Procréation artificielle : le commerce de la reproduction des Chinois

Procréation artificielle : le commerce de la reproduction des Chinois

chine

La fin de la politique de l’enfant unique en Chine a des conséquences inédites sur les recours à la PMA par les Chinois ;  certains vont à l’étranger pour contourner la législation nationale.

La plupart des couples ayant conçu un seul enfant par le passé souhaitent en avoir un deuxième mais soit ils sont trop âgés, soit ils veulent sélectionner le sexe ou s’assurer de l’absence de handicap, pratiques interdites en Chine comme le sont également la congélation d’ovocytes ou d’embryons.

Des couples contournent la législation chinoise en se dirigeant vers l’Asie du Sud-est. Rappelons qu’en Chine, près de 80 millions de femmes sont manquantes à cause de l’avortement sélectif selon le sexe, les familles chinoises privilégiant traditionnellement d’avoir un fils. En 40 ans, 330 millions d’avortements sélectifs auraient été pratiqués .La Chine prohibe aujourd’hui sévèrement cette pratique pour des raisons démographiques tandis que les organisations internationales et européennes la condamnent sévèrement au nom des droits humains.

Ce « tourisme de la reproduction » représentait l’an dernier 1,4 milliard de dollars et a augmenté de 22% cette année selon l’Institut étatique de recherche Qianzhan. “Une nouvelle chaîne industrielle s’est constituée dans la reproduction en Asie du Sud-Est”, déclare le président singapourien du Borderless Health Group qui prévoit de développer des banques de sperme et d’ovocytes en Thaïlande, en Australie et aux Etats-Unis, prioritairement destinées aux Chinois.

Journée mondiale du don d’organes : appel au don et interrogations éthiques

Journée mondiale du don d’organes : appel au don et interrogations éthiques

dondorgane

À l’occasion de la journée mondiale du don d’organes, le 22 juin, l’Agence de biomédecine lance une campagne d’information pour promouvoir le don avec comme objectif de clarifier la signification et le sens du don présumé que la loi Santé de 2016 est venue bousculer, faisant craindre notamment une nationalisation des corps.

Cette campagne se déroule alors que la question des dons d’organes était l’un des thèmes abordés lors des Etats généraux de la bioéthique. En France, d’après les statistiques de l’Agence de biomédecine, 5 891 greffes​ ont eu lieu en 2016, 14 500 patients​ étaient en attente d’ une greffe d’organes au 1er janvier 2017. En 10 ans, le nombre de greffes d’organes a augmenté de 29,8%.

Si le don est à encourager pour sauver des vies, son encadrement doit rester très précis. C’est un défi majeur pour respecter les personnes concernées, en particulier les plus vulnérables, et pour valoriser une pratique basée sur la confiance soignant-soigné.

Vincent Lambert : la nouvelle expertise remise en cause

Vincent Lambert : la nouvelle expertise remise en cause

medecin

Le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne s’est interrogé, le 20 juin, sur la pertinence d’une nouvelle expertise pour établir l’état clinique actuel de Vincent Lambert, suite au tout récent désistement des trois médecins en charge de la conduire.

Ces trois médecins avaient été désignés, le 2 mai 2018, par le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne pour réaliser un « tableau clinique » de Vincent Lambert. Ils avaient un mois pour conduire leur examen. Le 14 juin dernier, ils ont fait part de leur désistement estimant ne pas avoir « la stature pour résister aux tentatives de manipulation et aux critiques diverses ». Ils ont souligné que « les trois experts n’ont aucun moyen de mettre de l’ordre dans cette procédure d’expertise et d’affirmer une autorité qui mettrait au pas ceux qui manient opprobre et dénigrement ou fausses vérités ». Enfin, ces médecins ont suggéré au tribunal la nomination d’« un collège d’experts faisant preuve d’une autorité tout à fait non contestable ».

