« Fracture » : une radiographie de la jeunesse

« Fracture » : une radiographie de la jeunesse

« Fracture » : une radiographie de la jeunesse

 

Dans un livre publié le 15 septembre 2021, « La Fracture », Frédéric Dabi, directeur général Opinion de l’IFOP se livre à une radiographie détaillée de la jeunesse (18-30 ans) française. Cet ouvrage se place dans le sillage d’enquêtes décennales, dont la première fut commanditée par le magazine L’Express en 1957 et avait forgé l’expression la nouvelle vague.

Le mot fracture est employé depuis longtemps comme slogan politique ou diagnostic social. L’analyse s’attache à montrer une jeunesse qui conserve certains traits de rupture avec les générations précédentes, un schéma classique depuis 1968, mais aussi divisée en son sein.

« Touchée mais pas coulée » serait la meilleure description de la jeunesse actuelle.

À la question « estimez-vous que vous êtes heureux ? », l’enquête montre une forte baisse en 20 ans : 19% se disent très heureux, contre 46% en 1999, lorsque ce chiffre était à son maximum. Dans les détails, l’enquête fait ressortir sans surprise le poids des corrélations avec la situation économique et sociale, le niveau d’études… La perte d’idéaux ressort aussi fortement : il est nécessaire d’avoir un idéal pour vivre selon 42% des jeunes. Ils étaient 78% en 1957.

Sur tous les critères d’une « vie réussie », « avoir du temps libre » vient désormais en deuxième place derrière « une famille heureuse », et devant « de vrais amis », « être amoureux », « avoir de l’argent » (autour de 32%) et loin devant la réussite professionnelle (24%) ou la conformité avec ses convictions ou sa foi (16%, contre 32% en 1957).

Cependant, l’enquête montre aussi une résilience dans un contexte morose, aggravé par la Covid 19 et l’impression de génération sacrifiée. 73% des jeunes se déclarent optimistes en pensant à l’avenir, contre 41% de l’ensemble de la population française (IFOP, avril 2021).

Plus de la moitié des pages sont consacrées à examiner les impacts et les tendances post Covid. Dans les chapitres sur les valeurs, l’auteur montre une réelle convergence via le tableau comparatif des mots préférés : sur les 10 mots préférés des jeunes, huit sont dans la liste de tous les français. Famille, mérite, partage forment le trio de tête des jeunes, comparé à France, responsabilité, partage pour toute la population.

Sur le plan plus politique, un résultat de l’enquête a donné lieu déjà à de nombreux commentaires : 47% des jeunes considèrent comme un bon modèle le système consacrant un chef qui n’a pas à se soucier du Parlement ni des élections. La confiance pour améliorer leur avenir envers le gouvernement et les partis politiques est à 35% et 28% respectivement, loin derrière la famille (88%), soi-même (85%) et les associations (74%).

Un autre trait est bien connu : la forte abstention, ce que Frédéric Dabi appelle « l’exil électoral ». 49% des jeunes jugent le vote « vain ou inutile », en miroir avec leur perception d’absence de résultats de l’action des politiques.

Une fracture générationnelle se révèle dans les questions de société. L’enquête montre une sensibilité des jeunes à la “culture woke” alors que la majorité des Français y attache moins d’importance. Ainsi le « racisme d’Etat » correspond à une réalité pour 41% des jeunes contre 30% de l’ensemble des Français. 75% des jeunes affirment « qu’il faut respecter les religions afin de ne pas offenser les croyants » en même temps que 70% affirment que « la laïcité est aujourd’hui en danger en France ».

L’environnement et le climat cristallisent une autre divergence générationnelle. Cette préoccupation est centrale pour cette tranche d’âge, et elle entend s’y impliquer : 91% des jeunes se déclarent prêts à réaliser au moins une action pour lutter à leur niveau contre le réchauffement climatique. On retrouve sur ce thème leur scepticisme quant à l’action politique. Si le parti EELV a une confiance supérieure aux autres partis pour mener une politique en faveur de l’écologie (55% contre à peine 30% pour les autres partis), 45% des jeunes jugent ce parti « sectaire » et 50% estiment leurs solutions et propositions « irréalistes ».

La fin du livre porte sur l’élection présidentielle 2022. Le poids électoral ne favorise pas les jeunes : ils sont 7.9 millions contre plus de 12 millions sur chaque catégorie 30-49, 50-64 et 65 et plus. Mais leur poids émotionnel et symbolique reste fort, et les programmes leur accorderont une attention particulière et de nombreuses propositions (financement du permis de conduire, prêt à taux zéro, extension du RSA…). Les jeunes sont, selon l’auteur, des prescripteurs, influençant leurs parents et grands-parents sur les thèmes importants pour le pays.

 

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Gratuité de la contraception étendue jusqu’à 25 ans, pour quel objectif ?

Gratuité de la contraception étendue jusqu’à 25 ans, pour quel objectif ?

