[CP] "Un papa. Une maman. Tout simplement"

Communiqué de presse

Alliance VITA – 23 octobre 2012

63 des 75 manifestations organisées cette semaine par Alliance VITA dans toute la France se sont déroulées aujourd’hui entre midi et 14h (voir liste complète sur www.alliancevita.org). Dans toutes les villes, des manifestants sont venus nombreux, habillés de façon différente, les hommes en noir et les femmes en blanc. La scénographie jouée au milieu de cette foule mettait en valeur l’éclosion et l’apprentissage d’un « jeune ailé », sur les ailes duquel figurait les inscriptions PAPA et MAMAN. Une façon pour VITA de souligner que tout être humain, issu d’un homme et d’une femme, a besoin de la complémentarité père-mère pour prendre son envol dans la vie.

Alliance VITA a pu mesurer la motivation et la détermination pacifique de nombreux Français venus rejoindre ses rassemblements. Au-delà du slogan facile « mariage pour tous », prôné par les partisans du projet de loi sur le mariage et l’adoption par deux personnes de même sexe, c’est l’enfant qu’Alliance VITA a voulu remettre au cœur du débat : « Est-il légitime de priver délibérément d’un père et d’une mère un enfant confié à l’adoption ? Ne doit-il pas, bien au contraire, bénéficier de la parité homme-femme dans le couple parental, plus essentielle qu’au sein du gouvernement ? » interroge Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA. C’est en substance le message que les 63 porte-parole de ces rassemblement ont porté, le message que les Français sont majoritaires à soutenir (63% selon un récent sondage IFOP). Alliance VITA demande donc un grand débat national sur la famille et la filiation, certaine que si ce débat a vraiment lieu, le gouvernement renoncera à son projet d’effacer la parité homme-femme dans la famille. Alliance VITA, qui a pu mesurer le dynamisme de la mobilisation sur le terrain, s’associera le moment venu aux initiatives de mobilisation nationale.

 

[CP] Mariage et adoption homosexuels : 75 manifestations pour protéger les enfants

Alliance VITA – Communiqué de presse – Paris, le 23 octobre 2012

 

Le 23 octobre 2012*, Alliance VITA a organisé dans 75 villes de France des rassemblements de sensibilisation aux droits des enfants contre le projet de mariage et d’adoption par des personnes de même sexe.

 C’est autour d’une « figure singulière » à la fois symbolique et spectaculaire alertant en faveur de la protection des plus faibles que se sont réunies les équipes d’Alliance VITA ainsi que de nombreux citoyens opposés à ce projet, dans toute la France. Un jeune portant deux ailes est la figure centrale de la scène. L’une représente sa mère (« MAMAN »), l’autre son père (« PAPA »). Pour trouver son équilibre, de sa naissance à son envol dans la vie, pour construire son identité et grandir dans le meilleur contexte possible, un jeune a besoin de l’une et de l’autre. Les figurants, vêtus de blanc ou de rose pour les femmes, de vert ou de noir pour les hommes, illustrent la réalité et la complémentarité homme-femme dans le couple de parents, que rien ne peut remplacer. L’enfant ne doit pas être délibérément privé d’un père et d’une mère : il a besoin de cette complémentarité essentielle, biologique, et structurante pour son éducation. Le slogan de la manifestation : « Un papa. Une maman. On ne ment pas aux enfants » souligne que la loi actuellement en projet instituerait un mensonge d’Etat, en faisant croire à un enfant qu’il pourrait avoir deux papas, ou deux mamans.

Pour Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA : « Alors que le gouvernement fait tout pour exclure l’enfant du débat,  il est temps de lui donner la première place. La revendication que nous contestons concerne tous les Français. C’est pourquoi nous avons décidé d’aller à leur rencontre dans 75 villes, rejoignant leur souci que les enfants, toujours vulnérables, soient le plus possible protégés. Une chose est d’entendre les désirs de certains adultes, une autre est de céder à des demandes qui créeront des discriminations en privant des enfants de leur père ou de leur mère. Comment les Français peuvent-ils accepter qu’on efface d’un trait de plume la parité père-mère du couple de parents, là où elle est la plus nécessaire et incontestable, alors que par ailleurs, la parité est promue au gouvernement ?  Dans nos services d’écoute et d’aide, nous recevons beaucoup d’appels concernant l’infertilité, la maternité, l’éducation. Nous constatons combien l’absence d’un père ou d’une mère est difficile pour l’enfant. C’est cet ancrage dans le réel, dans le terrain, qui nous incite à prendre la parole aujourd’hui.»