L’audience du 20 juin avait pour objectif de déterminer « les modalités de cette expertise ». Le président du tribunal a expliqué que le tribunal avait « deux pistes de réflexion : soit rechercher trois nouveaux experts et réaliser l’expertise, soit tirer les conséquences de l’échec de la première expertise » et, dans ce cas, « statuer sans attendre » sur la décision d’arrêt des traitements.

D’un côté de la famille, « Nous réclamons cette expertise et surtout la vérité sur la situation médicale de Vincent Lambert » dont « l’état de conscience et d’éveil a évolué » a plaidé Maître Jean Paillot, un des avocats des parents qui demandent une expertise dans une unité spécialisée, hors de l’hôpital.

D’un autre côté, « l’expertise n’apportera rien au débat car les médecins sont allés au bout de leur logique, et seule compte l’obstination déraisonnable » a répliqué Maître Gérard Chemla, avocat de François Lambert (le neveu de Vincent Lambert) qui appelle à un arrêt des soins de son oncle avec d’autres membres de la famille dont l’épouse et tutrice, Rachel Lambert.

La date du délibéré n’est pas connue à ce jour.

 

Mise à jour du 2 juillet 2018 :

Le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne a ordonné le 2 juillet 2018 une nouvelle expertise « confiée à un collège de médecins désignés par le président du tribunal ». Il a ajouté que « l’examen du patient s’effectuera hors de la présence des parties » mais « celles-ci pourront être représentées par des médecins qui seront limités à un praticien pour l’ensemble des requérants et un praticien pour chacun des défendeurs, soit un total maximum de quatre médecins ».

Les délais pour les nominations et le rendu du rapport ne sont pas précisés.

 

Evaluation de la loi fin de vie : l’IGAS préconise des ajustements limités

Evaluation de la loi fin de vie : l’IGAS préconise des ajustements limités

findevie

L’IGAS a rendu public, le 12 juin 2018, son rapport sur l’évaluation de la loi fin de vie de 2016 : trente recommandations sont préconisées pour rendre son application plus homogène et renforcer la prise en compte des personnes les plus vulnérables.

Ce rapport, très attendu, a été demandé par la ministre de la Santé en novembre 2017 avec pour objectif « d’évaluer l’application de la loi notamment en ce qui concerne la formation des professionnels de santé, la mise en œuvre des directives anticipées, la désignation des personnes de confiance, l’accès aux soins palliatifs sur l’ensemble du territoire et de la mise en place de la sédation profonde en établissements sanitaires, en HAD mais aussi en EHPAD ou à domicile. »

Le rapport invite à « des ajustements limités des textes législatifs et réglementaires en vigueur » en rappelant que « la stabilité du cadre juridique est une condition de sa bonne appropriation par les professionnels et par les personnes en fin de vie, leur famille et leurs proches ». Selon les rapporteurs, « une dynamique encourageante dans la prise en charge de la fin de vie et la culture palliative a été impulsée par la loi du 2 février 2016 » dont les textes réglementaires ont été rapidement adoptés. Malgré le peu de recul pour évaluer l’application de la loi, seulement deux ans, ce travail riche s’inscrit dans la volonté d’améliorer la prise en charge de la fin de vie, sans gommer la complexité des situations.

Les rapporteurs soulignent en particulier l’urgence de mettre en place un système plus fiable de recueil des données sur les décisions médicales en fin de vie, notamment « le traçage spécifique pour les décisions de limitations et d’arrêts de traitement ainsi que pour les sédations profondes et continues jusqu’au décès » au plan national. Constatant le manque de recherche sur la fin de vie, le rapport recommande que la thématique “Soins palliatifs et fin de vie” soit confortée dans les appels à projets nationaux et dans les programmes des grands organismes de recherche. Observant ces déficiences, ainsi qu’un problème de gouvernance du Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie, la mission préconise un audit de ce Centre créé par la loi de 2016 « pour contribuer à une meilleure connaissance des soins palliatifs mais aussi pour contribuer au suivi et à l’évaluation des politiques publiques en matière de fin de vie ».

