PMA, jamais sans papa – le discours des pères

À l’occasion du lancement de la campagne “Touche pas à mon père”, 70 pères ont prononcé, simultanément dans 70 villes de France, ce discours pour dénoncer le projet du gouvernement de permettre l’extension de la PMA à des femmes sans partenaire masculin, privant délibérément des enfants de père. 

Extrait du discours des pères :

C’est en tant que père que j’ai accepté d’être aujourd’hui porte-parole du lancement solennel de cette campagne nationale d’alerte et de mobilisation. Nous sommes, au même moment, 70 hommes, porte-parole, dans toute la France. 70 pères qui s’expriment dans 70 villes. Et ce n’est qu’un début ! Je veux préciser le grave motif qui nous rassemble aujourd’hui et qui va nous rassembler jour après jour, avec les Français de toute condition, attachés au rôle des pères pour tous les enfants. Pourquoi ce slogan « Touche pas à mon père ! » ? Parce que la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, a annoncé que la révision de la loi bioéthique, bientôt présentée au Parlement, comprendra une grave rupture, une rupture inédite dans la régulation de la PMA. La procréation médicalement assistée est jusqu’ici réservée aux couples homme-femme ayant un problème d’infertilité. (…)

Une pétition nationale est lancée aujourd’hui sur le site touchepasamonpere.fr à destination du président de la République, parfois désigné comme « père de la Nation », pour qu’il défende le rôle et la place du père dans la société, dès la procréation. Vous le savez bien, c’est pour les enfants, ceux d’aujourd’hui mais aussi ceux de demain, que nous agissons. Ils nous donnent cette force. En se tenant bravement debout au milieu de nous, ce petit garçon fragile les représente tous. Et nous sommes déterminés à faire entendre sa voix au plus haut sommet de l’Etat : « PMA, jamais sans papa ! »

 
 

« Touche pas à mon père » : pourquoi cette campagne ?

« Touche pas à mon père » : pourquoi cette campagne ?

tpmp strasbourg

Au lendemain du lancement de la campagne « Touche pas à mon père. PMA, jamais sans papa », Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA, répond aux questions de Frédéric Aimard.

Pourquoi ce soudain report du débat bioéthique à l’été ? Le gouvernement recule-t-il ?

Tugdual Derville : Seul Emmanuel Macron le sait. Ce recul est notable. Je vois deux raisons combinées pour l’expliquer, une de forme et une de fond. Sur la forme, le programme des députés paraît intenable depuis le report de la révision constitutionnelle consécutif à la défection de deux ministres d’État. Tout calendrier législatif tend à glisser. Les déclarations gouvernementales concernant des réformes à venir sont à prendre avec des pincettes. Les dernières révisions bioéthiques ont systématiquement dérapé, ce qui a entretenu en France un « débat bioéthique permanent  ».

Et ne soyons pas naïfs ! La parole politique est peu fiable : des engagements exprimés sur le ton de l’assurance visent souvent un effet d’annonce immédiat : rassurer à bon compte une « niche », gagner du temps, éteindre un incendie. Des propos comme ceux, récents, de madame Buzyn peuvent davantage relever du ballon d’essai – un test de réaction de l’opinion – que d’une décision ferme.

Aujourd’hui, les leaders politiques sont d’autant plus flexibles et opportunistes que leurs convictions sont molles et qu’ils savent la société instable. Ne cessant de humer l’air du temps, ils sont capables de revirements à 180 degrés. Ils peuvent bien affirmer, comme l’a fait l’actuel Premier ministre sur la PMA, « J’ai réfléchi ! », c’est surtout le rapport de force du moment qui les détermine.

Justement, sur le fond cette fois, ce rapport de force est défavorable à une réforme radicale de la PMA qui supprimerait le critère d’infertilité pour y donner accès. Une partie des médias, acquise à un lobby LGBT – dont la mention est désormais quasi interdite – pousse à la rupture. Des groupuscules libertaires tentent d’étouffer toute contestation. Nous avons subi, jeudi 15 novembre, leurs contre-manifestations illégales, avec cris, insultes, parfois crachats et même coups, mais ils ne représentent pas la sensibilité des Français, soucieux de sécurité, d’identité, de logement, d’environnement, d’emploi, etc. Pour la plupart, une réforme bioéthique n’est pas prioritaire. Beaucoup jugeraient même indécent qu’on y dépense de l’énergie.

