Grande-Bretagne : polémique autour d’un enfant issu d’une insémination post mortem

Grande-Bretagne : polémique autour d’un enfant issu d’une insémination post mortem

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Récemment en Angleterre, une polémique a émergé lorsqu’a été révélé dans les médias qu’un riche couple britannique avait conservé le sperme de leur fils brutalement décédé dans un accident à 26 ans pour donner naissance à leur petit-fils par gestation pour autrui (GPA).
En Grande-Bretagne, il est illégal de congeler le sperme post mortem sans le consentement au préalable de la personne concernée. Le sperme a été envoyé en Californie, sans avoir reçu de consentement formel au prélèvement. Le couple de quinquagénaires a pu en plus choisir le sexe de leur petit-fils. Né grâce à un don d’ovocyte et à une mère porteuse, l’enfant serait aujourd’hui âgé de trois ans et vivrait en Angleterre.
« Le couple voulait un type de femme sur lequel leur fils aurait pu tomber » a confié le docteur David Smotrich, un médecin américain spécialiste de la fertilité contacté par le couple pour créer leur petit-fils « sur mesure ». « C’est très rare de mettre au monde un enfant avec le sperme d’une personne décédée », poursuit-il. « Je ne l’ai fait que cinq fois dans ma carrière. Ce couple était désespéré d’avoir un héritier. Ils ne voulaient qu’un garçon… ».
Cette histoire illustre de manière extrême ce que signifie le marché de la procréation et les bébés sur mesure.
En France, la loi interdit le transfert de gamètes ou d’embryons post mortem. En 2016, le Conseil d’Etat s’était dit favorable, à titre exceptionnel, au recours d’une femme espagnole qui demandait le transfert des gamètes de son mari décédé pour pratiquer une insémination post mortem en Espagne où cette pratique est légale.

Belgique : 98 retraits de déclarations d’euthanasie entre 2016 et 2017

Belgique : 98 retraits de déclarations d’euthanasie entre 2016 et 2017

euthanasie

Les quotidiens belges néerlandophones « De Standaard», «Het Nieuwsblad» et «Gazet van Antwerpen» ont publié des chiffres concernant l’annulation des déclarations d’euthanasie entre 2016 et 2017. 98 belges ont à cette période retiré leur déclaration anticipée d’euthanasie, formalité qui était rendue possible depuis 2008.

Pour Gert Huysmans, président de la fédération flamande des soins palliatifs, les gens « rédigent leur déclaration alors qu’ils sont en bonne santé et sous-estiment alors l’instinct de survie qui les animera quand ils seront malades. »

L’Institut européen de Bioéthique dans son bulletin du 6 septembre 2018 souligne qu’en 10 ans 382 personnes ont retiré leur déclaration anticipée d’euthanasie.

« En 10 ans, 170.942 déclarations anticipées ont été déposées, 128.291 sont toujours actives et 42.651 autres arrivées à échéance, puisque la validité de ce document est de 5 ans. Parmi ces déclarations arrivées à échéance, 29.842 enregistrements n’ont pas été confirmés, le reste émanait de personnes entre-temps décédées de mort naturelle. (…) A noter que pour la période 2016-2017, il y a eu 58 personnes qui ont quand même été euthanasiées par un médecin sur base d’une déclaration anticipée. Ces personnes se trouvaient dans un état d’inconscience avancé ou de coma jugé « irréversible ».

IVG – Clause de conscience : Tugdual Derville, invité de Sud Radio

IVG – Clause de conscience : Tugdual Derville, invité de Sud Radio

Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA, était l’invité de Christophe Bordet, dans l’émission « Les Vraies Voix » sur Sud Radio, le 13 septembre 2018. Il revient sur une parole, prononcée par un médecin gynécologue-obstétricien à propos de l’IVG, qui a emballé les médias.