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Le Ministre de la santé Olivier Véran a annoncé le 9 septembre 2021 que la gratuité de la contraception jusqu’alors réservée aux mineures serait désormais étendue jusqu’à 25 ans. Il avance que le recours à la contraception aurait diminué chez un certain nombre de jeunes femmes au motif que « ça coûte trop cher ».

Cette mesure qui représentera un effort annuel de 21 millions d’euros sera mise en place dès le 1er  janvier 2022 et devrait concerner 3 millions de jeunes femmes. Le ministère de la santé a également précisé que toutes les contraceptions féminines seraient prises en charge sans distinction par l’Assurance-maladie ainsi que les actes liés à la contraception c’est-à-dire, une consultation par an avec un médecin ou une sage-femme et les examens biologiques nécessaires. Déjà, instaurée pour les jeunes filles de 15 à 18 ans en 2013, la gratuité de la contraception a été étendue aux moins de 15 ans en 2020.

Cette mesure relève en partie de l’effet d’annonce puisque la contraception est déjà remboursée par la sécurité sociale associée aux complémentaires santé. De plus, les femmes sans couverture sociale peuvent se procurer gratuitement une contraception auprès des centres de planifications.

Le gouvernement semble, en revanche, fermer les yeux sur la désaffection de la jeune génération pour la contraception hormonale. Depuis la crise des pilules de 3ème et 4ème génération en 2013, la pilule est en perte de vitesse. « La peur des hormones, le refus des effets secondaires – migraine, nausées, prise de poids, une conscience écologique plus grande expliquent l’émergence de cette génération post pilule » souligne un article du Monde paru en 2017.   Sans compter que d’autres produits contraceptifs font l’objet d’alertes sérieuses.

L’Institut National d’Etudes Démographiques (INED), dans son analyse de 50 ans de contraception légale en France, s’interroge : « La responsabilité contraceptive, ainsi que les effets indésirables associés à certaines méthodes, doivent- ils être exclusivement supportés par les femmes ? Bien qu’ils aient bénéficié eux aussi des avantages d’une meilleure maitrise de la fécondité, les hommes semblent être les grands oubliés de la contraception, considérés comme non concernés et avec peu de méthodes à leur disposition. (…) La contraception est devenue une affaire de femmes. »  Et de conclure : « A l’heure de célébrer les cinquante ans de la loi Neuwirth, qui a permis une diffusion massive de la contraception, la médicalisation et la féminisation qui l’ont accompagnée semblent aujourd’hui de plus en plus questionnées. »

C’est ce qu’a fait la journaliste Sandrine Debusquat, dans son livre « J’arrête la pilule » publié en septembre 2017. En menant une enquête sur les raisons de la désaffection de la pilule, elle tente d’ouvrir de nouvelles perspectives pour la nouvelle génération, qui exige que soit respectée son intégrité corporelle et n’entend pas se laisser imposer la contraception chimique comme une évidence.

De nouvelles voix s’élèvent pour dire stop à la désinformation autour des méthodes naturelles ». Ces soignants rappellent que « des méthodes naturelles très fiables existent et font l’objet d’indices d’efficacité scientifiquement évalués et reconnus au niveau mondial ».  Elles sont élaborées par des médecins chercheurs et enseignées par des instructeurs accrédités. Ils expliquent aussi que « pour garantir un fort taux d’efficacité, elles nécessitent rigueur, formation et aucun “bricolage” » et témoignent « de la façon dont de nombreuses femmes, de nombreux couples les intègrent aisément à leur vie et en sont parfaitement satisfaits ».

Reconnaître le besoin des femmes qui souhaitent une approche plus écologique de leurs corps ouvre de nouveaux horizons. Cela peut contribuer positivement à combattre un certain déséquilibre qui s’est installé dans les relations entre les hommes et les femmes à cause de la contraception continue : une prise en compte des rythmes féminins par leurs partenaires masculins ouvre à la possibilité d’une sexualité authentiquement responsable.

Car outre cette remise en cause de certains produits contraceptifs, il est important de rappeler la coexistence d’un fort recours à la contraception et d’un nombre élevé d’avortements en France : 72% des femmes qui recourent à l’IVG étaient sous contraception lorsqu’elles sont devenues enceintes. Selon l’INED« La propension à recourir à l’avortement en cas de grossesse non prévue semble s’être accentuée à mesure que la maîtrise de la fécondité s’améliorait. Pendant que la norme de l’enfant programmé s’affirmait, l’échec face à la planification est devenu de plus en plus difficilement acceptable ». 

C’est dire si l’extension de la gratuité contraceptive pour les jeunes est une illusion en matière de prévention de l’avortement.

Le gouvernement renonce à la loi grand âge et autonomie

Le gouvernement renonce à la loi grand âge et autonomie

Le gouvernement renonce à la loi grand âge et autonomie

 

C’est désormais acté. Dans son discours à l’issue du compte rendu du Conseil des ministres et du séminaire gouvernemental annonçant le calendrier parlementaire de ces prochains mois, le Premier ministre, Jean Castex, n’a pas évoqué le projet de loi Grand âge et autonomie, maintes fois reporté.

