[CP] PJL Bioéthique : les sénateurs confirment l’échec inédit du processus législatif

[CP] PJL Bioéthique : les sénateurs confirment l’échec inédit du processus législatif

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Au terme de la nouvelle lecture du projet de loi bioéthique, les sénateurs en séance confirment l’échec inédit du processus législatif qui aboutit à un texte de profonde division.

En refusant d’examiner le texte, les sénateurs signifient clairement qu’ils ne souhaitent pas une nouvelle fois être les dindons de la farce et voir leurs positions rejetées purement et simplement par l’Assemblée nationale.

L’opposition porte sur des lignes de fracture essentielles, qui remettent en cause la solidarité avec les plus fragiles et l’intégrité des êtres humains.

  • Le rejet de l’extension de la PMA sans raison médicale, montre combien cette mesure est loin d’être consensuelle car injuste et discriminante pour les enfants. Cette disposition ouvre un “droit à l’enfant” quitte à le priver de père, voire de toute origine avec le double don de gamètes.
  • Le maintien de l’interdiction de la création de chimères animal-homme et d’embryons transgéniques est aussi le signe que des lignes rouges ne doivent pas être franchies impunément : le respect de l’intégrité de l’espèce humaine est une partie intégrante de l’écologie humaine.

Le passage en force de lignes rouges éthiques va à l’encontre des attentes des Français, majoritairement favorables à l’application d’un principe de précaution en matière bioéthique comme le révèle un sondage IFOP* commandité par Alliance VITA début juin 2021.

Pour Alliance VITA, la majorité présidentielle soutenue par l’ensemble de la gauche et des « écologistes » entend imposer coûte que coûte des mesures ultralibérales et transgressives sur la manipulation du vivant. Les sénateurs soulignent ainsi l’absence de réel débat qui aboutit à des graves discriminations pour les générations futures. Nous attendons de la cohérence de la part des responsables politiques pour une écologie globale qui intègre le respect de l’humanité. Le Président de la République est-il encore capable de s’interroger pour réorienter la loi sans passer en force ? On est aux antipodes du « débat apaisé » promis par le président de la République.

Alliance VITA conduit de nouveau une grande campagne d’information sur le contenu du projet de loi bioéthique à l’intention des Français, délibérément trompés par la focalisation sur la prétendue « PMA pour toutes ».

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* Un sondage IFOP publié en juin 2021 révèle une forte méconnaissance du contenu de la loi par les Français. Les résultats de ce sondage mettent en lumière leur souhait que soit appliqué un principe de précaution en matière de bioéthique.

Trois Français sur quatre souhaitent que soient posées des limites aux recherches qui mettent en cause l’intégrité de l’être humain et que soient interdites la création de chimères animal/homme et les modifications génétiques des embryons humains.

Dysphorie de genre, surdiagnostic ou surmédicalisation, des pays dans le doute

Dysphorie de genre, surdiagnostic ou surmédicalisation, des pays dans le doute

dysphorie de genre

La dysphorie de genre est un terme médical utilisé dans le manuel de l’Association américaine de psychiatrie pour décrire la détresse d’une personne face à l’inadéquation entre le sexe auquel elle se sent appartenir et son sexe biologique.

La dysphorie de genre est « caractérisée par une identification forte et permanente à l’autre genre associée à une anxiété, à une dépression, à une irritabilité et, souvent, à un désir de vivre en tant que genre différent du sexe attribué à la naissance. Les sujets qui présentent une dysphorie de genre se croient souvent victimes d’un accident biologique et sont cruellement emprisonnés dans un corps incompatible avec leur identité de genre subjective. La forme la plus extrême de dysphorie de genre est appelée transsexualisme ».

