Euthanasie : Victoire d’étape

Euthanasie : Victoire d’étape

Euthanasie : Victoire d’étape

 

Le Sénat a rejeté, le mardi 25 janvier 2011, la proposition de loi « fusionnée » visant à légaliser l’euthanasie. Que retenir de cette décision ? Comment analyser la manœuvre du lobby pro-euthanasie ? Comment les leaders politiques se sont-ils positionnés ? Le rapport de forces a-t-il changé ? Les médias ont-ils évolué ? Quatre hypothèses.

1/ L’ADMD est-elle allée « trop loin » ?

Pour certains, le président de l’ADMD, Jean-Luc Romero, en aurait « trop fait ». C’était son idée d’obtenir une majorité sénatoriale gauche-droite grâce au réseau des parlementaires adhérant à l’Association pour le droit de mourir dans la dignité. On lui doit aussi la fusion des propositions socialistes, communiste et, surtout, UMP, celle d’Alain Foucher. La présidente de la commission des affaires sociales, la centriste Muguette Dini, qui a organisé cette fusion, est très officiellement membre du comité de parrainage de l’ADMD, de même que Jean-Pierre Godefroy, auteur socialiste de la proposition principale…

Jean-Luc Romero croyait-il la partie gagnée ? Il a multiplié les déclarations médiatiques véhémentes, jusqu’à l’imprudence. Lors de son audition parlementaire, les sénateurs ont pu être choqués lorsqu’il a confié la raison pour laquelle il n’était pas certain de demander l’euthanasie s’il se trouvait en fin de vie : il pourrait demander la mort s’il se retrouvait seul, pas s’il était amoureux ! De quoi donner du crédit à ceux qui avaient pointé l’arbitraire du critère de « souffrance psychique » inscrit dans l’objet de la loi. Comment aider les désespérés, si le désespoir donne droit à la mort ?

Devant l’agitation de Jean-Luc Romero, l’agacement de Jean-Pierre Godefroy était perceptible en public, et patent en privé. L’instabilité politique du conseiller régional d’Île-de-France, qui a migré en quelques années du RPR à la gauche en passant par le centre, et son aptitude à mélanger les genres en amalgamant la « cause homosexuelle » et son histoire personnelle à la revendication de l’euthanasie en font un partenaire ingérable.

Mais surtout, derrière les cas-limite montés en épingle, il ne fait pas de doute que c’est le suicide médicalement assisté comme ultime liberté, assorti d’une réelle aversion pour la vulnérabilité qui dessine l’idéologie des promoteurs de l’euthanasie.

2/ Des leaders politiques mieux éclairés

L’incertitude fut longtemps réelle sur l’issue du scrutin, surtout après le vote du 18 janvier de la commission des affaires sociales adoptant son texte, par 25 membres contre 19 et deux abstentions. À partir de ce moment, Gérard Larcher, ne cachait plus son inquiétude. À quelques jours du débat en séance, il prenait « personnellement » position contre le texte même si, en qualité de président du Sénat, il respectera la coutume en s’abstenant.

Le 25 janvier, c’est pourtant la sagesse qui a pris le dessus. D’abord retournement de situation en commission des affaires sociales où la mobilisation des UMP qui avait fait défaut le 18 leur a permis de vider de sa substance l’article 1er de la loi. Un résultat qui a fait croire un peu tôt que tout était joué. Or, tout demeurait possible en séance.

Précisons que, cette nuit-là, les députés favorables à la « proposition de loi relative à l’assistance médicale pour mourir » n’ont cessé de nier qu’il s’agissait de légaliser l’euthanasie, mais la lecture du texte ne laisse pas de doute… Ce sont, à l’arrivée, 172 voix contre 143 qui ont adopté, à 3 heures du matin le 26 janvier, ce nouvel article, aboutissant, de facto, au rejet de la proposition de loi.

Finalement, 21 centristes sur 29 ont rejeté l’euthanasie laissant seules leurs collègues Muguette Dini et Valérie Létard. Et seuls trois UMP ont voté l’euthanasie : Alain Fouché, Christian Demuynck et André Villiers, trois autres s’abstenant : Catherine Procaccia, Sylvie Goychavent et Dominique Braye, tandis que les 141 autres rejetaient le texte.

La gauche restait presque unanime, à l’exception de Virginie Klès (PS) qui s’est opposée à l’euthanasie, de deux autres socialistes, qui se sont abstenus (Samia Ghali et Claude Jeannerot) de même que quatre communistes (Nicole Borvo Cohen-Seat, Michelle Demessine, Évelyne Didier et Gélita Hoarau).

