2e édition du VITA Tour : « Entre générations, osons la découverte »

2e édition du VITA Tour : « Entre générations, osons la découverte »

vita tour

Après la réussite de la 1ère édition du VITA Tour en 2017, les VITA jeunes sont repartis sur les routes de France, le 23 juillet, pour rapprocher les générations et proposer à la société une image positive du grand âge.

Au cœur de l’initiative, une conviction forte : les personnes âgées, parfois isolées et éloignées de leurs proches, ont néanmoins de multiples trésors à transmettre aux jeunes générations. Un avis du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) pointait, le 17 mai dernier, les enjeux éthiques du vieillissement et spécialement les risques d’exclusion sociale.

Ainsi, dans chaque ville étape du VITA Tour, l’action des VITA Jeunes se déroule en deux temps : la rencontre et des temps de partage avec des personnes âgées en EHPAD ; puis, des moments de discussion avec les vacanciers sur les plages quant aux liens que ces derniers entretiennent avec le grand âge. Ces temps d’échanges sont aussi bien appréciés des personnes âgées et du personnel soignant que des vacanciers qui se réjouissent de cette initiative et encouragent les jeunes pour cette action.

« Une grande partie des problèmes que rencontrent nos sociétés, vient du cloisonnement et du manque de liens entre individus. Nous vivons de plus en plus “entre soi” et les générations se côtoient de moins en moins », constate Jean-Baptiste Rollet, responsable des VITA jeunes. Une VITA jeune résume : « je dirai que le Vita Tour cherche à faire prendre conscience que les jeunes générations ont besoin de leurs aînés et réciproquement…. Cette prise de conscience touche tout le monde, à commencer par nous-mêmes. »

Le VITA Tour est une action préparée et réalisée par les VITA Jeunes. Membres d’Alliance VITA, ces étudiants et jeunes professionnels veulent s’engager pour la défense des plus fragiles, par une formation approfondie et la participation aux actions de terrain de VITA.

Les étapes du VITA Tour 2018 :

  • Le 24 juillet : Les Sables-d’Olonne
  • Le 26 juillet : Noirmoutier
  • Le 28 juillet : Vannes
  • Le 31 juillet : Saint-Malo
  • Le 02 août : Le Mont-Saint-Michel
  • Le 04 août : Granville

____________________

Ils en ont parlé : « Cet été, sur la plage, vous trouverez un trésor »

Suivez l’actualité du VITA Tour en vous connectant à la page facebook dédiée.

Euthanasie en Belgique : bilan de la Commission de contrôle pour 2016-2017

Euthanasie en Belgique : bilan de la Commission de contrôle pour 2016-2017

euthanasie belgique

Le 17 juillet dernier, la Commission fédérale chargée de contrôler les euthanasies en Belgique a remis son rapport biannuel au Parlement, mettant en lumière une nouvelle forte augmentation des cas déclarés par les médecins.

Selon la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie (CFCEE), 2.028 euthanasies ont été enregistrées en 2016 et 2.309 en 2017, ce qui représente une hausse de près de 14 % sur cette dernière année connue. Depuis le vote de la loi en 2002, le nombre d’euthanasies augmente systématiquement chaque année, comme en témoigne le graphique publié dans le rapport officiel :

euthanasiebelgique stats

Sont concernés autant d’hommes que de femmes, en général très âgés, mais environ 1/3 ayant moins de 70 ans. 78% des actes se passent en Flandre, contre 22% en Wallonie, cette forte disparité géographique étant vraisemblablement liée à des raisons culturelles.

45% des euthanasies sont pratiquées au domicile de la personne, 39% à l’hôpital et le reste dans des maisons de soins ou de retraite. Les cancers sont à l’origine de 64% des demandes, le reste étant lié à « une combinaison de plusieurs affections (polypathologies) », selon les termes du rapport, et dans 15% de ces divers cas, la personne n’est pas en fin de vie. Les demandes d’euthanasie sur la base de troubles mentaux et du comportement, pour lesquelles le discernement et l’autonomie de décision font souvent débat, représentent une quarantaine de cas par an.