En quelques années, ce phénomène qui était rarissime est devenu massif, « C’est un raz-de-marée » estime le psychiatre Serge Hefez qui fut l’un des premiers à proposer des consultations spécialisées à Paris. Il apparaît avec l’adolescence, parfois dès l’enfance. Aux Etats-Unis, le nombre de cliniques de genre est passé de deux en 2007 à bien plus de 50. En seulement un an, entre 2016 et 2017, le nombre de chirurgies de genre sur des personnes nées femmes a quadruplé aux États-Unis et désormais 2% des lycéens américains se disent transgenres et la plupart d’entre eux semblent être des femmes. En Suède, en 2001, seules 12 personnes de moins de 25 ans avaient été diagnostiquées… en 2018, c’était 1 859.

Pour la France, les associations estiment à 15 000 le nombre de personnes transgenres

Une journaliste américaine, Abigail Shrier, a publié une enquête sur l’engouement que suscitent les enfants et les adolescents transgenres aux États-Unis. Dans son livre, « Dommage irréversible», elle parle d’une «contagion sociale» à l’œuvre parmi les jeunes qui décident de commencer une transition. Dans un entretien, la journaliste précise que « les influenceurs en ligne jouent un grand rôle dans la propagation du sentiment de malaise vis-à-vis de son propre corps, et encouragent l’idée selon laquelle n’importe quel symptôme d’échec à être parfaitement féminine signifie qu’une fille est probablement transgenre ».

Mais pour la pédopsychiatre Agnès Condat, qui a accueilli déjà plus de 200 jeunes patients, les causes de la dysphorie de genre sont multifactorielles. De nombreuses hypothèses ont été avancées : psycho-familiales (relation père-fils ou mère-fille dégradée), biologiques (anomalie dans l’exposition aux hormones), environnementales, etc. bien qu’aucune ne s’appuie sur un corpus suffisant de données pour être validée.

Face à la vague des transgenres, la Suède commence à douter. Elle qui a été le premier pays au monde à reconnaître la dysphorie de genre, et à donner la possibilité d’officialiser cette transition à l’état-civil. Le premier, aussi, à offrir des soins pour conforter les transgenres dans leur démarche : devenir un homme quand ils sont nés femmes, ou l’inverse. Tous les traitements sont pris en charge dans des cliniques publiques, dès 16 ans : bloqueurs de puberté pour les plus jeunes, injections de testostérone ou d’œstrogènes, opération de la poitrine, orthophonistes pour changer sa voix, épilation, greffe de barbe, etc. À partir de 18 ans, l’administration autorise l’opération des parties génitales, créant un pénis à partir du clitoris ou avec de la peau, modelant un vagin par inversion de la verge ou avec un morceau d’intestin. Mais L’hôpital pionnier dans ce domaine de la dysphorie a annoncé refuser désormais le traitement hormonal aux nouveaux patients mineurs, sauf dans le cadre d’une étude clinique. Il invoque le principe de précaution.

En juin 2020, la Finlande a changé ses recommandations en donnant la priorité à la thérapie psychologique. La même année, le Royaume-Uni a commencé à soumettre les traitements à décision judiciaire pour les 16-18 ans et à les refuser aux plus jeunes, depuis qu’une jeune femme, Keira Bell, a intenté un procès contre la clinique londonienne qui avait retiré sa poitrine et prescrit des hormones dans le cadre d’un « changement de sexe » entamé trop rapidement pour la jeune fille qui l’a regretté par la suite.

Maltraitance des enfants, un livre interroge la société

Maltraitance des enfants, un livre interroge la société

Maltraitance des enfants, un livre interroge la société

 

Dans une interview publiée par la Revue des Deux Mondes, Michèle Créoff, ancienne vice-présidente du CNPE (Conseil National pour la Protection de l’Enfance) et Françoise Laborde, journaliste, discutent de leur récente publication « Les indésirables. Enfants maltraités : les oubliés de la République ».

Les auteurs notent que si le principe de la protection de l’enfance fait bien sûr l’unanimité, de nombreux facteurs contribuent à ce que la maltraitance perdure, malgré une volonté politique constante.