Verbatim issus de l’émission :

« Les propos de ce médecin ne sont pas exactement ceux que vous lui avez fait dire, car il n’a pas prononcé le mot « homicide », il a répondu à une question en fin d’interview, question piège d’ailleurs, où on lui a demandé si [l’IVG] c’était arrêter une vie. »

« L’article 1 de la loi de 1975 assure « le respect de l’être humain dès le commencement de la vie, il ne saurait être porté atteinte à ce principe qu’en cas de nécessité et selon les conditions définies par la présente loi ». C’est autour du mot « vie » que le débat s’est posé : « est-ce que c’est une vie ou pas ?  » Je crois que scientifiquement le médecin le sait. J’ai eu tout à l’heure une gynécologue au téléphone qui exerce sa clause de conscience, [droit] qui a été également reconnu ; et Simone Veil tenait énormément à ce que le médecin ne soit pas obligé de pratiquer l’IVG. »

« C’est à cela que ce médecin a répondu car il exerce sa clause de conscience, il ne fait plus d’IVG ; dans ses études, sa pratique, il se bat pour accueillir cette vie, soigner la femme, prendre soin de cette vie ; il ne peut pas faire [l’IVG], il dit « c’est mes tripes qui parlent » – une femme dirait peut-être ses entrailles. »

« J’accompagne des femmes, parfois même après l’avortement ; je suis frappé de voir, alors qu’elles n’ont plus d’accompagnement proposé désormais, malheureusement, comme ce n’est pas un acte anodin. »

« La loi a évolué énormément depuis Simone Veil, il n’y a plus le délai de réflexion d’une semaine, qui permettait à certaines femmes de résister à certaines pressions, je pense le plus souvent aux pressions du compagnon, mais aussi des pressions économiques. »

« Nous sommes dans une société où il y a un paradoxe ; d’un côté, le Ministère de la Santé dit aux femmes « Ne buvez pas d’alcool, parce ce que celui ou celle qui est là n’est plus déjà votre corps » (…) et de l’autre, on a des femmes en détresse qui sont sous la pression, je ne les juge pas, certaines recourant à l’avortement, parfois en désespoir de cause, souvent à contrecœur, jamais de façon anodine. »

« Donc la question qu’on se pose à Alliance VITA, c’est, même si nous ne sommes pas d’accord sur le principe même de l’avortement, étant pour le respect de toute vie, (…) c’est : Est-ce qu’on ne pourrait pas s’entendre pour qu’il soit prévenu ? Il faut accompagner, prévenir l’avortement par tous les moyens possibles, et écouter les femmes qui souffrent aussi. »

« Cette loi a été modifiée à 7 reprises sous le quinquennat de François Hollande, en enlevant tout ce qui permettait la prévention de l’avortement. Par exemple, il y a une loi qui a supprimé le guide des aides aux femmes enceintes, donné à toute femme venue consulter en vue d’une IVG pour la première consultation. Nous l’avons réédité ; nous avons demandé au ministère de le rééditer, il ne l’a pas fait. Nous diffusons ce guide, les services sociaux s’en servent. »

« Aujourd’hui, c’est comme si une grossesse imprévue ou difficile, souvent très douloureuse, conduisait inéluctablement à l’avortement, alors que beaucoup de femmes aimeraient être aidées : logement, emploi, soutien du compagnon, pas de pression psychologique, pas de ces normes sociales qui pèsent souvent… Des femmes nous disent : je suis trop jeune pour avoir un bébé, parce que maintenant ce sont des femmes de trente ans qui ont des bébés ; nous les aidons simplement à accueillir en elles leur désir le plus profond, qui est très souvent d’aller au bout d’une grossesse, d’être aidées et accompagnées, plutôt que de subir une IVG à contrecœur. »

[CP] « États généraux de la bioéthique : Acte 2 » – Intervention de Blanche Streb

[CP] « États généraux de la bioéthique : Acte 2 » – Intervention de Blanche Streb

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Blanche Streb, Directrice de la formation d’Alliance VITA et auteur de « Bébés sur mesure – Le monde des meilleurs », interviendra lors de la journée de réflexion organisée par l’association lyonnaise Cosette et Gavroche.

