autonomie, et
  • adapter notre économie pour mieux répondre aux enjeux du vieillissement.

La conclusion est essentiellement consacrée au financement de ces politiques. Part des financements privés, assurance dépendance financée par des prêts viagers, décôte sur les retraites… plusieurs mesures sont évoquées.

Le rapport termine sur un appel à débattre publiquement de ce sujet lors de l’élection présidentielle 2022 « afin de bâtir un projet de société ambitieux reposant sur la solidarité intergénérationnelle ».

 

Retrouvez tous nos articles sur le Grand Âge.

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[CP] Le regard des Français sur le projet de loi bioéthique (Sondage IFOP)

[CP] Le regard des Français sur le projet de loi bioéthique (Sondage IFOP)

sondage ifop loi bioéthique

Au moment où le projet de loi Bioéthique revient en nouvelle lecture à l’Assemblée nationale, Alliance VITA a commandité un sondage auprès de l’IFOP sur le regard des Français sur le projet de loi bioéthique :

  • Les résultats sont révélateurs de la forte méconnaissance du contenu du projet de loi par le grand public.
  • Ils mettent en lumière le souhait des Français d’appliquer un principe de précaution en matière de bioéthique et que soient posées des limites aux recherches qui mettent en cause l’intégrité de l’être humain.

Une forte méconnaissance du contenu de la loi

Quand on l’interroge sur des mesures précises du projet de loi en matière de procréation, de droit des enfants, ou encore de manipulation des embryons humains, la majorité des sondés avoue ne pas savoir qu’elles y figurent :

A peine un quart des Français savent que le projet de loi autoriserait la procréation d’enfants sans aucun lien biologique avec leurs parents via le double don de gamètes, que la PMA serait remboursée par la sécurité sociale, y compris pour les personnes sans problème d’infertilité, ou encore que des établissements lucratifs pourraient être autorisés à prélever et conserver des gamètes.
On constate surtout une méconnaissance quasi absolue par les Français des mesures liées à la manipulation des embryons humains. Ils ne sont que :
9% à savoir que la loi autoriserait à apporter des modifications génétiques aux embryons
7% la création de chimères animal-homme par l’introduction de cellules souches embryonnaires humaines dans des embryons animaux.
Ces deux dernières dispositions ne sont pas seulement méconnues, elles semblent incongrues ou inimaginables.

Les Français majoritairement favorables à l’application du principe de précaution en matière bioéthique

Les Français sont majoritairement favorables (57%) à l’application du principe de précaution* aux humains en matière de décision bioéthique, comme c’est le cas pour la nature et l’environnement.

Ce soutien traverse les classes d’âge (55% des moins de 35 ans et 58% des plus de 35 ans), et les orientations politiques : 62% des personnes se classant à gauche, 63% des soutiens de la majorité LREM et 65% des personnes se classant à droite. Il n’y a pas non plus de différence notable en fonction des régions et des lieux d’habitation : 53% des personnes de l’agglomération parisienne, 58% des habitants urbains de province et 57% des habitants de commune rurale.

* Le principe de précaution est inscrit dans la constitution française : il vise à prendre des mesures qui évitent des atteintes graves et irréversibles à la nature et l’environnement.

Un soutien massif des partisans de la majorité présidentielle pour interdire la création de chimères et la modification génétique d’embryons humains pour la recherche

Cette adhésion des Français au principe de précaution est encore plus importante quand on les interroge sur son application dans le but d’interdire l’utilisation des embryons humains modifiés génétiquement pour la recherche, (72% en moyenne – 82% des soutiens de la majorité présidentielle) ou la création de chimère animal-homme (76% en moyenne et 87 % pour les soutiens de la majorité présidentielle). Les soutiens de la majorité présidentielle sont donc encore plus favorables à l’application d’un principe de précaution que la moyenne des Français !