Même si des dispositions ont été prises ces dernières années en matière de formation en soins palliatifs, ces efforts doivent se poursuivre pour que la culture palliative puisse se diffuser et que les inégalités régionales s’estompent. Dans la suite des rapports et des études effectués ces derniers mois, le rapport insiste sur la nécessité de renforcer les soins palliatifs dans les EHPAD.

Les directives anticipées et la personne de confiance

Les personnes désignent plus facilement une personne de confiance qu’elles ne rédigent leurs directives anticipées. Si le recueil de ces dernières est « perfectible » et leur nombre encore réduit, les rapporteurs rappellent qu’elles ne sont pas obligatoires. « La multiplication des formulaires même de qualité inégale, doit être encouragée ». Certains patients privilégient le moins de cadrage possible, d’autres sont rassurés par des formulaires précis. La majorité des formulaires est rédigée sur papier libre. L’aspect contraignant des directives inscrit dans la loi est en réalité limité par des rédactions peu précises. Cependant, « la plupart des professionnels de santé rencontrés (médecins, soignants), libéraux et hospitaliers, convergent pour souligner que le dialogue sur la fin de vie avec les patients et leur entourage s’est ouvert, étoffé et amélioré car la loi du 2 février 2016 a permis de réduire les tabous et d’avoir davantage de marge de manœuvre pour parler de souffrance, d’accompagnement et de confort, de sédation, et d’adaptation dans le temps ».

La difficile qualification des situations d’obstination déraisonnable

Les remontées du terrain mettent en lumière la détection particulièrement complexe des situations d’obstination déraisonnable : « le caractère inutile ou disproportionné des traitements en question, laissant une marge d’interprétation ou d’incertitudes en fonction des situations. » Comme le soulignent les auteurs, l’enjeu réside « dans l’adaptation à chaque situation et dans la fluidité de la circulation de l’information afin de faciliter le consensus ». Si l’initiative des décisions des limitations ou d’arrêts de traitement appartient le plus souvent, dans les faits, à l’équipe médicale, des patients ou des familles s’y opposent, persuadés de leur intérêt persistant : « la médecine se trouvant ainsi piégée par son propre discours sur le progrès médical. »

Les cas conflictuels les plus actuels sont cités : ceux des jeunes Marwa et Inès mais aussi le cas de Vincent Lambert. Le rapport préconise dans ces situations la création d’une plateforme téléphonique permettant aux professionnels de terrain confrontés à des situations conflictuelles d’accéder à un consultant extérieur compétent, un professionnel de la médiation ou un expert des questions éthiques.

En particulier, la reconnaissance de la nutrition et l’hydratation artificielles comme un traitement qu’il est possible d’arrêter se révèle « délicat à déployer sur le terrain ». Cela concerne spécialement les personnes les plus vulnérables comme les patients Alzheimer ou les patients en situation pauci-relationnelle. Comme l’a souligné l’Union nationale des traumatisés crâniens (UNAFTC), la nutrition et l’hydratation artificielles « font partie intégrante du projet thérapeutique et de vie de ces patients et ne peuvent être présumées relever d’une obstination déraisonnable sauf volonté contraire exprimée par le patient par des directives anticipées ou recueillie par le témoignage de la personne de confiance ou à défaut de la famille ou des proches ou résultant de la survenue de complications. »

La sédation profonde et continue jusqu’au décès

Les demandes sont rares d’après les centres hospitaliers consultés. Une enquête quantitative a été lancée par le Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie qui a été contestée par la SFAP (Société Française d’accompagnement et de soins palliatifs). Des données plus précises devraient être connues en fin d’année.