Trois euthanasies de mineurs ont été enregistrées en 2016-2017, deux en Flandre et une en Wallonie. Les enfants étaient âgés de 9, 11 et 17 ans. Ces trois patients “souffraient à chaque fois d’affections incurables et particulièrement graves allant entraîner leur décès à brève échéance“, souligne la CFCEE dans son rapport. Ce sont les trois premiers cas depuis la loi de février 2014, la Belgique étant le seul pays au monde autorisant les euthanasies de mineurs sans aucune limite d’âge.

La hausse continuelle des cas d’euthanasie en Belgique inquiète certains parlementaires ou certains médecins, mais elle satisfait les partisans de cette pratique : pour Jacqueline Herremans, présidente de l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD belge) et membre de la CFCEE, « l’euthanasie est clairement entrée dans les mœurs. Parmi les hypothèses expliquant cette augmentation, l’effet générationnel est évident : la loi, votée en 2002, est désormais mieux connue par les générations les plus concernées. Aujourd’hui, l’information est mieux diffusée. »

Aucune dérive n’est signalée officiellement. Le document de présentation du rapport se conclut par ces mots : « La Commission a estimé que toutes les déclarations reçues répondaient aux conditions essentielles de la loi et aucune n’a été transmise au procureur du Roi. La Commission estime qu’au cours des deux années écoulées, l’application de la loi n’a pas donné lieu à des difficultés majeures ou à des abus qui nécessiteraient des initiatives législatives. »

Dans la réalité, des controverses importantes ont surgi ces derniers mois sur la légitimité de certaines euthanasies, un membre de la Commission fédérale de contrôle ayant même démissionné pour exprimer son désaccord sur un cas très litigieux.

 

[CP] PMA : l’opinion prise en otage par une minorité !

[CP] PMA : l’opinion prise en otage par une minorité !

pma

Le député LREM Guillaume Chiche entend déposer une proposition de loi étendant la PMA (Procréation Médicalement Assistée) aux couples de femmes et aux femmes seules. Serait abandonné tout critère d’infertilité médicalement constatée pour accéder à la PMA qui serait pourtant remboursée par la sécurité sociale.

Alliance VITA dénonce cette prise en otage de l’opinion publique par certaines minorités, qu’elles soient de la société civile ou du Parlement, alors que ces mesures posent des questions éthiques majeures, spécialement pour le droit des enfants.

Ce sujet de fond mérite un débat de fond ; il ne doit pas être escamoté à coup de communiqués. Alliance VITA rappelle que l’extension du recours à la PMA serait :

  • Un déni de démocratie : les citoyens à l’issue de ces états généraux de la bioéthique ont clairement donné leur avis contre l’ouverture de la PMA sans père. Le sondage IFOP commandé par Alliance VITA à l’occasion de la fête des pères, le 14 juin dernier, a révélé que 61% des Français estiment qu’il faut « privilégier le besoin d’avoir un père en réservant la PMA aux couples homme-femme ayant un problème médical d’infertilité ». Cet avis s’élève chez les pères à 72%.
  • Une négation du sens de la paternité : la grande majorité des Français sont opposés à l’effacement du père dans la procréation. Le même sondage IFOP a montré que 93% d’entre eux considèrent que le père a « un rôle essentiel » à jouer pour les enfants et leur développement. Ils estiment à 73% que les rôles du père et de la mère sont différents et complémentaires. Pour 89% des sondés, cette absence est un événement « qui marque toute la vie » ; pour 85% d’entre eux, elle « peut entraîner chez l’enfant des difficultés personnelles ».
  • Un basculement vers le marché de la procréation : l’abandon du critère d’infertilité médicale pour accéder à la PMA ferait basculer la France dans le marché la procréation humaine.

