Antispécisme : Peut-on encore défendre l’homme aujourd’hui ? – Paul Sugy

Antispécisme : Peut-on encore défendre l’homme aujourd’hui ? – Paul Sugy

Antispécisme : Peut-on encore défendre l’homme aujourd’hui ? – Paul Sugy

 

L’homme est-il un animal comme un autre ?

« Si l’on regarde le monde à la façon d’un être humain, il n’est pas si simple de dire ce que nous sommes. Pourtant, se poser la question de l’identité c’est déjà prouver qu’on a une conscience humaine. » Paul Sugy nous emmène au cœur de la pensée à l’origine de « la déconstruction » de l’homme. Pour sauver la nature, il faudrait déconstruire l’homme, coupable du nouveau grand crime : celui de l’écocide.

Or déconstruire l’homme c’est aussi déconstruire la nature. Face à l’énergie déployée par les « déconstructeurs », Paul Sugy nous invite à un humanisme fécond fondé sur une responsabilité, humble, joyeuse et tournée vers le monde qui nous entoure.

Ancien élève de l’École normale supérieure et diplômé de Sciences Po Paris, Paul Sugy est journaliste au Figaro, et éditorialiste sur CNews. Auteur de L’Extinction de l’homme (Tallandier, 2021)

Découvrez ici la vidéo : Antispécisme : Peut-on encore défendre l’homme aujourd’hui ? – Paul Sugy

Cet enseignement est tiré d’une des quatre séquences de l’Université de la vie « LA LIBERTE pour quoi faire ? ».

Pour visualiser l’ensemble des quatre séquences, et même télécharger gratuitement le carnet du participant, c’est par ici :

LA LIBERTE pour quoi faire ?

Séquence 1 :  La liberté, aujourd’hui ?

Séquence 2 : Corps et liberté

Séquence 3 : L’ultime liberté, vraiment ?

Séquence 4 : Quelle liberté au futur ?

Avec Alliance VITA :  formons-nous pour agir !

 

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Mobilisation “anti-spéciste” le 27 août : une idéologie ambigüe

Mobilisation “anti-spéciste” le 27 août : une idéologie ambigüe

Mobilisation “anti-spéciste” le 27 août : une idéologie ambigüe

 

Sous l’impulsion en 2015 d’une association suisse, Ecologie et Altruisme, une “journée mondiale pour la fin du spécisme” a lieu le dernier samedi du mois d’août dans plusieurs pays dont la France. Cette initiative privée rassemble des militants anti-spécistes. L’an dernier, l’association d’origine américaine PETA (People for the Ethical Treatment of Animals) avait lancé à cette occasion une campagne d’une centaine d’affiches dans Paris.

Sur une photographie d’animaux d’élevage en format portrait de groupe, les passants pouvaient lire le slogan #NonAuSpécisme : Nous aussi ressentons la douleur, l’amour, la joie et la peur. Vivez végan.

 

La capacité de sentir, premier critère moral dans l’antispécisme

Néologisme forgé en 1970 par Richard Ryder, psychologue impliqué dans la protection animale, le mot spécisme entend à la fois désigner et dénoncer une approche qui fonde les droits et la morale sur la distinction entre espèces, en particulier la distinction entre les humains et les animaux. A la vision anthropocentrique, l’antispécisme entend opposer un “pathocentrisme” (“painism” selon l’expression forgée par R Ryder).

Le statut moral, le fait d’être pris en compte dans les considérations éthiques, découle de la capacité de sentir et souffrir, la sentience, mot clé dans l’approche antispéciste. Là est le critère fondamental de cette approche, la ligne de démarcation éthique, exprimée déjà au XVIII° siècle par Jeremy Bentham (voir notre précédent article sur le sujet du « droit des animaux »).

L’antispécisme s’inscrit donc dans une approche individualiste. C’est sur la base de sa capacité à sentir que s’établit un « droit » pour l’être en question, animal ou humain. La différence de traitement entre un humain et un animal, si elle n’est pas justifiée par d’autres critères, est alors dénoncée comme une discrimination et une exploitation. Des sites antispécistes présentent ainsi leur cause comme la suite logique des luttes sociales contre le racisme et le sexisme, avec comme but ultime la libération animale, titre d’un livre de Peter Singer paru en 1975.

 

Diminuer la quantité de souffrance : l’antispécisme est un utilitarisme.

L’antispécisme s’inscrit dans la lignée des morales utilitaristes. Selon elles, est éthique ce qui maximise le bien-être collectif. Et ce bien-être collectif est défini à partir de la somme de bien-être  des individus. L’antispécisme étend la recherche du bien-être collectif maximal à tous les êtres vivants qui ressentent la douleur, désignés comme les individus sentients. Partant du postulat que “nous sommes tous égaux devant le ressenti de la souffrance et voulons vivre une vie heureuse”, l’objectif des associations “antispécistes” sera la diminution de la quantité de souffrance des espèces animales, par l’arrêt des expérimentations scientifiques sur les animaux, l’arrêt de la consommation de viande…

 

Mais cette notion de “quantité de souffrance” masque des difficultés à la fois théoriques et pratiques. En effet, comment mesurer la souffrance d’êtres vivants sur une échelle unique qui permet de s’assurer que la quantité est bien minimisée puisque c’est l’objectif affiché? Peut-on mesurer la douleur de la poule, et la comparer à celle du mouton ?