La Haute Autorité de Santé (HAS) a publié le 15 mars 2018 ses recommandations de bonne pratique pour la mise en œuvre de la « sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès » qui sont venues clarifier ses contours. Les auteurs ont pris soin de bien différencier ce type de sédation qui demeure exceptionnelle de l’euthanasie qui a pour but de provoquer la mort. Selon certaines équipes interrogées, « ce nouveau droit avait permis d’ouvrir le dialogue avec les patients et aussi, parfois, de faire tomber des demandes d’euthanasie. ». Mais globalement plusieurs difficultés existent avec « la complexité pour les équipes de soins d’apprécier des concepts essentiels comme ceux de souffrance réfractaire, de souffrance insupportable, de pronostic vital engagé à court terme et de manier de façon adéquate les critères d’évaluation existants… »

En conclusion les rapporteurs rappellent qu’« il faut toujours garder à l’esprit le caractère profondément singulier, douloureux et complexe de chaque situation de fin de vie. »

[CP] Sondage "Fête des pères" : Le rôle du père largement plébiscité par les Français

[CP] Sondage "Fête des pères" : Le rôle du père largement plébiscité par les Français

paternite

À la veille de la fête des pères, selon un sondage IFOP[1] commandé par Alliance VITA, 93% des Français considèrent que « les pères ont un rôle essentiel pour les enfants ».

D’après cette même enquête, ce sont près des trois quarts des Français (73%) qui estiment que « les rôles du père et de la mère sont différents et complémentaires » par rapport à une minorité (27%) qui les jugent « identiques et interchangeables ».

Comme le constate Tugdual Derville, Délégué général d’Alliance VITA, « l’indifférenciation père-mère, promue par certains est largement rejetée et cela se confirme encore davantage quand sont pointées les conséquences de l’absence de père » : 89% des Français considèrent que celle-ci représente « quelque chose qui marque toute la vie » et 85% qu’elle « peut entraîner chez l’enfant des difficultés personnelles ».

Et lorsque l’on demande leur avis aux Français sur un point sensible du débat des Etats généraux de la bioéthique – l’ouverture de la PMA sans père aux femmes célibataires et couples de femmes – 61% des français pensent « qu’il faut privilégier le besoin de chaque enfant d’avoir un père en réservant la PMA aux couples homme-femme ayant un problème médical d’infertilité ». Et chez les pères, cet avis monte à 72%.

Pour Tugdual Derville, « Il apparaît aussi clairement que le fait de connaître son père relève de l’intérêt supérieur de l’enfant pour une majorité de nos concitoyens »

 

[1] Sondage réalisé par l’IFOP pour Alliance VITA, du 7 au 11 juin 2018, auprès d’un échantillon de 2016 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
Sondage : le regard des Français sur la paternité

Sondage : le regard des Français sur la paternité

sondage francais paternite ifop alliance vita

Au lendemain de la consultation citoyenne des Etats Généraux de la Bioéthique et à quelques jours de la fêtes des pères, Alliance VITA a voulu connaître l’avis des Français sur la paternité.

Depuis de nombreuses années, Alliance VITA est sensible à cette question en raison de témoignages innombrables reçus sur chacun de ses deux services d’écoute, SOS Bébé et SOS Fin de vie, exprimant pour beaucoup le rôle déterminant ou, à l’inverse l’absence douloureuse des pères lors des grandes épreuves de la vie. En 2015, l’association avait déjà réalisé, avec ses équipes, une grande enquête de rue « Un siècle de filiation » auprès de milliers de Français de tous âges à propos de leurs relations comparées à leur père et à leur mère.

Face à la permanence d’un débat bioéthique qu’on peut résumer par une question : à quoi sert d’avoir un père ? le verdict des 2000 sondés* est sans appel.

  • Le rôle du père est « essentiel » (93%) et « différent et complémentaire » (73%) au regard de celui de la mère.
  • L’absence de père marque toute la vie (89%) et même « peut entraîner chez l’enfant conséquences difficiles à vivre » (85%).
  • Entre la revendication d’accès à la PMA pour certaines femmes seules ou vivant à deux et le besoin de père chez l’enfant, les Français sont encore 61% à privilégier ce dernier.
  • Et mis en situation d’être conçus d’une PMA avec un géniteur qui n’aura pas de statut paternel, ils sont la même proportion à considérer que cela leur pèserait.

