Journée nationale des aidants : une édition marquée par la Covid 19

Journée nationale des aidants : une édition marquée par la Covid 19

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A l’occasion de la douzième journée nationale des aidants , quelle est la situation de ces personnes et quels sont les dispositifs mis en œuvre en France pour les soutenir ?

La perte d’autonomie, pour des raisons d’âge, de maladie ou de handicap, appelle un besoin d’aide que les plus proches dans la famille remplissent le plus souvent. L’IPSOS a régulièrement publié les résultats d’une enquête sur la situation des aidants. La dernière en date, publiée en septembre 2020, chiffre le nombre d’aidants adultes à 11 millions, avec une moyenne d’âge de 49 ans. L’aidant intervient dans les actes de la vie quotidienne d’une personne de son entourage proche. Si près d’un quart intervient seul, pour 76% des aidants, d’autres personnes forment un relai, le plus souvent des professionnels (53% des cas) mais aussi d’autres proches (38%). La personne aidée fait le plus souvent partie du cercle familial proche (un parent pour 44%) qui vit chez elle pour 72% des situations.

L’impact de cette situation d’aide est multiple : charge économique pour la moitié des aidants, mais aussi aménagement de l’emploi du temps, à la fois sur la partie professionnelle et bien sûr le temps libre. 45% des aidants interrogés font le constat d’un impact négatif sur leur vie sociale ou familiale. L’accompagnement peut aussi impacter le moral des aidants. Presque trois quarts expriment un besoin de répit pour souffler.

Les dispositifs d’aide sont souvent éparpillés et mal connus.

  • Le don de jours de congés a été étendu par une loi en 2018 à toute les situations de perte d’autonomie.
  • La loi dite ASV, Adaptation de la Société au Vieillissement votée en 2015, a créé un droit au répit. Ce droit se matérialise par une aide financière pour les proches aidants, d’un plafond de 506 euros par an, afin d’organiser ponctuellement un remplacement de l’aidant auprès de la personne aidée.
  • Le congé de proche aidant, entré en vigueur il y a 1 an, a fait l’objet d’une étude de la CNAF Caisse Nationale d’Allocations Familiales. 16000 demandes ont été recensées, ce qui parait peu au regard du nombre d’aidants cité plus haut. Ce congé est encore mal connu, et d’après certains encore mal calibré. Par exemple, beaucoup peuvent retarder leur demande de congés en anticipant des besoins plus importants plus tard. L’ajustement de notre société à la hausse des situations de dépendance reste un sujet à travailler.

Un dernier point est à souligner : si les difficultés, les charges et contraintes posées par ces situations sont mieux documentées et font l’objet d’études, de propositions et d’actions législatives pour y remédier, la partie immergée de cet iceberg est tout l’apport relationnel, affectif et social pour les aidants comme pour les aidés. Des protocoles et des subventions ne peuvent remplacer la présence de proches. Et les témoignages sont nombreux de la part d’aidants sur la richesse de ce temps d’accompagnement.

La situation de vulnérabilité appelle la solidarité, et si 11 millions de Français y consacrent de leur temps et de leur énergie, ce fait même mérite d’être salué grandement.

 

 

 

Bloquer l’accès des mineurs à la pornographie sur Internet

Bloquer l’accès des mineurs à la pornographie sur Internet

Bientôt une décision de justice pour bloquer l’accès des mineurs à la pornographie sur Internet

 

Fin juillet, le recours en référé déposé auprès du TGI de Paris par deux associations de protection de l’enfance pour obtenir des principaux fournisseurs français d’accès à internet qu’ils bloquent plusieurs sites pornographiques jugés trop accessibles aux mineurs, a remis dans l’actualité la question de la consommation de pornographie par les mineurs.

Malgré l’interdiction posée par le code pénal de laisser des contenus pornographiques accessibles aux mineurs, les sites comme PornHub et YouPorn ne vérifient pas l’âge des internautes ou se contentent au mieux de leur demander de cocher une case affirmant qu’ils sont majeurs.

Les sites pornographiques enregistrent des centaines de millions de visites chaque jour. PornHub, le leader mondial, revendique ainsi 130 millions d’utilisateurs quotidiens.