Quant au groupe des radicaux qui réunit des sénateurs de gauche et de droite, il est resté partagé. À titre d’exemple, Jean-Pierre Chevènement a voté l’euthanasie, mais ni Jean-Marie Bockel, ni Gilbert Barbier, l’un des leaders de l’opposition à ce texte. Parmi les non-inscrits Sylvie Desmarescaux avait fait projeter à ses collègues le récent film Les yeux ouverts (tourné dans une maison médicale de soins palliatifs) la veille de l’examen du texte auquel elle s’est logiquement opposée comme Bruno Retailleau, Philippe Darniche et Alex Türk.

À l’image de Marie-Thérèse Hermange (UMP) et de Gilbert Barbier (radical), quelques sénateurs très mobilisés ont su entraîner les hésitants par une expertise pointue. Plusieurs parlementaires se sont exprimés avec force contre le texte comme Jean-Louis Lorrain (UMP), André Lardeux (UMP), Bruno Retailleau (non inscrit), Anne-Marie Paillé (Nouveau Centre) ou Bernadette Dupont (UMP).

Au-delà de ce résultat, certains auteurs ou signataires des propositions de loi avaient fini par avouer, en marge de leurs interventions médiatiques, ne pas être si certains que cela de leur pertinence. Cette proposition avait pour objet, avouaient-ils, de « faire avancer le débat », un débat qui, toujours à les entendre, n’était « pas mûr ». Les derniers jours, les voix de ténors des deux camps ont contribué à solidifier les indécis.

À gauche, le sénateur Robert Badinter, artisan de l’abolition de la peine de mort et considéré comme une autorité morale, s’est élevé contre le texte, même s’il n’a pas participé au vote. Ségolène Royal a aussi affiché une nouvelle fois sa différence en émettant « de grandes réserves sur la légalisation de l’euthanasie ». À droite, une tribune du Premier ministre avait été publiée dans Le Monde du 25 janvier qui en avait fait son titre principal.

L’engagement de François Fillon estimant à propos du « droit de donner la mort » que « cette limite ne doit pas être franchie » a certainement compté pour les UMP.

3/ Un nouveau rapport de forces

Les parlementaires ont aussi pu mesurer la mobilisation des adversaires du projet hors du monde politique.

Certes, les sénateurs sont « à part » en raison de l’indépendance que leur confère leur mode de désignation (scrutin de listes et grands électeurs). Mais le Sénat est aussi réputé pour sa sagesse en matière d’expertise législative : mettre à bas le fragile équilibre du système de santé par un dispositif d’« autorisation de tuer » nécessitant une complexe procédure administrative, des garde-fous toujours difficiles à réguler, et des commissions de contrôle a posteriori… tout cela avait de quoi inspirer la méfiance.

Les voix d’experts du monde médical et associatif ont pesé, notamment celles issues du mouvement des soins palliatifs. Avec ses 13 000 signataires, l’appel du collectif Plus digne la vie, coordonné par Emmanuel Hirsch, a rassemblé une vaste liste de personnalités capables de contrer celle affichée par l’ADMD sur son site.

On retrouve par exemple dans le comité d’honneur de Plus digne la vie des médecins médiatiques comme Marcel Ruffo et Israël Nisand, le prix Nobel de la paix Elie Wiesel et des politiques de sensibilités variées, de Jean-Frédéric Poisson (UMP-PCD) à Michel Vaxès (PC), en passant par Bernard Debré, également professeur de médecine (UMP)…

La pétition « Stop à l’euthanasie » de l’Alliance pour les Droits de la Vie a, quant à elle, recueilli 56 000 signatures. Un record. En manifestant symboliquement la réalité de l’euthanasie par 700 gisants étendus dans leurs linceuls blancs au pied du Sénat, l’association, qui avait au préalable rencontré 50 sénateurs face à face, a voulu montrer l’engrenage contenu dans la proposition de loi : on commence par des personnes fragiles en raison de leur âge ou de leur handicap, mais c’est toute la société qui est concernée.

Être présent, à proximité immédiate de l’événement, c’est-à-dire dans son temps et dans son lieu avec des images fortes, permet d’offrir l’illustration d’une cause. C’est la raison des 30 « happenings » du 14 janvier en régions et de celui, spectaculaire, du 25 à Paris. En France, c’est dans la rue que se mesurent encore les rapports de forces, ou plus exactement de motivation.