Pour Tugdual Derville, Délégué général d’Alliance VITA :

« Comment peut-on ignorer que cette réforme de la PMA qu’on tente de justifier « au nom de l’égalité » s’étendra forcément à la GPA ? Si l’on suit la logique de Monsieur Chiche, de quel droit pouvons-nous céder la PMA aux femmes seules ou en couple et résister aux hommes pour la GPA ? Le député a déjà proposé que les « hommes transgenres » aient accès à cette PMA : on simulerait une « maternité masculine », tout en décourageant la vraie paternité ! C’est marcher sur la tête : on ne joue pas avec l’intérêt supérieur des enfants. Il faut aussi avoir conscience que, la demande de sperme explosant, l’Etat voudra créer et financer par l’impôt un marché des gamètes, en incitant les Français à donner leur sperme tout en s’en lavant les mains. Ce n’est pas le moment de déresponsabiliser les hommes, en matière de paternité. »

Alliance VITA s’oppose donc à toute marchandisation du corps humain et à tout changement de société reposant sur une minorité exigeant un droit à l’enfant primant sur le droit de l’enfant. Une mobilisation nationale se prépare.

[CP] De quel droit le Conseil d’Etat peut-il abandonner la protection des enfants au nom d’intérêts individuels ?

[CP] De quel droit le Conseil d’Etat peut-il abandonner la protection des enfants au nom d’intérêts individuels ?

enfant triste

Après la publication du rapport du Conseil d’Etat, Alliance VITA veut interpeller le Président de la République pour faire entendre la voix du grand oublié de ce rapport qu’est l’enfant : le Conseil d’Etat tend en effet à s’aligner sur certaines demandes sociétales en matière de procréation au détriment de l’intérêt supérieur de l’enfant.

En préconisant un nouveau type de filiation avec deux filiations maternelles, la France introduirait une grave discrimination pour les enfants privés définitivement par l’état civil de généalogie paternelle.

Une instance juridique supposée conseiller le gouvernement en matière de procréation accrédite des demandes sociétales d’adultes, à la fois transgressives et très minoritaires, au lieu d’évaluer la politique de prévention de l’infertilité (causes environnementales et comportementales), et de reconnaître les incidences de la banalisation de la PMA sur les droits de l’enfant.

Pour Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA, « Ces préconisations nouvelles donnent l’impression d’une instance peu soucieuse de cohérence juridique et de justice pour les plus faibles. Comme si des mobiles politiques l’obligeaient à revenir sur son travail passé… Comment se peut-il qu’en quelques années les principes protecteurs des enfants, revendiqués lors de la révision de la loi de 2011, tombent d’un coup ? Le Conseil d’Etat avait préconisé alors d’éviter « le risque de surenchère vers le moins disant éthique », de ne pas remettre en cause « l’exigence fondamentale de donner à l’enfant une famille comportant un père et une mère » et de ne pas « créer délibérément un enfant sans père, ce qui ne peut être considéré comme l’intérêt de l’enfant à naître ». Même constat, quand le Conseil d’Etat se positionne en faveur de la recherche sur l’embryon jusqu’au 13e jour. Cette bioéthique du glissement continu est incapable de sécuriser notre société. »

Alliance VITA note, sur le point qui aurait mérité un ajustement, que le Conseil d’Etat fait une proposition absurde qui ne répond pas aux demandes des enfants nés par assistance médicale avec donneur, éprouvés par l’anonymat du don de gamète et en quête de leurs origines. Cette quête est abordée sur la pointe des pieds, par une proposition d’accès des données non-identifiantes soumis au consentement du donneur et des parents. C’est scientifiquement absurde et pratiquement dérisoire. Car rien ne peut désormais s’opposer à l’accès d’un enfant à son origine.

Alliance VITA continue de demander que les grands principes qui gouvernent notre droit national et international soient respectés, en particulier l’art. 7 de la Convention des droits de l’enfant qui dispose que tout enfant a « dans la mesure du possible, le droit de connaître ses parents et d’être élevé par eux ».

Alliance VITA entend participer à la mobilisation pour l’enfant que tout projet de loi portant atteinte à son intérêt supérieur fera naître.

Infertilité : un rapport alarmant de l’Agence nationale de santé publique

Infertilité : un rapport alarmant de l’Agence nationale de santé publique

spermatozoide 768x463

L’Agence nationale de santé publique, Santé publique France, aborde dans son dernier bulletin épidémiologique paru le 3 juillet 2018 la question : « Santé reproductive et perturbateurs endocriniens ».