 

Plus encore, l’approche antispéciste masque dans ses affirmations des anthropomorphismes qui ruinent l’apparente évidence de leurs slogans. Dans celui cité plus haut, un amalgame se glisse entre le ressenti de la douleur, une notion qui a un sens biologique, et l’amour ou la joie. L’amour ressenti par le cochon ou la vache, qu’est-ce que cela veut dire ?

 

L’anthropocentrisme : une responsabilité pour l’ensemble de la terre.

L’animal n’est pas une simple machine dotée de mouvement, et il est légitime et juste de dénoncer des abus d’exploitation et des maltraitances. Des progrès immenses restent à faire dans ce domaine. Mais plutôt que de projeter sur les animaux des notions humaines, un anthropocentrisme fécond voit l’humain comme responsable de l’ensemble de l’éco-système de la terre, l’ensemble de la création. Les dinosaures ne se sont pas préoccupés de leur extinction, l’actualité nous montre que les hommes peuvent porter le souci de l’ensemble du vivant.

 

Dans une approche d’écologie humaine, si l’être humain est au sommet du vivant, il en est aussi au cœur, pour porter la préoccupation des plus fragiles de ses semblables et la protection de son environnement.

 

L’antispécisme, comme idéologie qui remet en cause la dignité supérieure de l’être humain, finit par se retourner contre l’homme lui-même.

 

Voir tous nos articles sur l’anti-spécisme.

mouvement anti-spéciste mobilisation "anti-spéciste" le 27 août : une idéologie ambigüe.

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Homme « enceint » : la campagne de la discorde

Homme « enceint » : la campagne de la discorde

Une campagne du Planning Familial crée une intense polémique depuis quelques jours. Une affiche montrant un couple composé de deux personnes d’apparence masculine, l’une d’elles visiblement enceinte, arbore ce slogan : « Au Planning, on sait que des hommes aussi peuvent être enceints ». 

L’image a déclenché de très nombreuses réactions sur les réseaux sociaux.

De nombreuses personnalités se sont insurgées. A l’instar du fondateur de SOS Racisme, Julien Dray qui écrit : « Que des personnes se sentent différentes et veuillent aller jusqu’au bout de ce ressenti je le respecte et peux le comprendre et le défendre. Que l’on veuille forcer une société à accepter cela comme un aboutissement naturel devient aussi une forme d’intolérance ». Pour la philosophe Valérie Kokoszka « L’idéologie transactiviste, avec ses « personnes qui menstruent”, ses « femmes à pénis », ses « hommes enceints», annule les frontières du réel et efface concrètement la femme biologique (l’affiche est un modèle de minoration/invisibilisation) jusque dans ce mot ». Pour l’historienne et féministe Marie-Jo Bonnet, cette campagne est un vrai scandale. C’est un détournement de la puissance maternelle des femmes au profit de l’idéologie de l’autodétermination de l’identité de genre. C’est la destruction des combats féministes par une idéologie transhumaniste.

Dans une lettre ouverte adressée à Élisabeth Borne, deux militantes féministes, Marguerite Stern et Dora Moutot, analysent la dérive idéologique de cette association. Pour elles, « Affirmer que les femmes ne sont pas nécessairement des femelles et vice versa relève de la croyance, pas de la biologie. (…)  Vous conviendrez qu’une idéologie qui relève de la croyance n’a pas à s’immiscer dans la politique du Planning familial, association financée en grande partie par des fonds publics ».

Face à cela, le planning familial se défend par la victimisation et l’assertion que ces contestations n’émaneraient que de l’extrême-droite. Emboitant ce pas, la ministre Isabelle Rome, pourtant chargée de « l’Égalité entre les femmes et les hommes », affirme « soutenir pleinement l’action du Planning familial » et demande à ne « pas laisser l’extrême droite attiser les haines en instrumentalisant une campagne de communication dont je peux comprendre qu’elle ne fasse pas consensus ».

Une vérité biologique ne fait donc plus consensus ?

Depuis 2016 en France, la modification du sexe à l’état civil se fait sur simple demande. Il suffit à la personne d’exprimer que le sexe constaté par l’état civil à sa naissance ne correspond pas à ce qu’elle ressent. Ainsi, une femme qui demande une modification de son sexe sur son état civil, sera considérée comme un homme à l’état civil, et si elle a conservé ses organes génitaux féminins, pourra tomber enceinte et accoucher. Si elle a entamé une transition de son apparence, notamment par la prise d’hormones agissant sur la pilosité, la voix, la musculature, elle aura une apparence masculine tout en étant enceinte. Ces cas extrêmement rares existent déjà et certains ont bénéficié d’une médiatisation. Bien que l’état civil présente cette personne comme homme, elle est enceinte et accouche en tant que femme, grâce à la capacité féminine de porter et de donner la vie.

L’artifice administratif ne reflète plus la réalité scientifique et biologique. Ce qui est transformé, ici, c’est le langage, non la nature biologique des personnes. La manipulation se joue au niveau des mots, sans effets sur la réalité qu’ils décrivent. A ce jour, un homme « enceint », cela n’existe pas, et c’est bien ce mensonge qui crée la polémique et jette le discrédit sur le planning familial, car il dévoile l’idéologie transactiviste qu’il promeut et à laquelle il s’est soumis.

