Le positionnement d’Alliance VITA sur l’objection de conscience

Le positionnement d’Alliance VITA sur l’objection de conscience

Sauvons l’objection de conscience !

La clause de conscience des soignants est en danger.

Le 7 octobre prochain, une résolution visant à la « règlementer » sera soumise au vote de l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. Ce texte est d’une particulière gravité, pour trois raisons majeures :

1/ il entend « en cas d’urgence » forcer un soignant à pratiquer des actes que sa conscience réprouve ;

2/ il veut exclure du droit à l’objection les soignants participant « indirectement » à l’acte ;

3/ il propose l’établissement et la publication de listes d’objecteurs.

Un tel « encadrement » ruinerait le principe même de la clause de conscience. Comme si l’urgence pouvait légitimer de faire taire sa conscience, alors que c’est dans les situations les plus tendues qu’elle est le plus indispensable ! Comme si la participation indirecte à un acte pouvait être exigée, sous prétexte qu’en « émiettant » la responsabilité, chaque intermédiaire serait moins impliqué dans l’acte inacceptable ! Et comme si on pouvait oublier à quelles dérives aboutit la constitution de listes de citoyens classés selon leurs opinions politiques, philosophiques ou religieuses !

Faut-il rappeler les leçons d’une histoire pas si ancienne ? Devant la justice, des médecins ont pensé pouvoir s’exonérer de leur responsabilité en cinq mots : « Nous avons obéi aux ordres ». Ils furent logiquement condamnés pour n’avoir pas obéi… à la loi de leur conscience.

Aujourd’hui, la liberté de conscience est reconnue par les différentes Conventions européennes qui protègent les droits de l’homme. Sa garantie concrète, c’est le droit à l’objection de conscience.

Or la liberté de conscience ne doit pas souffrir d’exception. Si ce droit est nécessaire aux soignants, c’est qu’ils prennent soin de personnes en situation de faiblesse, sur des questions intimes de vie et de mort. Ils détiennent de ce fait un pouvoir considérable. La loi doit donc garantir à tout professionnel de santé la possibilité de ne pas participer à un acte que sa conscience réprouve.

Car si la clause de conscience a été créée, c’est parce qu’elle s’exerce dans les situations les plus critiques : l’avortement, la stérilisation, des choix thérapeutiques vitaux, certains protocoles de recherche impliquant des expérimentations sur l’homme, sans oublier l’euthanasie dans les quelques pays où cet acte a été légalisé.

D’aucuns pensent que, pour assurer le « service public » dans ces domaines, la liberté de conscience ne doit pas s’imposer. Mais un médecin doit-il se plier aux injonctions d’une administration, si c’est pour réaliser un acte grave contraire aux valeurs fondamentales auxquelles il croit ? Si le texte du Conseil de l’Europe est voté, le risque est réel qu’un jour, sous cette influence, une loi soit votée qui oblige des soignants à porter atteinte à la vie de notre semblable, au nom du service public !

Déjà en France, de nombreux soignants souffrent de ne pas pouvoir exercer librement leur clause de conscience. D’autres, comme les pharmaciens, en sont même privés. Certains subissent brimades et discriminations, notamment à l’embauche, au point que leur liberté de conscience est devenue théorique. Et voilà qu’on entend la fragiliser davantage !

Même les citoyens non concernés, parce que personnellement favorables aux actes en jeu, peuvent être d’accord sur le principe qu’on ne doit pas forcer quelqu’un à agir contre sa conscience. Enseignants, militaires, chercheurs, fonctionnaires, journalistes, nous devrions reconnaître que le droit à l’objection de conscience est universel et nous concerne tous.

Des hommes ont préféré renoncer à leurs avantages ou à leur carrière plutôt que d’agir contre leur conscience. Certains ont même accepté de perdre la vie pour cette raison. Ils ont manifesté par ce sacrifice suprême que le droit à l’objection de conscience n’avait rien à voir avec une revendication individualiste pour son propre confort. C’était au contraire à leurs yeux un devoir impérieux, plus cher que leur propre vie.

clause de conscience liberté de conscience
Mme Bachelot décrète que les transsexuels ne sont pas malades

Mme Bachelot décrète que les transsexuels ne sont pas malades

Il y a quelques mois, Roselyne Bachelot avait annoncé sa décision de supprimer la transsexualité de la liste des affections psychiatriques. C’est maintenant chose faite avec un décret publié le 10 février 2010, quelques jours avant la remise d’un rapport de la Haute autorité de santé sur ce sujet.

La transsexualité se caractérise par la croyance d’appartenir à l’autre sexe, ce qui entraîne la revendication que le corps soit transformé en conséquence. Les personnes concernées peuvent entamer un parcours psychiatrique, une manipulation hormonale, puis éventuellement une chirurgie, qui transforme l’aspect intime, au prix d’une mutilation définitive et d’une fonctionnalité très douteuse sur les plans sexuel et urinaire. Parcours qui peut aller jusqu’au changement d’état civil. Tout ceci ne changeant évidemment pas les chromosomes qui restent ce qu’ils sont.