Intitulée « États généraux de la bioéthique : Acte 2 », cette journée organisée par le Dr Nogier, président de l’association et à l’initiative du « Manifeste des médecins » co-signé par 1800 praticiens, sera consacrée à la problématique de la procréation médicalement assistée. Elle donnera la parole à de nombreux experts (philosophe, juriste, médecin, pédopsychiatre…) et autres spécialistes de l’enfance.

A la veille de la publication du rapport final du Comité Consultatif National d’Ethique (CCNE), le 25 septembre, et de celui de l’Office Parlementaire d’Evaluation des Choix scientifiques et Technologiques (OPECST), prévu le 18 octobre, Blanche Streb rappellera les nombreux enjeux tapis derrière les potentielles modifications qui pourraient être apportées à la loi bioéthique :

« Je pense qu’il est essentiel de comprendre que les enjeux de l’assistance à la procréation vont encore bien au-delà de l’injustice déjà infiniment grave, de vouloir légaliser la fabrication d’enfants délibérément privés de leur père. Quitter le critère du couple homme-femme et de l’infertilité, c’est consacrer un droit à l’enfant, à tous prix et selon tous les procédés. C’est entériner l’asservissement de la médecine au service des désirs individuels et opérer un grave glissement vers le business procréatif et la marchandisation du corps et des gamètes.

Posons-nous les bonnes questions : jusqu’où ira la procréation artificielle ? Voulons-nous un pas supplémentaire vers le tri et la production d’êtres humains sur commande et sur mesure ? Ces techniques, la mentalité qu’elles impliquent et qu’elles induisent, transforment notre regard sur la procréation humaine, et donc sur l’embryon, sur l’enfant, sur autrui : comment cela ne pourrait-il pas ne pas avoir un impact majeur sur la société ? Il s’agit de réfléchir en vérité et en profondeur sur le modèle de société que nous voulons promouvoir. Celui qui sera, dans ce monde que nous vou­lons demain, compte sur nous ; il mérite mieux que de se savoir sur terre parce qu’il aura eu le droit de vivre grâce à certains de ses critères ».

Rappelons que la révision de la loi bioéthique, et notamment l’ouverture de l’accès à la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes, sera discutée dans les prochains mois par le Parlement français.

Cette intervention de Blanche Streb annonce le début d’une mobilisation pour empêcher un basculement de société dangereux pour l’avenir de notre société.

[CP] 21e Université d’été d’Alliance VITA : Cultiver le goût de la vie pour le transmettre

[CP] 21e Université d’été d’Alliance VITA : Cultiver le goût de la vie pour le transmettre

université d'été 2018

300 membres d’Alliance VITA ont participé à son université d’été 2018 qui s’est déroulée cette année du 24 au 26 août à la Pommeraye, à quelques kilomètres d’Angers (49) avec pour thème : “Cultiver le goût de la vie”. Autour de François-Xavier Pérès, son président, de Tugdual Derville, délégué général, Caroline Roux, déléguée générale adjointe & directrice de VITA International, Blanche Streb, directrice de la formation et de la recherche, et des autres permanents de l’association, plusieurs personnalités amies étaient présentes, venues notamment du Portugal et de Belgique, ainsi qu’une délégation des VITA Jeunes qui revenaient de leur tour 2018 à la rencontre des personnes âgées.

Au programme de cette session de trois jours : bilans, exposés, formations et ateliers mis en place afin que les membres du réseau VITA puissent prendre le chemin de la rentrée avec une capacité accrue de défendre l’être humain avec toutes ses fragilités. Entre parcours de développement personnel, témoignages de vie et conférences, Alliance VITA a construit cette Université afin de répondre aux graves enjeux qui s’annoncent à partir de la rentrée.