Une loi votée en 2007 réformant la protection de l’enfance avait pour but de renforcer la prévention, améliorer le dispositif d’alerte et de signalement et de diversifier les modes d’intervention auprès des enfants et de leur famille. La loi dite Rossignol votée en 2016 mettait en avant deux objectifs : mieux prendre en compte les besoins de l’enfant et améliorer la gouvernance nationale et locale. Le ministère des solidarités et de la santé a publié en 2019 un plan de lutte contre les violences faites à l’enfant, avec 22 mesures.

La loi de 2016 a défini la maltraitance comme tout ce qui « contrevient aux besoins fondamentaux, physique, affectif, social et intellectuel, de l’enfant et a un impact sur son développement ».

Les chiffres disponibles pour évaluer les cas de maltraitance ne sont pas récents. L’ONPE (Observatoire Nationale de la Protection de l’Enfance) a publié les résultats de l’enquête sur 2018. Le nombre de mineurs ou jeunes majeurs bénéficiant d’une mesure ou d’une prestation relevant de la protection s’élève à 306 800, soit 2.1% de la population mineure en France. Le nombre de mineurs ayant fait l’objet d’une saisine d’un juge des enfants atteint 110 000. Les deux auteurs rappellent le nombre important de viols sur mineurs enregistrés chaque année (13 000 en 2020), ce chiffre étant probablement sous-estimé.

Les enfants confiés à l’ASE (Aide sociale à l’enfance) étaient 34 000 fin 2017, une proportion importante restant en échec scolaire (15,8% des enfants confiés ne sont plus scolarisés contre 5,8% pour la population générale, chiffre 2013). Concernant la maltraitance la plus tragique, l’infanticide, l’ONPE note lui-même la difficulté à fournir une donnée fiable et avance un chiffre de 80 enfants pour l’année 2018. Pourtant, les moyens ne manquent pas.

Ainsi, les auteurs notent que le budget de l’ASE est de 8 milliards d’euros en 2018. Les auteurs citent plusieurs facteurs pour expliquer l’importance de la maltraitance malgré l’attention et les discours des pouvoirs publics.

Parmi eux, le cloisonnement de l’information et l’absence de formation des adultes travaillant dans ce secteur. Ainsi, un « référent national d’évaluation » est peu utilisé ou mis à disposition, et la demande de formation obligatoire pour les responsables de l’ASE (lois 2007 et 2016) n’est pas appliqué. Un chiffre illustre cette carence : la moitié des infanticides auraient lieu alors que la famille était suivie par les services sociaux des départements.

Des facteurs anthropologiques ou sociaux entrent en ligne de compte.

L’enfant est souvent considéré comme un adulte en miniature plutôt qu’en devenir. Revenant sur les cas d’inceste ou d’abus sexuel qui ont récemment secoué les médias et le public, les auteurs rappellent la nécessité de prendre en compte la maturation et les stades de développement de l’enfant et de l’adolescent, stades bien documentés maintenant par les neuro-sciences. Désirer, souhaiter, vouloir, sont trois choses différentes qu’un adolescent ne saura pas forcément distinguer ni articuler.

Selon les auteurs, la responsabilité revient aux adultes de ne pas confondre ces termes. Elle s’inscrivent d’ailleurs en opposition par rapport à la clause « Roméo et Juliette », récemment incluse dans la loi d’avril 2021, visant à protéger les mineurs des crimes et délits sexuels et de l’inceste. Elles constatent en effet que la majorité des adolescents qui ont un rapport sexuel à l’âge de 13 ou 14 ans sont des victimes d’inceste, de prostitution, de pédo-criminalité ou de viol. Cette clause “laisse donc à la merci des prédateurs sexuels toute une population entre 13 et 15 ans.”

