[CP] – Loi fin de vie : N’excluons personne du soin !

[CP] – Loi fin de vie : N’excluons personne du soin !

COMMUNIQUE DE PRESSE – 23 avril 2024

Loi fin de vie

N’excluons personne du soin !

Le projet de loi fin de vie présenté en Conseil des ministres le 10 avril prévoit de légaliser le suicide assisté et l’euthanasie derrière l’expression « aide à mourir ». Fermement opposée à ce projet inscrit dans une vision ultralibérale de la société, Alliance VITA lance une campagne de sensibilisation pour que personne ne soit exclu du soin.

A Paris, l’action d’information et de tractage se tiendra :

  • Le 29 avril à Montparnasse
  • Le 25 mai à Beaugrenelle

Légaliser le suicide assisté et l’euthanasie, alors que les priorités sanitaires sont tout autres, c’est prendre un double risque :

  • Que cette prétendue « aide à mourir » finisse par s’imposer comme un choix inévitable en cas de grave maladie faute de soins ou de soutien adapté.
  • Que des patients vulnérables qui se sentiraient « inutiles » et « coûteux » soient poussés à « choisir » ce type de suicide.

C’est pourquoi, les équipes d’Alliance VITA seront sur le terrain dès la fin du mois par des actions d’information et de tractage pour :

  • dénoncer l’absurdité de ce projet par rapport aux urgences sociales et sanitaires,
  • montrer son caractère ultralibéral en rupture avec la fraternité affichée,
  • démasquer ses conséquences délétères sur la prévention du suicide.

 

 Contact presse

Claire-Anne Brulé

+ 33(0)6 67 77 14 80 – contactpresse@alliancevita.org

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33 000 signatures remises à l’Elysée par le collectif Soulager mais pas tuer

33 000 signatures remises à l’Elysée par le collectif Soulager mais pas tuer

33000 signatures remises à l’Elysée par le collectif Soulager mais pas tuer

 

Après la présentation en Conseil des Ministres du projet de loi “relatif à l’accompagnement des malades et de la fin de vie”, Soulager mais pas tuer a organisé une conférence de presse autour de « bien et de mal portants » qui ont dénoncé le déni de fraternité que constitue cette prétendue “aide à mourir”. Ils ont aussi lancé un appel aux parlementaires : d’un droit à l’euthanasie, on dérape vite à un devoir. Le handicap, la dépendance ou la maladie appellent la solidarité et non le rejet.

 

Temps forts de la conférence de presse de Soulager mais pas tuer

Gérard Colin est handicapé de naissance à la suite d’une erreur professionnelle. On lui donnait 8 ans à vivre, il a aujourd’hui 69 ans ! Il vit dans un foyer et est engagé pour la défense des personnes en situation de handicap et pour améliorer l’accessibilité.

Je suis en situation de handicap et j’aime la vie. Jamais je n’aurais voulu manquer l’expérience de la vie. Ma crainte c’est qu’il y ait des dérives comme au Canada où des personnes en situation de handicap ont demandé l’euthanasie parce qu’ils n’avaient plus les moyens de payer leur logement“.

 

Isabelle Mordant est polytechnicienne, mariée et mère de deux enfants. Elle accompagne son fils Thomas. Âgé de 25 ans, celui-ci est atteint d’une grave maladie génétique qui lui interdit tout mouvement. Isabelle est auteur de “Mystère de la fragilité” où elle raconte le parcours semé d’embuches que Thomas a dû affronter avec ses parents pour surmonter les obstacles liés à sa maladie et à une société où la fragilité est associée à l’échec et suscite le rejet.

En tant que mère de Thomas, jeune mathématicien brillant et déjà, à 25 ans, enseignant-chercheur à l’Université Paris-Saclay, je veux témoigner que j’ai découvert, au fil des années, à quel point, malgré les difficultés indéniables de la maladie, Thomas mène une vie riche, épanouissante, heureuse, une vie qui lui confère une place pleine et entière dans notre société, ne serait-ce qu’à titre professionnel.

En tant qu’aidante, je souhaite dire, aussi, que pour mener cette belle vie, Thomas a besoin d’aide. Les aides existent mais elles sont encore très insuffisantes. Une « aide à mourir » serait, il faut bien le dire, plus simple à mettre en œuvre que toutes ces « aides à vivre », moins coûteuse, et d’une efficacité redoutable. J’en appelle donc solennellement à nos dirigeants : avant d’envisager la possibilité d’une aide à mourir, vous devez, d’abord et de manière exclusive, considérer la question de développer les aides à vivre dont tous les plus vulnérables d’entre nous ont terriblement besoin“.

 

Carolina Leitao de Moraes a 37 ans et habite Toulouse. Elle est dépendante du fait d’un handicap, moteur, visuel et auditif… Carolina s’insurge contre l’idée que le suicide puisse être présenté comme une voie possible.

Tant de gens, même jeunes, mettent fin à leur vie parce qu’ils se sentent seuls, isolés, alors même qu’ils ne sont pas touchés physiquement par la maladie ou le handicap. Alors dire que la maladie légitimerait un suicide, d’autant plus un suicide par la main d’un tiers qui engage la conscience et la responsabilité d’autrui… est pour moi une absurdité ! En permettant le suicide assisté, quelles considérations pouvons-nous attendre et espérer des soignants si, d’une façon simple rapide, ils peuvent résoudre le problème par une injection… ?

 

Claire Boucher a 62 ans. Après avoir travaillé 32 ans, elle est à la retraite depuis 8 ans. Elle aime la vie malgré un handicap physique de plus en plus lourd et parfois douloureux. Claire est sensible à la fraternité qui appelle à n’exclure personne. Elle interpelle aussi les “bien portants” qui peuvent ressentir légitimement de la peur à la pensée de la vulnérabilité. Mais la peur ne doit pas dicter une politique.

Ecoutez les sans voix, ceux qu’on n’a jamais vus sur un plateau de TV, ni entendus sur aucune antenne de radio. On nous dit que les Français ont été écoutés mais lesquels ? Celui qui se projette, celui qui ne veut pas mourir de façon indigne. Mais qu’est-ce qu’être indigne de vivre ? Tous égaux, nous sommes tous dignes de vivre quel que ce soit notre handicap ou notre maladie. Ecoutez-nous, entendez-nous“.

 

Caroline Brandicourt, Porte-Parole du collectif a terminé la conférence de presse en témoignant de son action en faveur des soins palliatifs.