A la place, celui-ci a annoncé des « mesures nouvelles en vue de renforcer la cinquième branche de la Sécurité sociale » (branche dédiée à l’autonomie) au sein du projet de loi de financement pour la Sécurité sociale (PLFSS) qui sera présenté au Conseil des ministres le 6 octobre. Pour les professionnels du grand âge, ces annonces suscitent une forte déception.

Début juin, le ministre de la Santé, Olivier Véran, avait pourtant déclaré que le projet de loi Grand âge et autonomie, annoncé en 2019, pourrait être « présenté (dans le) courant de l’été » pour « potentiellement être examiné à la rentrée ». Ce projet de loi devait « développer la prise en charge au domicile plus longtemps des personnes âgées », « améliorer les conditions d’accompagnement des personnes âgées en établissement » et comporter des mesures pour les aidants.

Lors des Assises nationales des EHPAD qui se tenaient les 7 et 8 septembre, la ministre déléguée à l’autonomie, Brigitte Bourguignon, a voulu rassurer les professionnels et a assuré que le PLFSS contiendrait des « mesures nouvelles et fortes » pour le secteur de l’autonomie et du médico-social. Mais les représentants du secteur ont exprimé leur déception face à l’abandon du projet de loi.

Pour Annabelle Vêques, directrice de la FNADEPA, fédération nationale professionnelle qui rassemble plus de 1 300 directeurs d’établissements et de services pour personnes âgées, « un PLFSS n’a ni l’odeur ni la saveur d’une loi » face aux besoins de réforme profonde du secteur du Grand âge.

Pour le président de cette fédération, Jean-Pierre Riso, le PLFSS « ne pourra résoudre toutes les difficultés auxquelles l’accompagnement du Grand âge doit faire face depuis des années et qui ont été exacerbées par la crise sanitaire. Des pans indispensables de réforme resteront malheureusement en suspens, comme celui de la gouvernance, de l’aide sociale, de la place des personnes âgées dans notre société » (communiqué du 9/09 /21).

Dans un communiqué du 8 septembre, l’Association des Directeurs au service des Personnes Âgées (AD-PA) regrette quant à elle « qu’une fois de plus l’Etat ne tienne pas parole sur ce sujet majeur ; laissant au milieu du gué les personnes âgées, professionnels et familles ayant subi de plein fouet les effets des retards français, mis en exergue par la crise Covid. »

Aujourd’hui, les défis du grand âge sont immenses. Le rapport Libault, publié en mars 2019, estime que le nombre de personnes âgées en perte d’autonomie devrait passer de 1 265 000 en 2015 à 2 235 000 en 2050, avec une forte accélération entre 2030 et 2040 du fait de l’arrivée à un âge avancé des premières générations du Baby-Boom. En 2050, le nombre de personnes de 85 ans et plus serait multiplié par 3,2 par rapport à 2017 et atteindrait les 4,8 millions.

Actuellement, une personne sur cinq de plus de 85 ans vit en EHPAD. Au total, les EHPAD accueillent chaque année 608 000 résidents. Ils font face à des difficultés structurelles de recrutement. 63% de ces établissements déclarent avoir au moins un poste non pourvu depuis 6 mois ou plus.

Même si récemment, des mesures ont été mises en place pour revaloriser les salaires dans ce secteur, comme l’augmentation de 183 euros par mois accordée aux soignants dans les EHPAD lors du Ségur de la Santé, ou la revalorisation des salaires de l’aide à domicile pour les structures associatives dans l’avenant 43 du 2 juillet, une réforme en profondeur du secteur est attendue. Comme le résume le président de la FNADEPA, « au-delà des financements, il faut une réforme sociétale sur le vieillissement et pour cela, il faut une impulsion au plus haut niveau ».

Reste maintenant à savoir quelle sera l’ampleur des mesures contenues dans le PLFSS.

projet de loi grand âge et autonomie

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Enquête : Plongée au cœur du salon désir d’enfant

Enquête : Plongée au cœur du salon désir d’enfant

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Salon désir d’enfant : Alliance VITA décide de mener l’enquête après une première édition dénoncée l’année dernière par plusieurs associations considérant qu’une véritable promotion de la GPA y était faite et rappelant que cette pratique est illégale en France.

Cliniques spécialisées, banques de gamètes, coachs en fertilité et même un spécialiste en expédition d’embryons, ovules et spermatozoïdes, pas moins de 40 exposants au total sont venus présenter expertises, techniques et témoignages pour accompagner le « voyage vers la parentalité » ainsi que le promet le Fertility Center de San Diego.

À l’entrée du salon samedi matin, les visiteurs doivent franchir une ligne rouge déployée par la Manif pour tous et signe de la ligne éthique dépassée par les organisateurs. D’autres associations comme Osez le féminisme manifestent également contre la marchandisation du corps des femmes.

