Bioéthique : mise en place d’un groupe de travail sur l’infertilité 

Bioéthique : mise en place d’un groupe de travail sur l’infertilité 

fertilité groupe de travail

 

La loi de bioéthique promulguée en août 2021 prévoit la mise en place d’un plan national pour lutter contre l’infertilité. Un groupe de travail créé à cet effet devrait donner ses conclusions d’ici la fin de l’année 2021 selon la presse.

En effet l’article 4 dispose que : « Les mesures nationales et pluriannuelles d’organisation concernant la prévention et l’éducation du public, l’information sur la fertilité féminine et masculine, la formation des professionnels de santé et la coordination en matière de recherche et de protocolisation pour lutter contre toutes les causes d’infertilité, notamment comportementales et environnementales, sont définies par arrêté conjoint des ministres chargés de l’éducation nationale, de la santé, de la recherche et de l’écologie ».

Pour piloter ce groupe de travail, le ministre de la santé a nommé Samir Hamamah responsable du département de biologie de la reproduction du CHU de Montpellier.

L’autre co-pilote est  Salomé Berlioux, ancienne conseillère ministérielle, et auteur de « La peau des pêches » parue en avril 2021. Elle y retrace sous la forme d’un roman l’épreuve de son couple confronté à l’infertilité et à un parcours médical douloureux.

La lettre de mission du ministre de la santé reproduite ci-dessous indique que « Plus de 15% des couples en âge de procréer consultent pour une difficulté à concevoir ». Et la fréquence de l’infertilité a augmenté ces 20 dernières années.

Facteurs environnementaux (perturbateurs endocriniens…) et modes de vie sont évoqués en plus des pathologies connues à l’heure actuelle. Lors des débats bioéthiques, les professionnels ont souligné également la forte prévalence de recours aux techniques d’assistance médicale à la procréation due au retard de l’âge de la maternité. Cette réalité a été confirmée par le Conseil consultatif national d’éthique (CCNE).

L’un des objectifs inscrit dans la lettre de mission est de faire un état des lieux pour prévenir les situations d’infertilité et aussi de limiter le recours aux techniques artificielles de procréation dont on sait qu’elles laissent près de la moitié des couples sans enfant à l’issue et qu’elles constituent un parcours du combattant.

La recherche sur les causes de l’infertilité et leur prévention ont été une revendication majeure d’Alliance VITA lors des dernières  révisions de la loi bioéthique adoptées respectivement 2011 et en 2021. En effet la focalisation sur les seules techniques d’assistance médicale à la procréation pose à la fois des questions éthiques, humaines et médicales. Elle tend à détourner des véritables recherches des causes de l’infertilité, pour d’une part mettre en œuvre une véritable politique de prévention et d’autre part chercher des thérapies de restauration de la fertilité.

Le groupe dont la composition n’a pas encore été rendue publique va procéder à des auditions et devrait rendre ses recommandations d’ici la fin de l’année 2021.

Lettre de mission du ministre de la santé

lettre mission

Journée mondiale de sensibilisation au deuil périnatal

Journée mondiale de sensibilisation au deuil périnatal

deuil perinatal

 

Le 15 octobre se déroule la journée mondiale de sensibilisation au deuil périnatal. Ce deuil particulier qui concerne la perte d’un enfant avant ou dans les jours qui suivent sa naissance.

C’est un deuil fréquent. Il concernerait 8000 familles par an. Selon les chiffres de l’Insee, l’Institut national de la statistique et des études économiques, le taux de mortalité infantile en 2020 est de 3,6 (pour 1 000 enfants nés vivants). Les fausses couches sont également très fréquentes, elles concernent environ 15% du total des grossesses et touchent une femme sur dix, au cours de sa vie. Environ 23 millions par an dans le monde se produisent, ce qui correspond à 44 fausses couches par minute, d’après une série de 3 études publiée par The Lancet en mai.

Longtemps tabou, ce deuil sort de plus en plus du silence. Mais il est encore trop souvent mal compris et mal accompagné. Des associations existent pour soutenir et accompagner les parents, mais aussi les soignants. Cette journée du 15 octobre leur permet de communiquer et de sensibiliser le grand public sur ce sujet important.

SOS Bébé offre aux femmes et aux parents concernés par une fausse couche précoce, tardive ou un deuil périnatal un espace de parole pour confier ce qui bien souvent ne peut se dire ni se partager avec son entourage proche.

L’association Spama propose une ligne d’écoute téléphonique, un forum des parents, des groupes d’Entraide ainsi que différentes publications pour les familles. Elle organise ce 14 octobre un séminaire avec le Réseau de Santé Périnatal Parisien, à Paris.

L’association Agapa, créée en 1994, organise régulièrement dans toute la France des cafés-rencontres. Et en cette semaine particulière, elle propose un événement digital, accessible à tous. Ce soir, elle diffusera un court métrage intitulé « pour transcender la douleur d’une fausse couche ». Et à 11h30 une conférence sur « l’importance des rituels dans le deuil périnatal » avec une psychologue, un témoin ainsi que Damien Boyer qui est le réalisateur d’un court métrage poignant « Et je choisis de vivre », élu meilleur documentaire par Allociné. Un film régulièrement cité comme référence sur le sujet du deuil par le milieu médical et social.