Par ailleurs, quand les gens comprennent ce qui est vraiment en jeu ici – l’amputation totale du père pour certains enfants, au nom du désir de femmes vivant à deux ou seules – ils y sont largement hostiles. Le président de la République – je le lui ai fait comprendre en direct lors d’un dîner à l’Élysée – n’a aucun intérêt à provoquer, avant des échéances européennes à haut risque, une bataille sociétale qui diviserait un peu plus les Français et lui ferait perdre des soutiens. Il craint notre mobilisation, et il a raison. Comme il avait promis un « débat apaisé », il a tenté un dernier coup : tabler sur une instance de conciliation entre l’Assemblée nationale et le Sénat. Ce plan a été déjoué par les sénateurs. Il doit temporiser. Toutefois le gouvernement a confirmé le dépôt du projet de loi début 2019.

Les état généraux de la bioéthique n’auraient-ils servi à rien ?

Ce fut d’abord une vaste tribune pour les « transgresseurs ». Ils ont tenté d’accoutumer les Français aux modes de procréation qu’ils prônent et à une instrumentalisation croissante de l’embryon… La GPA fait son chemin ainsi que l’idée de procréer sans compagnon, pour des femmes seules, qui est en réalité « hallucinante ». On leur a donné un vaste espace d’expression. (…)

Ces états généraux ont eu cependant le mérite de nous mobiliser et de renforcer notre capacité d’action, montrant au pouvoir politique où se situe le rapport de force et de conviction. Le contraste entre la résistance citoyenne en faveur de repères éthiques stables et le parti-pris des « experts » invités par le Comité consultatif national d’éthique pour pousser les transgressions, fut éclatant. Dans son rapport final, le CCNE a rayé d’un trait les réticences citoyennes qui étaient pourtant très majoritaires. Le président de la République n’est pas stupide : il sait que les promoteurs des dérives éthiques prônées par le CCNE n’ont pas de véritable assise populaire et sont incapables de mobiliser en nombre dans la rue. Quand on entend madame Buzyn affirmer « Tous les feux sont au vert » à propos de la PMA sans père, chacun sait qu’elle s’exprime à l’ère de la post-vérité, par déni du réel.

Pourquoi Alliance VITA a-t-elle maintenu son action dans ce contexte, alors que l’émergence des gilets jaunes occupe les esprits ?

Ces deux mouvements ne sont pas contradictoires : les gilets jaunes manifestent l’inquiétude et la colère de la société. En filigrane l’indécence du débat bioéthique saute aux yeux : au moment où l’on croule sous les taxes pétrolières, l’État organiserait la livraison gratuite de sperme à la demande de n’importe quelle femme !? On marche sur la tête. En Belgique, 80 % à 90 % du sperme de la PMA avec donneur est importé de l’étranger.

Les annonces successives de madame Buzyn – avant même la fin de la mission d’information parlementaire en cours qui nous a auditionnés – nous motivent davantage encore. L’heure est à défendre la figure du père, son « rôle essentiel » (avis de 93 % des Français, selon le sondage que nous avons commandité à l’IFOP en juin dernier) et la complémentarité des sexes, liée à la parité homme-femme dans la procréation. L’altérité entre la femme et l’homme est la clé de voûte de l’organisation sociale, contre laquelle s’acharnent aujourd’hui les déconstructeurs. Sur ce point aussi, ils ne sont pas parvenus à dissoudre le bon sens populaire : 73 % des Français reconnaissent que les rôles du père et de la mère sont « différents et complémentaires ». Pour Alliance VITA, c’est un grand mouvement de défense de la responsabilité paternelle qui doit se lever. Pour un féminisme de complémentarité contre un féminisme d’indifférenciation. Nous ne pouvons pas accepter que les hommes soient réduits à des fournisseurs de sperme se désintéressant de leur descendance. Comme le montre notre directrice de la formation et de la recherche, Blanche Streb, dans son essai éponyme : ce sont les Bébés sur mesure, Le monde des meilleurs (Artège) qui se profilent, c’est-à-dire un surcroît d’eugénisme. Le déni du sens de la paternité est la brèche sur laquelle nous devons nous rassembler… À nous de maintenir la pression au moment où le gouvernement donne des signes de tâtonnement. Le lobby LGBT et ses relais pressent de leur côté.

Le mouvement social de 2013 peut-il se reproduire ?