 « Anticiper sa mort n’est qu’un semblant de liberté. Parce qu’on ne sait jamais ce dont on se prive… Il sera difficile à bien des personnes malades de ne pas demander la prétendue aide à mourir qu’on leur aura présentée comme une ultime liberté. Le risque est grand que par défaut de soins palliatifs accessibles, ils y soient poussés…»

 
Depuis sa création en 2014, le Collectif reste mobilisé pour la généralisation d’une véritable culture palliative et contre l’euthanasie et le suicide assisté, dans la fidélité à ses convictions que son logo résume : la main, signe de protection et de soin ; le cœur, signe de vie et de solidarité.
 
 
 
 
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Un texte du Vatican sur la dignité humaine

Un texte du Vatican sur la dignité humaine

“Dignité infinie” : Un texte du Vatican sur la dignité humaine

 

Mardi 9 avril 2024, un « ministère du Vatican [1] a rendu publique une déclaration sur la dignité humaine, intitulée Dignitas infinita (en latin, dignité infinie). Conformément aux demandes du pape François qui a contribué à l’aboutissement de ce texte, il présente un panorama étendu des atteintes à la dignité humaine, avec des références à ses prédécesseurs et de multiples citations du pape actuel.

 

Dans un contexte où ce mot est l’objet de définitions contradictoires et de controverses, le texte réaffirme la primauté de la « dignité ontologique » de l’être humain : c’est l’attribut spécifique de tout être humain sans aucune exception, attribut que rien, ni personne, ni lui-même ne pourraient lui enlever. Le texte distingue cette dignité ontologique de trois autres formes de dignité.

  • D’abord la « dignité morale » qui peut être perdue quand un mal épouvantable est infligé à autrui, par un comportement « indigne », mais cela n’enlève pas la dignité ontologique.
  • Ensuite « la dignité sociale » qui « se réfère aux conditions dans lesquelles la personne vit » (par exemple dans des modalités matérielles ou sanitaires indignes d’un être humain).
  • Enfin une «dignité existentielle », plus subjective, exprime la perception qu’a la personne de sa propre vie. En raison de difficultés ou drames, elle peut « vivre sa condition de vie comme “indigne”, sans que sa dignité ontologique soit en rien effacée ».

Cette dignité ontologique inaliénable – et même « infinie » – est présentée comme la clé de voute de l’anthropologie chrétienne autant que comme « fondement des droits et des devoirs de l’homme ». C’est aussi « une référence objective pour l’exercice de la liberté humaine ». En raison du « caractère relationnel de la personne » le texte met en effet en garde contre « une liberté autoréférentielle et individualiste » dont le déploiement porte tôt ou tard atteinte à la dignité. C’est d’ailleurs notre commune dignité qui nous appelle au service d’autrui.

Le texte prend soin d’insister sur le caractère spécifiquement humain de la dignité. Si « chaque créature possède sa bonté et sa perfection propres », « seul un “anthropocentrisme situé” est possible. » Car c’est notre dignité d’être humain qui nous incite à «prendre soin de l’environnement, en tenant compte en particulier de cette écologie humaine qui préserve son existence même.» Citant ici l’enseignement du pape François, le texte pointe l’importance d’une fraternité et d’un « ordre social » seuls capables de compenser le risque d’une « liberté » à sens unique, celle des forts et des riches s’exerçant au détriment des faibles et des pauvres, au mépris de leur dignité.

 

“Quelques violations graves de la dignité humaine”

Une fois posés ces enjeux généraux, suit, dans une plus longue dernière partie un panorama de “quelques violations graves de la dignité humaine”. Le texte ne prétend pas à l’exhaustivité, mais a le mérite d’inviter le lecteur à la cohérence.

  • Il commence par « le drame de la pauvreté », en fustigeant les écarts croissants entre riches et pauvres, « iniquité flagrante » dont « nous sommes tous responsables, à des degrés divers. »
  • Puis vient « la guerre », avec son cortège de drames et de deuils qui frappent les populations civiles. Le texte assume une prise de distance notable vis-à-vis du concept de « guerre juste » : « pour construire la paix, nous devons sortir de la logique de la légitimité de la guerre ».
  • Vient alors « le travail des migrants », dans un paragraphe qui se conclut par une citation du pape François : « les accueillir est une manière importante et significative de défendre la dignité inaliénable de chaque personne humaine indépendamment de son origine, de sa couleur ou de sa religion ».
  • On aborde alors « la traite des personnes » considérée comme « ignoble » sous toutes ses formes : commerce d’organes et de tissus humains, exploitation sexuelle d’enfants, travail d’esclave – y compris la prostitution –, trafic de drogues et d’armes, terrorisme et crime international organisé.

Un bref paragraphe insiste sur les « abus sexuels » que l’Eglise doit combattre « en commençant par elle-même ».

  • Plus inédit, suit un développement charpenté titré « Les violences contre les femmes ». Ce « scandale mondial » est présenté de façon détaillée, intégrant la nécessité d’une « égalité effective » incluant « la parité des salaires pour un travail égal, la protection des mères qui travaillent, un juste avancement dans la carrière, l’égalité des époux dans le droit de la famille, la reconnaissance de tout ce qui est lié aux droits et aux devoirs du citoyen dans un régime démocratique » (la citation est du pape Jean-Paul II !).
  • S’y ajoute la condamnation des violences sexuelles, auxquelles deux réalités sont rattachées : « la contrainte à l’avortement, qui touche aussi bien la mère que l’enfant, si souvent pour satisfaire l’égoïsme des hommes » et « la polygamie » qui est « contraire à l’égale dignité de la femme et de l’homme et est également contraire « à l’amour conjugal qui est unique et exclusif » ».
  • Vient enfin un paragraphe entier sur « le phénomène du féminicide » qui « ne sera jamais assez condamné », qualifié plus loin de « fléau » avec « de nombreuses situations de violence qui sont étouffées derrière tant de murs. » Une culture du respect de toutes doit se développer, avec « des attitudes de reconnaissance et de gratitude envers la femme, envers nos mères et nos grands-mères qui sont un rempart dans la vie de nos cités. »
  • Il n’est pas anodin que vienne juste après le sujet des violences faites aux femmes le paragraphe titré « l’avortement » puis celui qui traite de « la gestation pour autrui ». Le texte est ferme contre ces deux atteintes à la dignité.

L’avortement est proscrit au nom de la dignité de l’enfant humain à naitre, « en toute phase de son développement », dès la conception. Le texte dénonce les ambiguïtés de vocabulaire, en appelant, à propos d’avortement, à « appeler les choses par leur nom », et l’inversion des valeurs : « Malheur à ceux qui appellent le mal bien et le bien mal !» Il précise que la « défense de la vie à naître » ne peut être distinguée de celle de l’ensemble des droits humains, qu’il faut protéger des « puissants du moment », et ajoute : « La seule raison est suffisante pour reconnaître la valeur inviolable de toute vie humaine ».