Concernant la réglementation en vigueur en France, si l’enfant est né vivant et “viable“ (né après 22 semaines d’aménorrhée- ou ayant un poids supérieur à 500gr) et décédé avant sa déclaration à l’état civil, il est établi un acte de naissance et de décès. La déclaration à l’état civil est obligatoire, ainsi que l’inscription sur le livret de famille. Les obsèques le sont aussi comme pour tout enfant décédé.

Si l’enfant est né sans vie, quelle que soit la durée de la grossesse (mais pas avant 15 SA) ou né vivant “non viable“ (avant 22 SA et de moins de 500 gr), les parents reçoivent un certificat médical d’accouchement établi par un médecin ou une sage-femme. Il permet d’obtenir un acte d’enfant sans vie. Si les parents le souhaitent, ils peuvent déclarer leur enfant à l’état civil et inscrire le prénom de l’enfant sur leur livret de famille. Une proposition de loi votée à l’unanimité au Sénat cet été permet désormais d’inscrire aussi le nom de famille choisi pour l’enfant.  Cette déclaration est nécessaire pour organiser des obsèques. La déclaration à l’état civil d’un enfant né sans vie est une demande parentale non obligatoire, volontaire et sans délai, elle peut être faite, même des années plus tard.

Depuis la loi du 1er Juin 2020 allongeant le congé deuil parental, la CAF attribue une allocation Décès enfant (ADE) en cas de décès intervenant à compter de la vingtième semaine de grossesse, sous réserve de la fourniture d’une déclaration de grossesse accompagnée d’un acte de décès ou d’un acte d’enfant sans vie.

Par ailleurs, proposer des rites de deuil est important pour aider les parents à entamer un processus de deuil. De nombreuses mairies proposent un “carré des bébés” dans les cimetières. D’autres ont des “jardins du souvenir”.

 

Suicide assisté, euthanasie : « Tout s’est bien passé » ?

Suicide assisté, euthanasie : « Tout s’est bien passé » ?

critique film

 

Adaptation du livre d’Emmanuèle Bernheim publié en 2013 et qui racontait comment elle avait aidé son père, victime d’un AVC, à mourir, « Tout s’est bien passé » est sorti en salle le 22 septembre dernier précédé d’une campagne de promotion importante.

Interrogé dans les médias, son réalisateur François Ozon, s’est déclaré partisan résolu de la légalisation du suicide assisté. Alors que le film se veut un plaidoyer pour l’euthanasie et le suicide assisté, le spectateur découvre la violence d’une telle demande pour les proches et la réalité d’une famille sous la coupe d’un homme dont la volonté de puissance semble sans limite.

Raconté du point de vue de la fille choisie par son père pour l’aider « à en finir », il montre comment ce père, à la fois adoré et détesté, parvient à imposer sa volonté à ses proches.

Emmanuèle, interprétée par Sophie Marceau se précipite à l’hôpital au chevet de son père victime d’un AVC. Très affaibli cet ancien industriel et collectionneur d’art ne tarde pas à demander à sa fille de l’aider à mourir. Bien que physiquement terrassé, on sent chez lui une autorité intacte, rarement voire jamais contredite. Alors que son état s’améliore, sa volonté et son désir ne souffrent aucune contrariété. Si le premier mouvement d’Emmanuèle est de se dérober à cette demande impossible, elle finit par entrer dans le jeu et céder à l’emprise de celui auquel on ne peut manifestement rien refuser.

Dans une mise en scène clinique à l’image des échanges avec le personnage d’Hanna Shygulla, glaciale ambassadrice du suicide assisté suisse, François Ozon filme deux sœurs soudées par une enfance vécue entre un père humiliant et une mère dépressive. Dans le rôle des filles soucieuses de se plier aux caprices de leur père, Sophie Marceau et Géraldine Pailhas composent une partition délicate entre la colère, le doute et le chagrin.  Face à elles, André Dussolier campe un André Bernheim fantasque et capricieux.

Face aux émotions de ses filles, de son amant, de sa cousine, André reste centré sur lui-même. Qu’on lui résiste, il pleure ou se mure dans le silence. Mais une fois la date du suicide fixée, le spectateur le voit renaître, à la fois drôle et cruel, charismatique et cynique. Car ce que cet ancien industriel veut, c’est garder le contrôle jusqu’au bout, sur sa vie et sur celle de ceux qui l’entourent. Les autres l’intéressent-ils ? Plutôt que d’euthanasie et de sa légalisation en France, ce film apparait d’abord comme le portrait d’un homme impérieux, voire tyrannique et le récit de son emprise sur ses proches. Cet homme semble n’avoir d’autre horizon que lui-même et la satisfaction de sa volonté laquelle n’admet aucune limite même incarnée par l’amour que les autres ont pour lui. Au terme d’un suspense assez démonstratif, afin qu’on n’oublie pas que le suicide assisté, interdit en France, implique de transgresser la loi, le film s’achève sur le compte-rendu clinique venant de Suisse et résumé dans la phrase « tout s’est bien passé ».  Sans émotion sans espérance, rien.