Pour Alliance VITA,

“Alors que le débat s’est injustement focalisé sur la seule PMA, que les Français en soient arrivés à ce degré d’ignorance marque l’échec du processus qu’on prétendait participatif et consensuel. Ce sondage montre clairement le décalage entre les mesures en cours d’adoption dans le projet de loi bioéthique et les véritables attentes des Français dans leur ensemble. Ils attendent de leurs responsables politiques de la cohérence pour une écologie globale qui intègre le respect de l’humanité. Cette réalité devrait interroger le Président de la République et son gouvernement tant qu’il est encore temps de réorienter la loi, voire de suspendre le processus législatif.”

 

Décryptage – PJL Bioéthique (Nouvelle lecture Commission spéciale de l’AN- 3 juin 2021)

Décryptage – PJL Bioéthique (Nouvelle lecture Commission spéciale de l’AN- 3 juin 2021)

pjl bioéthique commission spéciale

A la suite de l’échec de la commission mixte paritaire en février, le projet de loi bioéthique est de nouveau examiné ces jours-ci à l’Assemblée nationale. La commission spéciale, qui s’est réunie du mardi 1er au jeudi 3 juin, a examiné un peu plus de 1 800 amendements. Son travail a abouti au rétablissement d’une version du texte très proche de celui qui avait été voté en 2e lecture à l’Assemblée nationale dans la nuit du vendredi 31 juillet 2020.

Nous détaillons ci-dessous les principales dispositions du texte.

I. Réintroduction des principales dispositions concernant la PMA et la conservation des gamètes, supprimées par le Sénat (articles 1 à 4bis)

 

1) L’ouverture de la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes (article 1)

Après avoir supprimé l’article 1er A réintroduit par le Sénat, selon lequel « Il n’existe pas de droit à l’enfant », la commission spéciale a rétabli dans le texte l’article 1 qui avait été rejeté par le Sénat, dans la rédaction adoptée par l’Assemblée nationale en deuxième lecture. Cet article ouvre la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes, et le recours à cette technique serait pris en charge par l’Assurance maladie. L’article 1 autorise aussi le double don de gamètes (spermatozoïdes et ovocytes issus de donneurs) privant ainsi les enfants nés par PMA de toute origine.

2) Autoconservation des gamètes (article 2)

La commission spéciale a également rétabli l’article 2, rejeté par le Sénat, qui fixe les conditions du don de gamètes et autorise l’autoconservation des gamètes sans raison médicale.

L’article 2bis, qui instaure un plan de lutte contre l’infertilité, est rétabli. Ce plan englobe la prévention et la recherche sur les causes d’infertilité, notamment les causes comportementales et environnementales.

3) Levée de l’anonymat des donneurs de gamètes (article 3)

Sans surprise, la commission spéciale a rétabli les dispositions de l’article 3 sur la levée de l’anonymat des donneurs, telles qu’elles avaient été votées en 2e lecture à l’Assemblée nationale. Toute personne conçue par PMA pourra, si elle le souhaite, à sa majorité, accéder à l’identité du donneur. Le Sénat souhaitait rendre optionnelle la levée de son identité par le donneur.

4) Etablissement d’une filiation avec la femme qui n’a pas accouché (article 4)

Comme en 2e lecture, l’établissement de la filiation à l’égard de la femme qui n’a pas accouché se ferait par une reconnaissance conjointe anticipée. Ainsi deux femmes pourront être reconnues mères de l’enfant. La filiation pourrait aussi être établie pour les couples de femmes qui ont eu recours à la PMA à l’étranger avant l’entrée en vigueur de la loi.

Dans le texte voté par le Sénat, la femme qui n’avait pas accouché devait procéder à l’adoption de l’enfant.