 

Les 75 mobilisations d’Alliance VITA sont une première étape dans la perspective d’actions régionales ou nationales de plus grande ampleur, auxquelles l’association s’apprête à s’associer.   

Alliance VITA est une association fondée en 1993 au moment des premières lois bioéthiques. Elle agit selon deux axes : l’aide aux personnes confrontées aux épreuves du début et de la fin de vie ; la sensibilisation du public et des décideurs à la protection de la vie et de la dignité humaine. Alliance VITA rassemble 105 équipes départementales et plus de 37 000 soutiens en France.

*sauf exceptions – voir le plan général en annexe

 

Réjouissant Nobel

Colauréat du prix Nobel de médecine 2012 avec le britannique John Gurdon, Shinya Yamanaka a réussi à «reprogrammer » des cellules, une découverte majeure qui réconcilie science et conscience.
Juin 2007. La nouvelle fait l’effet d’une bombe dans le monde scientifique : le professeur Ian Wilmut, d’Edimbourg, père du premier mammifère cloné, annonce qu’il jette l’éponge, et renonce à ses recherches sur le clonage. Sa célèbre brebis Dolly avait alimenté tant de fantasmes… et de peurs ! Avec en perspective une « reproduction » humaine au sens strict. Mais voilà qu’un chercheur japonais a fait changer l’écossais d’avis. Entre 2004 et 2005, le professeur Shinya Yamanaka de l’université de Tokyo a en effet réussi l’impensable : obtenir  des cellules souches adultes pluripotentes à partir de cellules déjà différenciées. Cette découverte est publiée en 2006. On croit jusqu’ici ces cellules irrémédiablement spécialisées, ce qui explique la fascination de certains chercheurs pour les cellules souches d’origine embryonnaire, totipotentes, c’est-à-dire capable de se donner toutes sortes d’organes…  Mais voilà donc que, grâce à l’adjonction de quatre gènes à des cellules de peau de souris, Yamanaka a réussi en quelque sorte à leur faire remonter le temps. Une cure de jouvence qui bouleverse radicalement la perspective des thérapies cellulaires. Sont soudain ringardisés, non seulement le clonage, mais également l’obsession de la recherche sur l’embryon. A quoi bon se heurter aux contraintes de compatibilité entre donneur et receveur si ce dernier dispose de cellules reprogrammables ? Même si les perspectives thérapeutiques restent lointaines, c’est une bonne nouvelle pour les scientifiques attachées au respect de l’intégrité de l’être humain. Les cellules reprogrammées, dîtes « IPS », ne nécessitent en effet ni recours aux ovules, ni destruction d’embryons. Ian Wilmut renonce donc à exploiter la licence obtenue pour cloner des embryons humains. « Avec cette technique, on ne peut plus dire : “il n’y a pas moyen de faire autrement” » résume à l’époque Jean-Claude Ameisen, président du comité éthique de l’Inserm, aujourd’hui pressenti pour présider le Comité consultatif national d’éthique.
Les années ont passé. Les travaux de Yamanaka ont été confirmés par plusieurs équipes internationales. Dolly a vieilli prématurément. Le savant sud-coréen Hwang Woo-suk qui avait annoncé le premier clonage humain en 2004 est définitivement tombé pour falsification et entorse à l’éthique scientifique. Il n’avait cloné qu’un chien et fait pression sur ses collaboratrices pour qu’elles lui fournissent leurs ovocytes. Le clonage est donc largement décrédibilisé. Mais qu’en est-il de la manipulation de l’embryon ? Au 20 heures de TF1, le 8 octobre 2012, c’est paradoxalement le professeur Marc Peschanski qui est appelé à commenter le prix nouveau prix Nobel. Ardent promoteur de la recherche sur l’embryon et du clonage prétendument « thérapeutique » Peschanski n’a-t-il pas failli décerner le prix de « l’homme de l’année 2005 » à son ami Hwang, avant que le scandale ne conduise à annuler la cérémonie ?
Six ans après la découverte majeure de Yamanaka, l’attribution du prix Nobel de médecine 2012 provoque des réactions qui confirment le malaise qui entoure la recherche sur l’embryon.  Le japonais « a réussi le tour de force de faire avancer prodigieusement la science tout en contournant l’obstacle éthique et religieux que constituent les cellules souches embryonnaires » affirme Le Point sous le titre « Le Nobel Yamanaka a fait avancer la science sans heurter les consciences ». Alors que la Fondation Jérôme Lejeune et Alliance VITA  se réjouissent de la distinction internationale qui honore le découvreur des cellules IPS, les deux associations mettent en garde contre la proposition de loi « régressive » du sénateur (PS) Mézard dont la discussion est annoncée ce lundi 15 octobre 2012, au cours d’une « niche » réservée aux initiatives parlementaires.
En autorisant explicitement la recherche sur l’embryon conduisant à sa destruction, la proposition Mézard prévoit de rompre avec un principe bioéthique essentiel. Ce type de recherche n’est admis actuellement que par dérogation alors que les recherches alternatives conformes à l’éthique doivent être favorisées. La loi bioéthique exige cependant une concertation bien plus vaste qu’un débat en catimini au Parlement :  « tout projet de réforme sur les problèmes éthiques et les questions de société soulevés par les progrès de la connaissance dans les domaines de la biologie, de la médecine et de la santé doit être précédé d’un débat public sous forme d’états généraux ». Même si le texte de M. Mézard est conforme à une promesse du candidat Hollande, la majorité présidentielle peut-elle éviter un tel débat ?
 