RETOUR AU RÉEL :
Ce qui est soutenu quand on parle d’un « droit nouveau pour les femmes », ne l’est plus quand on voit la discrimination induite pour l’enfant.

sondage ifop alterite pere mere
sondage ifop absence de pere
sondage ifop pma sans pere

Le plus notable dans ces résultats, c’est peut-être l’avis spécifique des hommes sur la paternité et, plus encore de ceux qui parmi eux sont déjà pères : le taux de 61% monte à 66% pour les hommes puis 72% pour les pères quand il s’agit d’autoriser l’accès à la PMA aux femmes seules ou aux couples de femmes. Même si une grande majorité des femmes soutiennent l’importance des pères, il reste notable que ce soient encore les pères qui défendent le mieux la paternité.

Pour Alliance VITA, les résultats de ce sondage témoignent à quel point les Français sont attachés à la défense et la protection de l’intérêt supérieur de l’enfant.

*Sondage IFOP auprès d’un échantillon représentatif de 2000 personnes, qui permet d’offrir des données sur l’ensemble des sondés (hommes et femmes), mais aussi de faire ressortir de façon fiable l’avis des Français qui sont pères.

rtl
valeursactuelles
axzuk logo atlantico 2
Suisse : des directives pour « élargir » l’aide au suicide

Suisse : des directives pour « élargir » l’aide au suicide

suicideassiste

Le 6 juin 2018, l’Académie suisse des sciences médicales (ASSM), organe qui donne un cadre éthique aux professionnels de la santé en Suisse, a publié de nouvelles directives sur l’« Attitude face à la fin de vie et à la mort » actualisant celles de 2004. L’une de ces directives vise à « assouplir » l’aide au suicide.

Ainsi, le médecin pourra désormais apporter une aide au suicide à un patient en proie à une « souffrance insupportable due à des symptômes de maladie et/ou à des limitations fonctionnelles », le critère venant remplacer celui de la « fin de vie ». Avant, le médecin ne pouvait prescrire la potion létale qu’à une personne malade dont la mort était imminente.

De son côté, la Fédération des médecins suisses (FMH) qui rassemble plus de 40 000 membres et fédère plus de 70 organisations médicales, s’y est opposée. « La notion est vague, ce qui pourrait poser des problèmes d’interprétation devant la commission de déontologie. C’est particulièrement problématique pour une décision si importante où aucun retour en arrière n’est possible », a déclaré son président Jürg Schlup. Il n’est pas sûr que cette nouvelle version soit intégrée dans leur code de déontologie même si l’association professionnelle entend prendre le temps d’examiner la situation.

L’un des membres de la sous-commission qui a rédigé ces directives sur la fin de vie, Samia Hurst, admet que la notion de souffrance insupportable est subjective. « Le critère repose sur une évaluation par le médecin. Il doit pour cela se forger la conviction, sur la base de l’histoire du patient et après des entretiens répétés, que ses souffrances sont insupportables. Quelles que soient ses conclusions, il conserve de toute manière le droit de refuser d’assister le suicide. Il garde d’ailleurs toujours cette liberté. On ne peut forcer personne.»

La commission bioéthique de la conférence des évêques de Suisse souligne un aspect très grave de ces directives qui se révélent aux antipodes de l’éthique en modifiant le sens même de la médecine. Chaque soignant pourrait désormais décider, lui-même, si le suicide assisté « intègre des objectifs médicaux ou non ». Jusqu’alors, les directives affirmaient clairement que l’assistance au suicide ne faisait pas partie de l’activité médicale, car « elle était contraire aux buts de la médecine ».