5) Glissements sur la filiation des enfants nés par GPA (article 4 bis)

Comme en 2e lecture, la commission spéciale a abandonné la formulation de l’article 4 bis voté par le Sénat qui interdisait explicitement la transcription des actes civils ou jugements étrangers, « hors les jugements d’adoption », établissant la filiation d’enfants nés par gestation pour autrui (GPA) à l’étranger. A la place, la commission spéciale renvoie à une expression floue : la filiation serait « appréciée au regard de la loi française ». Or, on a constaté des évolutions de la jurisprudence, et des décisions intervenues par circulaire, telle la circulaire Taubira en 2012, autorisant de facto l’attribution de la nationalité française aux enfants nés par GPA à l’étranger. C’est pourquoi une interdiction explicite des transcriptions, y compris des jugements d’adoption, aurait une valeur supérieure pour faire appliquer la loi d’interdiction de la GPA.

II. Suppression de fragiles garde-fous encadrant les manipulations de l’embryon humain (articles 14 à 17)

Cette version du texte votée par la Commission spéciale fragilise toujours plus l’embryon humain.

1) Dérégulation de la recherche sur l’embryon humain

Le texte voté par la Commission spéciale contient d’importantes dispositions pour déréguler la recherche sur l’embryon humain. Ces dispositions figuraient aussi dans le texte voté par le Sénat en 2e lecture.

  • Les recherches sur l’embryon humain sont autorisées jusqu’à 14 jours. Jusque-là, un délai de 7 jours avait été retenu.
  • Le texte crée un nouveau régime plus souple pour la recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines, par rapport au régime de recherche sur l’embryon. Cette recherche est soumise à une simple déclaration à l’Agence de biomédecine, contre une demande d’autorisation pour un protocole de recherche sur l’embryon.
  • Le texte autorise la création de gamètes artificiels à partir de cellules souches embryonnaires ou de cellules souches reprogrammées (IPS). Ces protocoles doivent être déclarés auprès de l’Agence de biomédecine. Le texte précise que les gamètes obtenus à partir de cellules souches embryonnaires ne peuvent être fécondés, mais ne le précise pas pour les gamètes issus de cellules souches reprogrammées (IPS).
  • La création d’embryons pour la recherche demeure interdite. Toutefois, cette interdiction ne concerne que les embryons conçus « par fusion de gamètes », ce qui laisse un flou sur la création d’embryons par d’autres procédés.

2) Atteintes à l’intégrité de l’espèce humaine : embryons transgéniques et chimères

Comme en 2e lecture, la commission spéciale a réintroduit dans le texte l’autorisation pour la recherche de modifier le génome d’un embryon humain et d’introduire des cellules souches embryonnaires humaines ou des cellules IPS dans un embryon animal, ce qui revient à créer des chimères animal-homme. C’est la frontière symbolique entre l’homme et l’animal qui est ainsi franchie.

III. Diagnostic prénatal : continuité avec le texte du Sénat (articles 19 à 21)

Dans les grandes lignes, la rédaction des articles qui encadrent le diagnostic prénatal n’a pas été modifiée par rapport au texte du Sénat.

Pour rappel, ces articles, dont certains déjà adoptés conformes, contiennent les dispositions suivantes :

  • alignement de la clause de conscience des médecins concernant l’IMG à celle de l’IVG qui oblige à référer la patiente à un autre médecin (article 21) ;
  • délégation de la révision des critères du DPN à des autorités administratives sans contrôle du législateur ;
  • possibilité de modifier les pratiques du diagnostic prénatal « au fil des nouvelles découvertes en génétique »
  • aggravation de la technique dite du bébé médicament (art. 19 bis A)

L’article 20 supprime la proposition d’un délai d’une semaine de réflexion pour avoir recours à l’IMG. La commission spéciale a rejeté plusieurs amendements qui proposaient de réintégrer cette proposition de délai de réflexion dans la loi.

La clause de détresse psycho-sociale rejetée

Le texte voté en 2e lecture à l’Assemblée nationale ajoutait un critère “détresse psychosociale pour l’accès à l’Interruption Médicale de Grossesse”. Cette disposition, votée à la sauvette dans la nuit du 31 juillet, était apparue comme un véritable cavalier législatif dans le projet de loi et faisait exploser l’encadrement de l’avortement en France. Cette disposition rendait donc possible l’avortement d’un fœtus sain jusqu’au terme de la grossesse. Très contestée, cette disposition a été retirée du texte par le Sénat.