Ainsi, la puissance et la crédibilité des opposants à l’euthanasie ont été mieux saisies par les observateurs de ce débat. Si les sondages d’opinion mesurent l’avis spontané des Français sur un sujet, compris de façon plus ou moins confuse, ils aident rarement à rendre compte de leur degré d’engagement pour une cause…

En lien avec la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP), le sondage de Plus digne la vie, publié quelques jours avant le débat, a rétabli l’équilibre : c’est le développement des soins palliatifs que les Français préfèrent (à 60%), à la légalisation de l’euthanasie (38%), et cette dernière même est vue par une majorité (52%) comme un danger potentiel de dérive… Sans compter qu’on découvre l’ignorance des même Français sur la loi fin de vie puisque 68% ne savent pas que notre droit proscrit l’acharnement thérapeutique.

Du coup l’Ordre des médecins a publié à son tour son opposition au texte alors qu’on pouvait le sentir flottant après l’affaire Sébire. Chantal Sébire, souffrant d’un spectaculaire cancer du visage, s’est suicidée en 2008 après avoir revendiqué l’euthanasie mais aussi après avoir refusé, tour à tour, les soins curatifs et palliatifs. Depuis, aucune affaire médiatique de « cas emblématique » n’a défrayé la chronique… si on excepte les scandales des euthanasies à l’étranger, notamment en Suisse avec l’association Dignitas.

4/ Vers un rééquilibrage médiatique ?

Pendant les jours qui ont précédé le vote, les tribunes dans la presse écrite de psychologues ou de médecins mais aussi d’autorités morales (citons les cardinaux André Vingt-Trois et Philippe Barbarin) qui ont permis d’alimenter le débat en arguments de raison, au-delà des slogans toujours réducteurs.

La séquence de deux minutes du journal de 20 heures de TF1 dédiée au débat du soir, le 25 janvier, est peut-être emblématique d’un revirement. Certes, on voit encore Marie Humbert évoquer les jeunes qui, ressemblant à son fils, attendraient l’euthanasie (elle continue de les assimiler de façon scandaleuse à « des légumes »).

Mais des images de la scénographie de l’Alliance pour les Droits de la Vie ouvrent le reportage avec les propos du docteur Xavier Mirabel estimant que le débat sur la dépendance mérite une autre réponse que l’euthanasie, puis c’est au tour du docteur Devalois de plaider pour les soins palliatifs. Et surtout, la séquence se termine sur les dérives observées dans les rares pays qui ont déjà légalisé l’euthanasie, avec la mention d’un rappel à l’ordre de la commission des droits de l’homme de l’ONU sur ce sujet. On est loin de l’inéluctabilité de l’euthanasie telle qu’avancée par ses militants.

La situation reste fragile, et l’on peut s’attendre à de nouvelles offensives proeuthanasie. Sans doute la précipitation et l’outrance de l’ADMD a-t-elle, jusqu’à maintenant, joué en sa défaveur, musclant par son harcèlement la résistance dialectique des parlementaires et contribuant à organiser la résistance du monde des soins palliatifs et de multiples personnalités. Dans ce type de débat, selon l’adage « malheur aux vaincus » la position qui gagne entraîne une bonne part des indécis, qui sont la majorité silencieuse ou ignorante.

La Belgique et la Hollande sur lesquelles se sont appuyés les auteurs de la proposition de loi connaissant de graves dérives, leur statut de précurseurs pourrait se muer en triste exception.

Quant au défi culturel, il reste entier. La culture de la vulnérabilité qui englobe les soins palliatifs nécessite un engagement de tous : un solide investissement de l’État, de nouvelles évolutions dans la pratique médicale, davantage d’engagement bénévole et, finalement, un changement de regard sur les personnes dépendantes.

En savoir plus sur la législation fin de vie en France.

Deux associations réagissent au vote du Sénat la nuit du 25 janvier 2011

Deux associations réagissent au vote du Sénat la nuit du 25 janvier 2011

Dépêche AFP

 

Euthanasie : débat “pas à hauteur de l’enjeu” (ADMD), “de grande qualité” (ADV)

PARIS, 26 jan 2011 (AFP)

L’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD) juge que le débat au Sénat mardi soir, qui a abouti au rejet d’une proposition de loi visant à légaliser une aide active à mourir, “ne fut pas à la hauteur de l’enjeu et de l’attente des Français”. Le gouvernement “pousse les Français qui n’en peuvent plus de souffrir à se cacher pour mourir dans des conditions parfois extrêmement brutales, toujours.”

