Antispécisme : Peut-on encore défendre l’homme aujourd’hui ? – Paul Sugy

Antispécisme : Peut-on encore défendre l’homme aujourd’hui ? – Paul Sugy

Antispécisme : Peut-on encore défendre l’homme aujourd’hui ? – Paul Sugy

 

“L’homme des antispécistes est sans limite” au sens où plus aucune frontière ne le sépare du reste du vivant. C’est un homme au contour trouble et incertain, un homme qui doute de lui-même et de sa superiorité sur l’animal. Cet homme-là achèverait de se déconstruire, dans son rapport au monde et dans sa perception de lui-même.

Ayant déjà renoncé aux frontières entre les nations puis entre les sexes, il abolirait celles entre les espèces, écroulant ainsi l’une des dernières digues qui lui permettaient encore de se croire le dépositaire d’une identité. Dans l’élimination de ses prétentions, cet homme-là croit s’accomplir en s’effaçant. Il ne fait en réalité que précipiter son extinction.

 

 

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Maternité en souffrance – Caroline Roux

Maternité en souffrance – Caroline Roux

Aujourd’hui la grossesse s’inscrit dans ce que l’on nomme un “projet parental”. Si la grossesse est programmée, décidée, on va tout faire pour la conduire à terme ou déployer de grands efforts avec la procréation artificielle. Si elle n’est pas “désirée”, l’avortement peut-être fréquemment l’issue, notamment en cas d’échec de contraception.

Cette approche n’est pas sans conséquences : elle méconnait l’ambivalence du désir et l’impact de l’emprise de la médecine sur la procréation, sources de malentendus pour beaucoup de nos contemporains.

 

 

Où s’exerce ma liberté ? – Jeanne Larghero

Où s’exerce ma liberté ? – Jeanne Larghero

La seule question qui vaille est : “Une liberté pour faire quoi ?”. Ainsi, ce qui nous rend libre c’est avant tout d’avoir encore et toujours la capacité à former des projets qui valent la peine qu’on se lève et qu’on se batte. Paradoxalement une vraie liberté est toujours au service d’un bien, lumière pour l’intelligence, élan pour la volonté. Ne défendons pas les libertés dans un objectif stérile de préservation d’elles-mêmes :

La liberté se prouve et s’éprouve dans l’engagement, l’engagement se déclenche quand l’amour entre en scène. Ainsi ma liberté s’arrête non pas là où commence celles des autres : ma liberté s’arrête lorsque je n’ai rien à aimer, lorsque je ne vois plus rien qui vaille la peine d’être sauvé.

Décider d’aimer la vie et vouloir un monde où chacun ne roule pas pour soi, voilà précisément le coeur de notre liberté : c’est à la valeur de nos objectifs que se mesure notre liberté.

 

Le corps, un libre marché ? – Blanche Streb

Le corps, un libre marché ? – Blanche Streb

Le corps, un libre marché ? – Blanche Streb

 

Il ne s’agit pas de freiner la quête de connaissance ou l’innovation mais à un moment, l’homme doit se demander : ce progrès techniquement faisable est-il souhaitable et débouche-t-il réellement sur un progrès humain ? Dans La fin de l’homme, Francis Fukuyama, pose les enjeux de la révolution biotechnique en ces termes :

Nous n’avons à accepter aucun de ces mondes futurs sous le faux étendard de la liberté, qu’il soit celui des droits de reproduction illimités ou celui de la recherche scientifique sans entraves. Nous ne devons pas nous considérer nous-mêmes comme les esclaves obligés d’un progrès technologique inéluctable, si ce programme n’est pas mis au service de finalités humaines. La liberté véritable signifie la liberté, pour les communautés politiques, de protéger les valeurs qui leur sont les plus chères et c’est cette liberté-là qu’il nous faut exercer à l’égard de la révolution biologique d’aujourd’hui.

L’issue ?  Repenser la vie et la procréation humaines. Pas seulement dans les laboratoires mais au fond de chacun de nous.