Ce n’est donc pas une question de religion, mais de justice universelle, même si la foi peut contribuer à l’engagement, comme celui de mère Teresa de Calcutta, qui est donné en exemple pour sa « défense de toute vie conçue ».

Même contestation de la GPA qui « traite l’enfant en simple objet » et « lèse gravement la dignité de la femme et de l’enfant. » C’est « en vertu de sa dignité inaliénable » que l’enfant a en effet le droit « d’avoir une origine pleinement humaine et non artificielle et de recevoir le don d’une vie qui manifeste en même temps la dignité de celui qui la donne et de celui qui la reçoit. »

Quant à la femme, elle ne saurait être « un moyen asservi au profit ou au désir arbitraire d’autrui ». C’est contraire à sa dignité, qu’elle soit contrainte à la GPA où qu’elle « décide librement de s’y soumettre ».

  • Les paragraphes qui suivent évoquent « L’euthanasie et le suicide assisté » qui ont « la particularité d’utiliser une conception erronée de la dignité humaine pour la retourner contre la vie elle-même. » Or, « il faut réaffirmer avec force que la souffrance ne fait pas perdre à la personne malade la dignité qui lui est propre de manière intrinsèque et inaliénable ». Il faut donc prendre soin, « en évitant tout acharnement thérapeutique ou toute intervention disproportionnée » mais en répondant aux besoins de la personne : « besoins d’assistance, soulagement de la douleur, besoins émotionnels, affectifs et spirituels ». La texte rappelle qu’« il n’y a pas de conditions sans lesquelles la vie humaine cesse d’être digne et peut donc être supprimée ».

 

Dans cette logique, « aider la personne suicidaire à mettre fin à ses jours est donc une atteinte objective à la dignité de la personne qui le demande, même s’il s’agit de réaliser son souhait. » Au contraire chacun a « le droit aux soins et aux traitements » en s’attachant à ce que « les plus faibles, notamment les personnes âgées et les malades, ne soient jamais écartés ». En effet, poursuit le texte qui cite ici encore le pape François : « la vie est un droit, non la mort, celle-ci doit être accueillie, non administrée. Et ce principe éthique concerne tout le monde, pas seulement les chrétiens ou les croyants ».

Suit un titre original, « La mise au rebut des personnes handicapées » menacées par « une culture du déchet » alors que « la façon dont sont traités les plus défavorisés » est un critère clé pour mesurer le respect de la dignité humaine par une société. Il faut être capable de « prendre en charge la personne présente dans sa situation la plus marginale et angoissante et être capable de l’oindre de dignité » Bref, « tout doit être fait pour sauvegarder le statut et la dignité de la personne humaine ».

 

Théorie du genre et Changement de sexe

Viennent deux séries de paragraphes articulés titrés « Théorie du genre » puis « Changement de sexe ». Commençant par « réaffirmer que chaque personne, indépendamment de sa tendance sexuelle, doit être respectée dans sa dignité et accueillie avec respect », le texte dénonce « toute marque de discrimination injuste », « toute forme d’agression et de violence », et notamment « le fait que, dans certains endroits, de nombreuses personnes soient emprisonnées, torturées et même privées du bien de la vie uniquement en raison de leur orientation sexuelle », ce qui est « contraire à la dignité humaine ».

En revanche, est assimilé « à la tentation séculaire de l’être humain » de se faire Dieu le fait de « vouloir disposer de soi, comme le prescrit la théorie du genre, sans tenir compte de cette vérité fondamentale de la vie humaine comme don ».

Par ailleurs, cette théorie « cherche à nier la plus grande différence possible entre les êtres vivants : la différence sexuelle », qui est « fondatrice », « la plus grande » mais aussi « la plus belle et la plus puissante » que l’on « puisse imaginer ». En réalité, « le sexe biologique (sex) et le rôle socioculturel du sexe (gender), peuvent être distingués, mais non séparés », d’où le rejet de « toutes les tentatives visant à masquer la référence à la différence sexuelle inéliminable entre l’homme et la femme. »

Pour aborder le changement de sexe, le texte commence par affirmer que « La dignité du corps ne peut être considérée comme inférieure à celle de la personne en tant que telle. » Or, « le corps humain participe à la dignité de la personne, dans la mesure où il est doté de significations personnelles, en particulier dans sa condition sexuée. » Par conséquent « Toute intervention de changement de sexe risque, en règle générale, de menacer la dignité unique qu’une personne a reçue dès le moment de la conception. »

Pour autant, le texte « n’exclut pas la possibilité qu’une personne présentant des anomalies génitales qui sont déjà évidentes à la naissance ou qui se développent plus tard, choisisse de recevoir une assistance médicale afin de résoudre ces anomalies. » Une telle intervention ne saurait être assimilée à un changement de sexe.

 

Violence numérique

Enfin, les deux derniers paragraphes intitulés : « Violence numérique » mettent sévèrement en garde contre les conséquences des « progrès des technologies numériques ». Certes, ils peuvent permettre de « promouvoir la dignité humaine » mais tendent aussi « de plus en plus à créer un monde dans lequel se développent l’exploitation, l’exclusion et la violence, qui peuvent aller jusqu’à porter atteinte à la dignité de la personne humaine. » Et d’évoquer la prolifération des « fausses nouvelles et des calomnies. »

Par ailleurs, comme l’écrit le pape François : « le monde numérique est aussi un espace de solitude, de manipulation, d’exploitation et de violence, jusqu’au cas extrême du dark web. » Et le texte de souligner le « risque de dépendance, d’isolement et de perte progressive de contact avec la réalité concrète » mais aussi « le cyber bizutage », la pornographie, et des « jeux de hasard » aboutissant à l’exploitation de la personne sans pudeur.

Résultat : « Le respect de l’autre a volé en éclats ». Ressort de cette dénonciation de la « face sombre du progrès numérique » un appel à ce qu’internet offre « plus de possibilités de rencontre et de solidarité entre tous » et à la « construction du bien commun ».

En conclusion, l’Eglise demande en effet que « le respect de la dignité de la personne humaine, en toutes circonstances, soit placé au centre de l’engagement pour le bien commun et de tout système juridique. »

 

La lecture de ce texte encouragera ses lecteurs dans leur engagement spontané à défendre la dignité humaine contre de multiples injustices : ils y trouveront l’argument-clé de la dignité ontologique de toute personne humaine. Certains découvriront à cette occasion que ce même argument vaut pour d’autres injustices, qu’ils ignorent ou négligent. Le grand mérite d’un tel panorama est bien cet appel à la cohérence. Le « tout est lié » cher au pape François sous-tend la publication de Dignitas infinita. Universelle autant qu’infinie, la dignité n’est-elle pas le trésor qui nous relie tous et nous invite à faire preuve d’humanité ?