Une fois à l’intérieur, on peut vaquer d’un stand à l’autre et choisir de suivre une conférence parmi la vingtaine organisée dans 3 salles dédiées.

Illustration avec Utah Fertility Center qui par les voix d’Aurélien, Crystal et Clélia nous explique comment fonder sa famille aux Etats-Unis. Le premier, père de deux enfants nés par GPA, vient présenter les différentes étapes du parcours des parents d’intention aux Etats-Unis. Se voulant rassurant sur ce qu’il décrit comme étant « une aventure humaine », il insiste sur le caractère primordial de la confiance qui doit imprégner les relations avec la clinique pour la partie médicale et avec l’agence, pour la partie contractuelle et relationnelle avec la mère porteuse. Tout au long de son témoignage il reviendra sur l’importance du lien noué avec la mère porteuse en dépit de la distance géographique. Il décrit la puissance d’une relation qui grandit pendant neuf mois au fil de la grossesse à tel point qu’il considère aujourd’hui cette personne comme un membre à part entière de sa famille. L’accent est mis également sur l’aspect légal dont on sent le caractère essentiel à travers le besoin exprimé par Aurélien à plusieurs reprises d’être rassuré et sécurisé juridiquement sur la filiation établie au moment de la naissance. A l’arrivée de l’enfant, lui et son compagnon se sentent vraiment considérés comme parents dans le regard de l’équipe médicale.

Place ensuite à Crystal, mère porteuse des deux enfants d’Aurélien, qui expose les différentes étapes d’un parcours de GPA au sein d’Utah Fertility Center puisqu’elle est en réalité aussi la coordinatrice principale du programme international Nevada Fertility. De son expérience de mère porteuse il n’en sera pas question dans cette partie essentiellement tournée vers la promotion des services du centre.

On enchaine avec Clélia pour la partie juridique qui commence par rappeler qu’en droit français, donner un enfant en échange d’une rémunération est une provocation à la vente d’enfant et une atteinte à la filiation. Mais immédiatement elle rassure les demandeurs potentiels puisqu’à partir du moment où les parents suivent un parcours de GPA à l’étranger et dans un cadre légal, ils savent qu’il n’y a pas d’infraction pénale qui puisse aboutir à une condamnation sur le sol français.

Son credo : inciter les parents dits d’intention dès le début du processus à consulter un avocat pour sécuriser le processus et l’état civil de l’enfant au regard du droit français.

La conférence s’achève avec l’album photo de l’aventure extraordinaire vécue par Aurélien avec Crystal, mère porteuse de ses deux enfants. L’émotion de ce père est bien là, la volonté de convaincre son auditoire aussi.

Reste bien sûr une mer de questions :

Quid de la relation nouée pendant la grossesse entre la mère porteuse et le bébé ? Quid du traumatisme durable généré par cette séparation provoquée ? Quid de la disparition de la mère sur l’acte de naissance, simulant deux hommes comme parents ? Quid de la commercialisation du corps des femmes ? Quid du grand principe de la bioéthique française de l’indisponibilité du corps humain ? Quid des contrats aux mille lignes, n’oubliant pas le droit à exiger un avortement ? Qui de la filiation explosée de l’enfant, avec une mère génétique d’un côté (la donneuse d’ovule), une mère porteuse de l’autre, puis aucune mère dans sa vie quotidienne ?

Quant au budget il n’est pas question d’en parler puisque comme le répète l’organisatrice Anne-Laure Guichard, Désir d’enfant n’a pas de vocation promotionnelle mais vise seulement à informer les parents potentiels.

Pourtant en face à face, les chiffres tombent : ce sera 150 000 euros pour une prestation de GPA dans un centre de fertilité dans l’Oregon.

Université d’été d’Alliance VITA : sous le signe de l’espérance

Université d’été d’Alliance VITA : sous le signe de l’espérance

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« Agir, source d’espérance », tel était le thème porteur de la 24ème Université d’été d’Alliance VITA qui s’est tenue près de Lyon, lors du dernier week-end d’août.

Malgré un calendrier bousculé par le contexte sanitaire, près de 200 personnes ont pu se retrouver pour cet évènement annuel interne dans un cadre verdoyant.

Des personnalités engagées sont venus partager leur expérience, témoignage, expertise sur la bioéthique et la solidarité avec les plus fragiles. Une musicienne nous a fait découvrir la puissance de son art pour illuminer le quotidien et le soin des personnes en fin de vie.

Des membres VITA de toute la France ont assuré l’animation des conférences plénières, des ateliers ou des témoignages personnels.

Pendant ces trois jours ensoleillés, les participants ont pu vivre ensemble un vrai temps de travail, de réflexion, de convivialité, de ressourcement et de repos, pour réaliser que oui, « l’action est un moteur puissant pour se ressourcer, à l’image de la batterie qui se recharge en roulant ! » comme l’a magnifiquement illustré le philosophe chargé de la conférence inaugurale.