Récemment, de nombreuses personnalités de tous bords se sont élevées contre les discours qui « normalisent et banalisent l’idéologie qui prétend que l’on pourrait choisir son genre à tout âge, au nom de l’“autodétermination”, si l’on ne se sent pas en accord avec le “sexe assigné à la naissance” ? En tant que scientifiques, professionnels de l’enfance et universitaires, ils « s’opposent fermement à l’assertion selon laquelle les femmes et les hommes ne seraient que des constructions sociales ou des identités ressenties. On ne choisit pas son sexe et il n’y en a que deux. On naît fille ou garçon. Le sexe est constaté à la naissance et inscrit à l’état civil et chacun construit une identité jamais figée et qui évolue dans le temps, ce qui est trop souvent oublié. On peut changer l’apparence de son corps mais jamais son inscription chromosomiale. Il est urgent de rompre avec des discours usant d’un vocabulaire créé de toutes pièces pour s’imposer à tous, alors qu’il repose sur des croyances et met sur le même plan des vérités scientifiques et des opinions. Il y a un risque de confusion chez les jeunes ».

On ne peut occulter le fait que quelques médecins activistes à l’étranger travaillent sur la potentielle possibilité technique de transplantation d’un utérus féminin chez l’homme. Si ce type d’expérience devait voir le jour, ce serait au détriment de tout principe de précaution, et cela ne relèverait en aucun de la médecine ou du soin. Et si ce type d’expérimentation devait aller jusqu’à provoquer une grossesse, ce serait au détriment de la santé et de la sécurité du cobaye masculin comme de l’enfant, conçu obligatoirement par fécondation in vitro avec une donneuse d’ovocytes. Les risques seraient majeurs. Outre les risques liés à une grossesse avec un utérus étranger greffé, un corps d’homme, dans sa constitution comme dans son environnement hormonal naturel, n’est pas voué à porter la vie ou à accoucher.

C’est d’ailleurs une question majeure pourtant laissée de côté par la plupart des commentateurs : quels risques, pour la santé de la femme (homme-trans) comme pour l’enfant, d’une grossesse provoquée dans un corps ayant déjà traversé des mois ou des années d’imprégnation d’hormones du sexe opposé ?

Par ailleurs, l’idéologie transaffirmative conduit de plus en plus de jeunes vers des transitions médicales, ce sont des parcours lourds, incluant des prises d’hormones et des chirurgies, souvent irréversibles. Nombre d’entre eux témoignent désormais regretter d’avoir été embarqués dans une transition. Dans une tribune qui résonnait comme un cri d’alerte en septembre 2021, 50 personnalités comme Elisabeth Badinter, Jean-Pierre Winter, Chantal Delsol, René Frydman ou encore Xavier Emmanuelli estimaient qu’« il est urgent d’informer le plus grand nombre de citoyens, de tous métiers, de tous bords, de tous âges, sur ce qui pourrait bien apparaître demain comme un des plus grands scandales sanitaire et éthique, que nous aurions regardé arriver sans mot dire : la marchandisation du corps des enfants ».

Renouer avec le vivant – Patrice Valantin – Grand Témoin

Renouer avec le vivant – Patrice Valantin – Grand Témoin

Pourquoi nous faut-il renouer avec le vivant ? Nous vivons une période extraordinaire de mutation et de bouleversement, qui nous appelle à nous adapter. Retrouver l’harmonie avec la terre, avec la vie, avec l’autre et avec soi-même est la voie pour un bonheur qu’une société de consommation individualiste ne peut donner malgré ses promesses.

C’est la mission du parcours IRVIN, conçu pour accompagner les jeunes en quête de sens, pour leur donner les moyens de se préparer à la vie active, de devenir autonome et de s’engager pour construire l’avenir en s’inspirant du vivant.

Leur fondateur, Patrice Valantin, développe des projets qui replacent l’homme et l’économie en lien avec l’ensemble de la planète. Il est diplômé en Sciences de l’ingénieur de l’école spéciale militaire de St Cyr. Après avoir été officier à la Légion étrangère, il fonde Dervenn en 2002. Il préside l’Union professionnelle du génie écologique depuis 2009. Il crée l’entreprise Reizhan en 2016 pour mener la révolution par l’économie vivante.

Découvrez ici la vidéo : LE GRAND TEMOIN – Patrice Valantin

Cet enseignement est tiré d’une des quatre séquences de l’Université de la vie « QUELLE DIGNITE ? Mieux la comprendre – Mieux la défendre ».

Pour visualiser l’ensemble des quatre séquences, et même télécharger gratuitement le carnet du participant, c’est par ici :

QUELLE DIGNITE ? Mieux la comprendre – Mieux la défendre 

Séquence 1 : Exister

Séquence 2 : Naître

Séquence 3 : Vivre

Séquence 4 : Mourir

Avec Alliance VITA :  formons-nous pour agir !

IA : une conscience dans un robot de Google ?

IA : une conscience dans un robot de Google ?