Les associations militantes avancent le chiffre – invérifiable mais certainement surévalué – de 50.000 Français concernés. Il y aurait en France une centaine d’opérations de changement de sexe chaque année.  Certains notent que la médiatisation du transsexualisme inciterait les candidatures de personnes à l’identité sexuelle fragile…

S’il s’agit d’un phénomène tout-à-fait marginal, il n’en reste pas moins préoccupant, comme symptome d’une évolution sociale.

La France devient donc le premier pays du monde à décréter que les transsexuels ne souffriraient pas d’une maladie mentale. Première mondiale aussitôt qualifiée d’ « historique », par le porte-parole de l’Interassossiative lesbiennes, gay, bi et trans.

Certains hommes politiques de gauche et intellectuels se réjouissent d’un geste qui serait un signe de tolérance.

 

Un enthousiasme un moment pondéré par l’association Transgenre, qui a suspecté le gouvernement de vouloir « dé rembourser » le coûteux parcours psycho-médico-chirurgical des personnes transsexuelles. Le ministère de la Santé s’est empressée de démentir et d’assurer que le traitement resterait à la charge de la Sécurité sociale. Quelle confusion …

Mais, au fond, si cette décision du Ministre, avant tout politique et symbolique, pose problème, c’est parce qu’elle n’est peut-être pas si respectueuse de ces personnes qu’elle en a l’air.  En effet, ne plus reconnaître la maladie, disent certains, cela enferme ces personnes dans leur souffrance. Comme si elle était inéluctable.

Le problème, c’est que la transsexualité est devenue un cheval de Troie de ceux qui entendent déconstruire le modèle familial traditionnel, soupçonné d’exclure les personnes qui ne se sentent pas en conformité avec leur anatomie.

Les théoriciens du Gender voudraient inculquer, dès la maternelle, qu’on ne naît pas homme ou femme, mais qu’on le choisit. Ou bien – et là réside une ambiguïté notable – qu’on serait obligé de se conformer à ce qu’on ressent.

On ne naîtrait pas garçon ou fille. Il faudrait laisser à chacun le temps de déterminer s’il se sent homme ou femme puis quel sexe l’attire chez autrui, à l’instant T. On pourrait donc être un homme qui ressent qu’il est une femme et se fait opérer puis qui revendique d’aimer les femmes.

S’il faut lutter contre les stigmatisations offensantes de personnes en grande souffrance, le caractère pathologique d’un trouble identitaire ne saurait être effacé d’un coup de gomme ministérielle. C’est de la mauvaise politique qui se retourne contre les intentions affichées et qui fait le jeu d’une idéologie dangereuse.

Choc entre féminisme et écologie

Choc entre féminisme et écologie

Choc entre féminisme et écologie

On aurait pu imaginer que ce féminisme quelque peu outrancier avait disparu, tant il apparaît désuet. Le brillant livre de la philosophe Elisabeth Badinter nous montre qu’il n’en est rien.

Dans la ligne de Simone de Beauvoir, Madame Badinter continue de contester qu’il y ait un instinct maternel. Dans son nouvel ouvrage intitulé « Le conflit, la femme et la mère » publié chez Flammarion – et qui lui a valu une journée entière de tribune sur France Inter le 11 février –  la philosophe s’en prend à deux nouveaux «dogmes» que l’écologie fondamentaliste imposerait aux femmes : l’allaitement maternel et les couches lavables.

Car il s’agit pour Elisabeth Badinter de lutter pour un féminisme radical. Selon sa thèse, la femme ne serait pas naturellement encline à aimer son enfant, en tout cas pas plus que les pères. Il n’y aurait pas d’« instinct maternel ». Et la femme ne pourrait s’affirmer que par le travail, l’indépendance financière, une forme de féminité absolument libérée de la maternité.
La voilà aujourd’hui partie en guerre contre l’idéologie écologiste qui domine largement notre paysage politique et qu’elle accuse de conduire les femmes à la régression en voulant les orienter vers une maternité plus « naturelle ». Elle ironise d’ailleurs contre l’accouchement « sauvage ».
Elisabeth Badinter vitupère donc contre les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé qui voudrait que les femmes allaitent leurs bébés : selon elle, ce n’est qu’une nouvelle aliénation car cela oblige les femmes à rester à la maison. Certes, les hommes ne peuvent donner le sein.
Elisabeth Badinter jette l’anathème sur les couches lavables. Car les écologistes jugent les couches jetables – symbole d’émancipation de la femme – peu biodégradables et militent donc pour les couches réutilisables. Ce qu’Elisabeth Badinter fustige donc comme une nouvelle oppression, convaincue que ce ne sont pas les hommes qui laveront les dites couches lavables, ce en quoi on ne peut lui donner tout à fait tort.