Chacun a pu échanger sur les signes d’espérance concrets vécus envers et contre tout, cette année, au sein d’Alliance VITA ou dans sa vie personnelle, professionnelle ou associative.

En avant pour une nouvelle année au service des plus fragiles !

Bébés prématurés : l’importance de la présence et de la voix

Bébés prématurés : l’importance de la présence et de la voix

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Une étude récente issue de l’Université de Genève et publiée dans Nature démontre scientifiquement que la voix maternelle permet de diminuer les signes de douleur que ressentent les bébés prématurés, lorsqu’ils doivent subir des interventions médicales.

Les bébés qui naissent trop tôt doivent passer du temps dans des unités de soins intensifs ou en réanimation néonatale et ont souvent besoin d’assistance médicale. Cette situation entraîne des moments de séparation plus ou moins longs ainsi que la nécessité de gestes médicaux parfois douloureux.

L’étude s’est portée sur la voix, car il n’est pas toujours possible pour les parents de prendre leur bébé dans les bras, en particulier lorsque son état nécessite qu’il reste en couveuse.

Le premier auteur de l’étude, Mme Filippa, et ses collègues de l’Université de Genève, de l’hôpital Parini en Italie et de l’Université du Val d’Aoste, ont examiné les réactions à la douleur de 20 bébés prématurés en soins intensifs, lors d’un geste médical de routine consistant à piquer le pied pour prélever quelques gouttes de sang. L’équipe a examiné les réactions des bébés dans trois situations différentes : soit pendant que la mère parle à son enfant, soit lorsqu’elle chante, soit en l’absence de la mère. À chaque fois, l’équipe a enregistré trois types de mesures pour évaluer le niveau de douleur ressentie par le bébé : les expressions faciales du bébé, son rythme cardiaque et son niveau d’oxygène. Les expressions faciales étaient examinées par les chercheurs sans qu’ils ne sachent à quelle situation elles se rapportaient.

Les résultats révèlent que le niveau de douleur ressenti par les nourrissons baisse, en moyenne, de 4,5 à 3 (sur une échelle de 21 points) lorsque la maman parle. « Pour cet âge spécifique, il s’agit d’un changement important », précise Mme Filippa.

L’équipe a également mesuré le taux d’ocytocine dans les échantillons de salive prélevés sur les bébés et constate une augmentation significative de ce taux lorsque la mère parle à son bébé. L’ocytocine est une hormone connue pour être impliquée dans les processus d’attachement et peut également avoir un effet protecteur contre les effets de la douleur, a précisé le Dr Filippa.

La voix des mères a été étudiée en raison du lien particulier mère-enfant et de l’imprégnation de cette voix chez l’enfant pendant la vie utérine. Mais cela n’occulte en rien l’importance de la présence du père, dont la voix devient également familière à l’enfant, dès la vie utérine, et dont la présence compte auprès de son enfant. Mme Filippa a ainsi précisé qu’ils « mèneront aussi des études sur les contacts vocaux des pères ».

Les auteurs rapportent que l’étude présente certaines limites, notamment le fait que le nombre de bébés concernés était faible, et que d’autres mesures, notamment neurologiques, permettrait d’affiner les résultats. Mais pour eux les résultats sont prometteurs : « Le message clé est qu’il est très important d’impliquer les parents dans les soins précoces de leurs enfants prématurés, y compris dans des situations difficiles comme des procédures douloureuses ». Il s’agit d’une donnée évidente que les soignants habitués à la prise en charge des enfants prématurés et de leurs familles connaissent bien.

Pour Charlotte Bouvard, présidente de SOS préma : « cette étude démontre l’évidence ». Cette association, engagée au quotidien dans le soutien des familles, travaille en proximité avec les équipes soignantes et les pouvoirs publics pour donner à tous les enfants prématurés les meilleures chances de bien grandir. La psychologue de l’association, Myriam Dannay, vient d’ailleurs de publier un ouvrage pour guider les parents à chaque étape de cette traversée de la prématurité.

Charte éthique pour l’accompagnement du grand âge

Charte éthique pour l’accompagnement du grand âge

Charte éthique pour l’accompagnement du grand âge

 

En 2020, les personnes âgées de plus de 65 ans étaient au nombre de 13,7 millions, soit 20,5 % de la population française. Elles seront 20 millions en 2030 et près de 24 millions en 2060. Il s’agit d’une véritable révolution de la longévité.

Ainsi, les besoins d’accompagnement des personnes en institution et à domicile sont de plus en plus nombreux et ont été exacerbés par la crise sanitaire. D’où l’inquiétude provoquée par les reports successifs de la loi Grand âge et autonomie annoncée dès 2017 par le président Macron.