 

[1] Le « Dicastère pour la doctrine de la foi »

 

Retrouvez nos articles sur l’écologie humaine | La prostitution | L’avortement | La recherche sur l’embryon humain.

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[CP] – Projet de loi fin de vie : 5 sujets d’inquiétude pour une mobilisation résolue

[CP] – Projet de loi fin de vie : 5 sujets d’inquiétude pour une mobilisation résolue

COMMUNIQUE DE PRESSE – 10 avril 2024

Projet de loi fin de vie

5 sujets d’inquiétude pour une mobilisation résolue

Présenté en Conseil des ministres, le projet de loi fin de vie acte le suicide assisté et l’euthanasie maladroitement dissimulés derrière une « aide à mourir ». C’est d’autant plus choquant et inquiétant qu’avec le plan décennal de soins palliatifs présenté par la ministre du travail, de la santé et des solidarités, on est loin de répondre aux besoins des Français.

Quant aux critères d’éligibilité, maladie grave et incurable, volonté libre et éclairée, pronostic vital engagé à moyen terme, souffrances physiques ou psychologiques réfractaires ou insupportables, on entend déjà qu’ils seraient difficiles à appliquer. La seule notion de pronostic vital engagé à moyen terme ouvre la porte à toutes les dérives dans la mesure où les études montrent partout dans le monde qu’il est impossible de prédire avec fiabilité la mort à moyen terme. Une fois l’interdit de tuer levé par une loi qui entend répondre à des demandes prétendument exceptionnelles, nul doute que le cadre initialement fixé finirait par sauter.

  • Nous sommes inquiets face au choix du gouvernement d’accélérer sur la mise en place d’une mort administrée : si la loi était adoptée, le risque serait grand de voir l’euthanasie et le suicide assisté s’imposer aux patients par défaut d’accès aux soins nécessaires.
  • Nous sommes inquiets pour la prévention du suicide dont la légalisation d’un « suicide assisté » ruinerait l’universalité.
  • Nous sommes inquiets pour les soignants entrainés dans ces protocoles effarants, alors qu’une majorité a rappelé que « donner la mort n’est pas un soin ».
  • Et nous sommes surtout inquiets pour les personnes vulnérables qui ont particulièrement besoin d’être protégées, accompagnées et soulagées, plutôt que poussées implicitement vers la sortie.

Telles sont les 5 raisons de notre opposition résolue.

Dès le début de l’examen du texte, nous nous mobiliserons devant l’Assemblée nationale. Avec des soignants et des personnes fragilisées par la maladie nous dirons notre refus de l’euthanasie et du suicide assisté et nous défendrons une société fondée sur l’interdépendance, la solidarité et une fraternité qui aide à vivre, sans jamais pousser à mourir.

 Contact presse

Claire-Anne Brulé

+ 33(0)6 67 77 14 80 – contactpresse@alliancevita.org

projet de loi fin de vie : 5 sujets d’inquiétude pour une mobilisation résolue

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Une mobilisation majeure pour l’abrogation universelle de la GPA

Une mobilisation majeure pour l’abrogation universelle de la GPA

Une mobilisation majeure pour l’abrogation universelle de la GPA

 

Cette conférence est une étape majeure un an après le lancement de la déclaration de Casablanca, une  proposition de Convention internationale pour l’abolition universelle de la gestation par autrui (GPA) soutenue par des experts de 75 pays.

 

Le choix de l’Italie pour cette première conférence a un sens particulier. Une proposition de loi est en cours d’examen au parlement italien qui vise à rendre l’interdiction de la GPA encore plus stricte en pénalisant les commanditaires. Des députées de la plupart des partis italiens de droite comme de gauche sont intervenues en présence de la ministre italienne de la famille, de la natalité et de l’égalité des chances, Eugenia Roccella.

Tout au long des deux jours sont intervenues des expert venus d’Europe, d’Amérique latine, des Etats-Unis et d’Afrique. Olivia Maurel, porte-parole de la Déclaration de Casablanca, elle-même née de GPA a donné son témoignage et encouragé à stopper cette pratique qui conduit à marchandiser les enfants et contrevient gravement au droit des femmes.

Sont également intervenues Reem ALSALEM, rapporteure spéciale à l’ONU sur la violence contre les femmes et les filles et Velina Torodova, membre du Comité des Droits de l’Enfant de l’ONU. Ces deux représentantes onusiennes sont venues en tant qu’observatrices, rappelant qu’aucune position officielle n’avait été prise sur cette question. Cependant une avancée notable a eu lieu en 2023 avec le vote des députés européens d’ajouter la GPA à des fins d’exploitation reproductive dans la liste des crimes de traite des êtres humains.

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[CP] Stratégie décennale de soins palliatifs : déception et inquiétude

[CP] Stratégie décennale de soins palliatifs : déception et inquiétude

Communiqué de presse

Stratégie décennale de soins palliatifs : déception et inquiétude

 

1,1 milliard d’euros sur 10 ans pour les soins palliatifs, tel est le montant annoncé par la ministre du travail, de la santé et des solidarités dans un entretien au Monde.

Catherine Vautrin indique que « Les crédits de la Sécurité sociale engagés aujourd’hui pour les soins palliatifs sont de 1,6 milliard d’euros par an. » Une progression qui représente une croissance annuelle de 6%. En tenant compte de l’inflation qui vient diminuer l’impact positif de cette hausse, il est difficile de voir comment les besoins réels des Français seront couverts d’ici 2034. Selon les propos de la ministre elle-même, 50% des Français n’ont toujours pas accès à ces soins.

Comment peut-on prétendre que 235 lits supplémentaires en 2025 vont faire une différence alors que des centaines de milliers de français qui en ont besoin n’ont pas accès aux soins palliatifs ? En revanche si la loi fin de vie est votée, ils auront accès dès 2025 à l’ « aide à mourir ». Le risque est grand de voir l’euthanasie et le suicide assisté s’imposer aux patients par défaut d’accès aux soins nécessaires. Cette réalité est difficile à concilier avec l’objectif présenté par le gouvernement que la première chose qu’on va proposer à une personne, « ce sont des soins palliatifs ».

Quant aux soins d’accompagnement censés embrasser une dimension élargie des soins palliatifs, ils correspondent en réalité à la définition que livre l’OMS des … soins palliatifs. Il y a lieu de s’interroger sur cette volonté permanente de changer les mots.

Il y aussi lieu de s’inquiéter sur la vocation finale de ces maisons d’accompagnement dont la ministre elle-même précise que si leur but premier n’est pas d’y pratiquer l’ « aide à mourir », « nous verrons en fonction de l’expérimentation ».