Nobel : cellules souches éthiques

Le prix Nobel de médecine a été décerné le 8 octobre 2012 au japonais Shinya Yamanaka et au britannique John Gurdon pour leurs découvertes d’une technique d’obtention de cellules souches sans recourir à l’embryon humain.  Ce prix a été salué comme une avancée scientifique majeure qui concilie éthique et progrès.
S’appuyant sur les travaux du biologiste John Gurdon qui avait mis en lumière dès 1962 que les cellules spécialisées étaient réversibles, S. Yamanaka arriva en 2006 à reprogrammer des cellules souches adultes de souris en cellules souches pluripotentes, comme le sont les cellules souches embryonnaires. Ces cellules reprogrammées (IPS*) peuvent ensuite se différencier en plusieurs types de cellules, ouvrant ainsi un champ immense aux thérapies cellulaires. Même s’il reste encore du chemin avant que cette technique de « reprogrammation nucléaire » aboutisse à des thérapies applicables à l’humain, les recherches  sont prometteuses à double titre : d’une part, elles ouvrent à une source illimitée de cellules souches sans avoir à utiliser des embryons conduisant à leur destruction ; d’autre part, le fait de prélever les cellules adultes chez le patient lui-même élimine les risques de rejet.
Paradoxalement les sénateurs français s’apprêtent, le 15 octobre prochain,  à débattre d’une proposition de loi visant à favoriser la recherche sur l’embryon plus que problématique d’un point de vue éthique et scientifique.
*IPS : Cellules souches pluripotentes induites

[CP] Mariage homosexuel : VITA manifeste dans 75 villes

Communiqué de presse, Paris, le 10 octobre 2012

Réponse aux annonces du Premier ministre sur le mariage homosexuel : Alliance VITA manifeste dans 75 villes de France

Pour Alliance VITA, lorsque Jean-Marc Ayrault déclare ce matin : “Il importe de rappeler que dans une démocratie, ce qui compte, c’est le vote des citoyens”, il se réfugie derrière l’élection du 6 mai 2012 pour faire passer ce projet en force. Alliance VITA tient pourtant à rappeler que, selon un sondage IFOP de septembre 2012 (voir PJ), deux Français sur trois souhaitent être consultés par référendum. En effet, les Français, en élisant François Hollande à la présidence de la République, ne lui ont pas signé un chèque en blanc sur cette proposition de campagne. Des voix plus en plus nombreuses s’élèvent contre ce projet de loi : Maires, professionnels de l’enfance, pédopsychiatres, associations de personnes adoptées, juristes… Le véritable débat démocratique consiste à les consulter, ainsi qu’à écouter les Français avant d’engager ce que Monsieur Ayrault présente comme “une évolution majeure de notre code civil” ayant pour conséquence une transformation radicale du droit de la famille et de la filiation.

Alliance VITA manifestera dans 75 villes de France, au nom des droits de l’enfant et contre ce projet de loi, le mardi 23 octobre 2012.