Ce rapport alarmant confirme des données inquiétantes sur l’infertilité croissante, déjà rapportées dans d’autres études. Les résultats globaux « reflètent une altération globale de la santé reproductive masculine en France, cohérente avec la littérature internationale ».

Fortement mis en cause, les facteurs environnementaux et l’exposition à des substances toxiques, comme certains perturbateurs endocriniens (PE) par exemple.

Pour la fertilité masculine, les éléments évalués sont les malformations de l’appareil génital, la qualité du sperme et l’incidence des cancers des testicules.

La qualité du sperme est en chute libre. La concentration en spermatozoïde baisse de 1.9% par an, soit de près de 32.2 % depuis 15 ans. Par ailleurs, le nombre de spermatozoïdes morphologiquement normaux baisse également.

Les cas de cancer des testicules sont malheureusement en augmentation de 1.5% par an. Au niveau de l’appareil génital masculin, l’absence d’un ou deux testicules chez les petits garçons augmente de 2.6% par an en France ; la cause est l’insuffisance d’imprégnation hormonale en androgène pouvant résulter d’une exposition de la mère à des perturbateurs endocriniens pendant la grossesse ou à des problèmes transgénérationnels, reflétant des expositions à des substances toxiques dans les générations précédentes.

Des phénomènes de « puberté précoce », ayant de possibles conséquences néfastes sur la santé et la fertilité, sont également observés depuis plusieurs années avec une forte disparité régionale. Les causes multiformes pourraient être reliées à d’autres facteurs que des facteurs environnementaux, comme des facteurs génétiques ou ethniques.

Les causes de l’infertilité sont multiformes et complexes. Il est essentiel que les études continuent et qu’elles soient suivies de campagnes d’information et de prévention. Il s’agit d’une cause majeure de santé publique.

[CP] Conseil d’Etat bioéthique : où est la justice ?

[CP] Conseil d’Etat bioéthique : où est la justice ?

[CDATA 0=”%91%91et_pb_section” admin_label=”section” _i=”0″ _address=”0″ theme_builder_area=”post_content” /]
conseildetat
Alliance VITA prend acte de la posture du Conseil d’Etat qui a décidé de s’aligner sur certaines demandes sociétales en matière de procréation au détriment de l’intérêt supérieur de l’enfant.

À la lecture des possibles évolutions sur l’assistance médicale à la procréation qui ont filtré dans les médias, nous pouvons être choqués qu’une instance supposée conseiller le gouvernement en matière de procréation prenne position en accréditant des demandes sociétales d’adultes, à la fois transgressives et très minoritaires, au lieu d’évaluer, d’une part, la politique de prévention de l’infertilité (causes environnementales et comportementales) et, d’autre part, de reconnaître les incidences de la banalisation de la PMA sur les droits de l’enfant.

Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA, s’interroge :
« Ces préconisations nouvelles donnent l’impression d’une instance peu soucieuse de cohérence juridique et de justice pour les plus faibles. Comme si des mobiles politiques l’obligeaient à revenir sur son travail passé… Comment se peut-il qu’en quelques années les principes protecteurs des enfants, revendiqués lors de la révision de la loi de 2011, tombent d’un coup ? Le Conseil d’Etat avait préconisé alors d’éviter « le risque de surenchère vers le moins disant éthique », de ne pas remettre en cause « l’exigence fondamentale de donner à l’enfant une famille comportant un père et une mère » et de ne pas « créer délibérément un enfant sans père, ce qui ne peut être considéré comme l’intérêt de l’enfant à naître ». Cette bioéthique du glissement continu est incapable de sécuriser notre société. »
Alliance VITA note, sur le point qui aurait mérité un ajustement, que le Conseil d’Etat fait une proposition absurde qui ne répond pas aux demandes des enfants nés par assistance médicale avec donneur, éprouvés par l’anonymat du don de gamète et en quête de leurs origines. Cette quête est abordée sur la pointe des pieds, par une proposition d’accès des données non-identifiantes soumis au consentement du donneur et des parents. C’est scientifiquement absurde et pratiquement dérisoire. Car rien ne peut désormais s’opposer à l’accès d’un enfant à son origine.
Alliance VITA continue de demander que les grands principes qui gouvernent notre droit national et international soient respectés, en particulier l’article 7 de la Convention des droits de l’enfant qui dispose que tout enfant a « dans la mesure du possible, le droit de connaître ses parents et d’être élevé par eux ».
Alliance VITA entend participer à la mobilisation pour l’enfant que tout projet de loi portant atteinte à son intérêt supérieur fera naître.