L’histoire ne peut se rejouer. Six ans plus tard, ce n’est plus le même sujet. On débattait de mariage homosexuel. Ici, il ne s’agit pas d’homosexualité, mais de paternité. Car toutes les femmes célibataires sont concernées. Et le débat n’est plus sur le mariage et l’adoption, mais sur la procréation. Des personnalités comme Éric Naulleau ou José Bové ont pris position contre cette PMA sans père. De nombreux Français qui n’auraient pas manifesté contre la loi Taubira sont hostiles à la fabrication d’enfants sans père. Car, bien sûr, l’enfant – son intérêt supérieur – est encore au cœur du débat. Pour ma part, je plaide pour aborder ce débat avec un regard nouveau, sans nous laisser enfermer dans les caricatures subies par le mouvement social de 2013. C’est pourquoi il faudra une nouvelle plate-forme inter-associative, centrée sur la procréation. Le renouvellement que nous préconisons est aussi une façon de déjouer la caricature injuste et les accusations gratuites de radicalisation. Pour le moment, une multiplicité d’associations et de personnalités s’impliquent, chacune selon sa spécificité. Alliance VITA participe à ce réveil prometteur.

Pouvez-vous expliciter le slogan « Touche pas à mon père » et cette silhouette ?

Cette silhouette de petit garçon figure l’enfant de demain. Nous l’avons mise en scène dans les rues de 70 villes. Il s’adresse à Marianne – symbole de la Nation – en lui demandant en somme : « Qu’as-tu fait de mon père ? » Face à l’inflation des revendications égotiques et victimaires, il est essentiel de revenir au réel. Quoi de plus défendable qu’un enfant fragile ? Quoi de plus incontestable que sa demande : qu’il puisse connaître et aimer un père ?

Cette silhouette innocente et ce slogan « Touche pas à mon père ! » seront nos signes de ralliement dans les mois à venir. Ils s’impriment déjà sur des enveloppes argumentaires, des bracelets, des panneaux et des banderoles. Nous continuons d’inventer et diffuser des déclinaisons de ce message concis, simple et vrai. L’accueil qui lui est fait par les passants est le plus souvent excellent. Nous l’adresserons bien sûr aux parlementaires. Ultimement, c’est le président de la République qui est interpellé par la pétition lancée sur Internet (www.touchepasamonpere.fr).

(…) Dans l’état actuel de la société, on peut légitimement s’inquiéter, mais nous ne pouvons pas nous contenter de déplorer, ni même de résister.

Certes, nous sommes avec Alliance VITA des lanceurs d’alerte, ancrés dans le réel grâce à notre action humanitaire auprès des personnes traversant des épreuves liées à la maternité. À l’image de ce que proposait le regretté Paul Virilio dans son essai de 2005, L’accident originel (Galilée) nous montrons les conséquences concrètes de cette « bioéthique en folie » qui veut affranchir de toute norme éthique la fabrication des êtres humains. Virilio appelait de ses vœux la création de « musées des accidents » pour que toute invention prenne en compte la catastrophe inéluctable qui va avec : au printemps dernier, notre boutique éphémère de la procréation s’est inscrite dans cette intention, en montrant le marché de la procréation tel qu’il se développe déjà dans le monde. Dans une France de tradition jacobine, ce marché serait étatique, avec risque d’emprise totalitaire sur le corps, notamment celui des femmes. Nous combattons donc le projet d’inciter les femmes à congeler leurs ovocytes. Dénoncer l’injustice est essentiel.

Mais nous voulons aussi, en parallèle, construire la société d’écologie humaine. Il s’agit de respecter l’humanité dans toutes ses dimensions pour tous les êtres humains d’ici, d’ailleurs et de demain. (…)

Propos recueillis par Frédéric Aimard

[CP] Touche pas à mon père : réaction aux incidents dans 17 villes

[CP] Touche pas à mon père : réaction aux incidents dans 17 villes

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©Michel Pourny

Réaction aux incidents subis dans 17 villes par les volontaires qui lançaient notre campagne d’alerte et de mobilisation Touche pas à mon père !

Ce jeudi 15 novembre à 13 heures, Alliance VITA a lancé paisiblement sa campagne d’alerte et de mobilisation contre la PMA sans père. Conformément à la loi, les délégations départementales de l’association avaient déclaré ces rassemblements dans chacune des 70 villes, pour y exercer leur liberté d’expression et leur droit de manifester.