 

 

PLFSS : des mesures pour soutenir l’autonomie en attendant une loi grand âge

PLFSS : des mesures pour soutenir l’autonomie en attendant une loi grand âge

PLFSS : des mesures pour soutenir l’autonomie en attendant une loi grand âge

 

Jeudi 7 octobre, le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2022 a été présenté au Conseil des ministres. Comme cela avait été annoncé début septembre par Jean Castex, ce projet de loi contient d’importantes mesures en faveur de l’autonomie et du grand âge. Un investissement de plus de 400 millions d’euros sera consacré par l’Etat pour l’autonomie et le maintien à domicile dès 2022.

Toutefois, les mesures annoncées restent bien en deçà des enjeux du grand âge et du vieillissement de la population.

 

Favoriser le maintien à domicile des personnes âgées

Un premier objectif exprimé par ce projet de loi est de permettre aux Français de rester chez eux le plus longtemps possible. Pour cela, plusieurs mesures viennent soutenir l’aide et les soins à domicile :

  • Tarif plancher de 22 € par heure d’intervention pour les services d’aide à domicile
  • Refonte de la tarification pour mieux prendre en compte le besoin en soins et le niveau de perte d’autonomie des personnes pour les services infirmiers à domicile
  • Fusion entre 2022 et 2025 des différentes catégories de services à domicile existants en un seul service autonomie unifié

Les financements seront apportés par la branche « autonomie » de la Sécurité sociale créée en 2020, à hauteur de 250  M€ pour ce premier objectif de maintien à domicile.

 

Transformer le modèle de l’EHPAD

Plusieurs mesures sont également annoncées en faveur des EHPAD, afin de répondre notamment aux besoins de personnel et de médicalisation :

  • Une plus grande médicalisation par la présence d’un infirmier de nuit et d’un médecin coordonnateur deux jours par semaine dans tous les EHPAD
  • Recrutement d’ici 5 ans de 10 000 personnels soignants supplémentaires
  • Ouverture des EHPAD sur l’extérieur avec de nouvelles missions, à savoir fournir un appui aux professionnels de l’autonomie sur leurs territoires et proposer une offre d’accompagnement à domicile

 

Des mesures insuffisantes

Si les mesures annoncées représentent un effort louable pour mieux prendre en compte les besoins du secteur, pour Alliance VITA, elles ne peuvent se substituer à l’adoption d’une loi ambitieuse sur le grand âge et l’autonomie, qui avait pourtant été annoncée d’ici la fin quinquennat. Il s’agit de faire face aux enjeux immenses du vieillissement de la population : en 2050, le nombre de personnes de 85 ans et plus sera multiplié par 3,2 par rapport à 2017 et atteindra 4,8 millions (source : rapport Libault, mars 2019).

Les réflexions pour adapter la société au changement démographique nécessitent une approche globale, afin de trouver des solutions pour financer la perte d’autonomie, rendre les métiers du grand âge plus attractifs, adapter les logements, prendre en compte les nouvelles technologies, développer le lien intergénérationnel, etc.

Le dernier baromètre des Petits Frères des Pauvres a mis en lumière la forte progression de l’isolement des personnes âgées, favorisé par la crise de la Covid-19 qui a fortement réduit leur vie sociale, aussi bien en EHPAD qu’à domicile.

Depuis 2017, le nombre des personnes âgées de 60 ans et plus qui sont isolées des cercles familiaux et amicaux a doublé et représente 2 millions de personnes. Les personnes âgées de plus de 65 ans sont la tranche de la population la plus à risque de décès par suicide. Seule une loi « grand âge et autonomie » ambitieuse pourrait développer cette approche multidimensionnelle indispensable, qui prenne en compte les aspects sociaux et psychologiques du vieillissement de la population.

 

 

 

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Repérer et traiter la dépression post partum, un enjeu de santé publique

Repérer et traiter la dépression post partum, un enjeu de santé publique

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Encore trop souvent sous-estimée et méconnue, la dépression post partum toucherait 10 à 15% des femmes dans le monde. En France, le rapport de la Commission des 1000 premiers jours, présidé par Boris Cyrulnik et remis au Ministère des Solidarités et de la Santé en septembre 2020, établissait que plus de 100 000 femmes sont en grande détresse lors de l’année qui suit la naissance de leur enfant, et seulement la moitié d’entre elles trouve à qui s’adresser. Parce que les conséquences de cette pathologie peuvent être graves pour la mère et pour l’enfant et son développement, sa prise en compte et son traitement constituent un enjeu majeur de santé publique.