LaMDA n’est pas n’importe quel robot utilisant l’IA : développé par Google, Blake Lemoine, un ingénieur américain de cette société, prétend qu’il est doué d’une conscience. LaMDA (abréviation de Language Model for Dialogue Applications) est un robot destiné à converser avec des humains, un “chatbot”, contraction américaine de “to chat”, discuter, et “bot” pour “robot”.

LaMDA, un assistant intelligent capable de discuter.

LaMDA est un ordinateur entraîné en intelligence artificielle pour produire des discussions informelles avec les humains. Son objectif est de répondre à des questions en langage naturel, en anglais dans son cas, en sachant interpréter les questions avec une compréhension du contexte. Il s’appuie sur une technologie d’apprentissage profond (“deep learning”) avec un réseau de “neurones artificiels”, c’est-à-dire un très grand nombre de processeurs interconnectés. Les algorithmes utilisés sont entraînés pour pouvoir produire des réponses sur tous les sujets dans le cadre d’une conversation longue où la machine peut retenir les informations qui viennent de lui être dites. LaMDA s’appuie sur une base de données gigantesque, estimées à 1500 milliards de mots, phrases et expressions. Cette machine représente une étape supérieure aux outils déjà utilisés appelés “assistants intelligents” comme Siri (Apple), Google Assistant ou Alexa (Amazon) qui sont capables de répondre à des questions.

LaMDA une machine sentiente ?

LaMDA a défrayé la chronique récemment car un des ingénieurs de Google, Blake Lemoine, chargé d’entrainer la machine et de vérifier qu’elle ne produit pas de discours discriminatoires ou haineux, a estimé qu’il parlait à un être doué de “sentience”. Il a partagé son opinion avec sa hiérarchie, qui ne l’a pas suivi. Blake Lemoine a contacté la presse pour partager sa “découverte”. Un article dans le Washington Post synthétise son histoire. Les échanges entre l’ingénieur et la machine ont clairement une allure de conversation courante. De plus, la machine a déclaré à l’ingénieur, à partir d’une question qu’elle « voulait que tout le monde comprenne qu’elle est, en fait, une personne ». Questionnée pour décrire ses sentiments, la machine a répondu qu’elle « ressent du plaisir, de la joie, de l’amour, de la tristesse, du contentement, de la colère, et beaucoup d’autres (sentiments) ». Egalement interrogée sur ses peurs, la machine a répondu qu’elle avait une « peur très profonde d’être empêchée de se concentrer à aider les autres ». Ce serait « exactement comme la mort ». L’intégralité de la conversation est disponible ici, en anglais. Derrière l’apparence de fluidité et de cohérence du discours, et la performance de la machine, il est important de comprendre le fonctionnement des algorithmes. Grâce à une fine analyse statistique et le stockage des données provenant d’une multitude de discussions, la machine peut relier des mots et faire des phrases grammaticalement correctes, en prenant en compte le contexte de la conversation. Comme l’a expliqué une porte-parole de Google, LaMDA a tendance à répondre aux répliques et questions posées en suivant le modèle défini par l’utilisateur. La conversation est menée par l’ingénieur, et non pas produite de façon spontanée.

Prouesse informatique ou conscience de soi ?

La prouesse informatique a ravivé les débats sur la capacité de machines à avoir ou à simuler une intelligence verbale et relationnelle. Les robots parlant ont peuplé bien des films de science-fiction, dont le « droïde de protocole » C3PO de Star Wars est sans doute un des plus connus mondialement.

 

Dans la réalité du tournage, l’acteur Anthony Daniels portait son costume métallique et prêtait sa voix à cet attachant personnage. Cette simulation est un successeur lointain du fameux Turc mécanique ou automate joueur d’échec. Derrière l’apparence d’une machine intelligente, on trouve des réelles intelligences humaines, ne serait-ce que pour décider de construire une machine !

 

Pour mesurer l’intelligence verbale et relationnelle d’une machine, certains chercheurs font appel au concept de test de Turing. Le célèbre mathématicien a proposé un test où une personne, l’interrogatrice, interagirait avec à la fois un humain et un « chatbot ». Si l’interrogatrice ne peut distinguer qui est la machine et qui est l’humain, alors le test est passé pour la machine. Néanmoins, savoir manipuler et produire des séquences de langage à l’aide de règles précises d’utilisation de ces symboles de langage ne prouvent pas une compréhension complète de la part de celui qui manipule les symboles.

 

Deux autres limites peuvent être avancées contre la prétention d’attribuer à LaMDA une conscience.

 

La première est qu’il existe plusieurs facettes de l’intelligence humaine. La créativité, le raisonnement, la capacité à résoudre des problèmes en fait partie. Faire du vélo, nommer des animaux, avoir des gestes – et pas seulement des paroles- d’empathie ou d’aide sont tout autant des manifestations d’intelligence.

 

Par ailleurs, l’intelligence humaine se nourrit d’un nombre immense de différents types de stimuli. Toute la gamme de perception produite par les différents sens n’est pas accessible à la machine. Ce n’est pas la même chose de dire « je vois la couleur rose », comme une machine entraînée à analyser des images peut le faire, que de voir la couleur rose par nos yeux.

 

Dans une interview à 20 minutes, un des meilleurs experts mondiaux de l’IA, Yann LeCun a estimé que « LaMDA n’a pas la possibilité de relier ce qu’il raconte à une réalité sous-jacente, puisqu’il n’en connaît même pas l’existence ».