Face aux besoins des Français, le gouvernement renonce à faire des choix ambitieux qui permettraient d’assurer à tous un accès égal aux soins palliatifs. Il fait au contraire le choix d’accélérer sur la mise en place d’une mort administrée. Dans un système de santé en crise et un contexte économique et budgétaire tendu, ce choix risque d’être lourd de conséquences pour les plus fragiles de notre société.

Alliance VITA appelle à renoncer à ce projet qui mine la solidarité nationale et à tout mettre en œuvre pour que le système de santé français accueille tous les patients qui en ont besoin.

Voir tous nos communiqués de presse.

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Les progestatifs, un nouveau scandale de santé publique ?

Les progestatifs, un nouveau scandale de santé publique ?

Les progestatifs, un nouveau scandale de santé publique ?

 

Le tribunal administratif de Montreuil a enregistré fin mars 2024 deux requêtes qui visent à engager la responsabilité de l’Etat, au travers de l’Agence nationale du médicament (ANSM), pour le retard pris dans l’information auprès des prescripteurs comme des patients des risques de méningiome en cas de prise de progestatifs.

Aujourd’hui, des femmes demandent réparation pour les préjudices subis. D’autres requêtes suivront. L’avocat chargé de les défendre annonce détenir 450 dossiers de femmes ayant consommé de l’Androcur ou d’autres progestatifs, Lutéran et Lutényl. Il y aurait 50 expertises judiciaires individuelles ordonnées, dont les 20 déjà terminées ont toutes retenu le lien de cause à effet entre la prise de ces médicaments et l’apparition de ces méningiomes. Une association de victimes de méningiomes a vu le jour en 2020 : AMAVEA.

Entre 2019 et 2020, des études épidémiologiques successives ont démontré que ce risque augmente avec la dose reçue, pour trois progestatifs (Androcur, Lutenyl, Lutéran et génériques). Dans un communiqué de janvier 2023, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) indiquait que dans le cadre d’une surveillance renforcée à la suite de ces études, des cas de méningiome survenus lors de traitements par d’autres progestatifs ont été aussi constatés. Un effet « classe » des progestatifs sur le risque de méningiomes ne pouvait donc être exclu.

Qu’est ce qu’un méningiome ?

Le méningiome désigne une tumeur des méninges, membranes qui entourent le cerveau et la moelle épinière. Il touche donc le cerveau mais peut aussi se situer dans la colonne vertébrale. Les signes évocateurs d’un méningiome peuvent être très différents selon sa taille et sa localisation. Les symptômes les plus fréquents sont les suivants (liste non exhaustive) : maux de tête fréquents, troubles de l’audition, vertiges, troubles de la mémoire, troubles du langage, faiblesse, paralysie, troubles de la vision, perte d’odorat, convulsions, nausées… Elles sont complexes à soigner, demandent parfois des opérations chirurgicales délicates et de longues convalescences.

Cette maladie peut bouleverser la vie des personnes touchées. Le méningiome peut être découvert lors d’un scanner ou d’une IRM réalisé devant des symptômes variés, comme des maux de tête, ou parce qu’il entraîne déjà un dysfonctionnement du cerveau (crise d’épilepsie, déficit neurologique, troubles de la conscience…). Le traitement est chirurgical, associé parfois à de la radiothérapie. Les récidives ne sont pas rares.

A quoi servent ces traitements ? 

Les progestatifs sont des médicaments prescrits parfois en dehors de leur autorisation de mise sur le marché (AMM) dans diverses pathologies gynécologiques (endométriose, fibromes, règles particulièrement longues et/ou abondantes, troubles du cycle), dans le traitement hormonal substitutif (y compris ménopause) ; mais aussi en obstétrique (stérilité par insuffisance lutéale, avortements à répétition) ou encore dans les processus de « transition de genre ».

Sous certaines indications, des personnes ont été amenées à ce traitement pendant des années, voire des décennies. Or, le sur-risque de méningiome, connu depuis les années 2010, s’intensifie à mesure que la dose et la durée du traitement par acétate de cyprotérone augmentent.

Androcur (acétate de cyprotérone)

Ce médicament contient un dérivé de la progestérone. Il a une action antihormonale (anti-androgénique) : il s’oppose à l’action des hormones androgènes (essentiellement la testostérone) et inhibe donc les effets des hormones sexuelles mâles. C’est pour cela qu’il est utilisé hors AMM dans les processus de de « transition de genre » par les hommes qui désirent réduire leurs caractères sexuels physiques masculines (pilosité, masse musculaire… ) et faire évoluer des caractères sexuels secondaires féminins (taille de seins).

Chez l’homme, son action permet de ralentir la croissance des cellules de la prostate. Il est donc indiqué dans le cas du cancer de la prostate.

Chez la femme, les hormones androgènes sont présentes en petite quantité et sont impliquées dans les troubles de la pilosité et des excès de sébum. Ce traitement est utilisé dans les cas sévères d’acné et d’hirsutisme (pilosité excessive)

Lutényl et génériques (acétate de nomégestrol) et Lutéran et génériques (acétate de chlormadinone)

Ce sont des dérivés de la progestérone. Ils sont utilisés dans certaines maladies gynécologiques invalidantes comme l’endométriose, les règles très abondantes, irrégulières et prolongées, qu’elles soient ou non en lien avec un fibrome. Ces médicaments sont quelquefois prescrits hors AMM comme contraceptif.

Des risques connus de longue date

L’identification du risque de favoriser l’apparition de méningiome n’est pas récente. La première alerte de pharmacovigilance remonte à 2004. Dès 2007, une étude sur Androcur le mettait déjà en lumière. Il a été clairement établi et rendu public par l’ANSM en 2018 dans une étude menée sur 4000 000 femmes. Cette même année des témoignages bouleversants de femmes émergeaient.

En 2019, le risque accru de développer des tumeurs intracrâniennes pendant la grossesse chez les femmes ayant été auparavant traitées par Androcur, bien après l’arrêt du traitement, était aussi révélé. En effet, dans le cas où une femme ayant été sous traitement aurait développé un méningiome non connu ou non détecté, la période de grossesse devient singulièrement à risque puisque naturellement le corps se met à produire une quantité très importante de progestérone, ce qui déclenche l’augmentation brutale de la taille du méningiome.

Dans une étude portant sur 287 femmes, 56% avaient été sous Androcur pour des cas d’acné ou de contraception, sur une durée moyenne d’exposition de 15 ans… On y découvre aussi que les premiers diagnostics de méningiome remontent à 1995.

