Les kits de tests génétiques rencontrent un essor de vente colossal

Les kits de tests génétiques rencontrent un essor de vente colossal

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Le magazine scientifique américain MIT Technology Review, de la célèbre Université de Cambridge, le Massachusetts Institute of Technology (MIT) vient de publier un bilan estimant que plus de 26 millions de personnes auraient déjà eu recours à un test génétique.

Si cette tendance et cette croissance se confirment, les sociétés qui proposent ces kits détiendront l’information génétique de plus de 100 millions de personnes.

Ces tests, en vente sur Internet, sont très simples à utiliser. Fournis avec une notice, un écouvillon permet de prélever un peu de salive, à renvoyer au laboratoire et, en quelques semaines, les résultats sont adressés au client par e-mail.

Ces tests comparent le profil génétique d’un individu à une base de données de populations de plusieurs parties du monde et peuvent également comparer le pourcentage d’ADN partagé avec d’autres personnes ayant déjà réalisé un test et dont les données génétiques sont donc disponibles. En collectant, pour chaque client, des informations sur leur patrimoine génétique, ces sociétés ont, peu à peu, créé d’immenses bases de données.

Deux entreprises occupent quasiment tout le marché. Il y a d’abord Ancestry DNA qui propose d’étudier les origines ethniques de ses clients ou de les aider à retrouver une personne avec laquelle ils ont des liens familiaux. Et 23andMe, filiale de Google, qui, à l’origine, proposait ces tests pour délivrer des informations concernant la santé et les risques génétiques et permet, désormais, aussi à des personnes de retrouver un membre de leur famille, comme Arthur Kermalvezen, né par Procréation médicalement assistée avec donneur anonyme, qui a retrouvé son géniteur grâce à ces bases de données. Son épouse, également née de don, a retrouvé, de la même façon, une demi-sœur et un demi-frère.

Ces tests, en vente libre sur Internet, ne sont pas dénués d’enjeux majeurs. Outre la protection des données qui peut poser problème, la fiabilité des résultats – pas toujours optimale – et les informations reçues en dehors de tout accompagnement médical peuvent être violentes : découverte d’une prédisposition à une maladie comme Parkinson ou Alzheimer…

En France, les tests génétiques ne sont autorisés que dans un cadre médical, pour la recherche ou dans une enquête policière. Le fait, pour une personne, de solliciter l’examen de ses caractéristiques génétiques ou de celles d’un tiers ou l’identification d’une personne par ses empreintes génétiques en dehors des conditions prévues par la loi est puni de 3.750 € d’amende[1].

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[1] d’après l’article 226-28-1 du code pénal.

Intervention de Caroline Roux à l’ONU, le 12 février 2019

Alliance VITA, qui vient d’être accréditée avec un statut spécial à l’ONU auprès du Conseil économique et social (Ecosoc), participe à la 57ème session de la Commission des affaires sociales qui a lieu du 11 au 21 février 2019 à New York.

Au programme de cette session : “la lutte contre les inégalités sociales par l’adaptation des politiques fiscales et salariales“. Il s’agit pour cette Commission d’évaluer l’avancement de cet objectif de développement durable pour 2030.

Caroline Roux, directrice de VITA International, est intervenue dans le cadre d’une réflexion sur “La valeur du travail non rémunéré ». Elle a souligné la nécessité de promouvoir les conditions sociales permettant aux parents, en particulier aux mères de jeunes enfants, de concilier vie familiale et vie professionnelle. Reconnaître la valeur du travail non rémunéré au même titre qu’une expérience professionnelle permettrait aux femmes de ne pas être pénalisées quand elles souhaitent revenir sur le marché du travail.

 

[CP] Suppression des mots « père » et « mère » des formulaires scolaires : Alliance VITA appelle à la désobéissance civile

[CP] Suppression des mots « père » et « mère » des formulaires scolaires : Alliance VITA appelle à la désobéissance civile

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Contrairement aux promesses des promoteurs de la loi Taubira, l’Assemblée Nationale vient d’imposer l’effacement des mots « père » et « mère » des formulaires scolaires au profit des formules « parent 1 » et « parent 2 ».

Alliance VITA conteste l’injustice de cette disposition votée contre l’avis du Gouvernement – pour des motifs davantage juridiques que de fond – et appellera, si elle n’est pas annulée, à la désobéissance civile des parents attachés à la richesse de la parité dans le couple parental.