Pour sa part, l’Alliance pour les droits de la Vie (ADV) salue des échanges “de grande qualité” entre les sénateurs et le gouvernement. “Ce débat aura au moins eu le mérite de nous alerter à nouveau sur la nécessité de rester vigilants”, estime Caroline Roux, secrétaire générale de l’association, pour qui on ne peut pas “à la fois développer les soins palliatifs et légaliser l’injection mortelle”.

[CP] 700 gisants et 55 247 signataires contre l’euthanasie

[CP] 700 gisants et 55 247 signataires contre l’euthanasie

700 gisants et 55 247 signataires contre l’euthanasie

C’est par un happening spectaculaire réunissant 700 personnes que l’Alliance pour les Droits de la Vie a manifesté son hostilité à l’euthanasie ce mardi 25 janvier 2011 entre 12h et 14h, à proximité du Sénat. La pétition « Stop à l’euthanasie », lancée sur le site www.fautpaspousser.com, a recueilli ce matin 55 247 signataires.

Alors que la pétition « Stop à l’euthanasie », lancée par l’Alliance pour les Droits de la vie lors du dépôt de la proposition de loi socialiste, vient de dépasser 55 000 signataires (voir le site de campagne www.fautpaspousser.com), 700 manifestants réunisplace Paul Claudel dansent avec des soignants. Les uns sont entravés par des sacs blancs, et les autres, en tenue complète « vert-hôpital », avec blouses, masques, gants et bottes. La musique de Stromae « Alors on danse », ne cache rien des tourments de l’existence : « Mais pire que ça, ce serait la mort » ! Une déchirure sonore fige la foule tandis que les soignants se transforment en euthanasieurs en commençant leur tâche par des personnes âgées ou handicapées en fauteuils roulants. La vague d’euthanasieurs traverse toute la place, sous des cris lugubres de corbeaux, laissant 700 gisants alignés, immobiles dans le froid sous leur linceul. Puis la mort, noire et encagoulée, peut danser sa pantomime sur une musique de Klaus Nomi.

Par cette euthanasie collective, l’Alliance pour les Droits de la vie a montré qu’à partir des personnes les plus fragiles, c’est toute la société qui est concernée. Derrière les cas emblématiques, la culture de l’euthanasie vise en réalité à renverser la culture médicale. Nous sommes tous vulnérables. En récusant à la fois acharnement thérapeutique et euthanasie, c’est une culture de la vulnérabilité que nous revendiquons. Elle reconnait la pleine humanité de toute personne, quel que soit son état de santé ou son âge, et son droit à être traitée avec d’autant plus de respect qu’elle peut se sentir menacée.

« Soigner n’est pas tuer » affirment les panneaux pour dénoncer les dispositions qui vont être débattues au Sénat, dans la mesure où elles prétendent donner au corps médical, formation à l’appui, le moyen de mettre fin aux jours de certains patients, sans mesurer qu’en ouvrant cette porte, toutes les dérives se profilent. Présents comme porte-paroles, le docteurXavier Mirabel, cancérologue et président de l’Alliance pour les Droits de le Vie, etTugdual Derville, Délégué général et coordonnateur du site SOS fin de vie, donnent la parole à Marie-Annick Pavageau, patiente d’un locked-in syndrome suite à un AVC, qui se livre à un plaidoyer des personnes lourdement dépendantes. Plutôt que de leur montrer la sortie, l’exigence est dans la solidarité nationale et dans l’accueil de la différence, sans jamais céder à la tentation de croire ou faire croire qu’une personne pourrait être devenue inutile ou « de trop ».

L’Alliance pour les Droits de la Viedemande aux sénateurs de rejeter formellement la proposition de loi visant à légaliser l’euthanasie, au nom de la confiance entre soignants et soignés et revendique la pleine application dela loi Leonetti, encore trop mal connue des Français.

[CP] 700 gisants et 55 247 signataires contre l’euthanasie

Des centaines de manifestants disent "non" à l’euthanasie devant le Sénat

PARIS, 25 janvier 2011 – Quelques centaine de bénévoles de l’Alliance pour les Droits à la Vie (ADV), drapés dans des « linceuls » ou déguisés ensoignants ont manifesté pour dire « Non à l’euthanasie ! », mardi devant le Sénat, qui examinait dans la soirée un texte sur cette question.