Si le baby blues caractérisé par la fatigue, l’irritabilité, le sentiment de vulnérabilité causés par le bouleversement hormonal et le manque de sommeil n’excède pas 15 jours, le prolongement dans le temps de ces symptômes est un indicateur d’une dépression post partum. Proches des symptômes de la dépression en général, ils prennent une coloration particulière en raison de la présence du nouveau-né. La très grande responsabilité et l’investissement affectif authentique total exigés par la maternité rendent la mère particulièrement vulnérable à ce moment-là.

Hors des manifestations très visibles (états mélancoliques, délires, idées suicidaires, infanticide) qui vont alerter les proches, les symptômes de la DPP peuvent être confondus avec un excès de fatigue dû à l’accouchement, à l’allaitement ou aux nouveaux rythmes de vie provoqués par l’arrivée du bébé. En outre, alors que la naissance d’un enfant est associée à un événement heureux, la mère qui se sent déprimée peut être envahie par la culpabilité, la honte et l‘autodévalorisation. Il lui est ainsi d’autant plus difficile d’admettre sa dépression et d’en parler aux autres, proches et professionnels. Persuadée d’être une mauvaise mère, incapable d’avoir du plaisir avec son bébé et incapable d’apporter ce dont il a besoin, elle n’ose pas en parler, croyant que personne ne pourra la comprendre.

Les facteurs de risques sont variés : grossesse difficile, accouchement traumatisant, isolement lors du retour à domicile… Beaucoup de femmes pointent ainsi le décalage entre le suivi intense de leur grossesse et celui, quasi inexistant, du post-partum.

Or le rapport des 1000 premiers jours précise que « Si elles ne sont pas prises en charge rapidement, les dépressions périnatales entravent l’établissement d’un lien mère/bébé, parents/bébé harmonieux et ajusté, un accordage affectif indispensable pour le devenir de l’enfant, mais aussi le développement psycho-affectif du bébé qui montre alors des signes de mal être physiologique, affectif, relationnel et avec des troubles plus ou moins graves dans ces domaines, et enfin la santé de la mère et du couple à moyen et long terme. Les mères/pères dépressifs sont plus passifs avec leur bébé et l’encouragent moins, diminuant ainsi les interactions. Plus la dépression est sévère et dure longtemps, plus le risque de répercussion sur l’enfant augmente (troubles du comportement, des apprentissages, dépression de l’enfant). »

C’est pourquoi ce rapport insistait également sur la nécessité d’informer massivement sur ce trouble et de proposer des méthodes de dépistage de manière à prendre en charge plus rapidement les patientes qui en souffrent. C’est dans cet esprit que l’allongement du congé paternité de 14 à 28 jours, est entré en vigueur le 1er juillet dernier, pour permettre aux deux parents d’être présents auprès de l’enfant après la naissance. De la même manière et suivant la proposition du rapport de mettre en place un « référent parcours » identifié, qui puisse accompagner les futurs parents dès le début de la grossesse et après la naissance, une expérimentation définie par un arrêté du 27 juillet 2021 a commencé dans quatre territoires afin de proposer à toutes les femmes enceintes, et en particulier aux plus vulnérables, cet accompagnement personnalisé passant par un « référent parcours périnatalité » (Répap).

Par ailleurs lors des assises de la santé mentale, le 28 septembre, le secrétaire d’Etat à l’enfance, Adrien Taquet a annoncé qu’un « entretien systématique autour de la cinquième semaine après l’accouchement » serait instauré au début de 2022 pour repérer les dépressions post-partum. « Pour les femmes à risque, il sera suivi d’un second entretien autour de la douzième semaine ». Un appel à projets a aussi été lancé avec 10 millions d’euros pour « conforter l’offre en psychiatrie périnatale » en « ouvrant cinq à dix nouvelles unités de soins conjoints parents-bébé et en créant quinze à vingt nouvelles équipes mobiles », a précisé M. Taquet.

Outre les actions des pouvoirs publics, la libération de la parole des mères via les réseaux sociaux (lancé sur Instagram et Twitter le #monpostpartum encourage les mères à témoigner sur le post accouchement), dans des livres (Ceci est notre post-partum, Illana Weizmann, Marabout, 2021; Post-partum: paroles de mères, pour en finir avec les tabous, Rejane Ereau, Leduc, 2021) et dans des BD (La remplaçante, Mathou ) a permis de lever le tabou sur les difficultés rencontrées après la naissance.

 

 

 

Journée nationale des aidants : une édition marquée par la Covid 19

Journée nationale des aidants : une édition marquée par la Covid 19

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A l’occasion de la douzième journée nationale des aidants , quelle est la situation de ces personnes et quels sont les dispositifs mis en œuvre en France pour les soutenir ?

La perte d’autonomie, pour des raisons d’âge, de maladie ou de handicap, appelle un besoin d’aide que les plus proches dans la famille remplissent le plus souvent. L’IPSOS a régulièrement publié les résultats d’une enquête sur la situation des aidants. La dernière en date, publiée en septembre 2020, chiffre le nombre d’aidants adultes à 11 millions, avec une moyenne d’âge de 49 ans. L’aidant intervient dans les actes de la vie quotidienne d’une personne de son entourage proche. Si près d’un quart intervient seul, pour 76% des aidants, d’autres personnes forment un relai, le plus souvent des professionnels (53% des cas) mais aussi d’autres proches (38%). La personne aidée fait le plus souvent partie du cercle familial proche (un parent pour 44%) qui vit chez elle pour 72% des situations.