 Pour Tugdual Derville, Délégué général d’Alliance VITA : « Pour Alliance VITA, dont la priorité est d’être “solidaire des plus fragiles”, la question essentielle reste de savoir si l’Etat peut se permettre de bouleverser le couple de parents en supprimant de sa définition la parité homme-femme. L’enfant est le premier concerné. Cette loi instituerait un mensonge d’Etat, en faisant croire aux enfants que l’on peut avoir deux papas ou deux mamans ».

Sans se prononcer sur la modalité juridique ou politique du référendum, Alliance VITA entend sensibiliser le grand public sur la portée d’une réforme qui concerne tous les Français.  

PJ : le sondage IFOP / Alliance VITA

Alliance VITA est une association fondée en France en 1993 au moment des premières lois bioéthiques. Elle agit selon deux axes : l’aide aux personnes confrontées aux épreuves de la vie ; la sensibilisation du public et des décideurs à la protection de la vie humaine. Alliance VITA compte 105 équipes départementales et plus de 37 000 soutiens en France.

Les sites d’écoute d’Alliance VITA : SOS bébé www.sosbebe.org et SOS fin de vie www.findevie.org

Mauvais regard

Près de Grenoble, à la suite d’une futile bagarre de sortie de lycée, l’expédition punitive d’une bande improvisée a fait deux morts. La France s’interroge sur cette violence.
Un mauvais re­gard ? Trente-sept coups de couteau, deux morts. Pour passer du banal incident de sortie de lycée à l’absurde barbarie, il a tout de même fallu, ce 28 septembre 2012, quelques heures et une escalade de quatre bagarres, avec des protagonistes et des lieux différents du faubourg de Grenoble.
A la sortie d’un lycée, la première confrontation oppose deux jeunes gens, mais ce sont entre leurs grands frères et leurs amis que les choses vont dégénérer. Tour à tour, deux aînés des premiers bagarreurs se mêlent de « l’embrouille ». Finalement, l’un d’entre eux monte une expédition punitive. La bande, inorganisée, est recrutée en quelques minutes par téléphones portables… Au parc Maurice-Thorez d’Échirolles, les secours arriveront trop tard pour Kevin Noubissi – celui qui avait initialement voulu « aider » ou « venger » son jeune frère – et Sofiane Tadbirt. L’ultime lynchage est consommé.
Dans les jours qui suivent le drame, les suspects sont interpellés. Le 5 octobre, dix sont finalement écroués. Tous sont peu ou prou connus des services de police, l’un sortant tout juste d’un passage en prison en raison d’une agression à l’arme blanche. Pour le procureur de la République de Grenoble, Jean-Yves Coquillat certains « sont connus pour leur extrême violence ». Mais cette fois, il ne s’agit ni de drogue, ni de territoires, ni de bandes rivales. Sidérante gratuité de la violence qui semble avoir explosé sans une once de réflexion.
Est-ce un hasard si les deux garçons de 21 ans n’ont pas le profil type de victimes d’un règlement de compte ? Kévin, le premier visé, suivait un BTS à Aix-en-Provence. Sa mère est une gynécologue bien implantée dans un quartier cossu de Grenoble. Quelques analystes évoquent le rejet par les jeunes en échec de ceux qui sont « intégrés ». La bande meurtrière est en effet composée de garçons désœuvrés et sans perspectives professionnelles, à l’exception de deux jeunes hommes qui ont récemment intégré l’armée.
Arrivé sur place par sur­prise le lundi soir, le président de la République se veut compatissant et rassurant : « Je suis là pour apporter sécurité, justice et réussite. » Puis, le 2 octobre, quelque 10 000 personnes défilent sur les lieux du drame, derrière les parents des deux victimes, particulièrement dignes. Lâcher de colombes et de ballons, fleurs blanches, tee-shirts à l’effigie de Sofiane et Kévin : autant de symboles pour exorciser la violence. « Une grande réussite pour la paix » se console Mohamed Tadbirt, l’édifiant père de Sofiane, tandis que la mère de Kévin, le docteur Aurélie Noubissi, partage sa terrible douleur en reconnaissant que « pour l’atténuer il y a la solidarité et l’amour », tout en réclamant davantage de vidéo-surveillance et la protection de la justice.
Le lendemain, c’est un imam en pleurs qui célèbre les obsèques dans la mosquée de la ville.
Mauvais regard : deux mots dérisoires pour décrire le facteur déclenchant d’une tragédie, « sans qu’il n’y ait trace d’aucun conflit d’intérêt », précise le procureur.
Par la stupidité de son détonateur et son résultat irréparable, le drame d’Échirolles atterre la France. Comment comprendre ? Interrogée par L’Express, la psycho-criminologue Michelle Agrapart estime que « ce genre de comportement destructeur peut être causé par une faille narcissique importante, c’est-à-dire un problème dans la construction de l’estime de soi ». La spécialiste constate la montée de ces gestes gratuits, commis par des bandes éphémères et que leurs auteurs sont incapables de regretter.
Où sont les pères ? Celui de deux des principaux protagonistes du drame doublement mortel a précipitamment rejoint l’Algérie dès le lendemain. Et c’est sa femme qui affronte les médias pour défendre ses deux fils. C’est encore une femme — voilée — qui osera interpeller le président Hollande devant les caméras pour lui crier sa détresse : « Ces deux-là, il ne faut pas qu’ils soient morts pour rien […] C’est devenu le Texas ! »
Faut-il se rendre à l’évidence ? En bien des lieux ou des moments, la sécurité exige qu’on fixe ses pieds  d’un œil neutre, pour éviter tout risque de relation. Parce que les codes sociaux sont devenus ceux de la domination et de la soumission, bien connus des… zoologues !
En interdisant le regard bienveillant et tout sourire, c’est l’humanité qu’on assassine. 