Pour Tugdual Derville, Délégué Général d’Alliance VITA :

« On nous prétendait que le mariage entre personnes de même sexe ne ferait rien perdre aux familles attachées à l’altérité sexuelle, celles que les promoteurs de cet amendement traitent aujourd’hui d’« arriérées ». En réalité, voilà qu’on vole aux familles et aux enfants deux précieux mots de la langue française, père et mère, qui sont surtout deux précieux repères pour l’immense majorité de nos concitoyens, tout cela pour céder à des revendications idéologiques ultra-minoritaires que nous avons toujours contestées. Par ailleurs, alors que l’égale dignité du père et de la mère est à protéger, cette réforme instaure une hiérarchie entre les parents en les numérotant. Ce n’est pas conforme à l’intérêt des familles : chacun mérite d’être appelé pour ce qu’il est, sans nier la dualité entre l’homme et la femme. Cette nouvelle offensive de la neutralisation du genre contredit un principe d’écologie humaine universel : tout enfant est né d’un homme et d’une femme. Nous inviterons, le moment venu, les parents à refuser de s’inscrire dans des cases qui prétendent effacer leur identité dans l’indifférenciation sexuelle. Au gouvernement de décider s’il prend le risque d’un mouvement de désobéissance civile des citoyens qui refuseront d’être neutralisés et numérotés. »

Grossesses tardives : en hausse dans les pays développés

Grossesses tardives : en hausse dans les pays développés

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L’Institut national des études démographiques (INED) a publié, le 23 janvier dernier, une étude, réalisée par deux chercheurs, sur les maternités tardives qui sont de plus en plus fréquentes dans les pays développés.

Les évolutions économiques et sociales du 20e siècle ont profondément bouleversé la fécondité des femmes vivant dans des pays développés. Les chercheurs pointent du doigt un phénomène : les femmes reculent de plus en plus leur première maternité, jusqu’à la quarantaine et au-delà. En 1984, note l’étude, les premières naissances survenant à 40 ans étaient inférieures à 0,5% du total des premières naissances. En 2014, elles représentaient entre 2% et 4,7% selon les pays : une hausse spectaculaire en partie due à la procréation médicalement assisté (PMA).

Les causes de ce retard se cumulent : rallongement des études supérieures, retard de l’entrée sur le marché du travail, planification des naissances, hétérogénéité des parcours sentimentaux, les grossesses issues d’une deuxième union. L’élargissement de la contraception, et l’Interruption Volontaire de grossesse sont aussi évoqués comme des causes importantes.

Aujourd’hui, on remarque même une hausse de la maternité chez les femmes de plus de 50 ans. Elles étaient 287 en 2002, contre 1 293 en 2016 dans l’Union Européenne. Pourtant, plusieurs études mettent en garde contre les complications des grossesses tardives : pré-éclampsie, hypertension, diabète gestationnel, ainsi qu’un pourcentage plus élevé de césariennes et de naissances prématurées…

Par ailleurs, l’auto-conservation des ovocytes, qui est à l’ordre du jour du nouveau projet de loi de bioéthique, fait partie des fausses bonnes idées, laissant croire aux femmes qu’elles peuvent reculer l’âge de la maternité, au-delà du possible et du « raisonnable ».

Déjà en 2005, Le Haut Conseil de la population et de la famille s’inquiétait “des risques sanitaires pour l’enfant et pour la mère” liés aux grossesses tardives en dénonçant un « problème de société » et un « véritable problème de santé publique ». Face à ce tableau noir, le Haut Conseil appelait les pouvoirs publics à « un impérieux devoir d’information de la population afin qu’elle fasse ses choix en connaissance de cause » et à un « encadrement plus strict des méthodes de procréation assistée ».

Comme Alliance VITA l’a préconisé dans le cadre de ses auditions sur la révision de la loi bioéthique, il est urgent de faire des campagnes d’information auprès des jeunes filles et garçons, les alertant sur l’importance de connaître l’horloge biologique et le fait d’avoir des enfants dans leur période de fertilité, relativement jeunes. La prévention de l’infertilité passe par une information réaliste sur la fertilité et un réel engagement politique pour favoriser les conditions sociales qui permettent aux femmes jeunes de concilier études plus ou moins longues, entrée dans la vie professionnelle et maternité.

Les suicides en France : mieux les connaître pour mieux les prévenir

Les suicides en France : mieux les connaître pour mieux les prévenir

Les suicides en France : mieux les connaître pour mieux les prévenir

 

À l’occasion de la journée nationale de la prévention du suicide, le 5 février 2019, l’agence sanitaire Santé publique France a publié plusieurs articles très documentés sur les tentatives de suicide et les suicides en France ces dernières années.

