PJL Bioéthique au Sénat : examen des premiers articles

PJL Bioéthique au Sénat : examen des premiers articles

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Depuis mardi 21 janvier, le Sénat examine en séance le texte du Projet de loi relatif à la Bioéthique. 7 articles ont été examinés sur les 34. Entre tentatives d’améliorations et aggravations, l’économie du texte ne change pas fondamentalement.

L’article 1 du PJL Bioéthique : la “PMA sans père”

L’article 1 qui étend la PMA avec donneur aux femmes seules ou à deux, sans partenaire masculin, a été l’objet d’une longue discussion pour être finalement adopté avec des modifications notables déjà votées en commission spéciale pour certaines : le critère d’infertilité médicale a, en effet, été réintroduit en commission spéciale pour les couples composés d’un homme et d’une femme, assorti de la prise en charge par l’assurance maladie. En revanche, les sénateurs ont supprimé le remboursement de la PMA avec donneur pour les femmes seules ou en couple. La mention « nul n’a le droit à l’enfant » ajoutée à juste titre en amont de ce même article perd de son effectivité, avec l’adoption de la « PMA sans père ».

Dans ce contexte évolutif de la pratique de la PMA, des sénateurs ont plaidé en vain pour qu’une clause de conscience soit instaurée pour les médecins et personnels de santé qui ne souhaitent pas participer à sa pratique, quelles qu’en soient les raisons d’y recourir. De plus, la commission spéciale a supprimé la mesure d’instauration d’un plan national infertilité, introduite par les députés pour favoriser les recherches sur les causes de l’infertilité et leur prévention, au prétexte que cela ne relevait pas de la loi. L’infertilité étant un enjeu sanitaire majeur, cette focalisation sur la PMA alors que la moitié des couples qui y ont recours n’ont pas d’enfant, ne peut qu’interroger.

Les sénateurs sont, par contre, revenus en séance sur le double-don de gamètes pour l’interdire. De même, les sénateurs ont adopté un amendement du gouvernement, pour que seuls les centres à but non lucratif soient autorisés à accueillir, stocker et congeler les embryons. Cette mention avait été supprimée en commission spéciale et faisait courir le risque de marchandisation des êtres humains.

L’article 2 du PJL Bioéthique : l’autoconservation des gamètes

L’article 2 ouvrant l’autoconservation des ovocytes pour les femmes, sans critère médical, pour procréer plus tard par PMA a été rejeté par les sénateurs.

La levée de l’anonymat des donneurs de gamètes

La levée de l’anonymat du don de gamètes, autre mesure phare de ce texte, a, par contre, été fortement remise en cause en commission spéciale et confirmée en séance : le consentement du donneur à donner son identité n’interviendrait pas ab initio au moment du don, mais seulement de façon aléatoire, selon la volonté du donneur, au moment où l’enfant en ferait la demande, ce qui vide en partie l’effectivité de cette levée.

La filiation

Concernant les règles d’établissement de la filiation dans le cadre de PMA réalisées par des couples de femmes, le texte de loi a été également largement modifié. Si la commission spéciale n’avait pas touché au texte adopté par l’Assemblée nationale, les sénateurs ont, quant à eux, réécrit presque intégralement l’article en question. Le texte prévoyait originellement l’établissement d’une filiation par reconnaissance anticipée de deux « femmes ». Désormais, l’établissement de deux filiations maternelles ou paternelles à l’égard du même enfant est rendu impossible. Une distinction est opérée entre la femme qui accouche (automatiquement considérée comme mère de l’enfant) et l’autre femme (qui doit adopter l’enfant). Par ailleurs, les couples pacsés ou en concubinage peuvent désormais adopter, et la procédure d’adoption pour le deuxième conjoint serait facilitée.

La Gestation par Autrui (GPA)

La question de la Gestation par Autrui (GPA), qui avait été introduite en Commission spéciale, a été de nouveau évoquée. Si l’interdiction de la retranscription à l’état civil français des enfants nés de GPA à l’étranger a bien été maintenue (après avoir été adoptée par la Commission), un amendement de la rapporteur, Muriel Jourda, autorise en revanche la retranscription des jugements d’adoption, sans mention de l’injustice que constitue cette pratique. Pour rappel, une jurisprudence de la Cour de cassation avait récemment autorisé la retranscription automatique de ces actes de naissance, alors que la GPA constitue une fraude à la loi.

Les articles 5, 6 et 7, portant respectivement sur la greffe, le don de cellules souches hématopoïétiques et le consentement des personnes sous mesure de protection, ont été adoptés.