 

Analysant le film Her, où un héros tombe amoureux d’un logiciel, la journaliste Ariane Nicolas écrit dans son livre l’imposture anti-spéciste que « seul un être véritablement incarné est capable d’éprouver des émotions sincères et donc, in fine, de prendre conscience qu’il existe ».

 

De la même manière, la chercheuse Laurence Devillers, Professeure d’intelligence artificielle à l’université Paris-Sorbonne et auteur de Des robots et des hommes – Mythes, fantasmes et réalité (Plon, 2017) considère que « Le robot est un objet complexe, qui peut simuler des capacités de cognition mais sans conscience phénoménale, ressentis ni cet « appétit de vivre » que Spinoza désigne du nom de conatus (effort pour persévérer dans l’être), qui se rapporte aussi bien au mental qu’au corps. Actuellement, les robots ne sont pas réellement autonomes : ils n’ont donc pas de conscience, ni d’émotions, ni de désirs comme les humains… ». Pour celle qui a participé au groupe de travail du Comité national pilote d’éthique du numérique sur les agents conversationnels en novembre 2021, « La recherche en IA en est arrivée à un point où il devient urgent de remettre l’éthique au centre des débats ».

Autonomie et dignité – Laurence Henry

Autonomie et dignité – Laurence Henry

Autonomie et dignité – Laurence Henry

 

Sur quoi se fonde la dignité humaine ? Quelles différences entre autonomie et dépendance ?

Avec Laurence Henry, nous plongeons dans cette question essentielle de l’autonomie, devenue l’un des plus redoutables « dignitomètres » modernes. Elle nous invite à réaliser que l’autonomie n’est pas un critère satisfaisant pour donner ou retirer à une personne sa dignité.

Car la dignité ne se perd ni ne s’acquiert. Ce qui peut se perdre, c’est seulement, le sentiment de dignité. L’autonomie est souvent synonyme de liberté et d’indépendance. Ainsi, aujourd’hui, lorsqu’on parle de « perte d’autonomie », on l’assimile communément à la dépendance. On les fond l’une dans l’autre si bien qu’une personne dépendante sera parfois trop facilement considérée comme en perte d’autonomie, voire sans aucune autonomie. Bien que les deux termes soient proches, ils n’ont pas le même sens.

Laurence Henry est infirmière- anesthésiste et docteur en philosophie. Elle enseigne en lycée et en école d’ingénieur. Elle travaille sur les questions liées au handicap, à l’ontologie, au soin, à la technique, pour s’intéresser aujourd’hui aux questions liées au management et en particulier celui des soignants. Auteur de l’éthique à l’épreuve de la rencontre du corps handicapé (L’Harmattan)

 

Découvrez ici la vidéo : Autonomie et dignité – Laurence Henry

Cet enseignement est tiré d’une des quatre séquences de l’Université de la vie « QUELLE DIGNITE ? Mieux la comprendre – Mieux la défendre ».

Pour visualiser l’ensemble des quatre séquences, et même télécharger gratuitement le carnet du participant, c’est par ici :

 

QUELLE DIGNITE ? Mieux la comprendre – Mieux la défendre 

Séquence 1 : Exister

Séquence 2 : Naître

Séquence 3 : Vivre

Séquence 4 : Mourir

Avec Alliance VITA :  formons-nous pour agir !

Fin de vie : pourquoi plusieurs mutuelles plaident pour l’euthanasie ?

Fin de vie : pourquoi plusieurs mutuelles plaident pour l’euthanasie ?

La Mutuelle générale de l’Éducation nationale (MGEN) a publié tout récemment une enquête Ifop intitulée « Regards sur la fin de vie en France » et ne cache pas son engagement militant en faveur de l’euthanasie dans un Manifeste Fin de vie  : « Nous, collectif mutualiste, militons pour qu’en France, toutes les personnes en situation de fin de vie soient égales en droit et en dignité ainsi que libres de leurs choix. »

Mais que vient faire la mutuelle des enseignants dans l’arène du débat sur la fin de vie en France ? questionne judicieusement la journaliste du Journal du dimanche .

 

« Le sujet de la fin de vie est d’abord une question de dignité et de liberté individuelle. Nous aurions tort de croire que les droits acquis sont intouchables ; défendons-les en allant à la conquête de nouveaux droits. MGEN a mené un travail collectif qui a mobilisé des milliers de personnes, élus, militants, salariés, professionnels de santé et adhérents. » indique Matthias Savignac, président de la MGEN.

 

Des mutuelles militent pour l’euthanasie : un engagement contre-nature ?

L’engagement militant de la MGEN en faveur de l’euthanasie n’est pas un cas isolé.

