Le décodeur n°7 – 7 avril 2011

Alliance VITA : le nouveau nom de l’Alliance pour les Droits de la Vie

 

L’actualité du débat bioéthique vue par l’Alliance pour les Droits de la Vie

 

L’événement

Des progrès majeurs dans le traitement de la Trisomie 21.

Alors que le Sénat vient d’accentuer la politique de dépistage systématique aboutissant à l’élimination quasi-systématique des fœtus porteurs de cette maladie (voir ci-dessous), les Journées Internationales Jérôme Lejeune ont rendues publiques fin mars plusieurs avancées médicales prometteuses pour soigner cette maladie. A partir du thé vert, substance naturelle ne présentant aucun effet secondaire, des chercheurs ont découvert une molécule ayant un effet positif important sur la mémoire et la psychomotricité.

La citation

Marie-Hélène Des Esgaulx (UMP) plaidant au cours du débat pour la levée de l’anonymat :

« Il y a des secrets de famille très lourds à porter. Ce qui nous est demandé, c’est d’instituer ces secrets de famille, c’est incroyable ! Que nous, législateurs, nous rentrions dans cette galère, j’ai un petit peu de mal ! ».

Le chiffre

50 000 enfants sont nés en France d’une fécondation artificielle avec donneur anonyme. Chaque année, 1 200 enfants naissent par cette méthode, impliquant 750 donneurs. Ces chiffres sont à prendre en compte dans le débat sur la levée de l’anonymat du don de gamètes.

 

Le résumé des débats au Sénat

– Diagnostic prénatal : long débat sur la proposition systématique des examens biologiques et échographiques à toute femme enceinte et sur les risques d’une forme d’eugénisme induits par le dépistage de la Trisomie 21. Les députés, pour éviter la systématisation de ces examens, avaient introduit la mention « quand les conditions médicales le nécessitent ». Les sénateurs ont supprimé cette mention. Plusieurs sénateurs ont pointé la stigmatisation d’une population particulière.

 

– Bébé médicament : le procédé du bébé médicament est maintenu « sous réserve d’avoir épuisé toutes les possibilités offertes ». Plusieurs sénateurs ont plaidé pour ne pas poursuivre cette technique, autorisée à titre expérimental en 2004. Le développement des banques de cellules souches de sang de cordon doit permettre de répondre au problème de la compatibilité des donneurs, et donc d’éviter le tri embryonnaire.

 

– Maintien de l’anonymat du don de gamètes : c’est le sujet qui suscite le plus de divisions au sein-même des partis et du gouvernement. Après plusieurs heures de débat, les sénateurs ont désavoué leur Commission des affaires sociales qui avait prévu la levée de l’anonymat, renonçant à une disposition très réclamée par des jeunes concernés.

 

Pour l’Alliance pour les Droits de la Vie, cette position maintient une discrimination injuste : lire ici notre communiqué.

 

Notre coup de cœur

Deux scientifiques, Alain Privat et Monique Adolphe, relativisent fortement l’annonce du Professeur Peschanski d’une « première mondiale » concernant la meilleure connaissance d’une maladie grâce à des cellules souches embryonnaires humaines (voir Le Décodeur n°5). Dans un article très documenté du Quotidien du médecin du 5 avril 2011, ils contestent l’utilisation d’embryons pour parvenir à ce résultat : « en réalité, toutes les semaines, de nouvelles publications scientifiques prouvent que les cellules pluripotentes induites iPS (cellules souches adultes reprogrammées, NDLR) peuvent être –et sont- utilisées par les chercheurs pour la modélisation de pathologies ».

 

Notre coup de gueule

Deux poids-deux mesures !

Un mois avant l’annonce médiatique du premier bébé médicament par le Pr Frydman en janvier dernier, le Pr Eliane Gluckman atteignait le même résultat pour soigner la même pathologie à partir de cellules de sang de cordon.

Pourquoi ce résultat majeur a-t-il été passé sous silence dans la presse ?

Pourquoi n’a-t-il pas eu de retentissement, alors que le Ministre de la Recherche Valérie Pécresse encensait les Professeurs Frydman et Peschanski comme s’il fallait transgresser l’éthique pour mériter les félicitations gouvernementales.

[CP] Bioéthique au Sénat : appel à la justice et à la liberté

Discussion lois de bioéthique au Sénat : l’Alliance pour les Droits de la Vie appelle à la justice et à la liberté

 

L’Alliance pour les Droits de la Vie regrette que les sénateurs se soient prononcés aujourd’hui contre la levée de l’anonymat du don de gamètes, alors que cette mesure avait été réintroduite en Commission. En effet, pour Xavier Mirabel, président de l’Alliance pour les Droits de la Vie « Lever, en l’encadrant, l’anonymat du donneur de gamète est une question de droit et de justice : l’enfant a le droit de connaitre ses origines biologiques, qui participent à façonner son identité et sa personnalité au même titre que les liens affectifs et relationnels. De plus, cacher les origines biologiques ressemble à un grand « secret de famille », dont les médecins procréateurs tiennent les scellés. A l’heure de la médecine prédictive, peut-on en toute justice laisser quelqu’un dans l’ignorance des antécédents médicaux de ses parents biologiques ? »

 

Pour l’Alliance pour les Droits de la Vie, le refus de reconnaître un droit d’accès aux origines biologiques des personnes nées de donneurs de gamète constitue une bombe à retardement car elle exacerbe leur colère en perpétuant une discrimination injuste.