Les manifestants étaient 700 selon les organisateurs, 400 selon la préfecture de police.

Pendant plus d’une heure, ADV a présenté devant les grilles du Palais du Luxembourg une scénographie accompagnée de la voix de Klaus Nomi, le célèbre contre-ténor allemand, mort du sida, ou encore de cris assourdissants de corbeaux.

« Non à l’acharnement thérapeutique, non à l’euthanasie, oui aux soins palliatifs et à l’accompagnement de la fin de vie », proclamaient les manifestants, des « gisants » drapés de tulle blanc, des « soignants » portant blouses et masques chirurgicaux, ou encore des « faucheuses » vêtues de noir.

« Cette idée qu’il n’y ait plus rien à faire (avec un malade, ndlr), c’est très grave. Il y a toujours quelque chose à faire pour aider », a expliqué à l’AFP le Dr Xavier Mirabel, président d’ADV. Ce cancérologue est régulièrement auditionné au Parlement sur ce sujet.

« Ce n’est pas anodin que l’on discute en même temps de la prise en charge de la dépendance et que l’on se pose la question de savoir si on a les moyens de la financer. Mais j’espère bien que l’on a les moyens de la financer ! », a-t-il ajouté.

« On est là, à un carrefour où notre société se pose des questions de solidarité de fond. Pour moi, l’enjeu c’est de savoir si on va continuer à être solidaire ou baisser les bras », a souligné cet ardent défenseur du soin palliatif et de la lutte anti-douleur.

« Si quelqu’un souffre de façon insupportable, il faut le soulager. Si quelqu’un souffre de façon insupportable de la solitude il faut soulager sa solitude, et si quelqu’un souffre de façon insupportable de la dépendance, il faut soulager cette dépendance », a-t-il souligné.

Que dire de la démarche de ceux qui partent à l’étranger pour demander à être euthanasiés ? « Elle résulte du fait qu’ils n’ont pas rencontré sur leur chemin, chez nous, l’accompagnement qui aurait pu éviter cela », a répondu le Dr Mirabel.

Et « cela doit susciter chez nous un surcroît d’efforts et de ressources pour que demain les souffrants soient soulagés et accompagnés correctement », a conclu le président d’ADV.

Pour ce bénévole – catholique pratiquant – François de Montmarin, « il est effrayant de voir que ceux qui ont légitimement milité contre la peine de mort hier, voudraient aujourd’hui mettre en route la peine de mort pour des malades. On ne supprime pas la souffrance en supprimant le patient ».

[CP] 700 gisants et 55 247 signataires contre l’euthanasie

700 gisants contre l’euthanasie

25 janvier 2011 : action de rue devant le Sénat.

700 gisants symbolisent la protestation contre l’euthanasie : immobiles, étendus sur le dos, yeux ouverts, regards vides.

L’euthanasie leur a volé leurs derniers jours. Ces jours-là, personne n’en saura jamais le prix.

Figurée par la faucheuse, la mort encagoulée, vêtue de noir, peut longuement triompher.

Danse macabre au dessus des corps, sur des musiques d’outre-tombe.

Une loi pour l’euthanasie mais contre la raison

Le morbide scénario se confirme : des trois propositions de loi sur l’euthanasie, la commission des affaires sociales du Sénat réunie mardi dernier a fait une synthèse. Ce texte sera discuté en séance au Sénat ce mardi 25 janvier. Et le résultat du vote est incertain.

Toute personne qui présenterait une « souffrance physique ou psychique (…) qu’elle juge insupportable » se verrait ainsi en droit de se voir administrer « une mort rapide et sans douleur. »

Derrière ce texte, la manipulation est évidente, nous l’avons déjà dénoncée. Jean-Pierre Denis, l’éditorialiste de La Vie, nous en apporte une confirmation supplémentaire dans le dernier numéro de l’hebdomadaire, en dénonçant la position très particulière de Mme Muguette Dini qui préside la commission des affaires sociales du Sénat et se trouve être, dans le même temps, membre du comité de parrainage de l’ADMD, le lobby très acrimonieux de l’euthanasie !

Le contexte est donc préoccupant. Les français sont mal informés sur la fin de vie, sur les soins palliatifs et la réalité que cache le terme euthanasie. Le sondage Opinion way publié la semaine dernière nous apprend que 68 % des français pensent qu’il n’existe pas en France de loi les protégeant de l’acharnement thérapeutique. Quant on leur propose le choix, pour un proche gravement malade, entre la piqûre létale et des soins palliatifs de qualité, 63 % choisissent les soins palliatifs (heureusement …) mais il en est quand même 36 % à privilégier l’injection mortelle !