Combien de mineurs parmi eux ?

Si l’on ne dispose pas de chiffres précis en la matière, d’après une enquête de de l’ Ifop  menée en 2017 auprès d’un échantillon représentatif d’un millier de mineurs âgés de 15 à 17 ans, plus de la moitié a déjà surfé sur un site pornographique, dont 7 % déclarent se connecter « souvent » et 25 % « parfois ». Plus précisément, environ un tiers des garçons au moins une fois par mois dont 1 sur 10 tous les jours ou presque.

Près de la moitié des garçons et des filles ayant déjà eu un rapport sexuel ont essayé de reproduire des scènes ou des pratiques qu’ils ou qu’elles ont vu. Et selon un sondage Opinionway “Moi Jeune” pour 20 Minutes, publié en avril 2018, près d’un tiers des jeunes ont déjà vu du porno avant 12 ans, plus de 60% avant 15 ans et 82% avant 18 ans.

Cette exposition précoce n’est pas sans conséquences sur la manière dont ils construisent et vivront ensuite leur en sexualité. Des professionnels de santé alertent depuis longtemps sur les dangers de cette consommation précoce de pornographie tel le professeur de gynécologie strasbourgeois Israël Nisand qui rappelle que : « Les contenus pornographiques créent à la fois un choc, un trauma et une excitation chez les jeunes. On leur donne du prêt à fantasmer basé sur des images dégradantes et transgressives, qui vont toujours plus loin. »

La démocratisation de la pornographie rendue possible par l’avènement d’internet se matérialise par une multiplicité des canaux : moteurs de recherche, publicités suggérées ou sous forme de pop-up, contenus qui émergent sur les réseaux sociaux…

Pour la sexologue Thérèse Hargot « Dorénavant, l’offre précède la demande. Les mineurs, dont des enfants, sont exposés à la pornographie. Conséquence : avant même qu’ils aient l’envie d’explorer leur désir, leurs pulsions sexuelles sont sollicitées par ces contenus. Ce n’est donc pas une réponse à une pulsion. Cela change tout. L’industrie pornographique, en laissant libre son contenu, va offrir une sorte de shoot de dopamine à celui ou celle qui regarde ses images, et on habitue les enfants, les adolescents, à se procurer ce shoot de dopamine, de bien-être, en deux-trois clics sur internet. »

Et de déplorer la passivité des pouvoirs publics face à cette problématique : « Ils ne font rien contre. S’ils en avaient la volonté, ils pourraient le faire, ne serait-ce qu’en faisant appliquer la loi : toute personne âgée de moins de 18 ans n’est pas censée voir des images pornographiques. »

Pourtant en novembre 2019, à l’UNESCO, le chef de l’Etat avait insisté sur la nécessité d’un contrôle parental des sites pornographiques, ne pouvant « fermer les yeux sur l’influence que peut exercer sur de jeunes esprits, un genre qui fait de la sexualité un théâtre d’humiliation et de violences faites à des femmes qui passent pour consentantes ».

S’inscrivant dans le prolongement de l’engagement d’Emmanuel Macron, l’article 23 de la loi du 30 juillet 2020 visant à protéger les victimes de violences conjugales, est venu compléter l’article 227-24 du Code pénal qui interdit la diffusion de messages pornographiques aux mineurs. Possibilité est ainsi donnée au CSA d’adresser une mise en demeure aux sites internet pornographiques ne garantissant pas suffisamment l’impossibilité d’accès par un mineur, et de saisir le président du tribunal judiciaire de Paris.

Malheureusement faute de décret d’application de la loi, l’instruction engagée par le CSA au printemps 2021 et ciblant plusieurs opérateurs de sites pornographiques, ne peut aller à son terme.

Sollicité le 22 juillet dernier par la sénatrice à l’origine de l’article 23, Marie Mercier, le secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles, Adrien Taquet a indiqué vouloir attendre le feu vert de la Commission européenne. Une directive de 1998 impose en effet aux Etats membres de notifier à la Commission leur projet de réglementation qui touche « à la société d’information ».

Depuis, la Commission a donné son feu vert mais le décret lui n’est toujours pas publié.