Par ailleurs, sur la pratique du diagnostic prénatal, l’Alliance déplore le retrait de l’expression «lorsque les conditions médicales le nécessitent» au sujet de la prescription des examens prénataux.

 

L’Alliance alerte sur l’étau juridique qui se resserre autour des médecins, sur le manque de liberté d’exercice de leur profession, ainsi que sur la fuite en avant vers «toujours plus d’examens prénataux», qui dessinent une « traque » du handicap et rendent les grossesses anxiogènes. Une société qui prépare l’avenir se doit plutôt d’accueillir et protéger le plus vulnérable, qu’il soit handicapé ou atteint d’une grave maladie.

Le décodeur n°6 – 6 avril 2011

Alliance VITA : le nouveau nom de l’Alliance pour les Droits de la Vie

 

L’actualité du débat bioéthique vue par l’Alliance pour les Droits de la Vie

 

L’événement

Au moment même où le Sénat débat du projet de loi bioéthique, de son côté, la Cour de Cassation a décidé aujourd’hui que la France n’a pas l’obligation de reconnaître sur les registres d’état civil les enfants nés d’une gestation pour autrui à l’étranger.

 

La citation

Marie Thérèse Hermange, sénatrice UMP de Paris, au cours du débat général du 5 avril 2011 : « Soit nous considérons que la science crée la vie, que l’homme peut être un produit fabriqué. Soit que c’est la vie qui crée la science. Il faut saluer la science lorsqu’elle sert l’être humain et la combattre quand elle se sert de lui. Voilà notre vraie fonction de législateur ! »

 

Le chiffre

21 sénateurs se sont succédés lors de la discussion générale, mardi 5 avril 2011.

 

Le résumé des débats au Sénat

• Faciliter les dons d’organes, tout en évitant les pressions sur les donneurs.

• Autoriser le don croisé d’organes, adoptée par les députés.

• Ne pas banaliser les examens des caractéristiques génétiques à des fins médicales

• Polémique autour d’un amendement PS stipulant que « Nul ne peut être exclu du don en raison de son orientation sexuelle ». Ce texte se réfère à la pratique actuelle de refuser les dons de sang d’ hommes homosexuels, en raison de leur exposition au VIH. Pour éviter toute stigmatisation, un sous-amendement a été adopté « Nul ne peut être exclu du don en dehors de contre indications médicales. »

 

Précision sur le bébé-médicament : dans le Décodeur n°5 du 5 avril 2011, l’expression « amélioration éthique » concernait le fait que ce procédé, qui est déjà mis en œuvre aujourd’hui, ne sera désormais autorisé « qu’après avoir épuisé toutes les autres voies » thérapeutiques. Cette précision permet d’envisager que le développement des greffes issues des cellules souches de sang de cordon ou de placenta rendra rapidement inutile le recours au procédé du bébé-médicament…

 

Notre coup de cœur 

Après avoir affirmé que « la morale irait contre le bébé médicament », le sénateur François Zocchetto, président du groupe Union centriste, a filé la métaphore en annonçant l’opposition de son groupe au transfert d’embryons post mortem, considéré comme donnant naissance à des « bébés souvenirs ».

 

Notre coup de gueule

Un nouvel appareil, l’EmbryoScope, pour « améliorer » le tri des embryons conçus in vitro : vers le meilleur des mondes ?

« « Cet appareil révolutionnaire nous a été confié, à titre gracieux, pour une période de trois mois », a expliqué le Dr Jean du CHU de Nantes. « La contre partie est de participer à une étude européenne qui permette à cette société de regrouper tous les résultats obtenus, pour, à terme, essayer de définir un modèle mathématique qui puisse permettre d’identifier le bon embryon à transférer dans l’utérus de la patiente ». » AFP 24 mars 201

[CP] GPA : Alliance VITA réagit à la décision de la Cour de Cassation

Alliance VITA salue la décision de la Cour de Cassation de ne pas cautionner le système des mères porteuses dans le cadre de Gestation Pour Autrui (GPA).

A l’heure où le Sénat est en plein débat sur le projet de loi Bioéthique, la Cour de Cassation a décidé aujourd’hui que la France n’a pas l’obligation de reconnaître sur les registres d’état civil les enfants nés d’une gestation pour autrui à l’étranger.