Or, dans 17 villes, des groupes ont appelé sur les réseaux sociaux à organiser des contre-manifestations à l’endroit même de nos rassemblements, sans déclaration préalable, c’est-à-dire de façon illégale. En certains lieux, malgré une présence policière plus ou moins active, les contre-manifestants ont exercé des violences sur les biens et les personnes, en tentant de dérober ou de détruire le matériel de campagne et de couvrir par leurs cris les discours, allant jusqu’à insulter voire molester certains participants. La justice va être saisie et une plainte devrait être déposée là où une femme enceinte de huit mois a été giflée.

Tugdual Derville, délégué général de l’association, présent au rassemblement sur l’esplanade de la Défense près de Paris (qui s’est déroulé dans le calme) réagit à ces incidents :

« Tout d’abord, je veux remercier les volontaires qui ont participé au lancement de cette campagne pour leur engagement paisible. Dans 53 villes, nous avons pu exercer notre droit de manifester dans la paix, avec un excellent accueil des passants. Des groupuscules ont tenté dans 17 villes de nous intimider pour nous réduire au silence, au mépris de la loi. Je veux saluer les participants qui ont enduré des cris, des insultes et même des crachats ou des coups. Cette violence rend compte d’un état d’esprit, dominé par une volonté de toute puissance. C’est justement ce que nous contestons avec cette PMA sans père. Dans plusieurs villes, la police elle-même nous a avoué son impuissance à canaliser la violence de ces groupes. Ce n’est pas un bon signe pour notre démocratie. Nous sommes loin du « débat paisible » promis par le président de la République ! Comment peut-on accepter que ceux qui se conforment à la loi soient bousculés par ceux qui la transgressent ? Notre ténacité paisible reste entière. Céder à des groupes de pression qui veulent interdire le débat n’est de l’intérêt de personne. Nous espérons que tous les démocrates, même ceux qui ne partagent pas nos convictions, auront à cœur de défendre notre droit de les exprimer. Quant à nous, nous ne nous laisserons pas intimider. »

Face à ces atteintes à la liberté d’expression, Alliance VITA a décidé :

  • de saisir la justice partout où des violences ont été exercées ;
  • d’interpeller les responsables de l’ordre public pour savoir comment garantir son droit de manifester, alors que les déclarations préalables se sont retournées contre des participants ;
  • d’intensifier la campagne Touche pas à mon père
[CP] Lancement de « Touche pas à mon père ! »

[CP] Lancement de « Touche pas à mon père ! »

Ce jeudi 15 novembre 2018, à 13 heures, dans 70 villes de France, Alliance VITA a lancé sa nouvelle campagne nationale d’alerte et de mobilisation « TOUCHE PAS À MON PERE ! »

La campagne a été lancée à la Défense, par l’équipe nationale et départementale d’Alliance VITA, en présence de Tugdual Derville, Caroline Roux et de Blanche Streb.

« PMA, jamais sans papa » : c’est le message adressé à la Défense et dans 70 centre-villes à une Marianne vêtue de noir, représentant la nation, par un petit garçon symbolisé par une silhouette bleu nuit. Cartable au dos, cet écolier représente les enfants de demain qu’il serait injuste de priver délibérément de père. Dans chaque ville, comme à la Défense, c’est justement un père qui a prononcé le discours de lancement. Il a souligné à quel point notre société a besoin de la responsabilité paternelle. Il est au contraire irresponsable de laisser entendre aux hommes qu’ils devraient donner leur sperme en se désintéressant d’une descendance amputée de toute référence paternelle.

Rassemblés autour d’une banderole, et portant des panneaux « Pour les enfants de demain » et « Touche pas à mon père ! » les participants à ce lancement diffuseront, dans les semaines qui viennent, des enveloppes argumentaires contenant le bracelet de la campagne qu’ils ont commencé à offrir aux passants de la Défense. Selon le sondage commandité à l’IFOP par Alliance VITA en juin dernier, 93% des Français, estiment que « le père a un rôle essentiel à jouer pour l’enfant ». Plusieurs ministres ont annoncé, dans le cadre de la prochaine révision de la loi bioéthique, l’abandon du critère d’infertilité médicale, afin de légaliser la PMA, gratuitement, pour des femmes célibataires ou vivant en couple, c’est-à-dire sans partenaire masculin. Alliance VITA a donc décidé de tout mettre en œuvre pour alerter les Français.