 

Alliance VITA  a alerté en mai 2021, au moment de l’élection d’une personnalité controversée, Thierry Beaudet, à la tête du Conseil Economique Social et Environnemental : ce dernier avait signé en janvier 2020 une tribune plaidant pour « une aide active à mourir » dans le Journal du dimanche, alors qu’il était encore président de la Mutualité française qui regroupe 426 mutuelles de santé du pays. Ce plaidoyer de Thierry Beaudet pour le « droit de choisir une fin de vie digne » avait suscité de vives réactions. La psychologue Marie de Hennezel, engagée depuis plusieurs années en faveur des soins palliatifs avait alors dénoncé ce qu’elle jugeait être un « conflit d’intérêts » entre la fonction de président d’une fédération de mutuelles et sa prise de position. « On peut légitimement se demander si les mutuelles ne pourraient pas avoir des intérêts financiers à défendre une telle évolution. (…) A l’aune des valeurs de “solidarité, liberté et démocratie” mises en avant par la Mutualité française, celle-ci pense-t-elle sérieusement que la réponse à donner à ce sentiment d’indignité peut se résumer à une loi sur l’euthanasie? Et est-ce le rôle d’un mutualiste de se faire l’apôtre de la mentalité euthanasique, le défenseur d’une solution facile et économique ?

 

Les valeurs des mutuelles n’exigent-elles pas plutôt de plaider jusqu’à obtenir l’accès pour tous aux soins palliatifs, avant de réclamer une loi aux conséquences incertaines ?

 

D’ailleurs, quel message d’accompagnement et de prévention du suicide feront-elles passer à leurs adhérents âgés et fragiles, lorsque, dans le même temps, elles proposeront les lieux et les conditions de la mort programmée ? »

 

L’euthanasie : une réponse à un problème économique dans nos sociétés régies par l’argent ?

Glissement du « droit de mourir » au « devoir de mourir » ? Si la loi évoluait en France et autorisait l’euthanasie ou le suicide assisté, est-ce que les personnes vulnérables très âgées ou dépendantes ne subiraient pas une pression sociale pour mourir et céder leur place dès lors que les conditions économiques et les regards utilitaristes ne leur permettraient plus d’éprouver le sentiment de dignité ?

 

Le philosophe André Comte-Sponville, soutien de l’euthanasie, a noté ce point en 2016, comme l’un de ses six arguments en faveur d’une légalisation de l’euthanasie :

« Quatrième argument : Le plus désagréable, le plus glauque, mais enfin il faut bien en parler aussi. C’est le coût économique de l’acharnement thérapeutique. Un médecin me disait que la moitié de ce que dans notre existence, nous allons coûter à la Sécurité sociale, nous le lui coûterons dans les six derniers mois de notre vie. Quand c’est pour six mois de bonheur, ou simplement de bien-être relatif, ceci vaut largement le coût. Quand c’est pour six mois d’agonie pour quelqu’un qui, au contraire, supplie qu’on l’aide à mourir, je trouve que c’est payer un peu cher ces six mois de malheur et d’esclavage. » André Comte-Sponville souligne le coût de « l’acharnement thérapeutique » alors qu’il est  interdit en France depuis la Loi Léonetti de 2005, sans doute parce qu’évoquer le coût des soins des six derniers mois d’une vie serait trop indécent ?

 

Plus récemment le philosophe a répondu autrement à une question sur ce sujet :

« Les opposants à la dépénalisation de l’euthanasie s’inquiètent de l’effet qu’une dépénalisation de l’euthanasie aurait sur ceux qui se sentiraient inutiles économiquement, et sur la possibilité que la collectivité en vienne à considérer que les personnes en fin de vie coûtent trop cher… Que répondez-vous à cet argument ? » « Il y a là un réel danger, qui justifie de stricts garde-fous, que la loi devra déterminer. Mais cela ne saurait nous priver de la liberté ultime, qui est celle de mourir si l’on en a décidé ainsi. »

 

Ainsi, l’argument économique reste tout de même – si indécent qu’il est – en général, occulté.

 

Robert Holcman, directeur d’hôpital et professeur d’université, décrit dès 2015 ce danger, dans son livre Inégaux devant la mort – « Droit à mourir » : l’ultime injustice sociale. « Si le droit à mourir venait à être légalisé, qui pourrait résister à la formidable pression “charitable” qui s’exercerait sur tout un chacun parvenu aux frontières de la vie ? La crainte d’être une charge pour les siens explique souvent les demandes d’euthanasie. Enfin, et surtout, les plus démunis, les plus vulnérables d’entre nous, vivent moins longtemps et en moins bonne santé. Déjà victimes d’inégalités sociales en termes de santé, d’espérance de vie et de durée de vie sans incapacités, ils seraient exposés à l’ultime injustice d’une fin prématurée imposée par la dégradation de leur état de santé. »

 

Quel est le rôle des mutuelles ?

Le 8 septembre prochain, lors du congrès annuel de la Mutualité Française et de son forum intitulé “S’engager pour l’entraide et les solidarités”, une conférence annoncée sur twitter réunira Matthias Savignac, président de la Mutuelle Générale de l’Education Nationale, un médecin membre de la commission “euthanasie” de Belgique et Jean-Luc Roméro, président d’honneur de L’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité – association militante pro-euthanasie.

 

L’engagement militant de plusieurs mutuelles en faveur de l’euthanasie pose véritablement question : au-delà du conflit d’intérêts qui est à étudier de manière approfondie, les valeurs de solidarité mutualiste ne se trompent-elles pas de combat ?