Pour Tugdual Derville, Délégué général de l’Alliance pour les Droits de la Vie : « La décision de la Cour de Cassation déboutant les époux Menesson doit être regardée au-delà de leur cas personnel, même s’il faut souligner que ce sont eux qui ont pris la responsabilité d’utiliser, à l’étranger, une technique de procréation artificielle illégale en France. »

Le flou juridique qui entoure les deux petites filles n’est pas de la responsabilité de la France mais de ceux qui l’ont organisé. C’est pourquoi la Cour de cassation a raison de ne pas laisser notre droit se faire instrumentaliser par le fait accompli. Il faut bien entendu protéger les enfants concernés : ils sont déjà victimes d’une maternité éclatée entre trois femmes : une génitrice (qui a fourni l’ovocyte), une gestatrice (la mère porteuse) et celle qui les élève. Mais leur inscription à l’état civil reviendrait à dépénaliser de fait le système des mères porteuses et donc à l’encourager. Or, un enfant a le droit de ne pas être arbitrairement séparé de celle qui l’enfanté, à cause d’un contrat établi avant même sa conception. Le refus des mères porteuses dont peut s’honorer la France est conforme à la protection de l’enfant contre toute notion de droit à l’enfant.

Le décodeur n°5 – 5 avril 2011

Alliance VITA : le nouveau nom de l’Alliance pour les Droits de la Vie

 

L’actualité du débat bioéthique vue par l’Alliance pour les Droits de la Vie

L’événement

Le projet de loi Bioéthique, adopté en première lecture à l’Assemblée Nationale le 15 février 2011, est examiné par le Sénat à partir d’aujourd’hui mardi 5 avril.

Conformément aux règles législatives, le texte adopté par l’Assemblée nationale a été examiné et amendé par la Commission des affaires sociales du Sénat, avec comme rapporteur M. Alain Milon (UMP).

Le texte présenté à l’examen des sénateurs a donc été modifié sur plusieurs points essentiels. Pour une courte présentation, voir http://videos.senat.fr/video/videos/2011/video8299.html

 

Des sénateurs de tous partis ont déposé des amendements qui seront débattus jusqu’au 7 ou 8 avril. 

La citation

Alain Privat, professeur de médecine à Montpellier, dans Le Figaro du 1er avril 2011, à propos du débat pour autoriser la recherche sur l’embryon :

« Il n’y a pas besoin de cellules embryonnaires pour de telles recherches. Les cellules iPS peuvent être et sont utilisées par les chercheurs pour la modélisation des maladies. Le criblage des molécules peut se faire de manière aussi efficace et probante avec des cellules iPS. Ces annonces (celles de l’équipe du Professeur Peschanski, NDLR) enferment les patients, les familles, l’opinion publique, les média et les responsables politiques dans l’idée erronée selon laquelle la recherche sur les maladies génétiques ne pourrait désormais progresser que grâce aux cellules souches embryonnaires humaines ».

Le chiffre

160 amendements vont être examinés par le Sénat au cours des prochains jours. Le projet actuel comprend plus de 60 pages de texte !

Les modifications apportées par la commission des affaires sociales du Sénat

Le projet issu de la Commission des Affaires sociales contient les modifications suivantes :

1- Aggravations éthiques

Les deux principales aggravations concernent :

– La suppression de l’interdiction de la recherche sur l’embryon ; la recherche est autorisée à certaines conditions vérifiées par l’Agence de la Biomédecine.

– Dans le cadre du dépistage prénatal, la proposition systématique d’examens biologiques et d’imagerie à toute femme enceinte ; rappelons que les députés avaient ajouté l’expression : « quand les conditions médicales le nécessitent ». Cette mention, qui atténuait la portée eugéniste du texte, a été supprimée.

 

Autres aggravations :

– L’accès à l’AMP sans délai pour les couples non mariés.

– La suppression de la promotion par l’Agence de Biomédecine (ABM) des recherches qui concerne les causes de la stérilité.

2- Améliorations éthiques

– La levée de l’anonymat du don de gamètes. 

– Le rétablissement de la condition d’avoir déjà procréé pour pouvoir donner ses gamètes

– L’autorisation du procédé du bébé médicament sous réserve d’avoir épuisé toutes les autres voies thérapeutiques possibles.

3- Maintien de plusieurs dispositions positives sur le plan éthique

– Le refus de légaliser la gestation pour autrui.

– Le maintien, dans le cadre du dépistage prénatal et en cas de risque avéré de handicap, d’une liste d’associations spécialisées dans l’accompagnement des patients atteints de l’affection suspectée et de leur famille, ainsi qu’un délai de réflexion d’une semaine pour l’IMG.

– Le maintien de la clause de conscience pour les chercheurs sur les recherches sur l’embryon. 

4- Sujet controversé

– -L- La suppression de l’autorisation de transfert d’embryons post-mortem, dont les enjeux éthiques font l’objet de débats contradictoires.

 

Notre coup de cœur

Anne Marie Payet, sénatrice de la Réunion, lors de la discussion générale du 5 avril, a comparé notre traitement de l’embryon à la « chosification de certains êtres humains de nos vieilles colonies ». 