Présent sur le parvis de la Défense, près de Paris, pour la conférence de presse nationale, Tugdual Derville, Délégué général de l’association a annoncé la suite de la campagne : « Dès vendredi, nos volontaires diffuseront ces outils d’information et d’alerte aux Français, devant les gares et dans les villes. Notre campagne vise à mobiliser les pères mais aussi les tenantes d’un féminisme d’altérité contre le féminisme d’indifférenciation qui récuse la complémentarité père-mère. Les parlementaires seront aussi sollicités. Et surtout, nous lançons aujourd’hui en ligne une pétition à l’intention du président de la République, afin qu’il renonce à ce bouleversement de l’encadrement de la PMA. Produire artificiellement des enfants sans père, nous savons que c’est une étape qui conduit non seulement à la GPA – système des mères porteuses qui instrumentalise le corps de la femme – mais aussi à un marché étatisé de la procréation. Ce marché aurait des relents totalitaires, car il constituerait une emprise de l’Etat sur le corps de la femme et de l’enfant. »

Paraplégiques : de nouvelles techniques leur permettent de remarcher

Paraplégiques : de nouvelles techniques leur permettent de remarcher

paraplegique

De plus en plus de personnes en incapacité de marcher utilisent un exosquelette pour se déplacer ; elles sont appelées « rewalkers ». 

Les exosquelettes permettent aux personnes paraplégiques de se lever, de tenir debout, de marcher et même de monter les escaliers. L’installation semble assez simple. Il s’agit d’une sorte d’armure très technologique qui nécessite l’aide d’un technicien pour l’enfiler. Il faut bien la fixer autour des jambes, la poitrine et le dos et ensuite continuer d’utiliser des béquilles quelques temps avant de se lancer et de marcher « normalement ». La clé est de trouver le point d’équilibre.

Les autorités médicales aux Etats-Unis ont validé cette technologie depuis sept ans. Elle vient tout juste d’être proposée en France. Ainsi, un jeune Français, Anthony, en fauteuil roulant depuis 2014, a souhaité tester cet appareil et en être prochainement le possesseur. En revanche, la technologie est très coûteuse ; son prix s’élève à 80 000 euros. Anthony, pour sa part, a mis en place une cagnotte afin de réunir suffisamment d’argent pour réaliser son rêver de pouvoir marcher de nouveau. “Je suis dans l’optique d’en acquérir un, chez moi, et pouvoir l’utiliser au quotidien (…) Je sais que ça ne remplacera pas la marche d’une personne valide, ni mon fauteuil roulant, mais psychologiquement, le fait d’être debout et de se déplacer, c’est un vrai bonheur“.

Par ailleurs, récemment, une équipe scientifique de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) a mis au point une nouvelle technologie faisant appel à la stimulation électrique. Trois hommes paraplégiques ont ainsi pu remarcher grâce à cette technologie.

Les trois participants à l’expérience sont des hommes âgés de 28, 35 et 47 ans qui étaient paralysés depuis plus de quatre ans suite à des accidents. Quelques jours après la stimulation électrique ciblée, ils pouvaient contrôler partiellement les mouvements de leurs jambes et progresser sur un tapis roulant, aidés de supports. Après de longues semaines de rééducation intensive, ils ont réussi à marcher de façon indépendante ou aidés d’un déambulateur, un résultat qui a perduré, même après l’arrêt de la stimulation.

L’équipe suisse, composée d’une trentaine de spécialistes (neurochirurgiens, neurologues, kinésithérapeutes, ingénieurs, neuroscientifiques, physiciens), compte maintenant lancer une étude avec une vingtaine de participants souffrant de lésions récentes de la moelle épinière. Un espoir sérieux pour tous les paraplégiques, qui sont environ 50.000 en France.

CP – Une campagne inédite pour expliquer les directives anticipées.

CP – Une campagne inédite pour expliquer les directives anticipées.

A l’occasion du 2 novembre 2018, Alliance VITA lance une campagne digitale et une vidéo inédite pour informer et sensibiliser les Français à la préparation de leur fin de vie au travers de la rédaction de leurs directives anticipées, en conformité avec la dernière loi fin de vie du 2 février 2016.

Par son expérience d’écoute, Alliance VITA a constaté combien la confiance et le dialogue entre les soignants, les soignés et leurs proches sont déterminants pour optimiser l’accompagnement des personnes dans des situations toujours délicates et souvent éprouvantes.

C’est dans cet esprit qu’Alliance VITA a lancé son guide des Directives anticipées, pour informer les personnes sur les nouveaux dispositifs prévus dans la dernière loi fin de vie et en faciliter l’appropriation par les Français.