Pornographie: l’appel des professionnels de santé pour protéger les mineurs

Pornographie: l’appel des professionnels de santé pour protéger les mineurs

pornographie

Le président du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF), Israël Nisand et plusieurs professionnels de santé ont lancé un appel « solennel », le vendredi 15 juin, pour alerter les pouvoirs publics sur la surexposition des enfants et des adolescents à la pornographie.

Un nombre croissant de professionnels de santé est sensible à ce problème. Ils réclament le respect de la loi qui interdit déjà la pornographie aux moins de 18 ans. Israël Nisand déplore aussi « Aujourd’hui, c’est le business qui prime. Les fournisseurs d’accès ne peuvent pas, sous prétexte de la liberté du Net, s’affranchir de la protection des mineurs. ».

L’accès aujourd’hui de plus en plus facile des jeunes aux images et aux films pornographiques gratuits s’est généralisé avec les smartphones et ce, loin de la surveillance des parents. Cette surexposition peut avoir lieu dès le primaire et parfois même de façon imposée quand un élève est forcé de regarder par un camarade ou quand une fenêtre s’affiche inopinément.

Concernant les jeunes enfants, un rapport du ministère de la culture et de la communication datant de 2002 soulignait que « La réception d’une image crue et brutale par le cerveau d’un enfant qui sent confusément que se nichent là des tabous a autant d’effet qu’un abus sexuel. » Pour le professeur Israël Nisand, « la pornographie donne cette fausse idée que la performance sexuelle se mesure. Les femmes y sont considérées comme des objets. Les garçons n’ont aucune notion de ce qu’est le consentement ». Cette grande disponibilité des images pornographiques n’est pas étrangère à l’augmentation des viols par mineurs sur mineurs peut-on lire dans le dossier de presse détaillé du CNGOF.

La gynécologue, Ghada Hatem, dénonce de son côté « Nous voyons beaucoup d’adolescentes qui ne connaissent pas leur corps, en situation d’emprise, à qui leurs petits amis font faire des choses avec lesquelles elles ne sont pas d’accord », relate-t-elle. Elle dénonce par ailleurs l’accès généralisé à ces films constaté lors des séances d’éducation à la sexualité qu’elle dirige en Seine-Saint-Denis. Pour elle, ces films sont devenus un modèle et une norme à respecter dans l’intimité des partenaires sexuels. Ghada Hatem s’appuie sur sa rencontre avec des jeunes filles à la Maison des femmes de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), qui est chargée de prendre en charge des victimes de violences.

Plusieurs études récentes montrent la consommation grandissante de la pornographie chez les jeunes : Une étude de l’IFOP commandée par l’OPEN (Observatoire de la Parentalité et de l’Education Numérique) a été publiée le 20 mars 2017 ; elle concerne « la consommation de pornographie chez les adolescents et son influence sur les comportements sexuels » et les chiffres sont tout à fait alarmants. Un sondage Opinionway, publié en avril 2018, avait montré que 62% des jeunes adultes ont vu des images pornographiques avant 15 ans et parmi eux 11% avant 11 ans. Une enquête Ipsos, publiée le 8 juin 2018, par la Fondation pour l’innovation politique, a insisté sur ce fait. Elle a mis en lumière que 21% des jeunes de 14 à 24 ans interrogés regardaient du porno au moins une fois par semaine.