Evidemment, ce n’est pas neutre que ce débat sur l’euthanasie surgisse en même temps que la révision des lois bioéthique et la discussion sur la dépendance. Ces questions sont en lien et nous renvoient aux deux grandes tentations du siècle dernier. La première rêvait d’un « homme nouveau », elle transparaît aujourd’hui dans les implications eugéniques de la bioéthique. La deuxième projetait de purifier l’espèce. Elle est maintenant visible dans la tentation euthanasique et la question de la dépendance. L’homme idéal serait autonome, actif, productif, bien-portant. La personne dépendante, fragile ou handicapée fait figure de « parasite ». Devenue une charge pour la société et pour ses proches, elle se croit déchue de sa dignité et réclame la mort. Imparable !

On le sait, il n’y a pas de totalitarisme plus abouti que celui qui voit les citoyens combattre pour leur propre servitude. De même, il n’y a pas d’eugénisme plus sournois et discriminant que celui que verra les citoyens arbitrer de leur propre dignité. Car, face au miroir, il n’est point de juge plus intransigeant que nous-mêmes. La revendication euthanasique s’affiche comme une liberté puisqu’elle ne serait pas contraignante. C’est oublier un peu vite que les conventions sociales et la psychologie pèsent plus que la loi pour influencer nos pratiques. Quelque soit l’issue du débat, l’existence même de celui-ci nous en dit donc long sur la société française.

Heureusement, de nombreuses voix s’élèvent pour s’indigner de ce texte de loi mal ficelé, présenté à la va-vite et presque en catimini sans réel débat de société. Contre ce texte qui voudrait, face à la souffrance, renverser nos réponses et nous contraindre à récuser le soin pour privilégier ce qui pourrait bien ressembler à une sorte d’épuration, ça coince ! D’ailleurs, signe de mobilisation, la pétition contre l’euthanasie sur le site « Faut pas Pousser » a réuni presque 50000 signatures et celle du site « Plus Digne la Vie » en regroupe plus de 10000.

Veillée d’armes avant le débat sur l’euthanasie

Veillée d’armes avant le débat sur l’euthanasie

Alliance VITA : le nouveau nom de l’Alliance pour les Droits de la Vie

 

Comment va tourner le débat du mardi 25 janvier au Sénat sur l’euthanasie ? Tout dépend de la présence, au moment du vote, des sénateurs UMP hostiles à cette perspective.

Les militants pro-euthanasie espèrent un vote historique. A l’image de Muguette Dini, la présidente centriste de la Commission des Affaires Sociales, qui a organisé la fusion de la proposition socialiste avec d’autres, dont celle du sénateur UMP Alain Fouché.

Dans une tribune publiée dans Le Figaro du 14 janvier, monseigneur Vingt-Trois s’est élevé contre « ce qu’il faut bien appeler un ‘permis de tuer’ » en rappelant que « la manière dont elle traite les plus vulnérables » mesure la « qualité d’une civilisation ».

L’Alliance pour les Droits de la Vie a pour sa part organisé le même jour vingt-huit manifestations symboliques en Province. Elle a rencontré cinquante de sénateurs de toutes sensibilités et écrit à vingt mille maires, pour les alerter. Sa pétition « Stop à l’euthanasie » va dépasser sur Internet les 50 000 signatures.

Le sondage commandité par la société française d’accompagnement et de soins palliatif révèle que 60% des Français préfèrent le développement des soins palliatifs à la légalisation de l’euthanasie.

La situation des pays où elle est advenue n’a rien de rassurant : des dérives à répétition montrent dans quel engrenage fait entrer l’euthanasie légale. Déjà, de nombreux médecins généralistes belges, mal formés aux soins palliatifs, motivent leurs euthanasies par des douleurs physiques qu’ont aurait pu soulager. Des Hollandais âgés ont migré dans les zones allemandes frontalières, craignant qu’on abuse un jour de leur vulnérabilité. L’association suisse Dignitas a organisé le suicide de personnes psychiquement malades ou dépressives, et aucunement en fin de vie. Là où l’euthanasie est légale se répand aussi l’euthanasie clandestine, qui s’affranchit de la paperasserie impliquée par la procédure officielle… Une fois le tabou tombé, certains semblent tout s’autoriser. De quoi s’inquiéter pour les personnes incapables de s’exprimer et dont la dépendance pèse sur l’entourage ou les institutions médicales.