L’impact de cette situation d’aide est multiple : charge économique pour la moitié des aidants, mais aussi aménagement de l’emploi du temps, à la fois sur la partie professionnelle et bien sûr le temps libre. 45% des aidants interrogés font le constat d’un impact négatif sur leur vie sociale ou familiale. L’accompagnement peut aussi impacter le moral des aidants. Presque trois quarts expriment un besoin de répit pour souffler.

Les dispositifs d’aide sont souvent éparpillés et mal connus.

  • Le don de jours de congés a été étendu par une loi en 2018 à toute les situations de perte d’autonomie.
  • La loi dite ASV, Adaptation de la Société au Vieillissement votée en 2015, a créé un droit au répit. Ce droit se matérialise par une aide financière pour les proches aidants, d’un plafond de 506 euros par an, afin d’organiser ponctuellement un remplacement de l’aidant auprès de la personne aidée.
  • Le congé de proche aidant, entré en vigueur il y a 1 an, a fait l’objet d’une étude de la CNAF Caisse Nationale d’Allocations Familiales. 16000 demandes ont été recensées, ce qui parait peu au regard du nombre d’aidants cité plus haut. Ce congé est encore mal connu, et d’après certains encore mal calibré. Par exemple, beaucoup peuvent retarder leur demande de congés en anticipant des besoins plus importants plus tard. L’ajustement de notre société à la hausse des situations de dépendance reste un sujet à travailler.

Un dernier point est à souligner : si les difficultés, les charges et contraintes posées par ces situations sont mieux documentées et font l’objet d’études, de propositions et d’actions législatives pour y remédier, la partie immergée de cet iceberg est tout l’apport relationnel, affectif et social pour les aidants comme pour les aidés. Des protocoles et des subventions ne peuvent remplacer la présence de proches. Et les témoignages sont nombreux de la part d’aidants sur la richesse de ce temps d’accompagnement.

La situation de vulnérabilité appelle la solidarité, et si 11 millions de Français y consacrent de leur temps et de leur énergie, ce fait même mérite d’être salué grandement.

 

 

 

Bloquer l’accès des mineurs à la pornographie sur Internet

Bloquer l’accès des mineurs à la pornographie sur Internet

Bientôt une décision de justice pour bloquer l’accès des mineurs à la pornographie sur Internet

 

Fin juillet, le recours en référé déposé auprès du TGI de Paris par deux associations de protection de l’enfance pour obtenir des principaux fournisseurs français d’accès à internet qu’ils bloquent plusieurs sites pornographiques jugés trop accessibles aux mineurs, a remis dans l’actualité la question de la consommation de pornographie par les mineurs.

Malgré l’interdiction posée par le code pénal de laisser des contenus pornographiques accessibles aux mineurs, les sites comme PornHub et YouPorn ne vérifient pas l’âge des internautes ou se contentent au mieux de leur demander de cocher une case affirmant qu’ils sont majeurs.

Les sites pornographiques enregistrent des centaines de millions de visites chaque jour. PornHub, le leader mondial, revendique ainsi 130 millions d’utilisateurs quotidiens.

Combien de mineurs parmi eux ?

Si l’on ne dispose pas de chiffres précis en la matière, d’après une enquête de de l’ Ifop  menée en 2017 auprès d’un échantillon représentatif d’un millier de mineurs âgés de 15 à 17 ans, plus de la moitié a déjà surfé sur un site pornographique, dont 7 % déclarent se connecter « souvent » et 25 % « parfois ». Plus précisément, environ un tiers des garçons au moins une fois par mois dont 1 sur 10 tous les jours ou presque.

Près de la moitié des garçons et des filles ayant déjà eu un rapport sexuel ont essayé de reproduire des scènes ou des pratiques qu’ils ou qu’elles ont vu. Et selon un sondage Opinionway “Moi Jeune” pour 20 Minutes, publié en avril 2018, près d’un tiers des jeunes ont déjà vu du porno avant 12 ans, plus de 60% avant 15 ans et 82% avant 18 ans.