Le CNGOF réclame donc l’application de la loi sur la protection des mineurs avec des campagnes d’information et de sensibilisation pour les enfants, les adolescents et les parents, une généralisation des renseignements sur la sexualité en milieu scolaire. Le Professeur Nisand propose également de pénaliser les sites de diffusion en obligeant les consommateurs de ce type de film à donner leurs coordonnées de carte bancaire avant de les regarder, sous peine d’une lourde amende.

La question est de savoir si le courage politique sera au rendez-vous. Des annonces ont été faites par le gouvernement ces derniers mois. A l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le 25 novembre dernier, le président Macron a dévoilé un plan gouvernemental d’action qui comprenait un volet sur la lutte contre l’exposition des enfants aux contenus pornographiques sur Internet. Il annonçait souhaiter s’appuyer sur diverses instances, et étendre les pouvoirs du CSA sur les réseaux sociaux, les jeux vidéo et la pornographie en ligne, afin de contrôler les « contenus qui peuvent conduire à la violence contre les femmes ». Un groupe de travail est en cours au ministère de la santé.

Si cette prise de conscience que la pornographie violente gravement les enfants et les femmes est salutaire, elle doit aussi prendre en compte le fait qu’elle dégrade les hommes.

Séparation des parents : impact sur les enfants entrant dans l’âge adulte

Séparation des parents : impact sur les enfants entrant dans l’âge adulte

divorce
Une étude de la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), publiée le 29 juin 2018, analyse l’impact de la séparation des parents sur les enfants qui entrent dans l’âge adulte.
Fin 2014, 1,4 million de jeunes adultes âgés de 18 à 24 ans avaient leurs parents séparés, soit un jeune adulte sur quatre. Pour la plupart de ces jeunes, la séparation de leurs parents est intervenue avant l’âge de 18 ans (plus de 80%). La Drees observe que le fait de résider chez un seul de ses parents distend les relations avec l’autre parent. Ainsi, 31% des jeunes adultes dont les parents sont séparés n’ont plus de relation avec un de leurs parents, le plus souvent leur père (pour 27%). Lorsqu’ils n’ont plus de relation avec un de leurs parents, ces jeunes adultes déclarent que cela est lié à la séparation (49%), plus qu’à la distance géographique avec le parent (14%).
Les jeunes dont les parents sont séparés quittent plus fréquemment le domicile parental que les autres, surtout si le parent avec qui ils ont vécu après la séparation a eu un enfant d’une nouvelle union. 45% des jeunes dont les parents sont séparés poursuivent des études, contre 53% de ceux dont les parents forment un couple. La durée d’études des 18-24 ans dont les parents se sont séparés avant leur majorité serait réduite de six mois à un an en moyenne. Ils sont plus fréquemment inactifs ou au chômage. Ils sont également moins diplômés, sauf si leurs parents séparés entretiennent de bonnes relations. Les jeunes de parents séparés s’éloignent moins pour étudier et vivent un peu plus souvent en couple cohabitant.
Les relations avec le père sont plus particulièrement affectées par la séparation : un quart des jeunes adultes n’ont plus de relation avec leur père. D’autre part pour ceux qui ont encore des relations avec leur père, le fait que que ce dernier ait un enfant ou un bel enfant d’une nouvelle union provoque des tensions pour 40% des jeunes .« Quelle que soit la modalité de résidence après la séparation, les filles font plus souvent part de tensions relationnelles avec leur père ». Les résidences alternées et chez le père sont un peu plus fréquentes pour les garçons (21%) que pour les filles (16%). Les jeunes adultes de parents séparés, quand ils ont des relations avec leur père, discutent moins souvent avec lui que les autres jeunes d’argent, de loisirs, de politique, des études, de culture, de la vie quotidienne, de leur vie sentimentale ou sexuelle.