Pour Alliance VITA, les résultats des Etats généraux de la bioéthique dénotent une forte volonté de ses participants de préserver l’intérêt supérieur des enfants face aux dérives de la procréation médicalement assistée (PMA). La révision de la loi de bioéthique, dont la phase parlementaire se prépare, devra respecter l’inaliénabilité du corps humain, de sa conception jusqu’à sa mort, le droit pour chaque enfant d’être conçu d’un père et d’une mère, et la protection de la vie des plus fragiles. L’écoute, par Alliance VITA, des personnes confrontées à des épreuves de début ou de fin de vie confirme l’importance de ces repères à toutes les générations.

Alliance VITA souhaite résister aux glissements des lois sociétales dont nos concitoyens les plus faibles font les frais. Parmi ces glissements actuellement en débat, l’accès à la PMA pour les femmes seules ou vivant à deux occulte trois enjeux majeurs :

  • Le vrai problème de l’infertilité qui touche de plus en plus de Français en âge de procréer, défi d’écologie humaine ;
  • L’aggravation de l’eugénisme par sélection anténatale qui tend à l’exigence inhumaine de l’enfant zéro défaut ;
  • L’isolement croissant des personnes âgées dépendantes, dont certaines subissent une forme « d’euthanasie sociale ».

C’est pour ces raisons qu’Alliance VITA appelle ses membres à faire rayonner le goût de la vie pour cette rentrée 2018 et à se préparer à la mobilisation si l’exécutif déclenche à nouveau une offensive sociétale.

2e édition du VITA Tour : « Entre générations, osons la découverte »

2e édition du VITA Tour : « Entre générations, osons la découverte »

vita tour

Après la réussite de la 1ère édition du VITA Tour en 2017, les VITA jeunes sont repartis sur les routes de France, le 23 juillet, pour rapprocher les générations et proposer à la société une image positive du grand âge.

Au cœur de l’initiative, une conviction forte : les personnes âgées, parfois isolées et éloignées de leurs proches, ont néanmoins de multiples trésors à transmettre aux jeunes générations. Un avis du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) pointait, le 17 mai dernier, les enjeux éthiques du vieillissement et spécialement les risques d’exclusion sociale.

Ainsi, dans chaque ville étape du VITA Tour, l’action des VITA Jeunes se déroule en deux temps : la rencontre et des temps de partage avec des personnes âgées en EHPAD ; puis, des moments de discussion avec les vacanciers sur les plages quant aux liens que ces derniers entretiennent avec le grand âge. Ces temps d’échanges sont aussi bien appréciés des personnes âgées et du personnel soignant que des vacanciers qui se réjouissent de cette initiative et encouragent les jeunes pour cette action.

« Une grande partie des problèmes que rencontrent nos sociétés, vient du cloisonnement et du manque de liens entre individus. Nous vivons de plus en plus “entre soi” et les générations se côtoient de moins en moins », constate Jean-Baptiste Rollet, responsable des VITA jeunes. Une VITA jeune résume : « je dirai que le Vita Tour cherche à faire prendre conscience que les jeunes générations ont besoin de leurs aînés et réciproquement…. Cette prise de conscience touche tout le monde, à commencer par nous-mêmes. »

Le VITA Tour est une action préparée et réalisée par les VITA Jeunes. Membres d’Alliance VITA, ces étudiants et jeunes professionnels veulent s’engager pour la défense des plus fragiles, par une formation approfondie et la participation aux actions de terrain de VITA.

Les étapes du VITA Tour 2018 :

  • Le 24 juillet : Les Sables-d’Olonne
  • Le 26 juillet : Noirmoutier
  • Le 28 juillet : Vannes
  • Le 31 juillet : Saint-Malo
  • Le 02 août : Le Mont-Saint-Michel
  • Le 04 août : Granville

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Ils en ont parlé : « Cet été, sur la plage, vous trouverez un trésor »

Suivez l’actualité du VITA Tour en vous connectant à la page facebook dédiée.