Cette exposition précoce n’est pas sans conséquences sur la manière dont ils construisent et vivront ensuite leur en sexualité. Des professionnels de santé alertent depuis longtemps sur les dangers de cette consommation précoce de pornographie tel le professeur de gynécologie strasbourgeois Israël Nisand qui rappelle que : « Les contenus pornographiques créent à la fois un choc, un trauma et une excitation chez les jeunes. On leur donne du prêt à fantasmer basé sur des images dégradantes et transgressives, qui vont toujours plus loin. »

La démocratisation de la pornographie rendue possible par l’avènement d’internet se matérialise par une multiplicité des canaux : moteurs de recherche, publicités suggérées ou sous forme de pop-up, contenus qui émergent sur les réseaux sociaux…

Pour la sexologue Thérèse Hargot « Dorénavant, l’offre précède la demande. Les mineurs, dont des enfants, sont exposés à la pornographie. Conséquence : avant même qu’ils aient l’envie d’explorer leur désir, leurs pulsions sexuelles sont sollicitées par ces contenus. Ce n’est donc pas une réponse à une pulsion. Cela change tout. L’industrie pornographique, en laissant libre son contenu, va offrir une sorte de shoot de dopamine à celui ou celle qui regarde ses images, et on habitue les enfants, les adolescents, à se procurer ce shoot de dopamine, de bien-être, en deux-trois clics sur internet. »

Et de déplorer la passivité des pouvoirs publics face à cette problématique : « Ils ne font rien contre. S’ils en avaient la volonté, ils pourraient le faire, ne serait-ce qu’en faisant appliquer la loi : toute personne âgée de moins de 18 ans n’est pas censée voir des images pornographiques. »

Pourtant en novembre 2019, à l’UNESCO, le chef de l’Etat avait insisté sur la nécessité d’un contrôle parental des sites pornographiques, ne pouvant « fermer les yeux sur l’influence que peut exercer sur de jeunes esprits, un genre qui fait de la sexualité un théâtre d’humiliation et de violences faites à des femmes qui passent pour consentantes ».

S’inscrivant dans le prolongement de l’engagement d’Emmanuel Macron, l’article 23 de la loi du 30 juillet 2020 visant à protéger les victimes de violences conjugales, est venu compléter l’article 227-24 du Code pénal qui interdit la diffusion de messages pornographiques aux mineurs. Possibilité est ainsi donnée au CSA d’adresser une mise en demeure aux sites internet pornographiques ne garantissant pas suffisamment l’impossibilité d’accès par un mineur, et de saisir le président du tribunal judiciaire de Paris.

Malheureusement faute de décret d’application de la loi, l’instruction engagée par le CSA au printemps 2021 et ciblant plusieurs opérateurs de sites pornographiques, ne peut aller à son terme.

Sollicité le 22 juillet dernier par la sénatrice à l’origine de l’article 23, Marie Mercier, le secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles, Adrien Taquet a indiqué vouloir attendre le feu vert de la Commission européenne. Une directive de 1998 impose en effet aux Etats membres de notifier à la Commission leur projet de réglementation qui touche « à la société d’information ».

Depuis, la Commission a donné son feu vert mais le décret lui n’est toujours pas publié.

Dans ces conditions, l’action en justice dirigée contre les fournisseurs d’accès à internet est un moyen d’accélérer tout en contournant la difficulté de s’attaquer aux sites en eux même dont les propriétaires se cachent derrière des cascades de sociétés domiciliées dans plusieurs pays.

Le TGI de Paris devrait rendre sa décision le 8 octobre.

 

Voir tous nos articles sur la protection des mineurs concernant la pornographie.

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Santé mentale : le gouvernement lance un plan de prise en charge

Santé mentale : le gouvernement lance un plan de prise en charge

Santé mentale : le gouvernement lance un plan de prise en charge

 

L’épidémie de la Covid 19 ravive la question de la santé mentale en France et de sa prise en charge. En 2019, un rapport parlementaire s’était penché sur la question et avait tiré une sonnette d’alarme, jugeant que « la psychiatrie est en crise, les soignants au bord – voire pour certains déjà – en épuisement professionnel et les patients en grande souffrance ». La Cour des Comptes, à son tour, a publié un rapport en février 2021 sur les parcours dans l’organisation en psychiatrie. Elle notait « un manque de gradation de l’offre », avec entre autres l’engorgement des CMP (Centres médico psychologique) et le manque de suivi des personnes atteintes par une maladie psychique.

Ces centres sont définis par un arrêté de 1986 comme des “unités de coordination et d’accueil en milieu ouvert qui organisent des actions de prévention, de diagnostic, de soins ambulatoires et d’interventions à domicile mises à la disposition de la population ». Leur accès est gratuit et ils sont sectorisés pour assurer un accès sur tout le territoire français. Leur nombre est évalué autour de 2000. En 2018, plus de 2 millions de personnes y ont reçu des soins ambulatoires. L’engorgement des CMP est notable : les temps d’attente, en fonction des sources, sont estimés à plusieurs mois, voire 1 an pour certains Centres destinés aux enfants.

Pendant la crise sanitaire, Santé Publique France a régulièrement publié une enquête sur des indicateurs de santé mentale. La dernière synthèse indique que, si 80% des Français déclarent avoir une perception positive de leur vie, 15% montrent des signes d’un état dépressif, un niveau en hausse de 5 points par rapport au niveau hors épidémie.

Dans ce contexte, les Assises de la Santé Mentale se sont tenues les 27 et 28 septembre et ont été clôturées par Emmanuel Macron. Dans son discours, le Président de la République a présenté plusieurs nouvelles mesures, regroupées en trois grands axes.