Enfin, les auteurs dénoncent le paradoxe entre « un enfant de plus en plus précieux, dernière transcendance pour exister après sa mort » et « cette exigence, ce droit à l’enfant qui s’est substitué aux droits des enfants ». Selon elles, « l’enfant est de plus en plus pensé comme un partenaire de vie pour les adultes, plutôt que comme une responsabilité à exercer au bénéfice des enfants. »

Un projet de loi pour améliorer le dispositif de l’ASE, et présenté hier au Conseil des Ministres par Adrien Taquet, sera débattu en juillet. Il instaure des normes d’encadrement des structures accueillant les mineurs, une base nationale d’agrément pour les assistants familiaux. Ce projet semble insuffisant à certaines associations oeuvrant dans ce domaine. Ainsi, aucun dispositif d’accompagnement après les 18 ans n’est prévu. L’association Repairs qui regroupe d’anciens enfants placés, rappelle que « plus d’un jeune sans abri sur trois est un ancien enfant placé ».

 

Voir tous nos articles sur les droits de l’enfant.

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PJL bioéthique : Décryptage après la nouvelle lecture à l’Assemblée nationale

PJL bioéthique : Décryptage après la nouvelle lecture à l’Assemblée nationale

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A la suite de l’échec de la commission mixte paritaire en février 2021, le projet de loi bioéthique a été examiné en nouvelle lecture à l’Assemblée nationale, d’abord en commission, du 1er au 3 juin, puis en séance, du 7 au 9 juin. Cette nouvelle lecture aboutit au rétablissement d’une version du texte très proche de celui qui avait été voté en 2e lecture à l’Assemblée nationale dans la nuit du vendredi 31 juillet 2020. Pourtant, en commission comme en séance, de très nombreux amendements ont été défendus par l’opposition pour prendre en compte le travail du Sénat et ne pas franchir des lignes rouges éthiques qui remettent en cause les droits de l’enfant ou qui menaceraient l’intégrité humaine. Ils ont été systématiquement rejetés.

Nous détaillons ci-dessous les principales dispositions du texte.

I. Réintroduction des principales dispositions concernant la PMA et la conservation des gamètes, supprimées par le Sénat (articles 1 à 4bis)

 

1) L’ouverture de la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes (article 1)

Après avoir supprimé l’article 1er A réintroduit par le Sénat, selon lequel « Il n’existe pas de droit à l’enfant », la commission spéciale a rétabli dans le texte l’article 1 qui avait été rejeté par le Sénat, dans la rédaction adoptée par l’Assemblée nationale en deuxième lecture. Cet article ouvre la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes, et le recours à cette technique serait pris en charge par l’Assurance maladie. L’article 1 autorise aussi le double don de gamètes (spermatozoïdes et ovocytes issus de donneurs) privant ainsi les enfants nés par PMA de toute origine.

2) Autoconservation des gamètes (article 2)

La commission spéciale a également rétabli l’article 2, rejeté par le Sénat, qui fixe les conditions du don de gamètes et autorise l’autoconservation des gamètes sans raison médicale.

L’article 2bis, qui instaure un plan de lutte contre l’infertilité, est rétabli. Ce plan englobe la prévention et la recherche sur les causes d’infertilité, notamment les causes comportementales et environnementales.

3) Levée de l’anonymat des donneurs de gamètes (article 3)

Sans surprise, la commission spéciale a rétabli les dispositions de l’article 3 sur la levée de l’anonymat des donneurs, telles qu’elles avaient été votées en 2e lecture à l’Assemblée nationale. Toute personne conçue par PMA pourra, si elle le souhaite, à sa majorité, accéder à l’identité du donneur. Le Sénat souhaitait rendre optionnelle la levée de son identité par le donneur.

4) Etablissement d’une filiation avec la femme qui n’a pas accouché (article 4)

Comme en 2e lecture, l’établissement de la filiation à l’égard de la femme qui n’a pas accouché se ferait par une reconnaissance conjointe anticipée. Ainsi deux femmes pourront être reconnues mères de l’enfant. La filiation pourrait aussi être établie pour les couples de femmes qui ont eu recours à la PMA à l’étranger avant l’entrée en vigueur de la loi.

Dans le texte voté par le Sénat, la femme qui n’avait pas accouché devait procéder à l’adoption de l’enfant.