Une large consultation

Madame Brigitte Bourguignon, ministre déléguée en charge de l’Autonomie, a confié, en novembre 2020, une mission au philosophe Fabrice Gzil, directeur adjoint de l’Espace éthique d’Île-de-France, pour soutenir l’engagement et la réflexion des professionnels avec qui elle entretient un dialogue régulier depuis sa nomination. La première partie des travaux a été présentée en février 2021 lors de la diffusion d’un document-repère intitulé « Pendant la pandémie et après : quelle éthique dans les établissements accueillant des citoyens âgés ? ».

Les conclusions des travaux ont été synthétisées le 2 septembre 2021 avec la parution d’une Charte éthique et accompagnement du grand âge. La rédaction de ce texte s’est appuyée sur le témoignage de 4 350 contributeurs : personnes âgées, aidants familiaux et proches aidants, professionnels du secteur, bénévoles et citoyens intéressés par ces questions.

Trois convictions portées par cette charte

  1. Il n’y a pas d’éthique spécifique aux personnes âgées. Celles-ci sont des citoyens partageant les mêmes droits et devoirs avec les autres membres de la société. C’est pourquoi la Charte énonce dix principes universels valables quels que soit l’âge et la situation de vie des personnes concernées, puis les décline pour tenir compte des spécificités du grand âge.
  2. La charte prend en compte la diversité des personnes qui avancent en âge : par leur histoire personnelle, leur environnement, leur lieu de vie, leurs problèmes de santé ou leurs éventuelles autres difficultés (physiques, sensorielles, psychiques, cognitives).
  3. La charte assume une éthique de la nuance et de la complexité face à des enjeux humains aussi délicats. Elle s’inscrit résolument dans une approche « capacitaire » et « inclusive » et renouvelle assez profondément la culture de l’accompagnement des personnes âgées tout en acceptant la difficulté qu’il y a, en situation, à faire vivre ces valeurs et ces principes.

10 grands principes

La charte retient dix points d’attention permettant aux acteurs du grand âge d’enrichir leur pratique quotidienne de l’accompagnement et du soin :

  1. Reconnaître chaque personne dans son humanité et sa citoyenneté, dans son inaliénable dignité et dans son identité singulière. Lui témoigner solidarité, considération et sollicitude quels que soient son âge, son état de santé, ses capacités ou son mode de vie.
  2. Favoriser l’exercice par la personne de l’ensemble de ses potentialités. Se préoccuper de l’effectivité de ses droits. Préserver le plus possible son intégrité, son bien-être, son confort et ses intérêts, tout en réduisant au maximum les restrictions éventuelles à l’exercice de ses libertés.
  3. Être à l’écoute de ce que la personne sait et de ce qu’elle exprime. L’informer de façon honnête, adaptée et respecter ses décisions. S’assurer de son consentement ou, à défaut, de son assentiment. Tenir compte de son histoire, de sa culture et de ce à quoi elle attache de la valeur.
  4. Garantir un accès équitable à des soins et à des aides appropriés. Faire en sorte que la personne puisse bénéficier, au moment opportun, d’une évaluation de sa situation et de ses besoins. Évaluer l’impact des interventions sur le bien être global de la personne.
  5. Protéger le droit pour chaque personne d’avoir une vie sociale, une vie familiale, une vie affective et une vie intime. Respecter son droit à la vie privée, préserver le plus possible son intimité ainsi que la confidentialité des informations et des données qui la concernent.
  6. Accompagner la personne de manière globale et individualisée, même lorsque des aides ou des soins importants sont nécessaires. Tenir compte de l’ensemble de ses besoins physiques, psychiques et sociaux. Favoriser son autonomie de vie et son inclusion dans la société.
  7. Faire en sorte que chacun puisse bénéficier, jusqu’au terme de son existence, de la meilleure vie et de la meilleure qualité de vie possible. Permettre aux personnes qui le souhaitent d’indiquer à l’avance leurs préférences et leurs volontés. Prendre soin des mourants et honorer les défunts.
  8. Respecter dans leur diversité les savoirs, les compétences, les rôles et les droits des familles et des proches. Soutenir les aidants familiaux et les proches aidants. Si la personne accompagnée n’y est pas opposée, s’efforcer de bâtir avec eux des liens de coopération et de confiance mutuelle.
  9. Prendre soin des professionnels et des bénévoles, les considérer et les soutenir dans leur engagement auprès des personnes. Faire en sorte qu’ils se sentent écoutés et reconnus dans leurs compétences. Les sensibiliser au repérage et à la prévention des maltraitances.
  10. Prendre des décisions informées, réfléchies et concertées, dans l’intérêt de tous. Encourager la production de savoirs et la remontée des informations. Préserver des espaces pour le questionnement et la réflexion. Renforcer la collégialité des décisions en consultant l’ensemble des personnes concernées.

L’actuel défi du vieillissement de notre société s’accompagne d’une évolution en profondeur des aspirations des aînés qui ne veulent plus être perçus comme des objets d’aide et de soins mais comme des acteurs, des citoyens, des sujets de droit. La démarche Citoyennage qui lie Citoyenneté et Grand âge en est une bonne illustration.