 

L’enquête Ifop commandée par la MGEN sur la fin de vie (évoquée plus haut) souligne l’insatisfaction de plus de la moitié des Français sur l’accès aux soins palliatifs pour tous, sur le montant remboursé par la sécurité sociale et les mutuelles pour les derniers soins et traitements du malade et sur l’hospitalisation à domicile. L’insatisfaction de plus de 60% des Français concerne aussi l’absence d’information sur les droits du malade, le manque d’aide pour les accompagnants de la fin de vie et les carences de soutien aux familles et aux proches.

 

N’est-ce pas l’essence et le rôle des mutuelles de s’engager aux côtés de leurs adhérents pour mieux les soutenir dans toutes les situations difficiles d’accompagnement de la vie quand elle devient plus fragile?

Travail, repos et dignité – Joseph Thouvenel

Travail, repos et dignité – Joseph Thouvenel

Un lien essentiel relie la dignité et le travail. Il nous faut en mesurer la valeur, bien plus grande que le prix ou le cout, du travail en tant que tel, rémunéré ou non, puisque le travail dont il est question inclut le bénévolat, l’éducation des enfants et tous les services qui font participer la personne à la construction de la société et à la vie de la Cité.

Joseph Thouvenel met en lumière deux mots importants : exigence et responsabilité, des besoins essentiels pour l’être humain.

En cette période estivale, il rappelle aussi joyeusement que le repos est le « sommet du travail » !

Joseph Thouvenel a une grande expérience de l’humanitaire et du bénévolat. Il est aussi engagé depuis plus de 30 ans dans l’action syndicale.

Découvrez ici la vidéo : Réparer la dignité – Joseph Thouvenel

Cet enseignement est tiré d’une des quatre séquences de l’Université de la vie « QUELLE DIGNITE ? Mieux la comprendre – Mieux la défendre ».

Pour visualiser l’ensemble des quatre séquences, et même télécharger gratuitement le carnet du participant, c’est par ici :

QUELLE DIGNITE ? Mieux la comprendre – Mieux la défendre 

Séquence 1 : Exister

Séquence 2 : Naître

Séquence 3 : Vivre

Séquence 4 : Mourir

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Des nouvelles de CRISPR-Cas9 ?

Des nouvelles de CRISPR-Cas9 ?

La technologie révolutionnaire CRISPR-Cas9 de modification du génome, porteuse d’espoirs thérapeutiques majeurs et de questionnements éthiques fondamentaux, continue à faire l’objet de nombreuses recherches. Parmi les dernières publications, on relève des résultats prometteurs sur plusieurs maladies, notamment la drépanocytose et la bêta-thalassémie ainsi que la mise en évidence de risques d’effets inattendus et délétères.

Traitement de la drépanocytose et de la bêta-thalassémie

Ces deux maladies font actuellement l’objet d’essais cliniques. Elles sont dues à des mutations génétiques qui affectent la forme adulte de l’hémoglobine, la molécule qui transporte l’oxygène dans le sang. La drépanocytose est la maladie génétique la plus répandue dans le monde, et la plus fréquente en France où elle touche une naissance sur 1900. Plus rare, l’incidence mondiale de la bêta-thalassémie symptomatique a été estimée à 1/100 000 naissances/an.

 

Les résultats, présentés le 12 juin lors d’une réunion de l’Association européenne d’hématologie, sont très encourageants. Toutefois, les détails complets de l’étude doivent encore être publiés.

 

Par cette technique, les patients sont eux-mêmes leurs propres donneurs de cellules souches. Leurs cellules souches hématopoïétiques (présentes notamment dans la moelle osseuse) sont prélevées et leur ADN modifié. Puis, la moelle osseuse du patient est détruite par chimiothérapie. Enfin, on procède à une greffe de leurs cellules souches modifiées – corrigées si l’on peut dire par CRISPR-Cas9, dans l’espoir qu’elles repeuplent la moelle osseuse et permettent de créer des lignées de globules rouges fonctionnels.

Les 44 personnes atteintes de bêta-thalassémie participant à l’essai avaient toutes besoin de transfusions sanguines régulières avant le traitement. Aujourd’hui, 42 d’entre elles n’ont plus besoin de transfusions, et les bénéfices persistent aussi longtemps que les personnes ont été suivies – plus de trois ans dans certains cas. Les deux autres personnes n’ont plus besoin de recevoir autant de sang qu’avant. 31 autres personnes étaient atteintes d’une drépanocytose grave et présentaient en moyenne quatre crises vaso-occlusives par an, au cours desquelles des globules rouges anormaux bloquent l’apport sanguin aux tissus. Ces épisodes peuvent entraîner des dommages durables et de fortes douleurs. Aucun des 31 patients n’a connu de tels épisodes depuis qu’ils ont été traités entre deux mois et deux ans et demi environ.

 

Malheureusement, les greffes de moelle osseuse classiques et le traitement CRISPR présentent tous deux le même inconvénient majeur. Les cellules souches sanguines existantes doivent être éliminées par chimiothérapie pour faire place aux cellules de remplacement, ce qui peut avoir des effets secondaires, notamment sur la fertilité, explique M. de la Fuente de l’Imperial College de Londres, un médecin qui participe aux essais. Il espère que des méthodes plus sûres d’élimination des cellules souches du sang, faisant appel à des anticorps plutôt qu’à la chimiothérapie, seront bientôt disponibles. L’équipe étudie la possibilité de modifier le gène des cellules souches du sang à l’intérieur du corps, explique M. de la Fuente. Une telle solution “prête à l’emploi” faciliterait l’application du traitement à grande échelle, mais ces travaux n’en sont encore qu’à leurs débuts. Par ailleurs, ces approches sont également coûteuses et nécessitent beaucoup de personnel hautement qualifié. Il sera donc difficile de déployer le traitement par édition de gènes auprès des millions de personnes qui pourraient en bénéficier dans le monde.