Comment évoluerait le système de santé français, fondé sur la confiance entre soignants et soignés, à partir du moment où les premiers pourraient administrer la mort aux seconds ? Grave menace pour les personnes dépendantes quand on méprise la vulnérabilité humaine au lieu de l’accueillir.

Veillée d’armes avant le débat sur l’euthanasie

Dépêche AFP : Une commission du Sénat fait un pas vers la légalisation de l’euthanasie

PARIS, 18 janvier 2011— La commission des Affaires sociales du Sénat a adopté mardi une proposition de loi visant à légaliser l’euthanasie, « un grand succès » pour Jean-Luc Romero, président de l’association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD) et conseiller régional PS d’Ile-de-France.

La proposition adoptée en commission sera discutée en séance au Sénat le 25 janvier et son passage au Parlement semble difficile à envisager.

L’article premier indique que « toute personne capable majeure, en phase avancée ou terminale d’une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable, lui infligeant une souffrance physique ou psychique qui ne peut être apaisée ou qu’elle juge insupportable, peut demander à bénéficier (…) d’une assistance médicalisée permettant, par un acte délibéré, une mort rapide et sans douleur ».

Le texte a été adopté par 25 voix contre 19 et 2 abstentions.

Jean-Luc Romero a applaudi à ce vote. « Ce n’est jamais arrivé, un texte pourrait aboutir au Sénat! », s’est-il réjoui auprès de l’AFP. « Pour la première fois de l’histoire de notre pays, une première étape parlementaire est franchie en faveur d’une loi de légalisation d’une aide active à mourir », a renchéri l’ADMD dans un communiqué, parlant de « première victoire de la liberté face à l’obscurantisme ».

Les membres UMP de la commission ont manifesté leur désaccord avec le texte, voté y compris par des sénateurs de la majorité de droite.

Dans un communiqué, ils ont dit « regretter » ce vote, dans la mesure où ces propositions de loi « vont à l’encontre de notre droit qui vise à protéger les plus faibles, les plus vulnérables et à porter assistance à celles et ceux qui sont en situation de danger ».

Les sénateurs UMP jugent aussi que ces propositions de loi « vont à l’encontre de la mission du médecin et risquent de rompre la confiance nécessaire entre le médecin et son patient ».

Pour Jean-Luc Romero, face à ce qu’il appelle « un déchaînement des ultras » contre l’euthanasie, les sénateurs se sont montrés « plus libres » que les députés. Un texte similaire présenté à l’Assemblée nationale n’avait pas été adopté.

« On veut marcher sur les deux jambes, on veut une loi qui permette l’accès universel aux soins palliatifs, alors que seulement 20% des gens qui en ont besoin en bénéficient, et aussi une qui légalise l’euthanasie », a-t-il expliqué.

Jean-Luc Romero a dit espérer que le texte « aille jusqu’au bout ». « Les clivages politiques ne se retrouvent pas au Sénat », a-t-il souligné.

Il a relevé aussi que « pour la première fois » deux partis de gouvernement, le PS et les Verts-Europe écologie, l’avaient mis dans leur programme.

L’ADMD a rappelé que « l’aide active à mourir » qu’elle préconise ne concernera « que de manière volontaire » ceux qui sont atteints d’une pathologie grave et incurable, en phase avancée ou terminale, permettant aux Français de « devenir maîtres de leur propre parcours de fin de vie ».

Pour sa part Xavier Mirabel, président de l’Alliance pour les Droits de la vie, s’est insurgé contre ce vote, qui montre selon lui qu’ »une partie de la classe politique se montre capable de brader les efforts indispensables faits en faveur des soins palliatifs pour prôner la solution de l’euthanasie, qui est à la fois expéditive et indigne ».

L’euthanasie n’est pas une liberté

L’euthanasie n’est pas une liberté

L’euthanasie n’est pas une liberté

Le Sénat débattra de l’euthanasie mardi 25 janvier. Trois propositions de lois ont été déposées, par des sénateurs UMP, Communiste et Socialiste, tous proches de l’ADMD, l’association très virulente qui tente par tous les moyens de faire légaliser l’euthanasie dans notre pays.
 

Dans le projet de Guy Fischer, l’euthanasie serait « une dernière liberté à conquérir : la liberté pour les personnes atteintes d’une maladie incurable de recourir à une euthanasie volontaire ».