Les recommandations accompagnant les prescriptions ont évolué depuis 2018. D’abord, les professionnels ne devaient pas prescrire ou arrêter le traitement en cas de survenue de méningiome. Puis, en 2020, le dépistage par IRM est instauré en début et en cours de traitement.

Pour la présidente de l’association AMAVEA, Emmanuelle Huet-Mignaton, “dix ans ont été perdus”, avant que les prescripteurs ne soient correctement informés des risques. Or, “ce retard dans la délivrance d’une information précise et circonstanciée constitue une faute de l’Autorité de santé », précise Maître Joseph-Oudin, l’avocat des femmes ayant déposé ces requêtes. « Cette affaire des progestatifs constitue un scandale de santé publique majeur. Pendant des années, des milliers de femmes ont été exposées à des doses très importantes d’un produit pourtant suspecté de créer des tumeurs cérébrales très graves ».

 

Retrouvez tous nos articles sur la santé.

les progestatifs, un nouveau scandale de santé publique ?

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Loi fin de vie : peut-on ignorer les pressions économiques ?

Loi fin de vie : peut-on ignorer les pressions économiques ?

Loi fin de vie : peut-on ignorer les pressions économiques ?

 

Le débat sur le projet de loi “fin de vie” comporte des aspects économiques qui méritent d’être explicités pour en éclairer toutes les facettes.

 

Le soutien aux soins palliatifs

Un des engagements forts d’Emmanuel Macron dans son discours annonçant un projet de loi portait sur les soins palliatifs : “Je crois qu’une solution unanimement préconisée doit être maintenant rigoureusement mise en œuvre. Il nous faut mieux faire appliquer la loi Claeys-Leonetti, comme le souligne aussi très bien la mission d’évaluation de l’Assemblée nationale. Nous avons en la matière une obligation d’assurer l’universalité de l’accès aux soins palliatifs, de diffuser et d’enrichir notre culture palliative et de rénover la politique de l’accompagnement du deuil“. Le plan décennal qui était prévu pour décembre 2023 n’est pas encore publié. Il est donc difficile de se prononcer, mais quelques éléments sont déjà disponibles.

La filière des soins palliatifs représente, dans les dépenses publiques, un montant avoisinant 1.5 milliard d’euros. Cette estimation se retrouve dans le rapport de la Cour des Comptes publiés l’an dernier. Par comparaison, le budget annuel de la Sécurité Sociale a été fixé dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2024 à 640 milliards d’euros. Les soins palliatifs représenteraient ainsi 0.25% du budget global.

Dans une analyse précédente, nous avons proposé une évaluation des allocations du dernier plan : elles suffisaient à peine à couvrir l’inflation courante. Concernant 2024, la Ministre de l’époque avait évoqué en séance à l’Assemblée Nationale une enveloppe de ” 20 millions d’euros supplémentaires pour entamer la création d’une filière de prise en charge palliative, conformément à l’instruction donnée aux ARS. C’est l’une des premières briques du développement des soins palliatifs“. L’insuffisance des montants actuels est bien connue du monde des soignants et des décideurs politiques : au moins la moitié des personnes ayant besoin de soins palliatifs n’y auraient pas accès.

Concernant le futur plan décennal, sa publication est repoussée depuis décembre. Récemment, le chiffre d’un milliard supplémentaire à horizon 2034 a circulé, sans détail sur le rythme et les montants alloués. Une progression linéaire entre 1.5 à 2.5 milliards d’euros sur 10 ans représente une croissance annuelle de 5.2%. En tenant compte de l’inflation qui vient diminuer l’impact positif de cette hausse, il est difficile de voir comment les besoins réels des Français seront couverts d’ici 2034.

Et comme le souligne la société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP), ces besoins seront probablement en hausse avec le vieillissement de la population.

Pourtant, le Comité Consultatif National d’Ethique CCNE lui-même, dans son avis 139 donnant un feu vert à une forme de mort administrée, insistait sur le développement des soins palliatifs selon deux axes :

  1. Imposer les soins palliatifs parmi les priorités des politiques de santé publique.
  2. Assurer le développement effectif d’une discipline universitaire (idéalement interdisciplinaire) consacrée aux soins palliatifs avec nomination d’un universitaire dans chaque faculté de santé.

Interrogée directement sur ce point par le magazine La Vie le 3 avril, la ministre Catherine Vautrin parle d’un “engagement fort” mais ne donne aucun chiffre ni aucun engagement dans un contexte budgétaire très défavorable cette année. Pour 2023, le déficit budgétaire, prévu à 4.9% par le gouvernement, a atteint 5.5%  selon le chiffre officiel de l’INSEE, soit 154 milliards d’euros.

. Pour 2023, le déficit budgétaire, prévu à 4.9% par le gouvernement, a atteint 5.5%  selon le chiffre officiel de l’INSEE, soit 154 milliards d’euros.

Le risque est important de voir un dispositif de mort administrée se mettre en place alors même que les carences dans l’accès aux soins augmentent.

 

Les impacts budgétaires d’une mort administrée

Sans être au cœur des débats, la question des économies budgétaires a déjà été évoquée. Un des soutiens de l’ADMD, le philosophe André Comte Sponville, l’avait abordée dans son argumentaire en faveur de l’euthanasie. Alliance VITA a aussi relevé et questionné le soutien constant que des mutuelles apportent au projet d’euthanasie.

Le risque est non négligeable d’un véritable conflit d’intérêt entre une entreprise qui doit équilibrer ses comptes et les besoins d’un patient à être soigné et pris en charge jusqu’à la fin de sa vie.

Au Canada, l’officiel Bureau du Directeur parlementaire du Budget a publié un rapport sur le dispositif d’euthanasie (dénommée Aide Médicale à Mourir). Sa conclusion chiffrait des économies budgétaires.

Au-delà des erreurs inévitables sur ce type de calcul (une analyse poussée est proposée par Alliance VITA ici), c’est la démarche elle-même qui pose une question. Quelle culture sociale est promue lorsqu’on calcule un bénéfice pour un pays grâce à la mort anticipée des malades ou des personnes en fin de vie ?

Les partisans de l’euthanasie présentent souvent leur revendication comme un pas en avant pour l’autonomie de chaque individu. Les difficultés budgétaires actuelles devraient au contraire alerter sur les pressions réelles que subiront le système de santé et ses usagers, les patients, si le suicide assisté et l’euthanasie sont légalisés.

 

loi fin de vie

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Avortement : nouvelle offensive au parlement européen

Avortement : nouvelle offensive au parlement européen

Le parlement européen a adopté le 11 avril 2021 une résolution visant à inscrire l’avortement dans la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne.