Pour Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA : « Nous observons que les questions liées à la fin de vie et au deuil relèvent trop souvent du tabou ; elles sont passées sous silence ou escamotées, par peur ou ignorance. Les directives anticipées sont négligées pour les mêmes raisons.

Nous encourageons les Français à rédiger leurs directives anticipées, non pas pour « protocoliser » des parcours de fin de vie toujours imprévisibles, mais pour favoriser un meilleur dialogue entre soignants et personnes soignées.

Cela nécessite de se poser à temps les bonnes questions : à propos des traitements que l’on veut refuser ou des dons d’organes par exemple.

Pour nous, les directives anticipées ne sont en rien une solution miracle face à la complexité des enjeux à la fin de la vie ; elles sont utiles pour faciliter le dialogue, et ajuster les réponses à la situation d’une personne et à l’évolution de son état. »

Spina-bifida : opérations in utero

Spina-bifida : opérations in utero

operation spina bifida

Deux bébés ont été opérés d’un spina-bifida par une équipe de 30 médecins de l’University College de Londres alors qu’ils étaient encore dans l’utérus de leur mère. Les opérations ont duré 90 minutes chacune et les mères et leurs bébés se portent parfaitement bien. C’est un financement participatif s’élevant à 450 000 euros qui a rendu cela possible.

C’est une « première » Outre-Manche. Auparavant les femmes enceintes allaient en Belgique pour ce type d’opération lorsqu’elles étaient encore enceintes.

L’équipe du service de médecine fœtale de l’Hôpital Armand Trousseau et celle de neurochirurgie de l’hôpital Necker-Enfants malades avaient, il y a quatre ans, opéré in utero une petite fille atteinte de cette maladie.

Opérer dans l’utérus implique d’ouvrir l’utérus, d’exposer le spina-bifida sans accoucher, de fermer l’anomalie puis de réparer l’utérus pour laisser le bébé en sécurité à l’intérieur“, détaille Jan Deprest, chirurgien en chef du University College London Hospital (UCLH). “Bien que ces interventions ne soient pas entièrement curatives, elles préviennent les lésions de la moelle épinière dans le dernier tiers de la grossesse“, se félicite-t-elle.

Le spina-bifida est une maladie qui apparaît quand le tube neuronal, la forme la plus jeune du cerveau et de la moelle épinière, du nourrisson n’est pas correctement formée. Cela provoque un défaut de fermeture d’une ou de plusieurs vertèbres. Il en résulte alors une absence de protection du contenu de la colonne vertébrale (moelle épinière, méninges, nerfs, etc.). C’est à partir du sixième mois de grossesse que cette maladie peut être détectée. Une interruption médicale de grossesse (IMG) est proposée dans 80% des cas.

[CP] Rapport de l’OPECST. Une focalisation sur une PMA dite « pour toutes » qui cache la forêt des questions en débat

[CP] Rapport de l’OPECST. Une focalisation sur une PMA dite « pour toutes » qui cache la forêt des questions en débat

bioethique

L’Office Parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques (OPECST) n’a pas souhaité  se prononcer sur l’extension de la Procréation Médicalement Assistée (PMA) aux femmes seules et aux couples de femmes avec l’abandon du critère d’infertilité, dans son rapport paru ce jeudi 25 octobre, considérant que cette pratique ne relève pas d’une évolution scientifique mais de « motivation sociétale ».

Cette instance prévient toutefois des conséquences qu’impliquerait cette mutation de l’approche de l’Assistance médicale à la procréation en pointant les enjeux liés à la filiation, les investissements en personnel supplémentaire et le risque d’une « pénurie des donneurs de gamètes ». En revanche, son avis favorable à la création de banques privées de gamètes constitue, pour Alliance VITA, une porte ouverte au marché de la procréation.

Pour Tugdual Derville, Délégué Général d’Alliance VITA :

« C’est en toute logique que l’OPECST ne se prononce pas sur l’extension de la PMA hors infertilité et sans partenaire masculin, car il s’agit d’une question de société et non d’une question suggérée par une évolution technique relevant normalement de la loi bioéthique. Par contraste, la focalisation du débat sur la PMA dite « pour toutes » fait à nos yeux office d’arbre qui cache la forêt des questions en débat. Les vrais sujets bioéthiques traités par l’OPECST sont en effet sous-estimés, alors qu’ils sont cruciaux. En premier lieu, c’est la préconisation par certaines instances d’une banalisation de l’instrumentalisation de l’embryon humain que nous déplorons, alors que l’OPECST se prononce pour des recherches détruisant l’embryon jusqu’au 14ème jour. L’OPECST se montre plus prudent sur les tests génétiques et pré-conceptionnels. Nous déplorons toutefois son adhésion à une détection préimplantatoire de la Trisomie 21 qui accroîtrait la stigmatisation et le rejet des personnes qui portent cette anomalie chromosomique, et avaliserait la forme d’eugénisme dont elles sont aujourd’hui les principales victimes. »