Mariage et adoption homosexuels : 7 actions pour résister

Mariage et adoption homosexuels : 7 actions pour résister

Le projet de loi sur le mariage et l’adoption pour des couples de même sexe pourrait être présenté le 31 octobre 2012 en Conseil des Ministres. Vraisemblablement, le Parlement examinera ce texte à partir de janvier 2013, pour un vote final en mai ou juin 2013 (dates indicatives pouvant évoluer).

S’il était adopté, ce projet modifierait en profondeur l’institution du mariage, les droits des enfants et l’organisation de la famille pour l’ensemble des couples mariés et toute la société. Chacun est concerné.

Comment alerter nos élus sur les conséquences négatives de ce projet et les inviter à y renoncer ? Que faire pour qu’un vrai débat national ait lieu ?

Alliance VITA propose sept actions concrètes à tous les Français qui souhaitent se faire entendre, à réaliser dans les semaines et mois à venir. Elles sont respectueuses des personnes et fermes sur les convictions éthiques à défendre. Elles sont à la portée de chaque citoyen, seul ou en groupe.

A chacun de décider quelles actions correspondent le mieux à ses convictions, à ses possibilités matérielles, à sa sensibilité.

 

1) Signer et faire signer notre pétition « Urgence pour l’enfance », lancée au printemps 2012 et qui a déjà reçu près de 33 000 signatures. Elle nous permet en particulier de vous informer des mobilisations auxquelles VITA s’associe.

2) Argumenter autour de soi. Pour diffuser les raisons qui expliquent l’opposition massive au projet de loi, faire largement circuler l’argumentaire 12 résistances au “mariage gay”.

3) Intervenir dans les médias, sur la base des arguments proposés et de l’évolution de l’actualité : message pour une émission de radio ou de télévision, « courrier des lecteurs » dans un journal local ou national, commentaires sur des sites internet ou des blogs, etc.

4) Écrire à des élus de son département (maire, député…) ou au Gouvernement, pour exprimer son désaccord sur ce projet de loi : si nécessaire, les 10 conseils d’Alliance Vita pour rédiger des courriers de ce type.

5) Participer à l’une des 75 manifestations locales, pacifiques et “scénographiées”, organisées le mardi 23 octobre 2012 dans 75 villes de France. Le détail des villes concernées sera disponible sur le site à partir du vendredi 12 octobre.

6) S’informer en temps réel sur l’avancement du projet de loi. Dès que le texte officiel sera connu, des numéros spéciaux du « Décodeur VITA » seront diffusés sur notre site pendant toute la procédure parlementaire.