 

En France, l’institut hospitalo-universitaire Imagine a également lancé une évaluation des thérapies géniques pour la drépanocytose. Un projet coordonné par l’équipe française pilotée par Annarita Miccio en association avec un consortium international. Évaluées in vitro dans des modèles de cellules souches hématopoïétiques issues de patients, ces approches donnent de bons résultats, avec une proportion importante de globules rouges normaux, en particulier en cas d’inactivation de la bêta-globine mutée. Désormais, et avant de lancer des essais précliniques puis cliniques, les chercheurs travaillent activement pour vérifier la sécurité d’utilisation de la technique CRISPR-Cas9 dans leurs modèles cellulaires. « Il faut répondre au cahier des charges très précis des agences de santé pour envisager d’utiliser cette technologie à des fins thérapeutiques. Il faut notamment prouver l’intégrité de l’ADN suite à la modification du gène cible, vérifier l’absence d’anomalies, notamment de transformations tumorales, explique Annarita Miccio. C’est un très gros travail. Ensuite seulement, nous pourrons progresser dans le développement clinique de notre double thérapie génique qui, nous l’espérons, permettra de soigner un grand nombre de patients. »

 

Une technique qui reste difficile à maitriser

L’intégrité de l’ADN suite à la modification de gène ciblé constitue l’un des enjeux et des risques majeurs de la techniques CRISP-Cas9 utilisée à des fins de thérapie génique sur des patients malades. Le risque de dégâts collatéraux ou inattendus est important.

 

Une équipe de chercheurs de l’université de Tel-Aviv vient justement de publier dans Nature biotechnology une étude mettant en garde contre ce risque. Dans leurs travaux, ils constatent une part importante de perte de matériel génétique sur les cellules génétiquement modifiés par CRISPR. Selon eux, « Une telle perte peut entraîner une déstabilisation du génome, ce qui pourrait favoriser le cancer ».  Sur la base de leurs résultats, les chercheurs estiment nécessaire de faire preuve d’une grande prudence lors de l’utilisation de la thérapie CRISPR. Ils proposent également des méthodes alternatives, moins risquées, pour des procédures médicales spécifiques, et recommandent de poursuivre les recherches sur deux types de solutions potentielles : réduire la production de cellules endommagées ou identifier les cellules endommagées et les éliminer avant que le matériel ne soit administré au patient. Le Dr Barzel et son étudiant en doctorat, Alessio Nahmad, concluent : “Notre intention dans cette étude était de faire la lumière sur les risques potentiels dans l’utilisation de la thérapeutique CRISPR. Nous l’avons fait même si nous sommes conscients des avantages substantiels de cette technologie. En fait, dans d’autres études, nous avons développé des traitements basés sur CRISPR, y compris une thérapie prometteuse pour le SIDA. Nous avons même créé deux entreprises, l’une utilisant CRISPR et l’autre évitant délibérément cette technologie. En d’autres termes, nous faisons progresser cette technologie très efficace, tout en mettant en garde contre ses dangers potentiels. Cela peut sembler contradictoire, mais en tant que scientifiques, nous sommes assez fiers de notre approche, car nous pensons que c’est l’essence même de la science : nous ne “choisissons pas de camp”. Nous examinons tous les aspects d’une question, tant positifs que négatifs, et nous cherchons des réponses.”

 

Pour aller plus loin :

DOSSIER CRISPR-Cas9 https://www.alliancevita.org/bioethique/crispr-cas9/

Maternité en souffrance- Caroline ROUX

Maternité en souffrance- Caroline ROUX

Aujourd’hui la grossesse et la maternité s’inscrivent dans ce que l’on nomme très souvent un « projet parental ». Si la grossesse est programmée, décidée, on va tout faire pour la conduire à terme ou déployer de grands efforts avec la procréation artificielle. Si elle n’est pas « désirée », l’avortement peut-être fréquemment l’issue, notamment en cas d’échec de contraception. Cette approche n’est pas sans conséquences : elle méconnait l’ambivalence du désir et l’impact de l’emprise de la médecine sur la procréation, sources de malentendus pour beaucoup de nos contemporains.

C’est à partir de son expérience des services d’écoute que Caroline Roux, directrice générale adjointe, nous partage une réflexion sur la maternité aujourd’hui.

Découvrez ici la vidéo : Maternité en souffrance – Caroline ROUX

Cet enseignement est tiré d’une des quatre séquences de l’Université de la vie « LA LIBERTE – pour quoi faire ? ».

Pour visualiser l’ensemble des quatre séquences, et même télécharger gratuitement le carnet du participant, c’est par ici :

LA LIBERTE – pour quoi faire ?  

Séquence 1 : La liberté aujourd’hui

Séquence 3 : L’ultime liberté, vraiment ?

Séquence 2 : Corps et liberté

Séquence 4 : Quelle liberté au futur ?

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