Notre coup de gueule

L’annonce par le Professeur Peschanski et son équipe, le 31 mars dernier, de ce qui a été présenté comme une « première scientifique » obtenue grâce aux cellules souches embryonnaires humaines. Cette annonce ne présente pas d’avancée thérapeutique. L’objectif avoué de la conférence de presse est de faire pression sur les sénateurs pour obtenir la levée de l’interdiction de la recherche sur ces embryons.

Même procédé médiatique que celui du Professeur Frydman rendant publique la naissance du premier « bébé-médicament », la veille du débat à l’Assemblée nationale.

 

Voir la dénonciation de ce procédé dans notre communiqué de presse, en annexe.

 

Annexes

Examen du projet de loi bioéthique au sénat, analyse de l’Alliance pour les Droits de la Vie, 2 avril 2011

Communiqué de presse de l’ADV du 31 mars 2011 (Conférence de presse du Professeur Peschanski)

[CP] Examen du projet de loi bioéthique au Sénat

Alliance VITA : le nouveau nom de l’Alliance pour les Droits de la Vie

 

L’Alliance pour les Droits de la Vie s’alarme de deux amendements adoptés par la Commission des affaires sociales du Sénat qui accentuent l’instrumentalisation de l’embryon humain et les pratiques eugénistes.

 

Supprimer l’interdit de la recherche sur l’embryon (recherche qui implique sa destruction) ferait basculer notre société vers la réification de l’être humain à son commencement. L’Alliance pour les Droits de la Vie s’indigne de l’annonce médiatique prématurée de l’équipe de M. Peschanski concernant des recherches sur l’embryon. Son objet explicite est d’obtenir du Sénat une loi conforme à leurs revendications ; le débat bioéthique mérite mieux que le rapt médiatique que visent ces effets d’annonce. Cette attitude utilitariste n’est pas conforme à la déontologie d’annonce des premières scientifiques. Rappelons qu’à ce jour les recherches sur l’embryon n’ont abouti à aucun résultat thérapeutique.

 

Systématiser la proposition de dépistage prénatal du handicap à toutes les femmes, sans leur apporter de réponse thérapeutique avant la naissance, c’est en pratique cautionner voire organiser l’eugénisme par la loi. L’élimination encore plus systématique du foetus porteur de handicap se profile alors insidieusement. Une nouvelle pression légale pèserait sur les médecins, en contradiction avec la liberté de prescription attachée à leur pratique. Le caractère anxiogène des grossesses serait encore accentué.

 

En revanche, l’Alliance salue des dispositions retenues par la Commission des affaires sociales qui contribuent à donner la priorité aux droits de l’enfant, dans le cadre de l’assistance médicale à la procréation (AMP), ainsi qu’à la dignité des femmes :

 

La levée de l’anonymat du don de gamète répare en partie l’injustice faite aux enfants issus de ce type de procréation en leur reconnaissant un droit d’accès à leurs origines biologiques.

 

Le refus du transfert d’embryons post mortem évite l’injustice qui consiste à faire naître délibérément des enfants orphelins de père.

 

Le maintien de l’exigence d’être déjà parents pour pouvoir donner ses gamètes préserve spécialement les femmes de techniques qui pourraient remettre leur fécondité en jeu et limite le risque du développement d’une « congélation de confort » des gamètes.

 

Le refus de légaliser la gestation pour autrui reconnaît le droit de l’enfant de ne pas subir une « maternité éclatée » et le principe de non marchandisation du corps de la femme.

 

Pour Xavier Mirabel, président de l’Alliance pour les Droits de la Vie : « Nous suivons jour après jour ces débats essentiels pour notre avenir, et attendons des sénateurs qu’ils fassent évoluer cette loi en la fondant sur la véritable éthique, celle qui place au coeur de notre société les droits des plus vulnérables ».

[CP Recherche sur l‘embryon : Alliance VITA dénonce le procédé manipulateur

Ce jeudi 31 mars 2011, à la veille de l’examen de la loi de bioéthique au Sénat, Marc Peschanski a annoncé « une nouvelle première scientifique grâce aux cellules souches embryonnaires humaines. » L’Alliance pour les Droits de la Vie dénonce dans cette pratique un véritable rapt médiatique ainsi que la volonté d’instrumentaliser les Parlementaires.

En effet, pourquoi vouloir obtenir la semaine prochaine, de la part des Sénateurs, la levée de l’interdiction de chercher sur l’embryon, puisque le régime actuel, selon les propres termes de Marc Peschanski, leur « permet de travailler » sur l’embryon ? [1]

L’annonce faite aujourd’hui consiste à « identifier des mécanismes de la dystrophie myotonique de Steinert ». L’équipe a précisé qu’il s’agit de recherche fondamentale, dont les résultats cliniques ne peuvent être immédiats ni même rapides. Pourtant, en novembre 2009, la même équipe avait déjà utilisé le procédé de l’effet d’annonce, au sujet de la reconstitution d’un épiderme à partir de cellules souches embryonnaires humaines, promettant une « application clinique immédiate »[2]. Or, aujourd’hui, il reconnait qu’il ne s’agissait que de recherche fondamentale.