Dans ces conditions, l’action en justice dirigée contre les fournisseurs d’accès à internet est un moyen d’accélérer tout en contournant la difficulté de s’attaquer aux sites en eux même dont les propriétaires se cachent derrière des cascades de sociétés domiciliées dans plusieurs pays.

Le TGI de Paris devrait rendre sa décision le 8 octobre.

 

Voir tous nos articles sur la protection des mineurs concernant la pornographie.

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Santé mentale : le gouvernement lance un plan de prise en charge

Santé mentale : le gouvernement lance un plan de prise en charge

Santé mentale : le gouvernement lance un plan de prise en charge

 

L’épidémie de la Covid 19 ravive la question de la santé mentale en France et de sa prise en charge. En 2019, un rapport parlementaire s’était penché sur la question et avait tiré une sonnette d’alarme, jugeant que « la psychiatrie est en crise, les soignants au bord – voire pour certains déjà – en épuisement professionnel et les patients en grande souffrance ». La Cour des Comptes, à son tour, a publié un rapport en février 2021 sur les parcours dans l’organisation en psychiatrie. Elle notait « un manque de gradation de l’offre », avec entre autres l’engorgement des CMP (Centres médico psychologique) et le manque de suivi des personnes atteintes par une maladie psychique.

Ces centres sont définis par un arrêté de 1986 comme des “unités de coordination et d’accueil en milieu ouvert qui organisent des actions de prévention, de diagnostic, de soins ambulatoires et d’interventions à domicile mises à la disposition de la population ». Leur accès est gratuit et ils sont sectorisés pour assurer un accès sur tout le territoire français. Leur nombre est évalué autour de 2000. En 2018, plus de 2 millions de personnes y ont reçu des soins ambulatoires. L’engorgement des CMP est notable : les temps d’attente, en fonction des sources, sont estimés à plusieurs mois, voire 1 an pour certains Centres destinés aux enfants.

Pendant la crise sanitaire, Santé Publique France a régulièrement publié une enquête sur des indicateurs de santé mentale. La dernière synthèse indique que, si 80% des Français déclarent avoir une perception positive de leur vie, 15% montrent des signes d’un état dépressif, un niveau en hausse de 5 points par rapport au niveau hors épidémie.

Dans ce contexte, les Assises de la Santé Mentale se sont tenues les 27 et 28 septembre et ont été clôturées par Emmanuel Macron. Dans son discours, le Président de la République a présenté plusieurs nouvelles mesures, regroupées en trois grands axes.

Premier axe : « établir le maximum sur le tryptique considération/information/prévention ». Deuxième axe : « prendre des décisions claires en y mettant les moyens sur l’organisation de soins », et enfin troisième axe, la recherche.

Concrètement, plusieurs mesures ont été annoncées : la création de 800 postes dans les CMP,  l’ouverture, vendredi prochain, d’un numéro national de prévention du suicide (3114), et la prise en charge par l’Assurance maladie de consultations de psychologues libéraux. Cette mesure avait déjà été expérimentées dans plusieurs départements (Landes, Haute-Garonne, Bouches-du-Rhône et Morbihan). 200 000 séances avaient été remboursées et la Cour des Comptes en avait préconisé la généralisation. Le dispositif sera donc étendu en 2022 à tous les Français.

 

Voir tous nos articles sur la santé et la santé mentale.

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1000 premiers jours de l’enfant : lancement de deux expérimentations

1000 premiers jours de l’enfant : lancement de deux expérimentations

1000 premiers jours de l’enfant : lancement de deux expérimentations

 

Un an après la remise du rapport sur les « 1 000 premiers jours » de l’enfant, Santé publique France et le Ministère des Solidarités et de la Santé organisaient un colloque en ligne, “Les 1000 premiers jours : des données de la science à l’élaboration des politiques publiques”, ce jeudi 23 septembre. Plusieurs initiatives, s’inspirant de la philosophie de ce rapport, sont en cours d’expérimentation.