5) Glissements sur la filiation des enfants nés par GPA (article 4 bis)

Comme en 2e lecture, la commission spéciale a abandonné la formulation de l’article 4 bis voté par le Sénat qui interdisait explicitement la transcription des actes civils ou jugements étrangers, « hors les jugements d’adoption », établissant la filiation d’enfants nés par gestation pour autrui (GPA) à l’étranger. A la place, la commission spéciale renvoie à une expression floue : la filiation serait « appréciée au regard de la loi française ». Or, on a constaté des évolutions de la jurisprudence, et des décisions intervenues par circulaire, telle la circulaire Taubira en 2012, autorisant de facto l’attribution de la nationalité française aux enfants nés par GPA à l’étranger. C’est pourquoi une interdiction explicite des transcriptions, y compris des jugements d’adoption, aurait une valeur supérieure pour faire appliquer la loi d’interdiction de la GPA.

II. Suppression de fragiles garde-fous encadrant les manipulations de l’embryon humain (articles 14 à 17)

Cette version du texte votée par la Commission spéciale fragilise toujours plus l’embryon humain.

1) Dérégulation de la recherche sur l’embryon humain

Le texte voté par la Commission spéciale contient d’importantes dispositions pour déréguler la recherche sur l’embryon humain. Ces dispositions figuraient aussi dans le texte voté par le Sénat en 2e lecture.

  • Les recherches sur l’embryon humain sont autorisées jusqu’à 14 jours. Jusque-là, un délai de 7 jours avait été retenu.
  • Le texte crée un nouveau régime plus souple pour la recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines, par rapport au régime de recherche sur l’embryon. Cette recherche est soumise à une simple déclaration à l’Agence de biomédecine, contre une demande d’autorisation pour un protocole de recherche sur l’embryon.
  • Le texte autorise la création de gamètes artificiels à partir de cellules souches embryonnaires ou de cellules souches reprogrammées (IPS). Ces protocoles doivent être déclarés auprès de l’Agence de biomédecine. Le texte précise que les gamètes obtenus à partir de cellules souches embryonnaires ne peuvent être fécondés, mais ne le précise pas pour les gamètes issus de cellules souches reprogrammées (IPS).
  • La création d’embryons pour la recherche demeure interdite. Toutefois, cette interdiction ne concerne que les embryons conçus « par fusion de gamètes », ce qui laisse un flou sur la création d’embryons par d’autres procédés.

2) Atteintes à l’intégrité de l’espèce humaine : embryons transgéniques et chimères

Comme en 2e lecture, la commission spéciale a réintroduit dans le texte l’autorisation pour la recherche de modifier le génome d’un embryon humain et d’introduire des cellules souches embryonnaires humaines ou des cellules IPS dans un embryon animal, ce qui revient à créer des chimères animal-homme. C’est la frontière symbolique entre l’homme et l’animal qui est ainsi franchie.

III. Diagnostic prénatal : continuité avec le texte du Sénat (articles 19 à 21)

Dans les grandes lignes, la rédaction des articles qui encadrent le diagnostic prénatal n’a pas été modifiée par rapport au texte du Sénat.

Pour rappel, ces articles, dont certains déjà adoptés conformes, contiennent les dispositions suivantes :

  • alignement de la clause de conscience des médecins concernant l’IMG à celle de l’IVG qui oblige à référer la patiente à un autre médecin (article 21) ;
  • délégation de la révision des critères du DPN à des autorités administratives sans contrôle du législateur ;
  • possibilité de modifier les pratiques du diagnostic prénatal « au fil des nouvelles découvertes en génétique »
  • aggravation de la technique dite du bébé médicament (art. 19 bis A)

L’article 20 supprime la proposition d’un délai d’une semaine de réflexion pour avoir recours à l’IMG. La commission spéciale a rejeté plusieurs amendements qui proposaient de réintégrer cette proposition de délai de réflexion dans la loi.