Loi bioéthique : Alliance VITA auditionnée à l’Assemblée nationale

Loi bioéthique : Alliance VITA auditionnée à l’Assemblée nationale

Le 24 octobre 2018, Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA, Caroline Roux, déléguée générale adjointe et coordinatrice des services d’écoute, et Blanche Streb, directrice de la formation et de la recherche, ont été auditionnés par la Mission d’information de la révision de la loi de bioéthique.

Quelques verbatim extraits de l’émission :

Intervention de Caroline Roux

« Le désir profond de beaucoup de couples est de pouvoir être soignés de leur infertilité, et de pouvoir procréer de manière autonome. L’approche de la procréation centrée sur la technique tend à détourner d’une approche proprement médicale visant à soigner ou à laisser du temps. »

« Nous avons noté un glissement progressif de l’approche des médecins de la procréation qui se sentent comme redevables de donner un enfant aux couples, à tout prix. »

« Le manque existentiel exprimé par les enfants aujourd’hui devenus majeurs, doit nous inciter à ne pas banaliser l’AMP avec donneur que ce soit don de sperme ou don d’ovocyte, et à prévenir le plus possible les situations qui conduisent au don de gamètes. »

« Il est préoccupant, que la banalisation de l’AMP tende à détourner des véritables recherches des causes de l’infertilité, pour d’une part mettre en œuvre une véritable politique de prévention et d’autre part de chercher des thérapies de restauration de la fertilité. »

« Des professionnels principalement revendiquent la possibilité pour des femmes jeunes de pouvoir congeler leurs ovocytes pour être assurés d’avoir des enfants plus tard. Nous avons été témoin en France du scandale qu’ont provoqué les sociétés Apple et Google en proposant de rembourser cette congélation à leurs employées américaines et ce faisant, profiter de leur force de travail alors qu’elles sont encore jeunes…Nous sommes devant un risque majeur d’entrave à la maternité par la pression socio-économique. »

« Le volte-face opéré par le Comité Consultatif National d’Ethique qui préconisait il y a un an de ne pas aller vers l’auto-conservation ovocytaire sans raison médicale n’a rien d’éthique. »

« Le principe de précaution s’impose par rapport aux revendications actuelles de légaliser l’insémination ou la FIV avec donneur hors infertilité pour des femmes sans partenaire masculin, qu’elles soient seules ou à deux. »

« Il y a la nécessité de rééquilibrer les politiques de dépistage du handicap, de leur annonce, de la prise en charge du handicap. (…) Nous pensons que la France aurait à progresser dans le regard qui est porté sur le handicap et sa véritable prise en charge et de maintenir la médecine dans le soin et la recherche. »

Intervention de Blanche Streb

« Le régime encadrant la recherche sur l’embryon humain a progressivement évolué depuis la 1ère loi établissant l’interdiction sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires. (…) On constate, d’un côté, une érosion permanente et régulière du cadre de la loi protégeant l’embryon humain et, de l’autre, de nouveaux enjeux et perspectives de plus en plus importants, liés aux nouvelles découvertes intervenues ces dernières années. »

« Il semble indispensable d’élargir l’interdit actuel existant pour inclure l’ensemble des modifications susceptibles de porter atteinte à l’intégrité du génome de l’embryon humain. »

« Il est important d’interdire explicitement la FIV à 3 parents. Des enfants sont déjà nés de cette technique, en dehors de tout radar éthique avec une véritable épée de Damoclès sur la tête, en ce qui concerne leur santé. »

« Les biotechnologies nous font glisser vers un passage au crible de plus en plus accru des embryons in vitro et des fœtus in utero. L’eugénisme, interdit par notre code civil, est un grand principe en souffrance aujourd’hui. »

« Sont évoquées des perspectives d’extension du Diagnostic pré-implantatoire à de plus en plus d’indications et de plus en plus de couples, ce qui risque d’augmenter cette « exigence » ou plutôt ce mythe du « bébé parfait ». »