Confrontés à des demandes en mutation et à des difficultés nouvelles, les professionnels, les bénévoles, les proches aidants sont bousculés dans leurs pratiques au quotidien. L’équipe de l’Espace de réflexion éthique d’Île-de-France se tient à disposition pour les accompagner :

« L’éthique peut se définir comme une réflexion sur le sens et la valeur de nos actions. Dans le domaine du soin et de l’accompagnement, elle vise à rendre les pratiques plus responsables, justes et respectueuses de la personne. Elle n’est donc pas une affaire de spécialistes hors-sol, mais d’abord une relation entre des personnes en situation de vulnérabilité et tous ceux – professionnels, bénévoles, aidants familiaux, proches aidants – qui sont présents au plus près d’elles. »

La charte éthique et accompagnement du grand âge est disponible sous forme d’affiche en ligne. Elle est appelée à s’enrichir à travers les échanges et approfondissements qu’elle suscitera.

Ce travail de l’Espace éthique d’Ile-de-France est à saluer : il rappelle des principes universels. L’équilibre trouvé dans l’écriture de la charte ne minimise pas les difficultés auxquelles sont confrontés les acteurs prenant soin de personnes vulnérables.

La multitude des rapports depuis 1999 nous interroge sur les modalités de diffusion, de mise en œuvre et d’évaluation de cette charte. Quels moyens humains, techniques et moyens de formation seront alloués pour son application afin de lutter contre la maltraitance, et le mal-être des soignants et des aidants confrontés à leur impuissance ?

grand âge charte éthique pour l'accompagnement du grand âge

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Désir d’enfant : un « salon » qui fait polémique

Désir d’enfant : un « salon » qui fait polémique

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Pour la deuxième année consécutive, le Salon Désir d’enfant doit se tenir les 4 et 5 septembre 2021 à Paris.

Ce « Salon » se présente comme s’adressant à tous ceux qui « désirent fonder ou agrandir une famille » et rassemble un trentaine d’exposants.

Au programme, une cinquantaine de conférences animées par des professionnels de la santé, spécialistes en « fertilité » prodiguant conseils et informations sur des traitements disponibles dans le monde entier.

Pour contourner la promotion de pratiques interdites en France, le site Internet indique que « cet événement est purement informatif et non commercial ».

Proposant la PMA sans limite d’âge, les cliniques espagnoles du groupe IVF sont cette année à l’honneur. A leurs côtés on trouve des banques de gamètes offrant la possibilité de choisir un donneur selon ses caractéristiques physiques, sa race, sa personnalité, mais également des agences spécialisées dans la « maternité de substitution » (GPA) et le don d’ovocytes, des avocats et même un transporteur international d’embryons et de gamètes congelés.

Lors de sa première édition il y a un an, l’événement avait été dénoncé par plusieurs associations, dont le collectif « Marchons enfants! », considérant qu’il faisait la promotion de la GPA, pratique illégale en France, et relevait du délit d’entremise à la GPA.

Déboutée de son recours en référé-liberté, l’association Juristes pour l’enfance avait ensuite déposé plainte contre X, constat d’huissier à l’appui, auprès du Procureur de la République de Paris. Ce dernier n’ayant pas donné suite, et en amont de cette nouvelle édition, l’association a de nouveau tenté d’alerter les pouvoirs publics par l’envoi de courriers au Garde des Sceaux, à la Préfecture de police de Paris, à la Préfecture de Paris et à la Mairie de Paris.

A ce jour, plaintes et courriers restent sans réponse.

[CP] Conseil constitutionnel : Alliance VITA demande un principe de précaution en matière bioéthique.

[CP] Conseil constitutionnel : Alliance VITA demande un principe de précaution en matière bioéthique.

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Dans sa décision du 29 juillet, le Conseil constitutionnel rejette tous les points de contestation soulevés par un groupe de députés qui l’avait saisi sur le projet de loi bioéthique.

Pour Alliance VITA, cette décision est particulièrement grave concernant l’autorisation très controversée des chimères animal homme et des embryons humains transgéniques. Pourquoi le Conseil constitutionnel refuse-t-il d’apporter des garanties pour que cette autorisation ne conduise pas à l’eugénisme ? Comment le Conseil constitutionnel peut-il sans sourciller exclure du principe de précaution les êtres humains et ce qui porte atteinte à l’intégrité de l’espèce humaine ?

Alliance VITA appelle le Président de la République et les parlementaires à compléter le champ d’application du principe de précaution en matière environnementale, pour y intégrer la bioéthique et la protection des humains.