La France présente un taux de suicide élevé

En 2015, il y a eu 8.948 décès par suicides en France métropolitaine, selon les données du Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc-Inserm).
Ce nombre est en baisse par rapport au début des années 2000  1, même si on estime généralement qu’il est sous-évalué d’environ 10%.
La moyenne nationale des morts par suicide est de 15,8 pour 100.000 habitants.

Ce chiffre recouvre de fortes disparités, notamment selon les régions. Quatre régions du quart nord-ouest sont largement au-dessus, sans qu’il soit aisé d’en déterminer précisément les causes : la Bretagne (24,7), les Pays-de-la-Loire (21,3), les Hauts-de-France (20,7) et la Normandie (19,5). A l’inverse, l’Ile-de-France a le taux le plus bas (7,6 soit moitié moins que la moyenne nationale).
Une étude des certificats de décès entre 2000 et 2014 montre par ailleurs que les suicides représentent 1,9% du total des décès et touchent en majorité les hommes (74%). 40% des suicides étaient associés à la présence de troubles mentaux.

Il s’agissait en grande majorité de troubles dépressifs (38% chez les femmes et 28% chez les hommes). Ceux-ci étaient 41 fois plus fréquemment associés aux suicides qu’aux autres décès.

D’autres études antérieures ont par ailleurs montré des disparités importantes selon l’âge, la profession, l’environnement familial, etc.

L’analyse des tentatives de suicides en France

En 2017, le Baromètre de Santé publique France a interrogé 25 319 personnes de 18 à 75 ans sur les pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois, ainsi que les tentatives de suicide au cours de la vie et des 12 derniers mois.
Les principaux résultats sont les suivants :

  • 7,2% des personnes interrogées avaient tenté de se suicider au cours de leur vie.
  • 4,7% ont déclaré avoir pensé à se suicider au cours des 12 derniers mois. Le facteur le plus associé aux pensées suicidaires est d’avoir vécu un épisode dépressif caractérisé au cours de l’année.
  • Le fait d’être une femme, les situations financières difficiles, le fait d’être célibataire, divorcé ou veuf, l’inactivité professionnelle ainsi que les évènements traumatisants (problèmes intrafamiliaux, violences sexuelles…) sont les facteurs les plus associés aux comportements suicidaires.
  • La plus grande partie des adultes qui ont déjà tenté de se suicider l’ont fait entre 15 et 19 ans chez les femmes, 30% ont eu lieu à cet âge (19,5% chez les hommes).
  • Il y a plus de tentatives de suicide chez les femmes (9,9% d’entre elles disent être passées à l’acte) que chez les hommes (4,4%). Pourtant, il y a plus d’hommes que de femmes qui meurent après un suicide, ceux-ci utilisant des moyens plus létaux (armes à feu, pendaison).

 

L’urgence de mieux prévenir les suicides

Dans l’éditorial du Bulletin épidémiologique hebdomadaire qui publie les études évoquées, Pierre Thomas, professeur de psychiatrie à Lille, insiste sur le drame national que représentent les morts par suicide : « Chaque suicide est une catastrophe, à l’origine de beaucoup de douleur et de traumatismes chez les proches, et il peut être l’un des évènements les plus pénibles auxquels sont confrontés les professionnels de santé.

On considère qu’un suicide endeuille en moyenne sept proches et impacte plus de 20 personnes. Or, il est démontré que le risque de suicide augmente significativement dans l’entourage d’une personne suicidée (famille, camarades de classe, collègues de travail, etc.) ».

Les auteurs du baromètre de 2017 concluent, quant à eux, en insistant sur la priorité de poursuivre une politique ciblée de prévention : « Nos résultats confirment l’intérêt d’engager une politique de prévention du suicide ciblée sur les personnes à haut risque et d’intervenir en amont de la crise suicidaire, dans une logique de repérage et de prise en charge précoce des situations de souffrance psychique. Ils plaident également pour une prise en charge multidisciplinaire et intersectorielle (sanitaire, sociale, médicosociale), en particulier à destination des populations vulnérables. »

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1
Selon le 3ème rapport de l’Observatoire national du suicide, publié en février 2018, 8 885 décès par suicide ont été officiellement enregistrés en France métropolitaine en 2014, soit un par heure en moyenne ; un chiffre en diminution de près d’un quart (– 26 %) par rapport à 2003.

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