 

L’Alliance rappelle qu’aucun programme de recherche sur l’embryon n’a donné de résultat thérapeutique à ce jour ; que les annonces de 2009 et de 2011 ne respectent pas la déontologie de la publication des travaux de recherche. Elle déplore qu’on instrumentalise les souffrances des personnes atteintes d’une maladie aussi grave que la dystrophie myotonique de Steinert pour justifier la recherche sur l’embryon humain, et sa destruction.

 

Pour le docteur Xavier Mirabel, président de l’Alliance pour les Droits de la Vie : «Nous nous alarmons de la pression de certains scientifiques pour obtenir la levée de l’interdiction de recherche sur l’embryon, interdiction qui est un garant éthique de la loi. L’Alliance appelle les sénateurs à ne pas céder à des déclarations orchestrées au cœur du processus législatif. »

 

1. Table ronde de la Commission des Affaires sociales du Sénat sur la recherche sur les cellules souches, le 23 mars 2011.

2. Dans le dossier de presse remis alors, ils expliquaient : « Cela fait 25 ans que l’on sait faire de l’épiderme avec des cellules souches de peau et que l’on fait des greffes de peau notamment pour les grands brulés. Les kératinocytes obtenus à partir de cellules souches embryonnaires humaines peuvent donc trouver une application clinique immédiate. C’est pourquoi nous cherchons maintenant comment passer concrètement chez l’homme ».

Bioéthique, manche 1

La première étape parlementaire de la seconde révision de la loi bioéthique s’est achevée sur un bilan en demi-teinte. Rien n’est joué.

 

Une trentaine d’heures de débat à l’Assemblée nationale, c’est finalement court pour conclure sept années d’évolutions techniques, de bouillonnement médiatique, d’auditions et de négociations, sans oublier le processus participatif des Etats-Généraux de la bioéthique de 2009. L’enjeu bioéthique est l’un des plus cruciaux pour l’avenir de l’humanité : il concerne le traitement de l’homme par l’homme. Les frontières du savoir qui, jadis, situaient l’Indien d’Amérique au centre des questionnements éthiques (cf. la célèbre controverse de Valladolid) se sont assurément déplacées au tout premier commencement de la vie. Depuis 1978, lorsque le professeur britannique Edwards observe sa première fécondation in vitro expérimentale, les yeux de l’humanité sont braqués sur l’embryon. A moins que ce ne soit l’inverse : « J’ai vu un blastocyste humain qui me regardait » raconte le récent prix Nobel.

 

Retour en France. Entre le mardi 8 février 2011, jour de commencement des débats, et la nuit du jeudi 10 au vendredi 11, tout est bouclé, jusqu’au vote solennel du 15. Avec peu d’intervenants (50 à 80 députés sont présents dans l’Hémicycle au cours des débats). C’est le jeu politique. Comme c’est le même jeu politique qui impose que des députés, pour la plupart ignorants des enjeux, aient à les mesurer, et à trancher. Ils doivent donc se laisser informer, former voire influencer par d’autres, souvent au dernier moment, d’où le poids des parlementaires « spécialisés » de leur camp et celui des multiples associations qui se sont mobilisées pour informer ou parfois «éclairer» les élus.

 

On aura noté, cette fois, qu’ils sont nombreux à ruer dans les brancards, comme l’atteste la faible majorité obtenue en faveur du texte : 272 voix pour, 216 contre et 59 abstentions. Ses adversaires (auxquels il faut ajouter les abstentionnistes de droite) ont des mobiles diamétralement opposés. Dans l’opposition de gauche, dire non, ou s’abstenir, c’est de bonne guerre : on dénonce « un texte rétrograde » en regrettant pêle-mêle les interdictions confirmées de l’accès à l’assistance médicale à la procréation pour les personnes homosexuelles ou célibataires, et de la recherche sur l’embryon, même si cette seconde interdiction demeure très symbolique. De plus en plus, le parti socialiste et les verts affichent leur volonté de casser les repères de la famille traditionnelle par la bioéthique. Ils sont toutefois divisés sur la gestation pour autrui (qui demeure proscrite) en raison de ce qu’elle impose aux mères porteuses. Le PS s’est prononcé contre.

 

La question de l’anonymat du don de gamète, qui divise chaque camp, semble avoir fait l’objet d’un arrangement, au grand dam de ceux qui comptaient sur l’impact de Roselyne Bachelot. Encore ministre de la Santé, elle s’était prononcée à la fin de l’été 2010 pour la levée de cet anonymat et a récemment confirmé cette position. Mais le député Jean Leonetti (UMP), médecin, lui a résisté jusqu’au bout, comme il a résisté aux arguments courageux de son collègue Marc Le Fur (UMP également), jusqu’à évoquer un étrange argument « Vous voulez qu’un jour on dise ‘je ne veux pas le sperme d’un juif’ ? » Les responsables de l’association Procréation Médicalement Anonyme en ont été ulcérés.