Depuis quelques années, le taux de suicides assistés est en forte hausse en Suisse. L’Observatoire suisse de la santé constate que « Le décès par suicide est un problème de santé publique souvent sous-estimé en Suisse. Il l’est non seulement en comparaison avec d’autres pays – la Suisse fait partie des pays d’Europe qui présentent un taux de suicide supérieur à la moyenne – mais aussi par rapport à d’autres problèmes de santé ».

Pour rappel et information :

En Suisse, l’aide au suicide est admise sous conditions, en se basant sur article 115 du Code pénal qui interdit d’inciter ou de prêter assistance au suicide pour « des motifs égoïstes ». L’euthanasie est interdite.

L’ASSM, créée en 1943, est reconnue par la Confédération comme « institution de promotion de la recherche » ; elle a notamment pour mission de réfléchir sur les questions éthiques. La Commission centrale d’éthique de l’ASSM élabore des directives médico-éthiques qui sont en principe intégrées au code déontologique de la Fédération des médecins suisses (FMH).

[CP ] PMA : Alliance VITA sensibilise sur les droits de l’enfant

[CP ] PMA : Alliance VITA sensibilise sur les droits de l’enfant

Dans toute la France, les membres d’Alliance VITA ont sensibilisé aujourd’hui les citoyens aux droits de l’enfant, en participant à une scénographie empreinte de gravité.

Simultanément, dans 60 villes de France, à 13h00 ce mardi 12 juin 2018, Alliance Vita lançait sa campagne nationale d’alerte et de sensibilisation contre le risque de basculement dans le marché de la procréation.

Alors que le débat bioéthique s’est focalisé depuis 6 mois sur la question de la PMA « pour toutes » ou « sans père », cette action vise à alerter les Français sur les droits de l’enfant, aujourd’hui menacés.

Autour d’un bébé marqué d’un grand code barre, esseulé sur un siège d’adulte, se sont couchés au sol des femmes et des hommes vêtus du noir du deuil et portant le masque blanc de l’anonymat. Ils portaient des panneaux : « PMA : adieu papa » ; « GPA : adieu maman », symbolisant les conséquences injustes et immédiates de ce projet.

Sous la banderole « Non au marché de la procréation », entouré d’autres personnes en tee-shirt d’Alliance VITA porteurs de pancartes, un porte-parole a prononcé le discours de lancement de cette campagne.

Légaliser la PMA hors indication médicale, pour les femmes seules et couples de femmes, en leur donnant accès au don de sperme, revient à encourager la conception d’enfants sans père. Or, de nombreux enfants souffrent déjà d’un manque de père et de nombreuses femmes subissent, déjà seules, la charge d’une famille monoparentale.

La légalisation de la “PMA pour toutes” entraînerait, au nom de la non-discrimination, une revendication d’accès à la GPA pour deux hommes, et priverait, cette fois de facto, l’enfant de mère.
La consécration d’un droit à l’enfant ferait basculer la procréation humaine dans un marché qu’il soit libéral ou étatisé qui considère les femmes et les hommes comme des fournisseurs de main-d’œuvre et des producteurs de matière première – ovocytes, sperme, utérus – pour fabriquer l’enfant sur commande, voire sur mesure.

Le basculement du droit de l’enfant vers un droit à l’enfant, transformerait celui-ci en produit que l’on peut s’offrir, et nous ferait entrer encore davantage dans l’eugénisme pour vérifier, trier, valider, éliminer ce fameux “produit”.

Or, la Convention internationale des droits de l’enfant reconnaît le droit de celui-ci à connaître ses parents et être élevé par eux, dans la mesure du possible. Pays des droits de l’Homme, la France doit encourager le monde à résister à l’utilitarisme anglo-saxon qui tend à faire de l’être humain et des produits de son corps des objets marchandisés.