Le principe de précaution

En début de discussion, un amendement demandant d’inscrire un principe de précaution dans la loi a été rejeté. L’argumentation de la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, est révélatrice « le principe de précaution est à la fois un système d’évaluation et la mise en place de mesures proportionnées et provisoires en cas d’atteinte grave et irréversible. Or en matière de bioéthique je pense que nous nous interrogerions à l’infini sur ce qui est une atteinte grave et irréversible, nous aurions ici une difficulté. » C’est justement ce qui mobilise tous ceux qui alertent sur ce texte et c’est aussi ce qui justifie notre opposition.

A noter que toutes ces nouvelles dispositions pourront être remises en cause par les députés en seconde lecture. Les débats se poursuivent à partir de mardi 28 janvier et le vote solennel aura lieu le 4 février.

 

Euthanasie au Québec : annonce d’une grave dérive

Euthanasie au Québec : annonce d’une grave dérive

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La ministre de la Santé canadienne, Danielle McCann, a annoncé, le 22 janvier lors d’une conférence de presse, une extension de la loi sur l’euthanasie (dénommée “aide médicale à mourir”) au Québec.

La Cour supérieure avait donné raison, le 11 septembre dernier, à deux personnes, toutes deux atteintes d’une maladie dégénérative incurable qui réclamaient l’euthanasie, alors qu’elles n’étaient pas en fin de vie. Dans ce jugement, la juge Christine Beaudoin déclarait inconstitutionnelles les lois québécoise et fédérale.

La juge avait alors fixé un délai de 6 mois pour l’application de ce jugement, soit à partir du 11 mars. Bien que cette décision ne s’applique qu’au Québec, le gouvernement du Canada s’est engagé à modifier la loi sur l’euthanasie pour l’ensemble du pays.

L’abandon du critère de « fin de vie » ouvrira donc la porte à de nombreuses nouvelles conditions qui seront désormais admissibles à l’ « aide médicale à mourir », dont des maladies dégénératives incurables, mais également des maladies mentales graves, telles que la démence ou la maladie d’Alzheimer.

A la suite de cette décision de justice, un rapport d’experts “Filion-Maclure”, sur la question des directives médicales anticipées, avait été déposé le 29 novembre dernier : ce rapport recommandait que le malade « conserve son droit à recevoir l’aide médicale à mourir préalablement consentie » dans les cas où il deviendrait tardivement inapte. L’association “Vivre dans la dignité s’est levée contre la portée de ce rapport, par ces mots : “Se contraindre par avance à se suicider (par l’intermédiaire d’un autre) est une violence grave faite à un soi futur qu’il est impossible de connaître, violence qui ne devrait pas être autorisée.”

Pour Alliance VITA, ce qui se passe au Canada rejoint les situations belge et néerlandaise. L’euthanasie ne peut réellement s’encadrer, et menace gravement les plus fragiles.

PPL pour l’allongement du congé des parents endeuillés

PPL pour l’allongement du congé des parents endeuillés

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La proposition de loi pour l’allongement du congé des parents endeuillés de 5 à 12 jours a été étudiée, le 22 janvier, à la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale et sera discutée dans l’hémicycle le 30 janvier.

Cette proposition de loi est à l’initiative du député UDI de Cambrésis, Guy Bricout. A l’heure actuelle, les entreprises ne peuvent autoriser de congés d’une durée inférieure à 5 jours. Le député est soutenu par plusieurs associations, Grandir sans cancer et Le Sourire de Lucie.

Les parents totalement démunis par ce deuil se retrouvent sous le poids des formalités administratives à accomplir, ce qui ne leur permet pas de reprendre leurs esprits.

Selon le député UDI, « Nombre de salariés sont obligés, pour régler ces formalités, de prendre des jours de congé supplémentaires » et « S’ils demandent un arrêt maladie à leur médecin, ils subissent les trois jours de carence, avec les conséquences financières que cela implique. » A propos du partage des RTT avec d’autres collègues, quand un salarié a un enfant gravement malade il ajoute : “Toutes les entreprises n’ont pas de RTT! Pour moi, il vaut mieux légiférer;”

Université de la vie 2020 : 2ème soirée sur le thème “Endurer”

Université de la vie 2020 : 2ème soirée sur le thème “Endurer”

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Plus de 8 000 participants de l’Université de la vie d’Alliance VITA se sont retrouvés dans plus de 200 salles en France et à l’étranger, ce lundi 20 janvier, pour la deuxième soirée de formation intitulée « Endurer ». De très beaux témoignages et interventions se sont succédé tout au long de la soirée.

Jean-Guilhem Xerri, psychanalyste et biologiste médical, est intervenu en premier. Il a proposé une réflexion sur la dignité, la compassion et l’écoute comme vecteurs pour grandir en humanité. Pour lui, « La souffrance ne vient jamais seule, elle est toujours accompagnée par un appel à un surcroît de présence les uns aux autres ».