Premier axe : « établir le maximum sur le tryptique considération/information/prévention ». Deuxième axe : « prendre des décisions claires en y mettant les moyens sur l’organisation de soins », et enfin troisième axe, la recherche.

Concrètement, plusieurs mesures ont été annoncées : la création de 800 postes dans les CMP,  l’ouverture, vendredi prochain, d’un numéro national de prévention du suicide (3114), et la prise en charge par l’Assurance maladie de consultations de psychologues libéraux. Cette mesure avait déjà été expérimentées dans plusieurs départements (Landes, Haute-Garonne, Bouches-du-Rhône et Morbihan). 200 000 séances avaient été remboursées et la Cour des Comptes en avait préconisé la généralisation. Le dispositif sera donc étendu en 2022 à tous les Français.

 

Voir tous nos articles sur la santé et la santé mentale.

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1000 premiers jours de l’enfant : lancement de deux expérimentations

1000 premiers jours de l’enfant : lancement de deux expérimentations

1000 premiers jours de l’enfant : lancement de deux expérimentations

 

Un an après la remise du rapport sur les « 1 000 premiers jours » de l’enfant, Santé publique France et le Ministère des Solidarités et de la Santé organisaient un colloque en ligne, “Les 1000 premiers jours : des données de la science à l’élaboration des politiques publiques”, ce jeudi 23 septembre. Plusieurs initiatives, s’inspirant de la philosophie de ce rapport, sont en cours d’expérimentation.

Le rapport sur les « 1000 premiers jours », remis le 8 septembre 2020 au secrétaire d’Etat en charge de l’Enfance et des Familles, Adrien Taquet, est le fruit des travaux d’une commission d’experts de la petite enfance présidée par le neuropsychiatre Boris Cyrulnik. Ces experts partageaient la conviction de l’importance décisive des 1 000 premiers jours de l’enfant (du 4e mois de grossesse aux 2 ans de l’enfant) pour son développement et ses apprentissages.

Selon ce rapport, « les premiers apprentissages sociaux, émotionnels et cognitifs dépendent fortement des échanges et des liens d’attachement forts et sécures qui s’établissent entre le bébé et ses parents ». Ainsi, le rapport propose toute une série de recommandations pour mieux accompagner les parents afin de favoriser cet attachement entre le bébé et les parents. Dès septembre 2020, ce rapport a ainsi donné lieu à l’allongement du congé paternité de 14 à 28 jours, entré en vigueur le 1er juillet dernier, pour permettre aux deux parents d’être présents auprès de l’enfant après la naissance.

Un référent identifié pour personnaliser l’accompagnement des femmes enceintes

Partant du constat que les professionnels de santé « sont souvent nombreux et surtout multiples » au cours du suivi de la grossesse, « engendrant parfois la confusion et une perte de confiance », le rapport sur les 1000 premiers jours proposait, dans la continuité de l’Entretien Prénatal Précoce, la mise en place d’un « référent parcours » identifié, qui puisse accompagner les futurs parents dès le début de la grossesse et après la naissance, pouvant être contacté en cas de question et qui ferait le lien entre les différents professionnels.

Selon l’enquête publiée en septembre 2021 et réalisée par l’association Make Mothers Matter auprès de 22 000 mères, 48% des mères ayant vécu une dépression post-partum estiment que la présence d’une personne référente dans la continuité de leur grossesse et leur post-partum auraient pu l’éviter, ou aider à une meilleure prise en charge. 49% des mères souhaitent pouvoir s’appuyer sur un professionnel identifié pour un accompagnement continu de la grossesse au post-partum, mais à condition de pouvoir choisir librement le référent (90%).

Définie par l’arrêté du 27 juillet 2021, une expérimentation a commencé dans quatre territoires afin de proposer à toutes les femmes enceintes, et en particulier aux plus vulnérables, cet accompagnement personnalisé passant par un référent identifié, nommé « référent parcours périnatalité » (Répap).

« Ce Répap sera un interlocuteur privilégié de la femme et du couple ainsi que des professionnels hospitaliers, libéraux et/ou de protection maternelle et infantile intervenant lors de la grossesse et des premiers mois de la vie, qu’ils soient professionnels des champs somatique, psychique ou social ». Les objectifs de cette expérimentation sont l’amélioration de la santé de la femme et du couple mère-bébé, une plus grande lisibilité du parcours périnatal, et la réduction des inégalités sociales et territoriales de santé.

Le projet prévoit d’inclure 6 000 femmes enceintes durant dix-huit mois, en Guyane, en Indre-et-Loire, en Essonne et dans la Drôme. Le « Répap » sera choisi par la femme enceinte parmi les professionnels qui auront signé une charte d’engagement. Quatre entretiens sont prévus : après l’inclusion, au 8e mois de grossesse, 15 jours après l’accouchement, et au cours des deux semaines précédant le 4e mois de l’enfant, à la sortie du dispositif.

Avec cette expérimentation, le gouvernement espère diminuer l’isolement des femmes enceintes, diminuer le stress lié à la grossesse, prévenir les facteurs de risques comme la dépression post-partum, favoriser le lien parent-enfant et améliorer le sentiment de bien-être pour l’enfant et sa famille.