 

A droite, le fait marquant reste l’émergence d’un groupe nombreux, cohérent et impliqué de parlementaires décomplexés, hostiles à nombre de dérives éthiques, jusqu’à voter contre le texte. C’est une nouveauté, et peut-être une promesse de renouveau. Pour le moment commenter le résultat exige prudence et lucidité.

Prudence car le texte doit transiter par le Sénat, repasser par l’Assemblée nationale etc. On ne fait pas le bilan d’un match à la mi-temps. Tout reste possible, dans les deux sens.

 

Lucidité, car tout dépend des espoirs qu’on avait nourri.

Si on regarde l’Assistance médicale à la procréation et le Diagnostic prénatal du handicap, qui causent l’essentiel des transgressions éthiques, force est de constater les aggravations :

 

– Le don de gamètes se banalise en autorisant les personnes qui ne sont pas encore parents à devenir « donneurs ». C’est particulièrement choquant, selon certains spécialistes, pour les dons d’ovocytes qui sont des cellules rares et sensibles, dont le prélèvement n’a rien d’anodin.

 

– La procréation artificielle devient possible pour des couples moins stables avec la suppression des deux années de vie commune qu’on exigeait pour les candidats non mariés. On voit mal l’intérêt de l’enfant, d’autant que la pratique de l’AMP explose dans une forme de précipitation technicienne aux antipodes de l’écologie humaine.

 

– La recherche sur les embryons congelés (qui implique leur destruction) va s’élargir insidieusement, du fait du replacement du mot « thérapeutique » par le mot «médical» comme mobile de la dérogation. Tout porte à croire que l’Agence de biomédecine a anticipé cette évolution depuis plusieurs mois, d’autant qu’aucun résultat thérapeutique n’a jamais été obtenu nulle part dans le monde à l’issue de recherches sur les embryons humains. C’est peut-être la raison pour laquelle la droite est restée calée sur le principe de l’interdit, après les hésitations publiques de Jean Leonetti. Juste avant le vote, le député Alain Claeys (PS) a d’ailleurs ironisé sur les « 50 députés » du « groupe RPR » qui, « en janvier 2002 », avaient voté pour l’autorisation de la recherche sur l’embryon: « il y avait Nicolas Sarkozy, François Fillon, Alain Juppé, Philippe Séguin, Roselyne Bachelot, Christian Jacob et monsieur le président Bernard Accoyer… » L’énumération est « de bonne guerre ». On peut y déceler la versatilité des politiques, mais aussi leur capacité à changer… dans le bon sens. Car le scandale du sud-coréen Hwang, apprenti-sorcier falsificateur, est passé par là. C’était en 2005. Quoi qu’il en soit, qu’on soit favorable ou hostile aux recherches sur l’embryon, il faut reconnaître que la disposition votée (un interdit assorti de dérogations) est hypocrite, voire absurde. En matière d’interdit, sur un sujet aussi fondamental, l’exception ruine la règle.

 

– Pour la première fois, un texte législatif note que le diagnostic prénatal sera proposé « à toutes les femmes enceintes », ce qui glisse, quoi qu’on en dise, vers un eugénisme d’Etat.

 

De plus, de graves dérives difficiles à remettre en cause (comme notre système de fécondation in vitro assorti de congélation d’embryons qui se traduit par une surproduction et un tri industriels des embryons) restent légales de même que des dispositions injustes qu’on espérait annuler comme l’anonymat du don de gamètes ou le système doublement eugéniste (du fait d’un double tri embryonnaire) du « bébé médicament », alors que les techniques alternatives existent.

Voilà pour la face négative.

 

L’autorisation du transfert des embryons après la mort du père est un résultat particulier, plus difficile à analyser sur le plan éthique. Ceux qui l’ont voté ont davantage pensé aux revendications de quelques femmes qu’à la protection de l’embryon. Si l’on s’en tient à lui, doit-on considérer la congélation comme un «traitement disproportionné» au point de réclamer la décongélation plutôt que l’implantation ou, au contraire, faut il saluer le fait de conduire, coûte que coûte, un embryon vers la naissance ? Les promoteurs du respect de la vie ont, sur ce point précis, des avis légitimement divergents.

Mais tous peuvent se réjouir lucidement de certaines avancées éthiques incontestables, et pas seulement en raison du maintien trop symbolique du principe d’interdiction de chercher sur l’embryon :

 

– Ont été écartées la gestation pour autrui (ou mère porteuse) qu’on risque de voir réapparaître au Sénat, et la procréation artificielle homosexuelle que soutient la gauche, ou encore cette « insémination post-mortem » qui permettrait de concevoir un enfant avec le sperme d’un père déjà mort. On sent sur ces points la permanence d’une bioéthique « à la française » qui résiste aux sirènes utilitaristes et libérales anglo-saxonnes, sans trop de complexes.