La clause de détresse psycho-sociale rejetée

Le texte voté en 2e lecture à l’Assemblée nationale ajoutait un critère “détresse psychosociale pour l’accès à l’Interruption Médicale de Grossesse”. Cette disposition, votée à la sauvette dans la nuit du 31 juillet, était apparue comme un véritable cavalier législatif dans le projet de loi et faisait exploser l’encadrement de l’avortement en France. Cette disposition rendait donc possible l’avortement d’un fœtus sain jusqu’au terme de la grossesse. Très contestée, cette disposition a été retirée du texte par le Sénat.

Des députés socialistes et de la France Insoumise ont tenté de réintroduire cette clause par des amendements. Le rapporteur y étant défavorable, la clause de détresse psychosociale n’a finalement pas été réintroduite dans le texte de la commission.

Conclusion

Le texte demeure quasi identique à celui voté en seconde lecture par l’Assemblée, sans prendre aucunement en compte les apports majeurs du Sénat.

A nouveau, la majorité présidentielle fait prévaloir l’intérêt d’adultes au détriment des droits de l’enfant avec l’institution d’une PMA qui prive délibérément certains enfants de père. Elle s’est également obstinée à intensifier la manipulation du vivant, sans aucun principe de précaution. Des lignes rouges sont franchies, mettant en danger l’intégrité même de l’espèce humaine avec la création de chimères animal/homme et d’embryons humains génétiquement modifiés. Comme l’a dénoncé Alliance VITA depuis le début de son examen, cette loi remet gravement en cause les droits des plus fragiles de notre société, en ignorant des principes fondamentaux d’écologie humaine, alors que le texte engage les générations futures et l’orientation de la recherche.

A l’issue des deux lectures dans chaque assemblée, on constate clairement une absence de consensus. Le gouvernement doit l’entendre plutôt que de promouvoir un texte qui fracture la société.

[CP] PJL Bioéthique : passage en force de lignes rouges éthiques

[CP] PJL Bioéthique : passage en force de lignes rouges éthiques

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Alliance VITA dénonce le passage en force de lignes rouges éthiques en nouvelle lecture à l’Assemblée nationale. Le texte remet gravement en cause les droits des plus fragiles de notre société, en ignorant des principes fondamentaux d’écologie humaine, alors que le texte engage les générations futures et l’orientation de la recherche. Alliance VITA demande que les Français soient informés du contenu de la loi bioéthique.

La majorité présidentielle s’obstine à faire prévaloir l’intérêt d’adultes au détriment des droits de l’enfant avec l’institution d’une PMA qui prive délibérément certains enfants de leur lignée paternelle. Ce gouvernement modifie en profondeur la filiation en instituant des discriminations inédites entre les enfants, certains étant intentionnellement coupés de leurs origines. Malgré les oppositions de parlementaires de diverses sensibilités politiques, le gouvernement et sa majorité ouvrent la brèche vers le marché de la procréation en autorisant des établissements privés à gérer les stocks de gamètes et d’embryons humains.

Au mépris du principe de précaution, des lignes rouges sont franchies, mettant en danger l’intégrité même de l’espèce humaine avec la création de chimères animal/homme et d’embryons humains génétiquement modifiés.

Alliance VITA dénonce cette fuite en avant, alors qu’un sondage IFOP publié en début de semaine révèle une forte méconnaissance du contenu de la loi par les Français. Les résultats de ce sondage mettent en lumière leur souhait que soit appliqué un principe de précaution en matière de bioéthique et que soient posées des limites aux recherches qui mettent en cause l’intégrité de l’être humain.

Pour Alliance VITA, en cédant au moins disant éthique, c’est la loi du plus fort qui s’applique. En marche forcée, le gouvernement accroît le décalage entre les mesures de ce projet de loi et les véritables attentes des Français. Nous attendons des responsables politiques de la cohérence pour une écologie globale qui intègre le respect de l’humanité.

Alliance VITA lancera, ces prochains jours, une grande campagne d’information sur le contenu du projet de loi bioéthique à l’intention des Français, délibérément trompés par la focalisation sur la prétendue « PMA pour toutes ».