Euthanasie en Belgique : bilan de la Commission de contrôle pour 2016-2017

Euthanasie en Belgique : bilan de la Commission de contrôle pour 2016-2017

euthanasie belgique

Le 17 juillet dernier, la Commission fédérale chargée de contrôler les euthanasies en Belgique a remis son rapport biannuel au Parlement, mettant en lumière une nouvelle forte augmentation des cas déclarés par les médecins.

Selon la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie (CFCEE), 2.028 euthanasies ont été enregistrées en 2016 et 2.309 en 2017, ce qui représente une hausse de près de 14 % sur cette dernière année connue. Depuis le vote de la loi en 2002, le nombre d’euthanasies augmente systématiquement chaque année, comme en témoigne le graphique publié dans le rapport officiel :

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Sont concernés autant d’hommes que de femmes, en général très âgés, mais environ 1/3 ayant moins de 70 ans. 78% des actes se passent en Flandre, contre 22% en Wallonie, cette forte disparité géographique étant vraisemblablement liée à des raisons culturelles.

45% des euthanasies sont pratiquées au domicile de la personne, 39% à l’hôpital et le reste dans des maisons de soins ou de retraite. Les cancers sont à l’origine de 64% des demandes, le reste étant lié à « une combinaison de plusieurs affections (polypathologies) », selon les termes du rapport, et dans 15% de ces divers cas, la personne n’est pas en fin de vie. Les demandes d’euthanasie sur la base de troubles mentaux et du comportement, pour lesquelles le discernement et l’autonomie de décision font souvent débat, représentent une quarantaine de cas par an.

Trois euthanasies de mineurs ont été enregistrées en 2016-2017, deux en Flandre et une en Wallonie. Les enfants étaient âgés de 9, 11 et 17 ans. Ces trois patients “souffraient à chaque fois d’affections incurables et particulièrement graves allant entraîner leur décès à brève échéance“, souligne la CFCEE dans son rapport. Ce sont les trois premiers cas depuis la loi de février 2014, la Belgique étant le seul pays au monde autorisant les euthanasies de mineurs sans aucune limite d’âge.

La hausse continuelle des cas d’euthanasie en Belgique inquiète certains parlementaires ou certains médecins, mais elle satisfait les partisans de cette pratique : pour Jacqueline Herremans, présidente de l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD belge) et membre de la CFCEE, « l’euthanasie est clairement entrée dans les mœurs. Parmi les hypothèses expliquant cette augmentation, l’effet générationnel est évident : la loi, votée en 2002, est désormais mieux connue par les générations les plus concernées. Aujourd’hui, l’information est mieux diffusée. »

Aucune dérive n’est signalée officiellement. Le document de présentation du rapport se conclut par ces mots : « La Commission a estimé que toutes les déclarations reçues répondaient aux conditions essentielles de la loi et aucune n’a été transmise au procureur du Roi. La Commission estime qu’au cours des deux années écoulées, l’application de la loi n’a pas donné lieu à des difficultés majeures ou à des abus qui nécessiteraient des initiatives législatives. »

Dans la réalité, des controverses importantes ont surgi ces derniers mois sur la légitimité de certaines euthanasies, un membre de la Commission fédérale de contrôle ayant même démissionné pour exprimer son désaccord sur un cas très litigieux.

 

[CP] PMA : l’opinion prise en otage par une minorité !

[CP] PMA : l’opinion prise en otage par une minorité !

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Le député LREM Guillaume Chiche entend déposer une proposition de loi étendant la PMA (Procréation Médicalement Assistée) aux couples de femmes et aux femmes seules. Serait abandonné tout critère d’infertilité médicalement constatée pour accéder à la PMA qui serait pourtant remboursée par la sécurité sociale.