Loi de bioéthique : une mission d’information parlementaire à l’Assemblée

Loi de bioéthique : une mission d’information parlementaire à l’Assemblée

assembleenationale
Les députés Jean-Louis Touraine (La République En Marche) et Xavier Breton (Les Républicains) ont été désignés le 26 juin 2018 pour piloter la mission d’information sur la révision de la loi de Bioéthique.
Cette mission est composée de 35 membres de tous bords ; les travaux devront durer environ six mois, probablement jusqu’à la fin de l’année 2018, moment où le projet de loi devrait être présenté. Tous les deux très engagés sur les sujets de bioéthique, les copilotes de la mission, Xavier Breton (président de la mission) et Jean-Louis Touraine (rapporteur) en ont des visions radicalement différentes.
D’un côté, Xavier Breton, député de l’Ain, membre de l’Entente parlementaire pour la Famille, avait appelé à la création de cette mission, dans une lettre cosignée par 56 députés adressée au président de l’Assemblée en avril dernier, afin de préparer « cette révision qui va toucher à des sujets complexes et sensibles ». Critique à l’égard de l’extension de la PMA aux couples de femmes, il s’est exprimé ainsi : « avant de commencer un débat polémique, prenons le temps d’écouter, de poser les problèmes de la manière la plus cohérente. D’autant plus que l’Assemblée nationale a été très renouvelée et a besoin d’une information ».
De l’autre, Jean-Louis Touraine, député du Rhône et médecin de formation, est connu pour ses prises de position en faveur de la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté ainsi que pour l’extension de la PMA et la légalisation de la GPA. « Nous allons commencer à travailler maintenant, en veillant à ce que toutes les opinions soient respectées », a-t-il déclaré.
___________________
Plus de précisions :

A l’Assemblée nationale, la commission des Affaires sociales et la commission des Lois avaient entamé un travail similaire depuis la mi-mai : un cycle d’auditions sur des sujets allant de la recherche génétique à la procréation (Retrouver ici le contenu des dernières auditions sur le thème « procréation et société »). C’est désormais à la mission d’information que doit revenir la tâche de poursuive la réflexion sur les enjeux de bioéthique ainsi que le cycle des auditions. Lorsque le projet de loi sera mis à l’ordre du jour des travaux de l’Assemblée, le travail en commission reprendra.

Décès d’Inès : arrêt des soins contre l’avis des parents

Décès d’Inès : arrêt des soins contre l’avis des parents

hopital

La jeune Inès, adolescente de 14 ans dans le coma depuis un an, est décédée suite à un arrêt de traitement, en l’occurrence l’arrêt du respirateur artificiel. Cette décision préconisée par les médecins et validée par le Conseil d’Etat le 5 janvier 2018 a été appliquée le 19 juin 2018, malgré l’opposition de ses parents.

Inès souffrait d’une maladie rare neuromusculaire, une myasthénie auto-immune. Le 22 juin 2017, la jeune fille a fait, à son domicile, un arrêt cardiaque et a été réanimée par les secours puis conduite au CHRU de Nancy. Elle est demeurée depuis cette date inconsciente, dans un état stabilisé grâce à une respiration artificielle et une alimentation par sonde.

Le 3 août 2017, les parents ont été informés, par courrier, que le médecin responsable avait décidé, après une procédure collégiale,  l’arrêt de la ventilation mécanique et l’extubation d’Inès, considérant que la jeune fille était désormais dans une situation d’obstination déraisonnable. Il était cependant entendu que cette décision ne serait pas appliquée contre l’avis des parents.

Les parents ont alors intenté plusieurs recours. Le Conseil d’État, dans son avis de janvier 2018, avait rappelé que « selon le rapport des trois médecins experts rendu à la demande du tribunal administratif de Nancy, le pronostic neurologique de l’enfant est plus catastrophique et qu’elle se trouve dans un état végétatif persistant, incapable de communiquer avec son entourage, le caractère irréversible des lésions neurologiques étant certain dans l’état actuel de la science ». En conséquence, « il juge qu’en l’état de la science médicale, la poursuite des traitements est susceptible de caractériser une obstination déraisonnable ». La Cour européenne des Droits de l’Homme a conclu dans le même sens.