Le rapport sur les « 1000 premiers jours », remis le 8 septembre 2020 au secrétaire d’Etat en charge de l’Enfance et des Familles, Adrien Taquet, est le fruit des travaux d’une commission d’experts de la petite enfance présidée par le neuropsychiatre Boris Cyrulnik. Ces experts partageaient la conviction de l’importance décisive des 1 000 premiers jours de l’enfant (du 4e mois de grossesse aux 2 ans de l’enfant) pour son développement et ses apprentissages.

Selon ce rapport, « les premiers apprentissages sociaux, émotionnels et cognitifs dépendent fortement des échanges et des liens d’attachement forts et sécures qui s’établissent entre le bébé et ses parents ». Ainsi, le rapport propose toute une série de recommandations pour mieux accompagner les parents afin de favoriser cet attachement entre le bébé et les parents. Dès septembre 2020, ce rapport a ainsi donné lieu à l’allongement du congé paternité de 14 à 28 jours, entré en vigueur le 1er juillet dernier, pour permettre aux deux parents d’être présents auprès de l’enfant après la naissance.

Un référent identifié pour personnaliser l’accompagnement des femmes enceintes

Partant du constat que les professionnels de santé « sont souvent nombreux et surtout multiples » au cours du suivi de la grossesse, « engendrant parfois la confusion et une perte de confiance », le rapport sur les 1000 premiers jours proposait, dans la continuité de l’Entretien Prénatal Précoce, la mise en place d’un « référent parcours » identifié, qui puisse accompagner les futurs parents dès le début de la grossesse et après la naissance, pouvant être contacté en cas de question et qui ferait le lien entre les différents professionnels.

Selon l’enquête publiée en septembre 2021 et réalisée par l’association Make Mothers Matter auprès de 22 000 mères, 48% des mères ayant vécu une dépression post-partum estiment que la présence d’une personne référente dans la continuité de leur grossesse et leur post-partum auraient pu l’éviter, ou aider à une meilleure prise en charge. 49% des mères souhaitent pouvoir s’appuyer sur un professionnel identifié pour un accompagnement continu de la grossesse au post-partum, mais à condition de pouvoir choisir librement le référent (90%).

Définie par l’arrêté du 27 juillet 2021, une expérimentation a commencé dans quatre territoires afin de proposer à toutes les femmes enceintes, et en particulier aux plus vulnérables, cet accompagnement personnalisé passant par un référent identifié, nommé « référent parcours périnatalité » (Répap).

« Ce Répap sera un interlocuteur privilégié de la femme et du couple ainsi que des professionnels hospitaliers, libéraux et/ou de protection maternelle et infantile intervenant lors de la grossesse et des premiers mois de la vie, qu’ils soient professionnels des champs somatique, psychique ou social ». Les objectifs de cette expérimentation sont l’amélioration de la santé de la femme et du couple mère-bébé, une plus grande lisibilité du parcours périnatal, et la réduction des inégalités sociales et territoriales de santé.

Le projet prévoit d’inclure 6 000 femmes enceintes durant dix-huit mois, en Guyane, en Indre-et-Loire, en Essonne et dans la Drôme. Le « Répap » sera choisi par la femme enceinte parmi les professionnels qui auront signé une charte d’engagement. Quatre entretiens sont prévus : après l’inclusion, au 8e mois de grossesse, 15 jours après l’accouchement, et au cours des deux semaines précédant le 4e mois de l’enfant, à la sortie du dispositif.

Avec cette expérimentation, le gouvernement espère diminuer l’isolement des femmes enceintes, diminuer le stress lié à la grossesse, prévenir les facteurs de risques comme la dépression post-partum, favoriser le lien parent-enfant et améliorer le sentiment de bien-être pour l’enfant et sa famille.

Le projet pourrait aussi permettre une meilleure coordination des professionnels entre la ville et l’hôpital. Concernant les dépenses de santé, un tel accompagnement doit favoriser une prise en charge plus en amont des vulnérabilités sociales, psychologiques ou médicales et prévenir les ruptures de parcours « pouvant entraîner à terme des prises en charge complexes et coûteuses. »

Inauguration d’une crèche permettant une prise en charge précoce des enfants à risque

Parallèlement, lundi dernier, le secrétaire d’Etat Adrien Taquet inaugurait à Lille la crèche « Rigolo Comme La Vie – La Sauvegarde du Nord », une crèche de prévention précoce à destination des bébés à risques de troubles du développement. Parmi les 20 enfants accueillis, 10 places sont destinées à des enfants présentant des risques de négligence parentale, pour diverses raisons (dépression post-partum, carences affectives des parents…).