Alliance VITA dénonce cette prise en otage de l’opinion publique par certaines minorités, qu’elles soient de la société civile ou du Parlement, alors que ces mesures posent des questions éthiques majeures, spécialement pour le droit des enfants.

Ce sujet de fond mérite un débat de fond ; il ne doit pas être escamoté à coup de communiqués. Alliance VITA rappelle que l’extension du recours à la PMA serait :

  • Un déni de démocratie : les citoyens à l’issue de ces états généraux de la bioéthique ont clairement donné leur avis contre l’ouverture de la PMA sans père. Le sondage IFOP commandé par Alliance VITA à l’occasion de la fête des pères, le 14 juin dernier, a révélé que 61% des Français estiment qu’il faut « privilégier le besoin d’avoir un père en réservant la PMA aux couples homme-femme ayant un problème médical d’infertilité ». Cet avis s’élève chez les pères à 72%.
  • Une négation du sens de la paternité : la grande majorité des Français sont opposés à l’effacement du père dans la procréation. Le même sondage IFOP a montré que 93% d’entre eux considèrent que le père a « un rôle essentiel » à jouer pour les enfants et leur développement. Ils estiment à 73% que les rôles du père et de la mère sont différents et complémentaires. Pour 89% des sondés, cette absence est un événement « qui marque toute la vie » ; pour 85% d’entre eux, elle « peut entraîner chez l’enfant des difficultés personnelles ».
  • Un basculement vers le marché de la procréation : l’abandon du critère d’infertilité médicale pour accéder à la PMA ferait basculer la France dans le marché la procréation humaine.

Pour Tugdual Derville, Délégué général d’Alliance VITA :

« Comment peut-on ignorer que cette réforme de la PMA qu’on tente de justifier « au nom de l’égalité » s’étendra forcément à la GPA ? Si l’on suit la logique de Monsieur Chiche, de quel droit pouvons-nous céder la PMA aux femmes seules ou en couple et résister aux hommes pour la GPA ? Le député a déjà proposé que les « hommes transgenres » aient accès à cette PMA : on simulerait une « maternité masculine », tout en décourageant la vraie paternité ! C’est marcher sur la tête : on ne joue pas avec l’intérêt supérieur des enfants. Il faut aussi avoir conscience que, la demande de sperme explosant, l’Etat voudra créer et financer par l’impôt un marché des gamètes, en incitant les Français à donner leur sperme tout en s’en lavant les mains. Ce n’est pas le moment de déresponsabiliser les hommes, en matière de paternité. »

Alliance VITA s’oppose donc à toute marchandisation du corps humain et à tout changement de société reposant sur une minorité exigeant un droit à l’enfant primant sur le droit de l’enfant. Une mobilisation nationale se prépare.

[CP] De quel droit le Conseil d’Etat peut-il abandonner la protection des enfants au nom d’intérêts individuels ?

[CP] De quel droit le Conseil d’Etat peut-il abandonner la protection des enfants au nom d’intérêts individuels ?

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Après la publication du rapport du Conseil d’Etat, Alliance VITA veut interpeller le Président de la République pour faire entendre la voix du grand oublié de ce rapport qu’est l’enfant : le Conseil d’Etat tend en effet à s’aligner sur certaines demandes sociétales en matière de procréation au détriment de l’intérêt supérieur de l’enfant.

En préconisant un nouveau type de filiation avec deux filiations maternelles, la France introduirait une grave discrimination pour les enfants privés définitivement par l’état civil de généalogie paternelle.

Une instance juridique supposée conseiller le gouvernement en matière de procréation accrédite des demandes sociétales d’adultes, à la fois transgressives et très minoritaires, au lieu d’évaluer la politique de prévention de l’infertilité (causes environnementales et comportementales), et de reconnaître les incidences de la banalisation de la PMA sur les droits de l’enfant.