7) Se préparer à une manifestation nationale. Alliance VITA ne s’associe pas à l’appel à manifester le 18 novembre 2012 à Paris, cette initiative ne correspondant pas à son esprit et à son éthique. D’autres initiatives inter-associatives seront prises prochainement.

 carte de france actions vita

 

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10 conseils pour un courrier efficace

1. Indiquer vos nom et adresse :
– S’identifier est une marque de respect quand on écrit à un élu ou à un responsable politique. Les courriers anonymes n’ont pas de valeur.
– Exception : un commentaire posté sur un site internet (anonyme, ou via un pseudo)
2. Présenter votre démarche dès la première phrase :
– Le destinataire a en général très peu de temps, il doit d’emblée saisir votre message.
– La première phrase doit donc être bien soignée, elle doit exprimer votre position de façon synthétique et percutante.
3. Conserver un langage « neutre » :
– L’agressivité, l’ironie, le dénigrement, le procès d’intention sont à éviter. Il ne faut pas écrire sous le coup de l’énervement.
– Le respect de l’interlocuteur et de sa fonction est nécessaire pour être crédible.
4. Faire apparaître un lien personnel entre le destinataire et vous :
– Si vous écrivez à une personnalité locale (votre maire, votre député, etc ), il n’est pas difficile de mettre en valeur votre qualité d’électeur.
– Cette référence n’est pas utile si vous vous adressez à une personnalité nationale.
5. Souligner en quoi votre destinataire est concerné :
– Vous écrivez à une personne qui est concernée par le sujet à cause de ses responsabilités, ou qui a le pouvoir de changer les choses.
– Vous faites ainsi appel à son engagement et à ses convictions personnelles.
6. S’appuyer sur votre expérience personnelle :
– Un témoignage personnel (familial, professionnel, associatif…), exprimé sobrement en quelques lignes, touche beaucoup plus que des idées générales.
– Cette expérience justifie votre inquiétude, vos émotions, votre désir d’être entendu.
7. Ne pas « parasiter » votre message par des considérations hors-sujet :
– Evitez les amalgames avec d’autres thèmes, les analyses politico-médiatiques générales, les références spirituelles, etc.
– Allez à l’essentiel en restant strictement sur le sujet que vous traitez.
8. Ne pas multiplier les arguments :
– Il est inutile de vouloir « tout dire » de ce que vous pensez, cela risque d’apporter de la confusion et de la longueur inutile.
– Mieux vaut sélectionner un ou deux arguments et les développer succinctement.
9. Rester assez bref :
– Pour une lettre, l’idéal est de ne pas dépasser un recto simple (vue d’ensemble).
– Pour un mail, ne pas dépasser la taille de l’écran, sans pièce jointe ni autre personne en copie.
10. Demander impérativement une réponse :
– A la fin de votre texte, dire clairement que vous attendez une réponse de la part de votre interlocuteur.
– Remerciez avec une formule de politesse adaptée, toujours respectueuse.
 
 