Ils pourront être accueillis dès la sortie de la maternité, grâce à un aménagement particulier. Leurs parents pourront rester autant de temps qu’ils le souhaitent dans la structure et bénéficieront d’un accompagnement qui pourra se poursuivre à domicile. Selon la crèche, l’enjeu est d’accompagner les parents « en les aidant à augmenter leur habilité à reconnaître les signaux du bébé ». Il est en effet essentiel « que l’enfant puisse développer un lien d’attachement fort et sécurisant avec ses parents ».

Il s’agit encore une fois de prévenir le plus tôt possible l’apparition ou le développement de troubles qui nécessiteraient une prise en charge lourde et coûteuse.

L’expérimentation est soutenue par l’ARS Hauts-de-France, le Conseil Départemental du Nord, la CAF du Nord et la ville de Lille et doit durer trois ans. Elle fera l’objet d’une évaluation menée par un cabinet externe. L’objectif, à terme, est de développer un modèle duplicable à l’échelle nationale pour mieux prendre en charge, dès leur plus jeune âge, les enfants à risques de négligence.

1000 premiers jours de l'enfant  lancement de deux expérimentations

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[CP] Soins palliatifs : un plan de développement tardif

[CP] Soins palliatifs : un plan de développement tardif

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Communiqué :
Soins palliatifs : Alliance VITA salue l’annonce tardive d’un plan de développement tout en appelant à la plus grande vigilance dans le débat sur la fin de vie.

Ce plan de développement des soins palliatifs, promis par le ministre de la Santé en avril dernier alors que les députés débattaient d’une proposition de loi en faveur de l’euthanasie, arrive tardivement. Il entend « garantir » l’accès aux soins palliatifs et à l’accompagnement de la fin de vie.

Pour Alliance VITA, on en est encore loin. Deux tiers des patients qui devraient bénéficier d’une prise en charge en soins palliatifs n’y ont pas accès faute de moyens et un quart des départements ne disposent d’aucune unité de soins palliatifs.

Les 171 millions d’euros (dont 5 millions priorisés vers le renforcement des équipes mobiles en 2021) mobilisés pour doter tous les départements de structures palliatives à l’horizon 2024 et pour ouvrir de nouveaux lits dédiés constituent un engagement notable. Cependant, le manque de soignants risque de contredire les intentions affichées. Le développement d’une filière universitaire de médecine palliative ne peut être attractif que si des postes sont créés et pourvus.

La volonté d’impliquer davantage les Français en leur permettant d’exercer leurs droits et d’être pleinement acteurs de leur fin de vie n’est pas contestable, par principe, sauf si s’opérait un glissement insidieux vers l’euthanasie légale.

Pour Tugdual Derville, porte-parole d’Alliance VITA : « Notre engagement en faveur des soins palliatifs et contre l’acharnement thérapeutique – c’est-à-dire les traitements inutiles ou disproportionnés – se concrétise dans notre service d’écoute SOS fin de vie et par la large diffusion d’un Guide des directives anticipées. Face à d’intenses pressions politiques qui tentent de légaliser l’euthanasie à l’approche des élections, Alliance VITA reste très mobilisée au sein du collectif Soulager mais pas tuer, pour que chacun soit respecté jusqu’à la fin de sa vie. Les drames vécus par trop de familles endeuillées par lapandémie ont confirmé l’importance de pouvoir accompagner ses proches dignement jusqu’au terme de leur vie. Nous restons, par ailleurs, très vigilants devant la facilitation de l’accès au Midazolam, annoncé par le Ministre, car des soignants nous ont alertés contre le risque d’euthanasies masquées, faute de formation adaptée sur l’usage de ce médicament sensible et par manque de collégialité. Pour humaniser la fin de vie, soignants et proches doivent agir ensemble :  chaque patient doit être considéré dans sa dignité inaliénable jusqu’au terme de sa vie. »