 

– Mais surtout, plusieurs dispositions intégrées par amendement à la loi sont encourageantes : pour aider les femmes enceintes lors du DPN, le médecin pourra fournir des listes d’associations, et il gardera sa marge d’appréciation pour les examens prénataux ; en matière de recherche sur l’embryon, les chercheurs auront droit à l’objection de conscience et les recherches éthiques, comme celles sur le sang du cordon ombilical seront privilégiées… Des études sur l’infertilité ou la recherche sur la Trisomie 21 sont prévues. Tout cela n’est pas encore inscrit dans le marbre mais témoigne d’un début de rééquilibrage. C’est un peu comme si on assistait à un chassé-croisé : inertie des dérives et début de reconquête… Mais l’heure est moins au bilan qu’à l’engagement. En partant d’un tableau en demi-teinte, ceux qui veulent un résultat final plus lumineux doivent y travailler. Ce n’est surtout pas le moment de se dire satisfait alors que le débat va se déplacer au Sénat avant la fin du Printemps.

Le décodeur n°4 – 16 février 2011

Alliance VITA : le nouveau nom de l’Alliance pour les Droits de la Vie

 

L’actualité du débat bioéthique vue par l’Alliance pour les Droits de la Vie

 

L’événement

 

Le projet de loi Bioéthique a été adopté en première lecture à l’Assemblée Nationale, le 15 février 2011.

 

C’est la première étape du processus législatif, qui va se poursuivre par l’examen du texte au Sénat en principe d’ici la fin du printemps. Il devrait revenir en seconde lecture, tant à l’Assemblée nationale qu’au Sénat, avant une concertation finale des deux chambres pour aboutir à un texte commun.

Les mesures qui viennent d’être votées ne sont donc pas définitives et peuvent évoluer.

 

La citation

 

« Tous les progrès techniques n’entraînent pas forcément des progrès humains ».

Jacques Ellul, La Technique ou l’enjeu du siècle.

Cité par Noël Mamère au cours de son intervention pour les explications de vote de son groupe politique, tout en regrettant paradoxalement l’interdiction de la gestation pour autrui ou l’accès à l’assistance médicale à la procréation pour les personnes célibataires ou homosexuelles.

 

Le chiffre

 

272 voix pour (216 contre, 59 abstentions) : tel est le résultat du vote du projet de loi à l’Assemblée nationale.

Les groupes UMP et Nouveau centre ont appelé à voter pour. Le groupe socialiste a appelé à voter contre. Le groupe GDR (Gauche démocratique et républicaine) était partagé.

 

Au total, les députés qui ont voté contre se répartissent en deux camps opposés :

– à gauche ils souhaitent davantage « d’avancées » (les dérives),

– à droite et au centre, ils contestent les transgressions avalisées.

Par ailleurs, la trentaine d’abstentionnistes de droite manifeste aussi une forte défiance par rapport à un texte voté finalement avec un faible score.

 

Le résultat du débat

 

1-Un résultat paradoxal

 

– D’un côté, le texte confirme les principes de non marchandisation du corps humain, de gratuité du don de ses produits, de la protection de l’embryon et du respect de la dignité et trois points positifs peuvent être relevés :

o une prise de conscience nouvelle à propos de l’eugénisme, surtout à cause de la systématisation de l’IMG en cas de handicap décelé ;

o l’affirmation que l’embryon n’est pas un produit comme un autre : sa manipulation est toujours considérée comme une transgression ; des mesures favorisent les recherches sur les cellules souches du sang de cordon et placentaire, qui ne posent pas de problèmes éthiques ;

o la volonté d’éviter un « droit à l’enfant » : l’assistance médicale à la procréation est réservées aux situations d’infertilité constatée médicalement.

 

 

– D’un autre côté, le texte cautionne cinq nouvelles dérives éthiques :

o un dépistage accru du handicap au cours de la grossesse,

o l’extension des dérogations en matière de recherche sur l’embryon,

o l’accès de l’assistance médicale à la procréation pour des couples non stables au même titre que les couples mariés (par la suppression de la condition de deux années de vie commune).

o refus de reconnaitre aux personnes nées de don de gamète le droit d’accéder à leurs origines biologiques ;

o ouverture de la possibilité de donner leurs gamètes aux personnes qui n’ont jamais procréé.

Ces deux derniers points contribuent à banaliser les dons de gamètes.

 

En l’état, la nouvelle loi bioéthique s’éloigne davantage de l’éthique.

 

2-Les évolutions

 

Diagnostic prénatal

– Les sages-femmes pourront désormais prescrire les examens prénataux, et plus seulement les médecins.

– Le bébé du double espoir (ou bébé-médicament ou bébé-sauveur) autorisé à titre expérimental en 2004 est « définitivement » légalisé.