Des députés socialistes et de la France Insoumise ont tenté de réintroduire cette clause par des amendements. Le rapporteur y étant défavorable, la clause de détresse psychosociale n’a finalement pas été réintroduite dans le texte de la commission.

Conclusion

Le texte demeure quasi identique à celui voté en seconde lecture par l’Assemblée, sans prendre aucunement en compte les apports majeurs du Sénat.

A nouveau, la majorité présidentielle fait prévaloir l’intérêt d’adultes au détriment des droits de l’enfant avec l’institution d’une PMA qui prive délibérément certains enfants de père. Elle s’est également obstinée à intensifier la manipulation du vivant, sans aucun principe de précaution. Des lignes rouges sont franchies, mettant en danger l’intégrité même de l’espèce humaine avec la création de chimères animal/homme et d’embryons humains génétiquement modifiés. Comme l’a dénoncé Alliance VITA depuis le début de son examen, cette loi remet gravement en cause les droits des plus fragiles de notre société, en ignorant des principes fondamentaux d’écologie humaine, alors que le texte engage les générations futures et l’orientation de la recherche.

A l’issue des deux lectures dans chaque assemblée, on constate clairement une absence de consensus. Le gouvernement doit l’entendre plutôt que de promouvoir un texte qui fracture la société.

Mobilisation pour définir le sens du terme « parents » dans la filiation d’un enfant

Mobilisation pour définir le sens du terme « parents » dans la filiation d’un enfant

pétition filiation

Dans le projet de loi « Bioéthique » actuellement en discussion, le gouvernement pourrait changer la définition de « parents » en inscrivant deux mères sur l’acte de naissance de certains enfants nés de PMA et en effaçant sciemment leur père.

Avec Marchons enfants !, Alliance VITA invite à signer la pétition, sur le site de l’Assemblée nationale, pour demander à définir le sens du terme « parents » dans la filiation d’un enfant.

Tous les enfants, y compris ceux qui ont été conçus par PMA, naissent d’un homme et d’une femme, ont le besoin et le droit de les connaître, dans la mesure du possible, comme tous les enfants du monde. C’est ce que précise clairement la convention internationale des droits de l’enfant dans son article 7.

Déjà signée par 15 000 personnes, cette pétition a la caractéristique d’être officiellement accueillie par le site de l’Assemblée nationale, gage de crédibilité qui nécessite la vérification des identités via France Connect.

Un tutoriel a été mis en place pour ceux qui rencontreraient des difficultés.

Si plus de 100 000 personnes signent cette pétition, un député sera nommé rapporteur et il devra proposer à ses collègues de la Commission des lois d’examiner cette proposition de loi, celle-ci remettant donc en question des aspects fondamentaux du projet de loi bioéthique.

 

♦ Je me rends sur le site de l’Assemblée nationale.
♦ Je clique sur « Identifiez-vous pour signer la pétition » (à droite).
♦ Je m’identifie avec FranceConnect (solution de l’État pour une connexion sécurisée).
♦ Je signe en cliquant sur le bouton bleu.

⚠️  Pour garantir que vous êtes bien une personne physique existante, majeure et française, et éviter qu’une même personne ne signe plusieurs fois, le site de l’Assemblée nationale demande une identification sécurisée. Mais rassurez-vous, votre signature reste anonyme et aucune base de données n’est constituée, ni par la plateforme, ni par l’auteur de la pétition.

Thérapie génique et vision, une étude porteuse d’espoir

Thérapie génique et vision, une étude porteuse d’espoir

cécité

Les rétinopathies pigmentaires représentent un groupe hétérogène de maladies génétiques qui touchent l’œil, affectent la vision et conduisent parfois à la cécité. Elles ont pour caractéristique commune d’induire une dégénérescence progressive des cellules photoréceptrices de la rétine, aussi appelées photorécepteurs. Bien que les rétinopathies pigmentaires soient rares, c’est la plus fréquente des maladies oculaires d’origine génétique qui affecte environ 30 000 personnes en France et 400 000 en Europe.