* Un sondage IFOP publié en juin 2021 révèle une forte méconnaissance du contenu de la loi par les Français. Les résultats de ce sondage mettent en lumière leur souhait que soit appliqué un principe de précaution en matière de bioéthique.  Trois Français sur quatre souhaitent que soient posées des limites aux recherches qui mettent en cause l’intégrité de l’être humain et que soient interdites la création de chimères animal/homme et les modifications génétiques des embryons humains »

Protection de l’enfance : un projet de loi pour un meilleur accompagnement des enfants placés

Protection de l’enfance : un projet de loi pour un meilleur accompagnement des enfants placés

Protection de l’enfance : un projet de loi pour un meilleur accompagnement des enfants placés

 

L’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité en première lecture, jeudi 8 juillet, le projet de loi relatif à la protection de l’enfance, porté par le secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles, Adrien Taquet. Il vise à mieux protéger et accompagner les enfants confiés à l’Aide Sociale à l’Enfance.

Après l’examen en commission spéciale le 30 juin, jugé décevant par différents acteurs de la protection de l’enfance, l’examen en séance publique, qui a débuté le 6 juillet, a apporté plusieurs mesures fortes pour répondre aux insuffisances du dispositif actuel :

  • Le rassemblement des frères et sœurs dans un même lieu d’accueil. Cet amendement du gouvernement a été adopté à l’unanimité. Il inscrit dans la loi que « L’enfant est accueilli avec ses frères et sœurs, sauf si son intérêt commande une autre solution. »
  • Une solution d’accompagnement garantie à chaque jeune sortant de l’ASE entre 18 et 21 ans. Cet amendement, déposé par le gouvernement, cherche à répondre à la situation de grande précarité dans laquelle se retrouvent de nombreux jeunes issus de l’ASE quand ils deviennent majeurs. Cet accompagnement passe par deux dispositifs, la garantie jeune, qui doit être systématiquement proposée (aide financière assortie d’un accompagnement), et le contrat jeune majeur, qui doit être proposé dans tous les départements.

D’autres mesures importantes, déjà présentes dans le texte initial, ont également été adoptées :

  • Les services sociaux devront étudier systématiquement les différentes options possibles afin de confier l’enfant à une personne de son environnement avant de le placer à l’aide sociale à l’enfance.
  • Les antécédents judiciaires des adultes au contact des enfants devront être mieux contrôlés.
  • Les assistants familiaux seront mieux rémunérés et pourront désormais poursuivre leur accompagnement au-delà de 67 ans après autorisation médicale, dans la limite de 3 ans et jusqu’aux 21 ans du mineur.
  • Un principe d’interdiction de l’hébergement dans des structures non spécialisées (hôtels, par exemple) a été adopté. Un rapport de l’IGAS de novembre 2020 estime entre 7 500 et 10 000 le nombre de mineurs confiés à l’ASE hébergés à l’hôtel. Il sera toutefois possible d’y recourir pour répondre à des situations d’urgence, « à titre exceptionnel » et pour une durée de deux mois maximum. Si certains auraient souhaité une véritable interdiction sans exception, le secrétaire d’Etat en charge de l’enfance, Adrien Taquet, a mis en garde contre le dogmatisme : « Mais que se passerait-il très rapidement ? Les mômes se retrouveraient dans la rue. […] Quand bien même nous le voudrions et y consacrerions tous les moyens, nous ne pouvons pas aujourd’hui absorber 10 000 enfants. ». Néanmoins, un amendement a été adopté afin d’interdire strictement et en toute circonstance le placement à l’hôtel d’enfants porteurs de handicaps.

D’autres mesures, plus controversées, concernent le suivi des mineurs non accompagnés, qui représentent actuellement 95% des mineurs hébergés à l’hôtel, selon le rapport de l’IGAS :

  • Lorsqu’un mineur change de département, il sera interdit de recourir à une nouvelle évaluation de sa minorité, afin de sécuriser la situation des jeunes évalués mineurs et d’éviter des réévaluations abusives.
  • L’usage du fichier d’appui à l’évaluation de la minorité, qui permet de savoir si un jeune a déjà fait une demande, doit être généralisé.

La députée communiste Elsa Faucillon a dénoncé une loi qui, « alors qu’elle est censée parler uniquement de protection de l’enfance, y insère des mesures de contrôle migratoire ». Pourtant, comme l’a rappelé Adrien Taquet, le fichier d’appui à l’évaluation de la minorité, introduit en 2019, est déjà utilisé par environ 85 départements. « Depuis l’année dernière, le remboursement des frais des départements par l’État est subordonné à son utilisation. »

Enfin, si les juges pour enfants pourront désigner un avocat quand la situation le nécessite, pour garantir l’intérêt supérieur de l’enfant, plusieurs amendements, qui ont été rejetés, proposaient d’aller plus loin en rendant la présence d’un avocat obligatoire. Pour le secrétaire d’Etat, Adrien Taquet, dans le cas des enfants suivis par l’ASE qui vivent toujours dans leur famille, « introduire un avocat pourrait créer un conflit entre l’enfant et sa famille. »

Le texte, sur lequel le gouvernement a engagé une procédure accélérée, doit maintenant être examiné par le Sénat. Demeure la question des moyens qui seront réellement mis à disposition des départements pour que ces mesures soient effectives.

 

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