Si de nombreuses mères ont rejeté l’époux en se croyant plus libres, elles se sont trouvé un nouveau maître : l’enfant roi Le voilà en effet, le nouveau tyran domestique qui aliène les femmes.
Elisabeth Badinter estime même qu’une étape nécessaire au féminisme est l’émergence des femmes «childless», c’est-à-dire décidant de ne pas devenir mères. Elles ne sont que 10% en France, alors qu’en Allemagne leur proportion a déjà atteint 26%.

Il n’y a pas que des outrances dans la position d’Elisabeth Badinter. Car sa révolte contre le totalitarisme vert qui imprègne largement nos sociétés n’est pas infondée.

Mais en persistant à promouvoir une lutte des classes entre le sexe supposé faible et celui qui dominerait, Madame Badinter fait l’impasse sur l’amour désintéressé au cœur de la vie de famille.
Au fond, ce sont deux idéologies, le féminisme outrancier et l’écologie radicale, qui s’affrontent et se contestent leurs excès. La «vieille garde» de l’ultra-féminisme se rebelle contre le retour de bâton de l’écologisme dictatorial. Le choc pourrait heureusement affaiblir l’une et l’autre utopie.

Evidemment, quand il manque les repères de l’anthropologie et de l’amour vrai, on ne peut que construire des idéologies stériles et contradictoires.
On ne peut s’empêcher de penser qu’il leur manque la foi dans l’amour fidèle. C’est-à-dire l’essentiel.

Un « homme » « enceinte » ?!

Un « homme » « enceinte » ?!

Thomas Beatie vient d’accoucher à l’âge de 34 ans. Thomas Beatie avait suscité un intérêt international lorsqu’en avril dernier, il s’était montré dans la célébrissime émission populaire d’Oprah Winfrey, aux Etats-Unis.

Les téléspectateurs avaient pu assister ébahis à la cérémonie d’échographie d’un ventre de femme enceinte de cinq mois porté par un buste d’homme, orné d’une barbiche.

Dissipons d’emblée tout malentendu : Thomas Beatie, prénommé Tracy par ses parents, n’est pas un homme mais une femme. Toutes ces cellules en attestent qui contiennent les deux chromosomes X, signature indélébile du sexe féminin.

Tracy désirait « épouser » une autre femme, Nancy. Pour ce faire elle a obtenu, il y a une dizaine d’années, des interventions chirurgicales et hormonales lui donnant l’apparence d’un homme (pilosité masculine, ablation des seins).

C’est bien une femme – fusse-t-elle à barbe – dont il s’agit, même si sa grossesse stupéfait la planète après avoir atterré sa famille. Quoi qu’en disent certains médias, abusés ou complaisants, quoi qu’en dise l’état civil qui lui a accordé un « changement de sexe » administratif, quoi qu’en disent les apparences, conséquence de bricolages médicaux, d’imprégnations hormonales et d’opérations chirurgicales en particulier de l’ablation des seins, Thomas est bien une femme.

D’ailleurs, c’est parce qu’elle avait conservé ses organes génitaux féminins qu’elle est capable de procréer.

On dit que c’est parce que Nancy se découvrait stérile que Thomas se serait résolue à demander une insémination artificielle avec donneur quitte à interrompre les traitements hormonaux masculinisant. Après le refus effarés des premiers médecins consultés, elle a manifestement trouvé des complices.

Naîtra finalement en juillet une petite fille. Nancy se prétend, d’ores et déjà, son unique « maman » tandis que Tracy, que l’on ne connait plus que sous le nom de Thomas, se désigne en père, bien qu’elle ait fourni un ovocyte et non pas un  spermatozoïde pour concevoir son enfant et que ce soit son utérus qui l’ait porté.

Evidemment, cette histoire pourrait prêter à sourire si les enjeux n’étaient importants.

Les extrémistes de la théorie du « gender » qui voudrait nous faire croire que la différentiation sexuelle ne serait qu’une question culturelle, que chacun pourrait être indifféremment homme ou femme selon son souhait, que les filles jouent à la poupée par conditionnement et les garçons à la guerre, aux trains électriques ou avec leurs voitures miniatures pour les mêmes raisons ; ces militants du « gender » voient dans cette affaire une aubaine.

De même, une frange des militants homosexuels qui réclament d’accéder à l’assistance médicale à la procréation voudraient y voir un exemple à suivre.

Mais au fond, l’histoire effrayante de la grossesse qu’on prétend « masculine » ne témoignerait-elle pas plutôt qu’il y a des réalités naturelles qu’il est illusoire de prétendre contester ? Une femme reste une femme. Deux femmes ensemble ne peuvent procréer. Que cette mère soit travestie de façon médicalement assistée n’enlève rien à sa maternité. Et, comme toujours, c’est l’enfant qui est la principale victime de ce jeu de dupes.