« Quelques heures de printemps », un film triste à en mourir

Yvette est veuve, seule dans son petit pavillon de province, gérant sans se plaindre son cancer qui progresse. Son fils Alain sort de prison et s’installe « quelques jours » chez elle le temps de trouver un boulot, puisqu’il semble lui aussi très seul, sans femme et sans enfant. On attend, on espère l’affection d’une mère, le soutien d’un fils ; la solidarité familiale dans l’épreuve, tout simplement. On ne nous offre que silences taiseux, regards durs et méfiants, remarques acides de la mère contre paroles blessantes du fils !
De cet univers sombre, sans un sourire, sans un geste d’attention, sans un regard de tendresse, que peut-il sortir de bon ? Le drame psychologique nous saisit au fil des séquences, avec des portraits bien ciselés, des acteurs poignants dans leur incapacité à communiquer.
La seule personne montrant un peu d’humanité et d’attention, c’est le voisin, essayant sans succès de réconcilier cette mère et ce fils qui s’ignorent et se blessent mutuellement. Le seul capable de renouer un minimum de contact, c’est le chien, celui qui finalement recueille l’affection de chacun isolément.
Peut-on mettre en scène une mère plus raide, sans tendresse, enfermée dans ses petites habitudes, rappelant à chaque occasion à son fils qu’il est de trop (« Tu n’es pas chez toi ici ») ? Elle se montre incapable de faire le premier pas pour se réconcilier avec l’enfant qu’elle a mis au monde.
Peut-on faire un portrait plus triste d’un homme enfermé dans sa solitude rongée de honte, fatigué de ses échecs, totalement indifférent à la souffrance de sa mère (elle pleure avec de gros sanglots sur son lit, lui fume sa cigarette dans sa chambre à côté, sans bouger) ? Il se montre lui aussi incapable d’exprimer ses sentiments, sauf dans l’étreinte d’une rencontre passagère, sans passé et sans avenir (« J’avais envie… moi aussi… »).
Quelle issue reste-t-il quand votre propre fils vous jette à la figure, dans une nouvelle dispute aussi stupide que cruelle : « tu fais chier, t’as qu’à crever, j’en ai rien à foutre… » ? Et puisque les examens montrent que les traitements médicaux n’empêchent plus la progression du cancer, à quoi bon continuer à vivre une telle vie ? Quand la vieille femme annonce calmement, dans une froideur glaçante, qu’elle a organisé son suicide avec l’aide d’une association en Suisse, c’est presque un soulagement : « C’est au fond la seule décision que j’aurai prise dans ma vie », laisse-t-elle entendre, évoquant un mari dur et autoritaire. Encore cette exaltation de la soi-disant liberté individuelle, qui n’exprime pourtant qu’un désespoir profond, une solitude extrême, un appel au secours que personne ne veut entendre.
Car la bonne conscience de l’entourage est elle-aussi terrible. Celle du médecin lors du dernier entretien : « Votre choix, je le comprends et le respecte ». Celle des représentants de l’association suisse, mielleux dans leur mission d’explication de la procédure : « Vous savez que les soins palliatifs, c’est très bien… » ; « On s’occupe de tout » (sans dire que ça coûte des milliers d’euros…). Celle du voisin qui vient faire ses adieux et ne sait plus quoi dire. Celle du fils surtout, qui une fois passée la surprise et l’étonnement, n’exprime pas un mot pour la dissuader, pas un geste pour l’en empêcher, y compris dans les dernières minutes avant de boire la boisson fatale.
Et quand arrive enfin la seule étreinte entre la mère et le fils, c’est trop tard : le corps se raidit, les mains se détachent, la vie s’en va, et le fils va fumer sa cigarette dehors, sans une émotion.
Le réalisateur Stéphane Brizé dit ne défendre aucune thèse et laisser le spectateur à sa liberté de penser. Mais c’est trop facile de montrer le choix de la mort comme une solution naturelle, logique, simple, finalement « humaine », en comparaison d’une vie trop banale et « inhumaine ». La séquence finale du suicide dans un beau chalet en Suisse, orchestré par la femme de l’association avenante et tout sourire, dans un climat paisible et tranquille, voilà la violence suprême, la manipulation insidieuse.
Comment le suicide assisté peut-il être valorisé comme la seule issue souhaitable pour une vieille dame malade ? Dans ce film qui sert la cause de l’euthanasie sans vouloir dire son nom, ne faut-il pas plutôt voir le procès de la solitude, du mépris de l’autre, du « c’est votre choix » qui nous épargne toute solidarité réelle ?
Laisser croire que la mort donnée à soi-même peut être un choix libre et respectable, c’est la négation de toute solidarité humaine. A tout adolescent ou adulte qui demande le poison pour se supprimer, ou la corde pour se pendre, va-t-on lui procurer le moyen de se supprimer ? Non, au contraire, les proches et la société tout entière se mobilisent pour l’entourer, lui redonner goût à la vie, le sortir du désespoir. Mais quand il s’agit d’une personne âgée et malade, on renoncerait, on baisserait les bras, on lui dirait que sa vie ne nous intéresse plus, qu’elle peut disparaître sans que cela nous préoccupe ?
Quand la ministre chargée des personnes âgées, Michèle Delaunay, attirait l’attention des Français cet été sur le nombre de personnes âgées qui se suicident, ce n’était pas son message. Elle nous invitait au contraire à nous montrer plus attentifs et plus accueillants envers nos ainés, pour ne pas les laisser à leur solitude mortifère.
S’affirmer et se comporter en « solidaires des plus fragiles » : n’est-ce pas le seul avenir qui vaille ?
 