Pour Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA, « Ces préconisations nouvelles donnent l’impression d’une instance peu soucieuse de cohérence juridique et de justice pour les plus faibles. Comme si des mobiles politiques l’obligeaient à revenir sur son travail passé… Comment se peut-il qu’en quelques années les principes protecteurs des enfants, revendiqués lors de la révision de la loi de 2011, tombent d’un coup ? Le Conseil d’Etat avait préconisé alors d’éviter « le risque de surenchère vers le moins disant éthique », de ne pas remettre en cause « l’exigence fondamentale de donner à l’enfant une famille comportant un père et une mère » et de ne pas « créer délibérément un enfant sans père, ce qui ne peut être considéré comme l’intérêt de l’enfant à naître ». Même constat, quand le Conseil d’Etat se positionne en faveur de la recherche sur l’embryon jusqu’au 13e jour. Cette bioéthique du glissement continu est incapable de sécuriser notre société. »

Alliance VITA note, sur le point qui aurait mérité un ajustement, que le Conseil d’Etat fait une proposition absurde qui ne répond pas aux demandes des enfants nés par assistance médicale avec donneur, éprouvés par l’anonymat du don de gamète et en quête de leurs origines. Cette quête est abordée sur la pointe des pieds, par une proposition d’accès des données non-identifiantes soumis au consentement du donneur et des parents. C’est scientifiquement absurde et pratiquement dérisoire. Car rien ne peut désormais s’opposer à l’accès d’un enfant à son origine.

Alliance VITA continue de demander que les grands principes qui gouvernent notre droit national et international soient respectés, en particulier l’art. 7 de la Convention des droits de l’enfant qui dispose que tout enfant a « dans la mesure du possible, le droit de connaître ses parents et d’être élevé par eux ».

Alliance VITA entend participer à la mobilisation pour l’enfant que tout projet de loi portant atteinte à son intérêt supérieur fera naître.

Infertilité : un rapport alarmant de l’Agence nationale de santé publique

Infertilité : un rapport alarmant de l’Agence nationale de santé publique

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L’Agence nationale de santé publique, Santé publique France, aborde dans son dernier bulletin épidémiologique paru le 3 juillet 2018 la question : « Santé reproductive et perturbateurs endocriniens ».

Ce rapport alarmant confirme des données inquiétantes sur l’infertilité croissante, déjà rapportées dans d’autres études. Les résultats globaux « reflètent une altération globale de la santé reproductive masculine en France, cohérente avec la littérature internationale ».

Fortement mis en cause, les facteurs environnementaux et l’exposition à des substances toxiques, comme certains perturbateurs endocriniens (PE) par exemple.

Pour la fertilité masculine, les éléments évalués sont les malformations de l’appareil génital, la qualité du sperme et l’incidence des cancers des testicules.

La qualité du sperme est en chute libre. La concentration en spermatozoïde baisse de 1.9% par an, soit de près de 32.2 % depuis 15 ans. Par ailleurs, le nombre de spermatozoïdes morphologiquement normaux baisse également.

Les cas de cancer des testicules sont malheureusement en augmentation de 1.5% par an. Au niveau de l’appareil génital masculin, l’absence d’un ou deux testicules chez les petits garçons augmente de 2.6% par an en France ; la cause est l’insuffisance d’imprégnation hormonale en androgène pouvant résulter d’une exposition de la mère à des perturbateurs endocriniens pendant la grossesse ou à des problèmes transgénérationnels, reflétant des expositions à des substances toxiques dans les générations précédentes.

Des phénomènes de « puberté précoce », ayant de possibles conséquences néfastes sur la santé et la fertilité, sont également observés depuis plusieurs années avec une forte disparité régionale. Les causes multiformes pourraient être reliées à d’autres facteurs que des facteurs environnementaux, comme des facteurs génétiques ou ethniques.

Les causes de l’infertilité sont multiformes et complexes. Il est essentiel que les études continuent et qu’elles soient suivies de campagnes d’information et de prévention. Il s’agit d’une cause majeure de santé publique.