Contact presse
Claire-Anne Brulé
+ 33(0)6 67 77 14 80 – contactpresse@alliancevita.org

Tribune : une cinquantaine de psys, médecins et intellectuels alertent sur les dérives liées au changement de sexe chez les enfants

Tribune : une cinquantaine de psys, médecins et intellectuels alertent sur les dérives liées au changement de sexe chez les enfants

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Alors qu’un nombre croissant de mineurs souffrant d’une dysphorie de genre revendiquent la possibilité d’opérer une transition d’un sexe à l’autre, une cinquantaine de personnalités associées à l’Observatoire des discours idéologiques sur l’enfant et l’adolescent, alertent  sur ce qu’elles considèrent comme « une grave dérive commise au nom de l’émancipation de “l’enfant-transgenre” (celui qui déclare qu’il n’est pas né dans le “bon corps”) ».

Publiée dans L’Express, cette tribune rassemble une grande pluralité de professionnels, psys, médecins et intellectuels, de Chantal Delsol à Elisabeth Badinter en passant par Christian Flavigny, Jean-Pierre Winter, Olivia Sarton, Jean-Pierre Rosenczveig et Myriam Szejer.

Tous s’inquiètent de voir que « sur l’argument de seuls ressentis érigés en vérité, des discours radicaux légitiment les requêtes de changement de sexe. » … « au prix d’un traitement médical à vie voire chirurgical (ablation des seins ou des testicules) sur des corps d’enfants ou d’adolescents. »

Rapportant que le gouvernement écossais rend désormais possible aux enfant dès l’âge de l’entrée en primaire de « changer de nom d’usage et de sexe à l’école sans le consentement de leurs parents », les signataires constatent en France « une inflation considérable de demandes de changement de sexe chez les enfants et plus particulièrement chez les adolescentes. Selon Jean Chambry, pédopsychiatre responsable du CIAPA (Centre Intersectoriel d’Accueil pour Adolescent à Paris), il y a près de dix ans, on avait environ dix demandes par an, en 2020, c’est dix demandes par mois (uniquement pour la région Ile-de-France. »

« « Au nom de l'”autodétermination” – véritable slogan qui séduit tous les progressistes – je suis libre de choisir le corps que je veux – des enfants et des adolescents sont convaincus qu’ils peuvent changer de sexe à l’aide de traitements hormonaux voire de chirurgies mutilantes. »

Plus loin ils contestent la mystification selon laquelle « un enfant délesté de l’accord de ses “réactionnaires” de parents, serait à même de “choisir” son identité dite genrée. »

Dénonçant l’emprise dont sont victimes enfants et adolescents et se caractérisant par des discours  « souvent stéréotypés comme s’ils avaient perdu tout esprit critique », ils voient dans ce phénomène « une marchandisation du corps des enfants » en ce qu’il les transforme en « patients à vie : consommateurs à vie de produits chimiques hormonaux commercialisés par les firmes pharmaceutiques, consommateurs récurrents de toujours plus d’opérations chirurgicales dans la poursuite du rêve chimérique d’un corps fantasmé. »

SI certains pays, après avoir été favorables à la transition médicale avant la majorité, font aujourd’hui machine arrière, les auteurs dénoncent un certain dogmatisme et l’impossibilité d’un discours dissonant « par crainte de certaines associations LGBTQI+. »

Les signataires pointent aussi « La confusion … largement entretenue à des fins de manipulations touchant l’humanité dans son substrat le plus profond : son évolution, sa temporalité, ses errances et ses doutes. Au nom du rejet d’une prétendue assignation de sexe, nous sommes en train d’assister, gênés, sans y rien comprendre, à une assignation identitaire. »

En conclusion ils refusent « qu’au nom des “droits à la personne”, on récuse ce socle commun – l’universalisme des droits – qui constitue le fondement de l’humanité.

Lutter contre l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants

Lutter contre l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants

Lutter contre l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants

 

Ce mardi 21 septembre la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) ouvre officiellement une plate-forme destinée aux personnes ayant été victimes de violences sexuelles ou d’inceste pendant l’enfance.