 

 

L’impasse de l’euthanasie – Henri de Soos

L’impasse de l’euthanasie – Henri de Soos

Dans son dernier essai : L’impasse de l’euthanasie, Henri de Soos analyse en profondeur les cinq principaux arguments en faveur de l’euthanasie. Il en montre la pertinence plus ou moins forte, en souligne les limites, en dévoile les incohérences. Il met en lumière les dangers de renoncer à “l’interdit de tuer”, fondement essentiel de notre relation entre soignants et soignés.

“La liberté de quelques-uns ne doit pas l’emporter sur la fraternité envers tous, à commencer par les plus fragiles”.

 

 

Quelle liberté de choisir sa mort ? – Jacques Ricot

Quelle liberté de choisir sa mort ? – Jacques Ricot

On doit s’interroger sur la nature de la liberté de la personne qui n’aperçoit pas d’autre choix possible que celui de se supprimer ou d’être supprimée. On est aussi en droit de se demander si le concours du corps social à l’exercice de ce qui se présente comme une liberté ne conduit pas, en réalité, à proposer une “offre” singulière et mortifère aux personnes en détresse. Ce droit de quitter la vie serait bien sûr encadré dans une première étape, mais nul ne peut douter que sa dynamique conduirait à demander constamment l’extension de ses indications. Nous devrions être alertés par les témoignages de soignants belges accablés par les dérives de leur législation.

 

 

Grandir en liberté – Tugdual Derville

Grandir en liberté – Tugdual Derville

Grandir en liberté – Tugdual Derville

 

Une chanson de Jean-Jacques Goldman évoque une femme qui “vit sa vie par procuration, devant son poste de télévision” et qui “finira par trouver ça normal”. Accrochés aux écrans qui nous alimentent en continu, risquons-nous de leur ressembler ? De vivoter, comme les personnages de Matrix, qui rêvent, plongés dans un bain régressif et n’agissent plus ? Sommes-nous en train de nous priver de la “vraie vie” par excès de télévision et d’internet ? L’image animée agit comme une drogue. Nos cerveaux réclament leur dose, de plus en plus forte.

 

[CP] – 20 ans d’euthanasie en Belgique : un anti-modèle pour la France

[CP] – 20 ans d’euthanasie en Belgique : un anti-modèle pour la France

euthanasie belgique 2019

COMMUNIQUE DE PRESSE –  25 mai 2022

20 ans d’euthanasie en Belgique : un anti-modèle pour la France

Alliance VITA voit dans la situation belge un anti-modèle pour la France, 20 ans après le vote d’une loi dépénalisant l’euthanasie alors qu’Emmanuel Macron s’est dit à titre privé favorable au « modèle belge » dans certains cas.

Le nombre d’euthanasies officiellement recensées a décuplé en 20 ans pour atteindre 2699 en 2021 soit un décès sur quarante en Belgique. Ce chiffre tranche radicalement avec l’argument avancé en 2002 selon lequel l’euthanasie devait être seulement permise dans des situations exceptionnelles.

En effet, la réalité belge montre l’inefficacité des gardes fous qui devaient éviter ces dérives : l’application élastique de la loi est d’ailleurs dénoncée dans une étude parue en 2021 dans le Journal of Medicine and Philosophy.

Cette étude rappelle la persistance des euthanasies clandestines : 30% des euthanasies ne seraient pas déclarées en Flandres, région qui concentre 75% des demandes. La Commission qui prétend contrôler a posteriori le respect de la loi, sur la base de la déclaration des médecins, admet elle-même qu’elle n’a pas les moyens de contrôler les euthanasies non déclarées ! Les médecins membres de la Commission peuvent même être amenés à se prononcer sur la conformité de leurs propres euthanasies !

Au fil des rapports de la Commission de contrôle, s’opère un glissement vers l’acceptation de cas d’euthanasies pour des pathologies mentales ou des polypathologies avec un laxisme choquant quant à l’appréciation de l’incurabilité et de la notion de souffrance qui ne pourrait être soulagée. Le nombre d’euthanasies pratiquées sur des personnes qui ne sont pas en fin de vie a ainsi doublé ces dix dernières années :

  • l’approche subjective de la souffrance a par exemple conduit la commission à valider une euthanasie pour une maladie de l’œil ! L’addition de pathologies en rien mortelles constitue le mobile d’une euthanasie sur 5 en 2021 ;
  • plusieurs dizaines d’euthanasies sont pratiquées chaque année pour des pathologies mentales (dépression, autisme…). Des praticiens belges se sont insurgés contre cette possibilité d’euthanasie qui fragilise les personnes souffrant de troubles psychiques, pointant ses effets délétères sur la prévention du suicide.