 

Présentée par les groupes de gauche rassemblant les Socialistes et démocrates (S&D), Renew Europe (centristes et libéraux), les Verts et The Left (gauche radicale), la résolution  a été adoptée à 336 voix pour, 163 contre et 39 abstentions. Deux autre résolutions alternatives étaient présentées, l’une  par le groupe PPE, et l’autre par le groupe conservateur ECR. Ces deux dernières n’ont pas été soumises au vote dans la mesure où la première, présentée en première position, a été adoptée à la majorité simple. 

 

Un vote en décalage avec la réalité européenne comme cela était souligné par les auteurs des résolutions alternatives qui appelaient à une politique de prévention de l’avortement et de soutien économique et social aux femmes enceintes. 

Après l’inscription de l’avortement dans la constitution française, le débat a été à nouveau porté au parlement européen le 14 mars dernier.

Le 11 avril prochain une résolution sera soumise au vote des parlementaires pour demander d’inscrire l’avortement dans la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne. Quelle qu’en soit l’issue, ce vote n’est pas contraignant.

Une résolution similaire a déjà été votée le 7 juillet 2022 sous la présidence de la France juste après la décision de la cour suprême des Etats-Unis d’abroger l’arrête Roe vs Wade le 24 juin 2022. Avec cette résolution, les députés demandaient également au Conseil européen de discuter d’une Convention permettant de réviser les traités, pour y ajouter à l’article 7 de la Charte que ‘‘toute personne a droit à un avortement sûr et légal’’.

 

L’incompétence de l’Union européenne en matière d’avortement

Lors des débats du 14 mars plusieurs groupes ont rappelé que l’avortement n’est pas de compétence européenne.

L’absence de compétence de l’Union européenne (UE) à l’égard de l’avortement a été confirmée à plusieurs reprises par les institutions européennes (Parlement européen, Commission européenne et Conseil européen). Le 30 avril 2012, le Commissaire européen chargé de la Santé, John Dalli, répondait à une question posée par des députés (E-002933/2012) : « Compte tenu de la dimension éthique, sociale et culturelle de l’avortement, il appartient aux États membres d’élaborer et de faire appliquer leurs politiques et leur législation en la matière. La Commission n’entend pas compléter les politiques nationales de santé publique dans ce domaine».

La santé publique relève de la compétence interne des Etats membres.

Selon l’article 168 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, l’UE possède seulement une compétence d’appui en la matière, lui permettant de soutenir les choix des Etats membres concernant :

  • l’amélioration de la santé publique ;
  • l’information et l’éducation en matière de santé ;
  • la prévention des maladies et des causes de danger pour la santé physique et mentale ;
  • la lutte contre les grands fléaux, en favorisant la recherche sur leurs causes, leur transmission et leur prévention ;
  • la surveillance, l’alerte et la lutte contre les menaces transfrontières graves sur la santé ;
  • la réduction des effets nocifs de la drogue sur la santé.

Le fait que l’avortement soit pratiqué par des professionnels de la santé (médecins ou sages-femmes) n’en fait pas pour autant un soin de santé.

La Directive 2011/24, relative à l’application des droits des patients en matière de soins de santé transfrontaliers, prévoit d’ailleurs que par « soins de santé », il convient d’entendre « des services de santé » visant à « évaluer, maintenir ou rétablir l’état de santé » d’un patient (article 3 a). La Directive précise au demeurant que la définition des soins de santé ressort de la compétence exclusive des États membres, de telle sorte qu’« aucune de ses dispositions ne devrait être interprétée d’une manière telle qu’elle porte atteinte aux choix éthiques fondamentaux opérés par les États membres » (considérant 7).

 

Une modification improbable de la charte des droits fondamentaux

Depuis son élaboration en décembre 2000, cette charte n’a jamais été modifiée. Depuis décembre 2009 et l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne, la Charte des droits fondamentaux de l’Union a la même force juridique obligatoire que les traités. Une modification nécessiterait un accord unanime des 27 pays et demanderait un débat de fonds.

Pour Alliance VITA, la constitutionnalisation de l’IVG en France est non seulement déconnectée des urgences sociales mais elle banalise encore davantage un acte qui met la vie humaine en jeu.

Comme en France, les priorités européennes sont tout autres. Partout en Europe on observe une baisse de la natalité et un recul de l’âge de la maternité. Prévenir l’avortement et travailler à soutenir les femmes et les couples dans l’accès à la parentalité, serait un projet d’avenir d’autant plus nécessaire.

 

Voir tous nos articles sur l’IVG.

Education à la sexualité à l’école : un programme qui suscite des inquiétudes

Education à la sexualité à l’école : un programme qui suscite des inquiétudes

Education à la sexualité à l’école : un programme qui suscite des inquiétudes

 

Le sujet de l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle à l’école est un sujet brûlant.

Alors même que le rôle de l’école est d’instruire, est-ce aux établissements scolaires de prendre en charge une telle éducation qui relève de l’intime ? Et cela, dès la maternelle ? A quel âge faut-il parler de quel sujet, et qui doit le faire afin de respecter en chaque élève sa liberté de conscience ? Comment répondre à tous les enjeux posés par la sexualité : prévention des violences, apprentissage du respect et des limites, image de soi et des autres, santé et responsabilité ?

En juin 2023, le ministre de l’éducation Pap Ndiaye a commandé au Conseil supérieur de l’éducation (CSP) un projet pour un vrai programme d’éducation à la sexualité traversant tous les niveaux. Le CSP a rendu sa copie en mars dernier. Il fait l’objet de consultations et le texte définitif, attendu pour le mois de mai, devrait entrer en application en septembre 2024.

 

I. Pourquoi ce programme scolaire d’éducation à la sexualité ?

  • L’éducation à la sexualité à l’école, prévue dans la loi depuis 2001

Cette éducation à la sexualité est en réalité prévue par la loi n° 2001-588 du 4 juillet 2001 relative à l’interruption volontaire de grossesse et à la contraception, qui statue que le code de l’éducation est complété par une section ainsi formulée : « Une information et une éducation à la sexualité sont dispensées dans les écoles, les collèges et les lycées à raison d’au moins trois séances annuelles et par groupes d’âge homogène. Elles peuvent associer les personnels contribuant à la mission de santé scolaire et des personnels des établissements […] ainsi que d’autres intervenants extérieurs. »

Dans les faits, ces trois séances annuelles sont loin d’être réalisées.  Certains pointent une lacune, quand d’autres estiment que ce n’est pas à l’école d’assurer un rôle d’éducation à la sexualité.