« La définition nous est très bien donnée par le Conseil d’Etat : L’eugénisme peut être le fruit d’une politique délibérément menée par un État. Mais il peut aussi être « le résultat collectif d’une somme de décisions individuelles convergentes prises par les futurs parents, dans une société où primerait la recherche de l’“enfant parfait”, ou du moins indemne de nombreuses affections graves». »

« Quant aux questions économiques soulevées par cet élargissement de contrôle, de tests, de procréations assistées chez des couples qui ne sont ni malades ni infertiles, le CCNE explique que le surcoût imposé par ces techniques sera à « mettre en perspective des dépenses qu’imposent les traitements et la prise en charge du handicap concerné »Le modèle de société qui se profile derrière ce calcul fait froid dans le dos…. »

Intervention de Tugdual Derville

« Si la ligne rouge est à nos yeux le basculement vers la PMA, elle contient immédiatement le basculement vers la GPA. »

« La technique de la PMA est l’arbre qui cache la forêt.
La PMA crée 3 inégalités :
– entre les enfants,
-entre les hommes et les femmes,
– entre les femmes elles-mêmes (une seule femme porte l’enfant). »

« Nous voyons des inconvénients majeurs si nous allons vers un marché étatique, financé par l’impôt : un système de technocratie biomédicale peut l’emporter, en termes de pouvoir, sur nos corps et en particulier sur le corps des femmes. »

« Nous avons fait un sondage avec l’IFOP en juin dernier : 
61% des Français estiment qu’il faut privilégier le besoin de chaque enfant d’avoir un père en réservant la #PMA aux couples homme-femme ayant un problème d’infertilité. »

« Peut-on dire aux personnes touchées par le handicap « prenez toute votre place dans la société », et d’un autre côté leur dire, si on avait su, on ne vous aurait pas laissés naître ? »

« 100% des personnes diagnostiquées myopathie de Duchenne, 96% des personnes touchées par la trisomie 21 ne voient pas le jour. On ne sait plus ce que ces personnes peuvent apporter à notre société. »

« La technique de la PMA est l’arbre qui cache la forêt. La PMA crée 3 inégalités : une inégalité entre les enfants, une inégalité entre les hommes et les femmes et une inégalité entre les femmes elles-mêmes (une seule femme porte l’enfant). »

« Nous accompagnons des familles monoparentales : 35% vivent sous le seuil de pauvreté. Un des grands enjeux de notre société est cette parité originelle homme-femme ; la paix sociale ne peut être favorisée si les enfants sont amputés de cette dimension paternelle. »

[CP] En réponse à Agnès Buzyn, Alliance VITA annonce le lancement d’une grande campagne nationale d’alerte et de mobilisation pour l’enfant dès novembre

[CP] En réponse à Agnès Buzyn, Alliance VITA annonce le lancement d’une grande campagne nationale d’alerte et de mobilisation pour l’enfant dès novembre

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Avant même la fin des auditions à l’Assemblée Nationale des principales associations sur la révision des lois de bioéthique (Alliance VITA sera auditionnée mercredi 24 octobre), Agnès Buzyn a révélé l’insertion dans le futur projet de loi de bioéthique de la Procréation Médicalement Assistée (PMA) sans père, pour femmes célibataires ou vivant en couple.

Au nom de la protection des droits de l’enfant, Alliance VITA a décidé de réagir avec force. Contrairement à ce qui est avancé par les promoteurs d’une PMA abandonnant le critère d’infertilité médicale pour en exclure le père, Alliance VITA rappelle que les Français sont profondément attachés au rôle du père et, très majoritairement, à la garantie pour un enfant né de PMA d’avoir un père et une mère (sondage IFOP de juin 2018).

Pour Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA :
« Le Président de la République ne peut pas ignorer le risque qu’il prend en provoquant, à quelques mois des Européennes, une bataille sociétale qui diviserait profondément les Français. Il ne peut pas non plus ignorer que ceux qui revendiquent une PMA sans critère d’infertilité et sans partenaire masculin sont très minoritaires, et que leur revendication s’articule d’ores et déjà avec la revendication masculine de la Gestation par Autrui (GPA), alors que cette pratique des mères porteuses instrumentalise le corps des femmes. Par ses déclarations, Madame Buzyn nous incite à nous mobiliser sans tarder pour l’intérêt supérieur des enfants. Nos équipes s’apprêtent à agir dans toute la France dès novembre. »