– Plusieurs mesures « atténuatives » ont été adoptées visant à rééquilibrer l’information faites aux femmes et aux couples pour que l’interruption médicale de grossesse ne soit pas la seule issue d’un diagnostic avéré de handicap ou de malformation :

o Certes, les examens prénataux devront désormais être proposés « à toute femme enceinte » mais « lorsque les conditions médicales le nécessitent » et non pas systématiquement ;

o Une liste d’associations spécialisées et agréés dans l’accompagnement des patients atteints de l’affection suspectée et de leur famille doit être proposée ;

o Un délai de réflexion d’une semaine est proposé avant de décider d’interrompre ou de poursuivre la grossesse;

o Un rapport doit être remis par le gouvernement dans un délai de un an sur les pistes de financement, notamment public et de promotion de recherche médicale pour le traitement de la trisomie 21.

 

Assistante médicale à la procréation (AMP)

– La condition de deux ans de vie commune pour les couples non mariés a été supprimée, pour accéder à l’AMP ;

– le don de gamètes sera possible pour les hommes ou les femmes même s’ils n’ont pas été parents auparavant ; la promotion du don de gamète sera incluse dans l’ensemble des « dons de vie » (sang, plaquette, moelle osseuse, organe en vue de greffe).

– la congélation ultra rapide d’ovocytes est autorisée et les nouvelles techniques visant à améliorer l’AMP sont soumises à des critères d’efficacité et de reproductibilité (derrière cette mesure se cache la « fabrication » d’embryons uniquement destinés à tester ces techniques.

– Le transfert post-mortem d’un embryon congelé, c’est-à-dire après le décès du père, a été adopté contre l’avis du gouvernement qui s’opposait à ce que l’on puisse donner naissance délibérément à un enfant orphelin (mais l’insémination post-mortem reste proscrite).

 

De nouvelles mesures ont été néanmoins adoptées pour renforcer la recherche sur les causes de la stérilité et éviter un recours aux techniques d’AMP et privilégier les pratiques qui permettent de limiter le nombre d’embryons congelés.

 

Recherche sur l’embryon

– L’interdiction de la recherche sur l’embryon est assortie de dérogations élargies (passage du critère de « progrès thérapeutique majeur » à celui de « progrès médical majeur ») sans limite de temps.

– L’exercice d’une clause de conscience est accordé aux chercheurs et au personnel médical concernés par des recherches sur l’embryon.

– Le rôle des parlementaires dans le contrôle des activités de l’Agence de la biomédecine est renforcé.

 

3-Perspectives

 

Lors de l’examen du texte au Sénat, nous travaillerons pour que le projet soit rééquilibré dans le sens des recherches éthiques, et soit davantage protecteur des droits de l’enfant et de tout être humain contre l’instrumentalisation.

Nous devrons par ailleurs rester mobilisés pour maintenir dans le texte les ajouts positifs obtenus par amendements et éviter deux transgressions majeures (gestation pour autrui ou mères porteuses et accès à la fécondation in vitro pour les personnes célibataires ou homosexuelles).

 

Le coup politique

 

Juste avant le vote, le député Alain Claeys a évoqué les « 50 députés » du « groupe RPR » qui, « en janvier 2002 », avaient voté pour l’autorisation de la recherche sur l’embryon: « il y avait Nicolas Sarkozy, François Fillon, Alain Juppé, Philippe Séguin, Roselyne Bachelot, Christian Jacob et monsieur le président Bernard Accoyer… »

L’énumération est « de bonne guerre ». On peut y déceler la versatilité les politiques, ou leur capacité à changer, même dans le bon sens. Dans tout les cas, c’est une invitation à rester mobilisés.

 

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Annexes

Notre communiqué de presse du 15 février 2011 « Dérives éthiques », et la dépêche AFP.

Notre communiqué de presse du 11 février 2011 «Tous génétiquement incorrects»

Le lien avec le site de l’Assemblée nationale donne accès au dossier sur les débats et le vote

Dépêche AFP : Bioéthique, l'Alliance pour les Droits de la vie dénonce "de nouvelles dérives"

PARIS, 15 fév 2011 (AFP) – Le texte révisant les lois de bioéthique adopté mardi par l’Assemblée nationale « cautionne de nouvelles dérives éthiques », a estimé l’Alliance pour les droits de la vie, dans un communiqué.

L’association cite « un dépistage accru du handicap au cours de la grossesse, l’extension des dérogations en matière de recherche sur l’embryon, la banalisation des dons de gamètes, ainsi que l’accès de l’assistance médicale à la procréation pour des couples non stables ».

Elle regrette par ailleurs « le refus de reconnaître aux personnes nées de don de gamète le droit d’accéder à leurs origines biologiques ».

« L’Alliance s’engagera fortement pour que, lors de l’examen du texte au Sénat, le projet soit rééquilibré dans le sens des recherches éthiques, et soit davantage protecteur des droits de l’enfant et de tout être humain contre l’instrumentalisation », ajoute-t-elle.