 

Avec ce document publié le 5 mars 2024, le Conseil supérieur des programmes s’emploie à couvrir l’intégralité de la scolarité, de la petite section à la Terminale : 65 pages de préconisations et de tableaux synthétiques proposent, en face des objectifs et des compétences à acquérir, des exemples d’activités à mettre en place, et le cas échéant, de “co-animation” (séances en interdisciplinarité). Au collège et lycée, sont ainsi mobilisées l’ensemble des matières enseignées aux élèves, de la SVT au français.

Un niveau de détail et un nombre de compétences et notions censés permettre une application simplifiée pour les professeurs, mais qui interroge tout de même sur la formation dont bénéficieront les personnels scolaires pour animer ces séances.

Par ailleurs, dans les pages d’orientation générales pour les différents cycles (voir pp. 18, 33 et 49 du programme), on trouve la mention suivante : « L’association éventuelle avec des intervenants ou des partenaires extérieurs agréés est conçue sous l’autorité des équipes pédagogiques responsables, pour permettre une insertion cohérente au sein de la programmation retenue. » Les critères que doivent respecter les structures extérieures pour obtenir l’agrément ne sont pas renseignés. Les parents sont ainsi laissés dans l’ignorance face aux associations qui interviennent auprès de leurs enfants.

 

II. Des points intéressants

  • Les dimensions affective et relationnelle intégrées à l’éducation à la sexualité

Alliance VITA, dans une contribution écrite adressée au CSP en novembre 2023 sur le sujet faisait plusieurs propositions. L’une des recommandations principales de cette note était de « renforcer la dimension affective et relationnelle dans l’éducation sexuelle » des jeunes. Force est de constater que le programme essaie de tenir ensemble trois axes tout au long de la scolarité. Il s’agit d’apprendre à « se connaître, vivre et grandir avec son corps », mais aussi à « rencontrer les autres et construire des relations, s’y épanouir » et enfin à « trouver sa place dans la société, y être libre et responsable ». La sexualité serait ainsi globalement intégrée dans un développement complet de la personne humaine, en lien notamment avec le développement affectif.

  • Prévention des violences sexuelles et repérage d’enfants en danger

Un des points positifs de ce programme est l’attention portée à la prévention des violences de nature sexuelle envers les enfants, avec une éducation progressive aux notions d’intimité, de respect de son corps et de celui des autres, de « bon » ou « mauvais » secret, d’adultes de confiance.

  • La pornographie évoquée, mais une prévention à renforcer

pornographie enfence danger rapportMalheureusement, comme le montre une étude de l’Arcom datant de mai 2023, les adolescents sont exposés de plus en plus jeunes à la pornographie. Ainsi, 51% des garçons de 12 ans et 65% des garçons de 16 ans se rendent sur un site pornographique chaque mois (contre 55% des hommes majeurs). Le programme évoque ce sujet, en prévoyant pour les classes de quatrième une sensibilisation au fait que la pornographie ne représente pas la réalité avec la notion ainsi rédigée : « Mettre en évidence que la pornographie représente, de manière faussement réaliste et stéréotypée, des actes sexuels fragmentés, violents et dépourvus de toute dimension affective ou sentimentale. ».

En terminale, l’angle est celui de la différence entre érotisme et images explicites avec l’item suivant : « Comprendre les fondements et les mécanismes de la fabrique culturelle de l’excitation et de ses modèles (pornographie et violence) dans une société d’images et de réseaux qui ne laisse que peu de place à l’imaginaire […] »

Cet enjeu d’importance aurait néanmoins mérité un traitement plus ambitieux : par exemple la question de l’addiction à ce type d’images et les répercussions sur la personne et sa sexualité ne sont même pas évoquées. Rien n’est dit de l’influence de la pornographie sur la société toute entière, qu’elle imprègne de violence et de stéréotypes comportementaux qui dégradent l’ensemble de notre culture et des relations humaines, surtout chez les jeunes.

 

III. Des points qui interrogent

  • Peu de nuances sur la contraception et l’IVG

pilule contraceptiveNulle part dans l’éducation à la sexualité n’est abordée la question cruciale de la différence entre les filles et les garçons sur le plan de la relation affective et de la relation sexuelle.

Si l’information sur la contraception fait largement partie intégrante du programme, elle reste présentée comme la “solution miracle” sans la moindre nuance. On n’y trouve aucune mention des risques pour la santé de certaines contraceptions hormonales, de l’efficacité des méthodes contraceptives qui n’est jamais garantie à 100% (décalage entre efficacité théorique et pratique, indice de Pearl), de la fertilité particulièrement importante des jeunes filles. Rappelons que 72% des femmes qui ont vécu une IVG étaient sous contraception quand elles ont découvert leur grossesse. (Source : IGAS 2010).

Pour une meilleure prévention de l’avortement, il serait intéressant d’apporter aux jeunes une informations plus complète sur les causes et les conséquences de cet acte, le rôle du garçon, les alternatives…

  •  « Distinguer sexualité et reproduction » : un artifice trompeur

A plusieurs reprises dans le projet de programme, le fait de “distinguer sexualité et reproduction” est présenté comme une compétence à acquérir. Les grossesses “non prévues” ou “non désirées” sont toujours présentées comme un “risque”, au même titre que les IST notamment. Cela participe d’une culture qui vise à banaliser l’avortement plutôt qu’à l’éviter. Rappeler que la sexualité et la procréation, terme plus approprié que reproduction, sont liées permettrait d’éviter bien des malentendus.

  • Un discours « orienté » sur le genre

changement de sexeS’il est évidemment positif que les jeunes élèves soient laissés libres de choisir leurs jeux selon leurs préférences et leurs goûts (petite section : « Diversifier les activités proposées pour permettre à chacun de s’épanouir : favoriser une utilisation mixte et ouverte à tous de tous les coins jeux (coin cuisine, garage, bricolage, déguisement) et cela selon les goûts de chacun ; ouvrir à tous les élèves les activités proposées en classe : projets artistiques, constructions en volume et activités physiques. »), il est en revanche problématique de vouloir à toute force leur faire intégrer des notions de « stéréotypes » ou de rôles « assignés »…

Ce qui est prévu notamment en moyenne section : « Décrire et échanger à partir de la lecture d’albums ou d’imagiers en explicitant les assignations de rôle et les stéréotypes perceptibles. » et en grande section : « expliciter, à partir d’albums stéréotypés, les rôles des personnages ; réfléchir sur leur possible inversion, en lien avec les modèles exprimés par les enfants. » Il n’est certainement pas neutre de parler d’« assignations de rôles » et l’on peut se demander quel bien cela fait à des petits enfants en pleine construction.

En conclusion, le CSP donne l’impression de jouer les équilibristes. Des lacunes notables invitent à rester en alerte sur ce qui sera effectivement proposé dans les établissements.

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