Elle vise essentiellement à recueillir les témoignages, par l’intermédiaire d’un numéro de téléphone et d’un site Internet. Composée d’experts d’horizons variés : recherche, justice, police, protection de l’enfance, santé…. cette commission fut mise en place par le secrétaire d’Etat à l’enfance, Adrien Taquet, en mars dernier, à la suite de l’avalanche de témoignages de victimes d’inceste sur les réseaux sociaux, après la sortie du livre La Familia grande, de Camille Kouchner.

L’objectif est double. D’abord, documenter précisément les mécanismes de l’inceste et des violences sexuelles, puis formuler des recommandations aux autorités en vue d’une meilleure protection.

Les chiffres sont effrayants. L’inceste toucherait environ 160 000 mineurs chaque année en France.

Pour le coprésident de la Ciivise, Edouard Durand, « la vocation de la commission est d’offrir un espace de parole, de rassemblement aux personnes victimes de violences sexuelles pendant l’enfance et à leurs proches, et de pousser cette considération jusqu’à faire de cette parole la base de l’élaboration des politiques publiques ».

Pour ce magistrat qui fut Juge des enfants pendant dix-sept ans « Les anciennes victimes que nous avons déjà commencé à rencontrer expriment une volonté puissante de voir leur parole servir à élaborer une meilleure protection pour les enfants. Leurs témoignages serviront de fondement à nos propositions ».

La gestion de la plateforme a été confiée au Collectif féministe contre le viol, qui a trente-cinq ans d’expérience dans l’écoute des personnes victimes de violences sexuelles, et à l’association SOS Crise, spécialisée dans l’écoute des personnes en détresse urgente.

Pour aller au-devant des victimes et des acteurs de terrain, la commission organisera des rencontres en régions, sur le modèle de la commission Sauvé sur les abus sexuels commis dans l’Eglise. La première réunion publique aura lieu le 20 octobre, à Nantes.

Les numéros sont le 0-805-802-804 pour la métropole et le 0-800-100-811 depuis l’outre-mer.

Le site Internet : https://www.ciivise.fr

 

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Journée Mondiale Alzheimer 2021 : Le lien social à l’honneur.

Journée Mondiale Alzheimer 2021 : Le lien social à l’honneur.

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La Journée Mondiale Alzheimer se déroule chaque 21 septembre. Le thème retenu en 2021  « un événement qui nous rassemble, un geste qui nous ressemble » met le lien social à l’honneur.

Différentes associations engagées dans la lutte contre cette maladie proposent de marquer cette journée en invitant les malades, les familles, les aidants à se retrouver sous un arbre dans un espace public fréquenté. A cet arbre seront accrochées des cartes formulant des souhaits ou remémorant des moments heureux.  Par ce signe, elles entendent rappeler l’importance du lien et de la solidarité entre générations.

Selon une étude de Santé publique France (2019) la maladie d’Alzheimer touche près de 1.2 millions de personnes en France. Une projection selon Alzheimer Europe estime que ce chiffre passera à 2.2 millions en 2050, en lien avec les projections de vieillissement démographiques de notre pays. Cette maladie touche 16% des octogénaires et 41% des nonagénaires.

Les difficultés qui lui sont liées sont bien connues  au point que, selon un sondage IPSOS fait en 2019, Alzheimer est la deuxième maladie la plus crainte des Français après le cancer. Deux tiers d’entre eux avouent qu’ils ont peur d’en être atteints un jour.

Les pouvoirs publics ne sont pas absents de la lutte contre cette maladie : 3 plans Alzheimer se sont succédés depuis l’an 2000, puis un plan Maladie Neuro-Dégénératives (PMND) de 2014 à 2019. A suivi depuis une simple feuille de route comportant 10 axes (consolider les acquis, meilleure prise en charge, meilleure adaptation…), dont les moyens budgétaires alloués ne sont pas précisés.

L’essentiel de l’aide repose sur les proches et les familles, une occasion supplémentaire de prendre conscience de l’importance du soutien familial dans ce contexte.