Dans le projet de Jean-Pierre Godefroy, il s’agirait de reconnaître « à chacun le droit d’aborder la fin de vie dans le respect des principes d’égalité et de liberté »

Dans la proposition de Loi du Sénateur Fouché, UMP, le premier article serait ainsi rédigé  « La personne malade a droit au respect de sa liberté et de sa dignité. Elle peut bénéficier, dans les conditions prévues au présent code, d’une aide active à mourir ».

La question de la liberté est d’importance. Mais de quelle liberté parle-t-on ? De la liberté de maîtriser la vie et la mort, la santé et la maladie ? De la liberté de ne jamais être dépendant des autres ? Mais il s’agit là d’une abstraction, d’un phantasme, d’une fausse liberté.

Pourrait-il s’agir d’une  liberté que de décider qui est digne et qui a perdu sa dignité ? Certainement pas. Car ceux qui s’érigeraient en arbitres de la dignité anéantiraient la notion même de dignité.

Les zélateurs de l’euthanasie exigent-ils une liberté par rapport aux influences extérieures ? Mais la demande de mort résulte essentiellement de l’influence extérieure ! En réalité, derrière l’apparente liberté, se cachent bien souvent les pressions de l’entourage et des contraintes économiques. Quelle est la liberté réelle de celui qui se sent « de trop » ?

Prenant l’exemple de l’euthanasie des blessés sur les champs de bataille qui a pu être considérée comme légitime lorsqu’elle était réalisée dans un contexte de dénuement total, Jacques Ricot, le philosophe des soins palliatifs,  s’étonne : « qui peut prétendre qu’il s’agit là d’actes libres ? »

Au fond, cette liberté qui justifierait l’euthanasie, c’est un concept, une option philosophique. Et ce n’est pas tant pour soulager la souffrance que pour obéir à l’injonction de ceux qui défendent cette option philosophique qu’il faudrait légaliser la piqûre létale.

La belle affaire que cette soi-disant liberté qui bousculerait radicalement notre conception de la solidarité et du « prendre soin ». Et qui nous rendrait obligés d’obtempérer à la revendication suicidaire.

Mais alors, comment respecter la liberté de celui qui demande la mort ? En l’écoutant en vérité. En cherchant à comprendre, en profondeur, la raisons de sa détresse.

Car il n’y a pas de demande de mort sans désespoir.

Et ce désespoir a des raisons auxquelles il s’agit de porter remède.

Si la demande de mort est motivée par la souffrance, il faut la soulager, si elle est déterminée par la solitude, il faut être présents, si elle semble justifiée par la souffrance induite par la dépendance, il faut rendre cette dépendance moins pesante, par l’attention, la délicatesse, la discrétion, etc ….

Respecter la liberté, c’est d’abord écouter et c’est ensuite prendre soin et non pas tuer !

[CP] Alliance VITA demande le respect de l’éthique initiale du Téléthon

Alliance VITA : le nouveau nom de l’Alliance pour les Droits de la Vie

L’Alliance pour les Droits de la Vie renouvelle sa demande expresse à l’Association Française contre les Myopathies de respecter l’éthique initiale du Téléthon, de sorte que les sommes récoltées servent exclusivement :

• soit pour aider les personnes malades et leurs familles qui ont des besoins spécifiques d’aide à domicile, de matériel, de soutiens divers ;

• soit pour une recherche scientifique respectant la vie, c’est-à-dire n’ayant pas recours à la destruction ou à l’instrumentalisation de l’embryon humain et ne conduisant pas à des pratiques de sélection prénatale ou pré-implantatoire.

« L’embryon humain doit être protégé, il ne peut être utilisé comme matériau de laboratoire. Notre demande explicite inclut les embryons dits « surnuméraires » créés dans le cadre de l’assistance médicale à la procréation, et ne faisant plus l’objet d’un projet parental », précise le docteur Xavier Mirabel, président de l’Alliance pour les Droits de la Vie. « Il y a une contradiction à vouloir soigner les patients atteints de myopathie en portant atteinte à la vie humaine déjà conçue, fut-elle sous forme embryonnaire. »

L’Alliance soutient les recherches éthiques dans le domaine de la myologie, elle se réjouit des progrès réalisés et encourage le Conseil scientifique du Téléthon à financer la recherche à partir de cellules du sang de cordon ou de cellules souches adultes.