Pour Alliance VITA, l’abandon du critère d’infertilité médicale pour accéder à la PMA franchirait une ligne rouge qui appelle une vaste mobilisation de toute la société, pour la protection de tout enfant et de son intérêt supérieur.

Rejoignez la mobilisation !

Ensemble faisons barrage au marché de la procréation !

PMA : protégeons les droits de l’enfant

PMA : protégeons les droits de l’enfant

Discours prononcé dans le cadre du lancement de la campagne nationale de sensibilisation contre le marché de la procréation, mardi 12 juin.

egb petition v3 e1528802529130
Si nous sommes réunis aujourd’hui ici, et, au même moment dans 60 autres villes en France, c’est parce que la fin des Etats généraux de la bioéthique place notre société devant un choix lourd de conséquences pour les droits de l’enfant et l’avenir des familles.
Le gouvernement réfléchit à légaliser la PMA (Procréation Médicalement Assistée) pour les femmes seules ou les couples de femmes, c’est-à-dire la conception d’un enfant, avec donneur de sperme mais sans père.

Ce projet, appelé “PMA pour toutes” vise à détourner les techniques appliquées à des couples confrontés à une infertilité médicale, pour les utiliser comme un mode de procréation sur commande.

Derrière cette revendication ultra-minoritaire c’est tout simplement l’expulsion du père, réduit à l’état de donneur de sperme, de géniteur sans statut paternel.

Les désirs des adultes ne doivent pas porter préjudice aux plus fragiles, spécialement quand il s’agit des enfants…

Rappelons que la Convention internationale des droits de l’enfant proclame, pour tout enfant, le droit de connaître, dans la mesure du possible, ses parents et d’être élevé par eux. Ce texte juridique international a été ratifié par la France, ce qui exprime l’attachement de notre pays aux droits de l’enfant.
Déjà, beaucoup de familles et d’enfants subissent l’absence du père. Il ne s’agit aucunement de stigmatiser ces familles. Elles doivent être soutenues. Les responsabilités de ces situations sont partagées, mais ce sont le plus souvent les femmes qui assument les enfants, au risque de subir, avec eux, une précarisation.
Ce constat doit nous alerter et nous responsabiliser devant la décision qui doit être prise. Elle nous engage tous, personnellement et collectivement. Elle engage aussi les générations à venir.

Pouvons-nous décider d’organiser la fabrication d’enfants privés de père ? Comme si un enfant devait s’en passer sans que cela ne lui pose problème…

Par ailleurs, certains hommes expriment déjà que la « PMA pour toutes » les discriminerait : ils réclament le droit, pour deux hommes, à la gestation par autrui, c’est-à-dire l’accès à des mères « porteuses » louant leur utérus pendant 9 mois, avant de séparer définitivement l’enfant de celle qui l’a porté pour leur remettre. L’enfant voulu est, cette fois, privé de mère. Et des femmes sont traitées comme des machines à fabriquer des enfants.

Adieu papa ! Adieu maman !

Ce sont ces pratiques injustes et discriminatoires que nous avons choisi de symboliser ici, sous vos yeux, par ce bébé, seul, sans protection, marqué d’un code barre ; et à ses pieds, couchés sur le sol, des femmes et des hommes privés de leur maternité et de leur paternité, réduit au statut de donneur de matières premières, pour satisfaire une demande, alimenter un marché. Cette mise en scène explicite le risque d’un basculement de notre société française vers la procréation à la fois technicisée et marchande.

Avons-nous pris conscience de l’énorme bouleversement qu’on prépare ainsi ?

Jusqu’à présent la PMA par insémination est réservée aux couples homme-femme confrontés à une infertilité médicalement constatée. Est-il juste de demander aux médecins de la procréation d’utiliser les mêmes techniques, pour des personnes seules ou en couple de même sexe n’ayant pas de problème d’infertilité ? La médecine peut-elle être utilisée pour offrir un droit à l’enfant sans père, par PMA, ou sans mère, par GPA ? N’est-il pas plus juste de garantir aux enfants nés de PMA – comme la loi le prévoit aujourd’hui – le droit d’avoir un père et une mère vivant ensemble ?