Après les épisodes de confinement, et alors que la crise sanitaire impacte toujours les accès dans les Ehpad, les initiatives des différentes associations montrent l’importance de la proximité et de la relation. Prévenir l’isolement voire la mort sociale, favoriser des temps de relations sont essentiels pour les malades, ainsi que pour certains aidants isolés. La Fondation Alzheimer dans sa page dédiée à la journée souligne l’aspect scientifique de cette approche : des activités variées, l’appartenance à un réseau ont un impact sur la préservation des fonctions cognitives.

Des témoignages de personnalités, comme celui de Colette Roumanoff, ainsi que son site, travaillent à changer le regard de la société sur les malades.

Ne pas enfermer la personne dans la maladie, cultiver les bons moments, intégrer un groupe de parole pour les aidants… une écologie relationnelle est nécessaire dans la lutte contre cette maladie.

Cette journée mondiale est une belle occasion de saluer les recherches sur cette maladie et signes de solidarité avec les personnes atteintes d’Alzheimer.

Insee : Les familles monoparentales plus nombreuses et plus pauvres

Insee : Les familles monoparentales plus nombreuses et plus pauvres

Insee : Les familles monoparentales plus nombreuses et plus pauvres

 

Une étude de l’Insee, parue lundi, révèle que la part des familles monoparentales a augmenté entre 2011 et 2020. Elles représentent aujourd’hui une famille sur quatre. Dans 82% des cas, c’est la mère qui élève seule un ou plusieurs enfants. Ces familles sont plus touchées par la pauvreté que les autres.

D’après cette enquête, le nombre de familles dites « monoparentales », c’est-à-dire les familles où les enfants résident avec un seul parent, s’établit à 2,0 millions en 2020, sur un total de 8,0 millions de familles. Elles représentent 24,7 % des familles (23,8 % en France métropolitaine). Les familles dites « traditionnelles » (couple avec ses enfants uniquement) représentent 66,3 % des familles, et les familles recomposées 9,0 %.

L’étude s’intéresse aux conditions de logement des familles en fonction de leur type. Elle révèle de fortes disparités entre les familles quant à leur logement. Si pour 66 % des enfants des familles « traditionnelles », leur famille est propriétaire du logement, ce chiffre tombe à 29 % pour les enfants vivant en familles monoparentales. 37 % de ces enfants vivent dans un logement social, contre 15,8 % pour les familles traditionnelles.

Les enfants des familles monoparentales vivent plus souvent dans un « logement surpeuplé », c’est-à-dire un logement où il manque au moins une pièce par rapport au nombre de pièces qui serait nécessaire : 24 % de ces enfants vivent dans un logement surpeuplé, contre 14 % de tous les enfants mineurs. Selon l’étude, « le surpeuplement plus marqué des familles monoparentales peut s’expliquer en partie par le fait qu’elles vivent souvent dans des grandes villes ou leurs banlieues [Algava et al., 2020], où les logements sont plus petits. »

Enfin, les enfants mineurs vivant en famille monoparentale sont deux fois plus touchés par la pauvreté que l’ensemble des enfants. En 2018, ils sont 41 % à vivre sous le seuil de pauvreté monétaire (calculé en fonction du niveau de vie médian de la population), contre 21 % de l’ensemble des enfants. « Dans un tiers des familles monoparentales, le parent avec lequel ils résident la plupart du temps n’a pas d’emploi. Leur situation est alors plus précaire : 77 % des enfants sont pauvres, contre 23 % quand le parent est en emploi. »

Pour 18 % des familles monoparentales, c’est le père qui réside avec ses enfants. Ces familles sont moins touchées par la pauvreté que lorsque c’est la mère qui réside avec ses enfants. Les pères sont plus souvent propriétaires du logement, ont plus souvent un emploi et sont plus souvent cadres que les mères.

Face au constat de la plus grande pauvreté des enfants issus des familles monoparentales, se pose la question de la prévention. Pour Julien Damon, professeur associé à Sciences Po, ce sont principalement les séparations des conjoints qui expliquent la part croissante des familles monoparentales (Le Figaro, 14/09/2021). Celui-ci suggère, comme cela se fait dans d’autres pays, de mettre en place des politiques publiques pour développer le conseil conjugal afin de mieux accompagner les couples et prévenir les séparations.

 

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