Eric Vermeer, infirmier éthicien belge en soins palliatifs, a pris le relais pour aborder la question des soins palliatifs et de la fin de vie. Témoignant d’expériences vécues, il a expliqué que les soins palliatifs ont pour objectif, non pas de « faire mourir » mais d’aider une personne à « bien vivre » jusqu’au bout, et que ce n’est pas parce qu’une personne est en perte d’autonomie qu’elle est en perte de dignité.

Tugdual  Derville, délégué général d’Alliance VITA, a ensuite proposé un décodeur sur la législation française concernant la fin de vie. il nous a particulièrement invité à trois points de vigilance : Gare au simplisme : protocoliser la mort est une illusion. Gare au choix truqué abusif entre souffrir ou mourir et gare à l’euthanasie sociale par abandon, à laquelle nous sommes appelés à répondre par la solidarité.

Blanche Streb, directrice de la formation et de la recherche d’Alliance VITA, est intervenue pour témoigner autour de son livre « Eclats de vie » paru en octobre 2019 aux Editions Emmanuel. « L’épreuve révèle aussi nos forces de vie ». Pour elle « nous sommes les uns pour les autres des relais d’espérance ».

Pour le dernier enseignement de la soirée, Valérie Boulanger, responsable de SOS bébé, a proposé des « clés pour endurer ». Elle a mis en avant l’importance de « renouer avec le temps » et de se tourner vers les autres.

Rendez-vous lundi 27 janvier pour la troisième soirée « Progresser ».

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© Benjamin Rémon

[CP] Bioéthique : Alliance VITA appelle les sénateurs à un sursaut éthique

[CP] Bioéthique : Alliance VITA appelle les sénateurs à un sursaut éthique

 

Alors que démarre aujourd’hui l’examen du projet de loi bioéthique en séance au Sénat, Alliance VITA demande aux sénateurs de faire preuve de sagesse, de prudence et d’audace pour réorienter le texte tant qu’il en est encore temps.

Pour Caroline Roux, déléguée générale adjointe : « Nous demandons aux sénateurs de revoir l’économie de ce texte en profondeur. C’est leur responsabilité. Pour cela, ils ne doivent pas céder à l’illusion d’un progrès qui tend à artificialiser ou sélectionner les humains plutôt que de protéger les plus fragiles, les droits de l’enfant et l’humanité elle-même. Ce qui est en jeu, c’est la dignité et les droits humains. Les sénateurs doivent être à l’avant-garde d’une société qui ne fait pas du progrès une cause de discriminations et d’injustices. »

Est-ce un progrès d’effacer la paternité derrière les techniques de procréation ?

Est-ce un progrès de résumer la place de l’homme à ses gamètes et de le supprimer délibérément de la filiation d’un enfant ?

Est-ce un progrès d’artificialiser la maternité, d’imposer aux femmes des traitements hormonaux, sans raison médicale, pour congeler leurs ovocytes derrière la promesse illusoire d’une maternité par PMA, impossible à garantir plus tard ?

Est-ce un progrès de fermer les yeux sur la fraude à la loi que constitue la marchandisation des corps de femmes étrangères, réduites à être des mères porteuses ?

Est-ce un progrès de « traquer » les anomalies et de supprimer les êtres fragiles plutôt que de les accueillir et de tenter de les guérir ?

Est-ce un progrès enfin d’utiliser l’embryon humain, celui que nous avons tous été, comme un matériau de laboratoire, de le modifier génétiquement, de créer des chimères qui associent ses cellules avec des cellules animales ou encore de fabriquer des gamètes artificiels ?

Est-ce un progrès de ne plus respecter l’intégrité de l’espèce humaine et de s’autoriser des expériences d’apprenti-sorciers ?

Pour Alliance VITA la société progressera si on respecte la paternité, la maternité, la différence et l’intégrité de l’espèce humaine.

Alliance VITA appelle avec Marchons Enfants ! à se rassembler ce soir mardi 21 janvier et mercredi 22 janvier à 19h devant le Sénat pour appeler les sénateurs à un sursaut éthique contre cette loi qui ne mérite pas en l’état de s’appeler bioéthique.

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©Michel Pourny

Marchons Enfants ! : discours de Caroline Roux le 19 Janvier

Marchons Enfants ! : discours de Caroline Roux le 19 Janvier

Caroline Roux, déléguée générale adjointe d’Alliance VITA, sur le podium de la mobilisation “Marchons Enfants !” contre le projet de loi bioéthique.

Si nous sommes là aujourd’hui, bravant le froid, venant de loin pour certains, ce n’est pas pour
défendre un pré carré.