C’est le mardi 19 juin qu’a été fixé l’arrêt du respirateur qui devait s’accompagner de soins palliatifs de qualité. Il s’agit d’une procédure qui demeure violente et douloureuse pour l’entourage. Les parents ont intenté un ultime recours pour repousser l’échéance, finalement reportée en fin d’après-midi. La jeune fille est décédée au bout de 40 heures, le jeudi matin 20 juin. Ses deux parents ont dû être contrôlés par des forces de sécurité afin de ne pas empêcher le processus d’arrêt du respirateur artificiel.

Le rapport de l’IGAS sur l’évaluation de la loi fin de vie 2016 propose des pistes pour aider les équipes médicales et les familles en cas de persistance de conflits. Si l’initiative des décisions de limitations ou d’arrêts de traitement appartient le plus souvent, dans les faits, à l’équipe médicale, des patients ou des familles s’y opposent, persuadés de leur intérêt persistant : « la médecine se trouvant ainsi piégée par son propre discours sur le progrès médical » expliquent les rapporteurs.

Pour Alliance VITA, il est particulièrement délicat de se prononcer sur ces cas humains si douloureux. Nous retranscrivons néanmoins une réflexion conduite en janvier dernier par Tugdual Derville, Délégué général d’Alliance VITA, qui prenait le soin de ne pas entretenir de confusion avec la situation de Vincent Lambert, en état pauci-relationnel et dont l’état ne nécessite pas d’assistance respiratoire.

« La situation de la jeune Inès n’est pas forcément comparable à celle de Vincent Lambert. Ce n’est pas sans hésitation que nous nous prononçons sur des situations de conflit au sein des familles, ou entre les proches et les soignants, que leur médiatisation ou leur judiciarisation fait connaître à l’opinion. Nous sommes cependant intervenus à propos de Vincent Lambert pour souligner qu’à nos yeux la poursuite d’une alimentation entérale (une fois posée une sonde de gastrostomie) et d’une hydratation artificielle, toute deux indispensables à la vie d’un patient pauci-relationnel ou neurovégétatif ne relevaient pas de l’obstination déraisonnable, mais de soins de base, toujours dus à un patient (être chauffé, lavé, habillé, nourri, hydraté). Nous rappelions par ailleurs que Vincent Lambert n’est pas en situation de fin de vie, et qu’il respire spontanément.

Le cas de la jeune Inès, objet d’un douloureux conflit entre ses parents et l’équipe soignante, nous paraît d’un autre ordre. Car elle ne respire plus spontanément.

  • Il est possible que la préconisation d’un arrêt du respirateur artificiel qui la maintient en vie (après un arrêt cardio-respiratoire consécutif à l’évolution de sa maladie génétique fin juin) ait été faite de façon indélicate et précipitée, au début de l’été.
  • Cependant, il n’est pas du rôle de la médecine de maintenir un patient gravement malade et inconscient artificiellement en vie pendant des mois, en forçant sa fonction respiratoire, par une machine (le respirateur).
  • Par ailleurs, débrancher le respirateur – une fois sa situation stabilisée – laisse pour un patient la possibilité de respirer spontanément, si sa santé le lui permet.
  • Il ne s’agit donc pas en principe d’une euthanasie, dès lors que l’objectif n’est pas de provoquer sa mort, mais de cesser un traitement devenu disproportionné, qu’il n’est pas juste de lui imposer pour retarder la mort. Si le maintien au long cours d’un respirateur interdit pratiquement au patient de mourir, il peut s’apparenter à de la maltraitance et relever de l’obstination déraisonnable.

Selon la loi du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie, l’obstination est « déraisonnable » lorsque les actes « apparaissent inutiles, disproportionnés ou lorsqu’ils n’ont d’autre effet que le seul maintien artificiel de la vie ». Nous effectuons cette distinction et ces précisions, non pour trancher un cas particulier pour lequel nous ne pouvons pas nous prononcer, mais pour éviter d’entretenir une confusion.

La différence entre l’arrêt d’un respirateur et l’arrêt de l’alimentation/hydratation peut paraître ténue, mais elle est à nos yeux, comme à ceux de nos conseillers médicaux, essentielle, si la pratique médicale veut rester sur la ligne de crête des traitements proportionnés : « Ni acharnement thérapeutique, ni euthanasie. »»