Au cours de son intervention sur le temps et la vie, Caroline Roux nous invite à prendre conscience des revendications de PMA hors infertilité médicale qui annoncent un basculement vers l’ouverture d’un “droit à l’enfant” et d’un véritable marché de la procréation, qu’il soit ultralibéral ou sous contrôle de l’état.
“Il est préoccupant de constater que la procréation artificielle devient la réponse quasi systématique aux problèmes d’infertilités, au détriment d’une véritable recherche sur les causes de l’infertilité et les manières d’y remédier, sans couper la procréation de la relation entre l’homme et la femme. Avec à la clés des questions humaines pour les couples qui y sont confrontés. (…) [Et] comment passer sous silence les questions éthiques liées à la production d’embryon surnuméraires détenus congelés ? On en comptabilise plus de 191000 en France, dont plus d’un tiers sont dépourvus de “projet parental.” Non seulement la science peut aujourd’hui concevoir la vie mais l’embryon humain est aussi entre les mains de l’Homme, objet de recherches qui peuvent conduire à sa destruction.”
– Caroline Roux, Le Sens spirituel des cultures, 2016
Le docteur Xavier Mirabel donne des clés de l’éthique du soin. Pour les personnes soignées, le temps passe trop vite. Pour les souffrants, le temps peut paraître long … Finalement, vivre au jour le jour est une des clés de la fin de vie.
Tugdual Derville : L’urgence du temps long. Pour travailler sur le long terme, il faut prendre du recul par rapport à la frénésie de l’information et du débat médiatique ou politique. Les affaires emblématiques par lesquelles l’euthanasie a tenté de pénétrer en France se sont déployées selon des temps successifs. Décrypter la logique de leur enchaînement permet de comprendre pourquoi l’idée d’inéluctabilité est attachée à la revendication euthanasique.
Blanche Streb communique sur le progrès au service de l’homme, montrant comment l’ouverture de la PMA entraîne un glissement vers le marché de la procréation. Pouvons-nous accepter cette bataille simpliste entre “conservateur” et “progressistes” ? Les uns étant mauvais, les autres bons car ils nous permettent un monde meilleur… La bioéthique et ses enjeux méritent d’être regardés avec plus de considération et de hauteur, en assumant leur complexité, car ils engagent rien de moins que l’avenir de l’humanité.
Face aux révolutions biotechnologiques, seul le désir profond de liberté qui anime l’homme peut le protéger de lui-même, le désir d’une liberté véritable, centrée sur l’être humain et sur son développement intégral. Appelons de nos voeux l’homme à se dépasser, paré d’une vigoureuse humilité, dans sa capacité créatrice et sa puissance protectrice. Pour un progrès juste, au service de l’homme.
Pierre-Yves Gomez, économiste et conférencier propose quelques critères de l’écologie humaine pour notre temps. Dans un monde qui ne cesse de bouger, comment considérer le progrès ? Tout le monde est favorable au progrès, ce pendant ce même progrès doit être différencier du progressisme.
Tugdual Derville, nous donne quatre pièges de manipulation à éviter devant les dilemmes éthiques. Certaines transgressions, comme celle que constitue la congélation embryonnaire, bouleversent les repères immuables qui garantissaient à tout être humain de s’inscrire, avec des repères clairs, dans le temps et l’histoire.
Face à des défis anthropologiques majeurs, Tugdual Derville invite à réfléchir aux choix que l’humanité a devant elle pour limiter ses atteintes à la vie, voire pour limiter sa propre auto-destruction. C’est un enjeux crucial, à la fois personnel et collectif auquel tout homme est aujourd’hui confronté.
Chroniqueur et conférencier, il intervient dans les médias dans tous les domaines liés à la bioéthique, au respect de la personne et à l’écologie humaine. En 1986, il fonde À Bras ouverts, association qui accueille des jeunes porteurs de handicaps. Il crée le service d’écoute SOS Fin de vie en 2004. En 2013, il s’engage dans le mouvement social pour défendre l’altérité sexuelle dans le mariage et l’engendrement, et devient porte-parole du mouvement Soulager mais pas tuer, opposé à l’euthanasie. Il est par ailleurs co initiateur du Courant pour une écologie humaine, et membre de l’Académie pontificale pour la Vie. Auteur de : « La Bataille de l’euthanasie, enquête sur les 7 affaires qui ont bouleversé la France » (Salvator, 2012) « Le temps de l’Homme, pour une révolution de l’écologie humaine » (Plon, 2016) « L’aventure À Bras Ouverts, un voyage en humanité » (Emmanuel, 2017) « 67 recettes de bonheur, l’écologie humaine en actions » (Emmanuel, 2018)
La dignité fonde la ressemblance entre tous, elle nous définit, elle nous fait nous conduire dignement. La dignité se reçoit, se travaille, c’est une exigence, un moyen et un but. Que faire ici et maintenant pour protéger le sanctuaire inviolable de notre identité ? Nous ne devons pas nous contenter de slogans, de constats ou de déplorations, mais nous enraciner dans le terrain et nous impliquer auprès des plus fragiles.
Au travers de son regard de philosophe, Martin STEFFENS éclaire la notion complexe de dignité humaine. Il nous rappelle qu’elle n’est pas un caractère attribuable sur critères à un individu, mais qu’elle dépend surtout du regard que nous portons sur la personne humaine et de notre capacité à reconnaître et développer en elle cette dignité.
Caroline Roux nous présente les trois défis biopolitiques majeurs auxquels est confronté le début de la vie. Avortement, élimination des embryons porteurs de handicap et déconstruction de la filiation, il est urgent de réagir. Car prendre en considération la vie humaine dès son commencement est le meilleur moyen de porter un regard plus juste sur notre humanité.