Alors qu’en 2014, la loi a été élargie aux mineurs, contre l’avis de nombreux pédiatres, des membres de la Commission fédérale de contrôle plaident aujourd’hui pour élargir encore la pratique euthanasique aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.

Pour le porte-parole d’Alliance VITA, Tugdual Derville : « Les scandales de l’anti-modèle belge ont au moins le mérite de nous montrer la façon dont, à partir de prétendues exceptions, une société peut basculer, étape par étape, dans une culture d’exclusion – voire d’auto-exclusion – des plus vulnérables. Avec – c’était logique – des soins palliatifs déboussolés et dénaturés… Règle d’or de la confiance entre soignants et soignés, l’interdit de tuer ne souffre pas d’exception. Cet interdit protecteur encourage la créativité indispensable pour faire avancer la recherche et améliorer l’accompagnement des personnes fragiles. De même, aucune catégorie de personne ne doit être privée de la politique de prévention du suicide. Face à ce piège des prétendus cas-limite, à partir duquel la Belgique a tant dérivé, nous devons reconnaitre que les plus fragiles méritent davantage d’attention : la France doit promouvoir de nouvelles manières d’accompagner les personnes âgées et rendre les soins palliatifs accessibles à tous et partout. C’est la voie choisie par le législateur dès 2005 : ni acharnement thérapeutique, ni euthanasie, mais soulagement de la souffrance, accompagnement et soins palliatifs. »

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La médecine prédictive – Dr Xavier Mirabel

La médecine prédictive – Dr Xavier Mirabel

La médecine prédictive désigne les capacités nouvelles, notamment en génétique, de prévoir les affections qui frapperont une personne.

 

Deux illustrations :

La première est celle d’Angelina Jolie lors de sa mastectomie. Elle découvre son risque de cancer de 87%.La médecine nous annonce par avance la catastrophe qui risque d’arriver. Cela n’annule pas complètement le risque mais le réduit fortement. On va s’interroger sur toute la famille mais aussi toute la descendance. Il y a des tensions entre le désir, le souhait de comprendre et de prédire. Où est-ce que cela nous mène ?

La seconde illustration est celle de la maladie de Huntington, une maladie très lourde et douloureuse avec une fin difficile. C’est une maladie héréditaire et le diagnostic permet de dire avec une quasi certitude si vous êtes atteint. Il y a le désir de savoir pour préparer l’avenir, mais aussi le droit de ne pas savoir. Nous avons le droit de ne pas savoir.

On peut faire beaucoup chez l’adulte mais aussi en prénatale avec le risque de sélection eugéniste. Cependant, le déterminisme génétique n’est pas absolu car la maladie est multifactorielle.

Il s’agit dans tout les cas, d’un bouleversement immense dont certains espèrent bien profiter. Des sociétés privées se lancent dans le commerce des tests génétiques, s’installe progressivement dans une course au dépistage. On doit compter environ 1 000 dollars environ pour se faire analyser génétiquement avec la garantie de connaître ses risques mais aussi son histoire.Un peut aussi imaginer un jour l’apparition de tests de détection pour analyser les risques éventuels dans la procréation, connaître la « compatibilité ».

Tout cela va vite, mais les autorités reconnaissent leur impuissance face à la loi du marché. La boîte de pandorre est déjà ouverte. Le premier risque c’est l’eugénisme avec la sélection génétique prénatale. Mais aussi la discrimination à l’embauche, à l’assurance.Cette évolution de la médecine nourrit le fantasme de toute puissance. On pourra connaître toutes nos fragilités, c’est en quelque sorte la fin d’une certaine innocence.

«  La médecine prédictive, oui si c’est pour mieux soigner mais certainement pas pour discriminer. »