Le projet pourrait aussi permettre une meilleure coordination des professionnels entre la ville et l’hôpital. Concernant les dépenses de santé, un tel accompagnement doit favoriser une prise en charge plus en amont des vulnérabilités sociales, psychologiques ou médicales et prévenir les ruptures de parcours « pouvant entraîner à terme des prises en charge complexes et coûteuses. »

Inauguration d’une crèche permettant une prise en charge précoce des enfants à risque

Parallèlement, lundi dernier, le secrétaire d’Etat Adrien Taquet inaugurait à Lille la crèche « Rigolo Comme La Vie – La Sauvegarde du Nord », une crèche de prévention précoce à destination des bébés à risques de troubles du développement. Parmi les 20 enfants accueillis, 10 places sont destinées à des enfants présentant des risques de négligence parentale, pour diverses raisons (dépression post-partum, carences affectives des parents…).

Ils pourront être accueillis dès la sortie de la maternité, grâce à un aménagement particulier. Leurs parents pourront rester autant de temps qu’ils le souhaitent dans la structure et bénéficieront d’un accompagnement qui pourra se poursuivre à domicile. Selon la crèche, l’enjeu est d’accompagner les parents « en les aidant à augmenter leur habilité à reconnaître les signaux du bébé ». Il est en effet essentiel « que l’enfant puisse développer un lien d’attachement fort et sécurisant avec ses parents ».

Il s’agit encore une fois de prévenir le plus tôt possible l’apparition ou le développement de troubles qui nécessiteraient une prise en charge lourde et coûteuse.

L’expérimentation est soutenue par l’ARS Hauts-de-France, le Conseil Départemental du Nord, la CAF du Nord et la ville de Lille et doit durer trois ans. Elle fera l’objet d’une évaluation menée par un cabinet externe. L’objectif, à terme, est de développer un modèle duplicable à l’échelle nationale pour mieux prendre en charge, dès leur plus jeune âge, les enfants à risques de négligence.

1000 premiers jours de l'enfant  lancement de deux expérimentations

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[CP] Soins palliatifs : un plan de développement tardif

[CP] Soins palliatifs : un plan de développement tardif

soinspalliatifs

Communiqué :
Soins palliatifs : Alliance VITA salue l’annonce tardive d’un plan de développement tout en appelant à la plus grande vigilance dans le débat sur la fin de vie.

Ce plan de développement des soins palliatifs, promis par le ministre de la Santé en avril dernier alors que les députés débattaient d’une proposition de loi en faveur de l’euthanasie, arrive tardivement. Il entend « garantir » l’accès aux soins palliatifs et à l’accompagnement de la fin de vie.

Pour Alliance VITA, on en est encore loin. Deux tiers des patients qui devraient bénéficier d’une prise en charge en soins palliatifs n’y ont pas accès faute de moyens et un quart des départements ne disposent d’aucune unité de soins palliatifs.

Les 171 millions d’euros (dont 5 millions priorisés vers le renforcement des équipes mobiles en 2021) mobilisés pour doter tous les départements de structures palliatives à l’horizon 2024 et pour ouvrir de nouveaux lits dédiés constituent un engagement notable. Cependant, le manque de soignants risque de contredire les intentions affichées. Le développement d’une filière universitaire de médecine palliative ne peut être attractif que si des postes sont créés et pourvus.

La volonté d’impliquer davantage les Français en leur permettant d’exercer leurs droits et d’être pleinement acteurs de leur fin de vie n’est pas contestable, par principe, sauf si s’opérait un glissement insidieux vers l’euthanasie légale.

Pour Tugdual Derville, porte-parole d’Alliance VITA : « Notre engagement en faveur des soins palliatifs et contre l’acharnement thérapeutique – c’est-à-dire les traitements inutiles ou disproportionnés – se concrétise dans notre service d’écoute SOS fin de vie et par la large diffusion d’un Guide des directives anticipées. Face à d’intenses pressions politiques qui tentent de légaliser l’euthanasie à l’approche des élections, Alliance VITA reste très mobilisée au sein du collectif Soulager mais pas tuer, pour que chacun soit respecté jusqu’à la fin de sa vie. Les drames vécus par trop de familles endeuillées par lapandémie ont confirmé l’importance de pouvoir accompagner ses proches dignement jusqu’au terme de leur vie. Nous restons, par ailleurs, très vigilants devant la facilitation de l’accès au Midazolam, annoncé par le Ministre, car des soignants nous ont alertés contre le risque d’euthanasies masquées, faute de formation adaptée sur l’usage de ce médicament sensible et par manque de collégialité. Pour humaniser la fin de vie, soignants et proches doivent agir ensemble :  chaque patient doit être considéré dans sa dignité inaliénable jusqu’au terme de sa vie. »

Contact presse
Claire-Anne Brulé
+ 33(0)6 67 77 14 80 – contactpresse@alliancevita.org