Mariage gay : 66% des Français pour un référendum

La course de vitesse est engagée entre les pro-mariage gay et ceux qui leur résistent. Face à la volonté gouvernementale de légiférer vite, sans trop soulever les questions gênantes, la pression pour un référendum se fait de plus en plus forte, et unitaire.
Deux Français sur trois estiment qu’ils doivent être consultés par référendum sur le « projet de loi autorisant le mariage homosexuel avec droit d’adopter des enfants […] qui va modifier en profondeur le code civil et le droit de la famille ». C’est le résultat marquant d’un sondage effectué par l’Ifop à la demande d’Alliance VITA auprès d’un échantillon représentatif de 1003 adultes. Le détail des réponses selon les sensibilités politiques montre que même une majorité des sondés se situant à gauche sont favorables à ce référendum. Un tel résultat relance le débat tout en renforçant la motivation des opposants au projet. Révélé par lefigaro.fr, premier site d’information sur Internet, le sondage a été occulté par l’Agence France Presse, après « débat au sein de l’agence »…
En l’absence du vote d’une loi organique organisant l’application du très complexe « référendum d’initiative populaire » prévu par la réforme constitutionnelle du 23 juillet 2008, le référendum en question doit être décidé par le président de la République conformément à l’article 11 de la Constitution. La loi constitutionnelle du 4 août 1995 a en effet ajou­té la possibilité pour lui d’en appeler aux Français pour des réformes relatives « à la politique économique ou sociale de la Nation ». La réforme du mariage entrerait dans ce champ social, même si ce point est controversé.
Christine Boutin, présidente du Parti chrétien démocrate, a lancé l’idée de ce référendum dès le début de l’été 2012. Des personnalités politiques variées pourraient reprendre cette revendication. Interrogée par Le Parisien, Rama Yade a d’ores et déjà estimé « légitime de proposer un référendum sur les questions sociétales », en englobant dans cette formule le vote des étrangers et le « mariage » homosexuel : « On verra si la gauche a le courage de donner la parole au peuple » a commenté la vice-présidente du Parti radical.
Au gouvernement, on affirme en substance que la mesure 31 du candidat Hollande n’a pris personne par surprise et que, d’une certaine façon, le référendum a déjà eu lieu avec son élection. « Le fait même d’avoir voté pour François Hollande était une manière de lui permettre de mettre ce beau projet en œuvre », a conclu Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement. On peut lui rétorquer que de nombreuses autres promesses présidentielles sont d’ores et déjà passées aux oubliettes…En pleine campagne pour la présidence de leur parti, les ténors de l’UMP hésitent sur la conduite à tenir. En privé, certains confient leur embarras. Comment se positionner dans ce qui apparaît de plus en plus comme une grande bataille sociétale comme la France en a l’expérience, avec le risque de générer de profondes fractures au cœur de la société ?
Chez les maires, la mo­bilisation monte, avec notamment quelques voix discordantes à gauche qui rompent l’unanimisme de façade que la majorité présidentielle tentait de présenter. Élus locaux et mouvements d’adoption notent tour à tour que le lobby homosexuel est le seul à avoir été consulté par le pouvoir, alors que la réforme aurait un impact généralisé sur le mariage et la famille, et concernerait tous les Français.
Du côté des associations hostiles au mariage et à l’adoption homosexuels, au milieu des multiples pétitions et appels qui fleurissent sur Internet (on en compte une bonne dizaine), se dégage actuellement la « demande officielle de référendum national sur l’ ”ouverture du mariage et de l’adoption aux couples de même sexe” ». Cinq jours après son lancement elle dépassait les 20 000 signatures, avec un exposé des motifs résolument sobre : « La question du mariage et de l’adoption d’enfants est fondamentale et doit faire l’objet non seulement d’un débat public et démocratique, auquel chaque citoyen est en droit de participer, mais aussi d’un référendum permettant de s’assurer de l’opinion de l’ensemble des Français. » Ce type d’exposé, qui n’entre pas dans l’argumentaire des pro et des anti, pourrait-il convaincre au-delà des fronts de résistance à la réforme ? Les promoteurs de l’appel tablent surtout sur la capacité de la société de revenir à la raison grâce à un vrai débat révélant les véritables conséquences du prétendu « mariage pour tous ».
Le lobby homosexuel, ne critique-t-il pas déjà un avant-projet gouvernemental qui n’intègre pas le droit à la procréation artificielle ? Remarque logique : l’institution du mariage étant liée à l’accès à la filiation, le droit d’adopter des enfants lui est indissociable, surtout dans un contexte homosexuel ; or, cette adoption sera revendiquée par un compagnon ou une compagne de même sexe, sur des enfants que l’autre aura obtenus par des procédés artificiels, notamment à l’étranger. Et dans les cas de « bricolages procréatifs », ces arrangements entre deux hommes et deux femmes qui impliquent de négocier une garde alternée avant même la conception, la revendication est déjà de reconnaître à l’enfant quatre « coparents »…
Plutôt que d’affronter de telles perspectives qui, cette fois, heurtent frontalement l’opinion, la majorité tente de passer par la petite porte d’un « mariage pour tous » escamotant délibérément la question de l’enfant. Quitte à valider une demi-réforme, insatisfaisante pour tous. Et sans cohérence.