Lorsque tout est normal, les photorécepteurs de l’œil transmettent le signal lumineux aux cellules ganglionnaires (neurones) de la rétine. Chacune de ces cellules possède un fin prolongement nerveux d’une dizaine de centimètres de long dont l’ensemble forme le nerf optique. C’est lui qui véhicule le message visuel jusqu’au cerveau.

Dans les rétinopathies pigmentaires, les photorécepteurs perdent leurs facultés normales. Mais il arrive que les cellules ganglionnaires continuent à fonctionner et soient donc capables de capter un signal visuel qui sera transmis au cerveau.

Une équipe de recherche internationale[1] a mis en évidence que la thérapie optogénétique pouvait restaurer partiellement la vision chez un patient aveugle atteint de rétinopathie pigmentaire. Les résultats de cette étude, une première mondiale, ont été publiés dans la revue Nature Medicine ce 24 mai 2021. L’optogénétique est un nouveau domaine de recherche et d’application qui émerge depuis une vingtaine d’années et qui associe la génétique et l’optique. La thérapie optogénétique consiste à modifier génétiquement des cellules de l’œil pour restaurer ou corriger leur fonctionnement. L’idée est de rendre les cellules à nouveau sensibles à la lumière.

Un patient a participé à cette étude clinique. La thérapie optogénétique qui a été mise en place a consisté à modifier génétiquement les cellules de sa rétine, afin qu’elles produisent une opsine qui détecte la lumière ambrée. Les opsines forment une famille de protéines impliquées dans la grande majorité des processus de photosensibilité ; elles sont capables de réagir à l’énergie lumineuse.

Pour cela, le gène qui code pour cette opsine, appelé ChrimsonR, a été injecté à l’aide d’un virus dans la rétine du patient. Cette injection a eu lieu en mars 2019 à l’hôpital des Quinze-Vingts, à Paris. Un délai de latence de plusieurs mois a été observé, pour laisser le temps aux cellules de la rétine de stabiliser l’expression de ce gène.

Puis des tests ont été mis en place pour étudier les effets du traitement. Le patient a été équipé de lunettes spécialement conçues par les chercheurs. Ces lunettes contiennent une caméra intégrée qui transforme les images environnantes en images de couleur ambre qui sont ensuite projetées sur l’œil du patient, et donc sur sa rétine, dans la bonne longueur d’onde à laquelle l’opsine synthétisée est sensible.

Le patient a commencé à rapporter des signes d’amélioration visuelle. Les résultats des tests montrent qu’avec l’aide des lunettes, le patient a touché l’objet à percevoir dans 92% des tests. Il n’a pu saisir l’objet que dans 36 % des tests. Il a pu compter avec justesse des objets 63 % du temps.

Lors d’un test de présence/absence d’un objet, l’activité cérébrale du patient a été mesurée. Cet examen a montré que les changements de l’activité cérébrale étaient concentrés dans le cortex visuel et « cette dernière évaluation a permis de confirmer que l’activité cérébrale est bien liée à la présence d’un objet, et donc que la rétine n’est plus aveugle » selon Botond Roska, l’un des professeurs qui a piloté cette étude clinique.

« Il faudra encore du temps avant de proposer cette thérapie aux patients » précise un autre directeur de l’étude, le Pr José-Alain Sahel.  “Les personnes aveugles atteintes de différents types de maladies neurodégénératives des photorécepteurs et d’un nerf optique fonctionnel seront potentiellement éligibles pour le traitement, mais il faudra du temps avant que cette thérapie puisse être proposée. La société GenSight Biologics compte lancer prochainement un essai de phase 3 pour confirmer l’efficacité de cette approche thérapeutique”, conclut-il.