A partir du moment où l’on fournit des enfants sur demande, sans qu’il y ait un problème médical d’infertilité, l’enfant n’est plus considéré comme une personne à accueillir mais comme un objet à réussir.

La conception de ces bébés ressemble alors à celle d’un produit industriel que l’on fabrique, que l’on sélectionne et que l’on trie, à partir de matières premières dont on doit garantir la qualité.
A l’heure où l’on dénonce les excès de la robotisation de certains modes de production, nous nous apprêtons à industrialiser nos modes de procréation. C’est pourtant une même question qui se pose à nous. Une question d’écologie…d’écologie humaine.
Voilà en quelques mots la raison de notre présence aujourd’hui.
Nous entamons, à cette heure, dans 60 villes, le lancement d’une campagne nationale d’alerte, d’information et de sensibilisation des Français pour dire :

Non au marché de la procréation qui fait de chacun de nous des producteurs de matières premières et de l’enfant un produit sur commande. 

Non à la fabrication d’enfants privés délibérément de père ou de mère.

⇒ Parce que l’être humain n’a pas de prix,

⇒ Parce que l’enfant n’est pas un droit,

Parce que chaque être humain mérite accueil et respect

Rejoignez la mobilisation !

Ensemble faisons barrage au marché de la procréation !

Procréation assistée : Blanche Streb, invitée d’Europe 1

Procréation assistée : Blanche Streb, invitée d’Europe 1

Blanche Streb, directrice de la formation et de la recherche d’Alliance VITA, était l’invitée de Frédéric Taddeï, le 7 juin 2018, dans le débat d’Europe Soir, au sujet de la procréation assistée et sur le thème spécifique : « Comment fera-t-on bientôt des enfants ? ». Elle était face à Jean-François Bouvet, Docteur ès-sciences et professeur honoraire de chaire supérieure à l’Université Claude-Bernard à LyonMyriam Levain, Co-fondatrice du Magazine Cheek et Daniel Borrillo, Juriste. 

Quelques verbatim extraits de l’émission :

« L’adoption vise à retrouver une famille pour un enfant qui en est privé par les aléas de la vie. La question qui est posée est de créer délibérément un enfant privé de son père ; la situation est tout à fait différente. »

« La consultation des états généraux était ouverte à tous. On constate qu’il n’y a aucun consensus dans la société qui est fracturée selon le président du CCNE, or ce consensus est un préalable cher à Emmanuel Macron pour modifier la loi. »

« La question de la congélation d’ovocytes pour convenance personnelle pose beaucoup de questions ; il y a derrière des mensonges, comme celui de laisser croire que c’est la garantie d’avoir plus tard un enfant. »

« La question de la PMA post-mortem interviendra si la procréation passe de la médecine à la réponse à des désirs individuels. Je pense à cet enfant né en Chine récemment, cet embryon était congelé et ses 2 parents sont décédés dans un accident.Ce sont les grands parents qui ont récupéré l’embryon 4 ans plus tard et l’ont fait implanter dans une mère porteuse (GPA). C’est une forme d’acharnement procréatif. L’enfant n’est pas un remplaçant du deuil. C’est plus que cela ! »

« On n’a pas à s’aligner sur le moins-disant éthique ! Comparer avec les autres pays a ses limites. J’évoque un « eugénisme 2.0 » dans mon livre, il se met en place insidieusement. »

« L’eugénisme de demain c’est aussi choisir certains critères de son bébé : la FIV à 3 parents, la modification du génome, les gamètes artificiels. Cela fragilisera la société & la fraternité. On crée ainsi une « discrimination génétique » très préoccupante. »

Bien sûr qu’il faut évoquer tous ces sujets (eugénisme, tri etc), il faut regarder la procréation artificielle de manière globale.”