Nous sommes aujourd’hui ici pour défendre les plus fragiles et un monde qui accueille la biodiversité humaine comme une chance.

Cette loi nous concerne tous et impacte fortement les générations à venir : alors que nous prenons conscience des dégâts infligés à la nature et à l’environnement, cette loi vient percuter l’écologie première qui est celle à garantir aux humains.

Les parlementaires discutent de progrès, de maternité, de paternité, de handicap et de vie humaine. Il est essentiel de distinguer ce qui relève du progrès de ce qui provoque discrimination et injustice.

Est-ce un progrès d’effacer la paternité derrière les techniques de procréation ?

Est-ce un progrès de résumer la place de l’homme à ses gamètes et de le supprimer délibérément de la filiation d’un enfant ?

Est-ce un progrès d’artificialiser la maternité, d’imposer aux femmes des traitements hormonaux, sans raison médicale, pour congeler leurs ovocytes derrière la promesse illusoire d’une maternité par PMA, impossible à garantir plus tard ?

Est-ce un progrès de fermer les yeux sur la fraude à la loi que constitue la marchandisation des corps de femmes étrangères, réduites à être des mères porteuses ?

Est-ce un progrès de « traquer » les anomalies et de supprimer les êtres fragiles plutôt que de les accueillir et de tenter de les guérir ?

Certains veulent interdire que l’on s’exprime.

Ce n’est pas un climat de débat mais bien d’intimidation. C’est inacceptable. Et nous ne nous tairons pas.

La société progressera si on respecte la paternité et les hommes dans toutes leurs dimensions, la maternité et les femmes dans toutes leurs richesses, et la différence en accueillant la vulnérabilité.

La société progressera si chaque être humain est pris en considération et pas sélectionné, ou source de profit. Si les enfants ne sont pas fabriqués en kit, hors sol, sans racine. Les humains ne sont pas des machines, ni des objets qui se marchandent ou qui se jettent.

Est-ce un progrès enfin d’utiliser l’embryon humain, celui que nous avons tous été, comme un matériau de laboratoire, de le modifier génétiquement, de créer des chimères qui associent ses cellules avec des cellules animales ou encore de fabriquer des gamètes artificiels ?

Est-ce un progrès de ne plus respecter l’intégrité de l’espèce humaine et de s’autoriser des expériences d’apprenti-sorciers ?

Nous demandons que le principe de précaution qui concerne à juste titre l’environnement s’applique aussi prioritairement à l’espèce humaine.
En tant que lanceurs d’alerte, en posant ces questions cruciales, nous sommes des précurseurs.
Précurseurs d’un monde qui saura protéger les êtres humains en même temps que leur environnement.

Ne nous y trompons pas, si nous sommes partis de la Place de la Résistance, ce n’est pas pour revenir en arrière. C’est pour aller de l’avant.

Le gouvernement doit arrêter ce processus qui va à l’encontre de la dignité et des droits humains.

Nous demandons aux parlementaires d’avoir le courage de s’opposer à cette loi qui, en l’état, ne mérite pas de s’appeler bioéthique.

Leur responsabilité est immense, dès maintenant, et pour les générations à venir. Et la nôtre aussi.

Votre présence est une immense chance ainsi que celle de ceux qui nous suivent de loin.

Quoi qu’il arrive, rappelez-vous que nous sommes les acteurs de la société. Nous ne baisserons pas les bras pour combattre les injustices et les discriminations.

Le progrès, c’est d’insuffler à la bioéthique une écologie qui soit véritablement humaine.

Bilan démographique 2019 : la natalité en baisse

Bilan démographique 2019 : la natalité en baisse

natalité en baisse

 

L’INSEE a publié son bilan démographique pour l’année 2019. La natalité est en baisse pour la 5ème année consécutive.

753 000 enfants sont nés en 2019, soit 6 000 de moins que l’année précédente. L’INSEE indique cependant que « la fécondité se stabilise », puisque « l’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) s’établit à 1,87 enfant par femme, après 1,88 en 2018 […], après quatre années de baisse entre 2015 et 2018. » On comptait en moyenne deux enfants par femme en 2014.

« Ces quatre dernières années, et de manière moins marquée en 2019, c’est la baisse de la fécondité qui explique les naissances moins nombreuses » explique Sylvie Le Miniez, responsable des études démographiques et sociales de l’Insee.

De plus, l’âge moyen de la maternité ne cesse de croître : il a atteint 30,7 ans en 2019 alors qu’il était à 28,8 ans vingt-cinq ans plus tôt. De même, le taux de fécondité des femmes de moins de 30 ans est en baisse depuis les années 2000.

Selon Gérard-François Dumont, géographe et professeur à l’université Paris-IV Sorbonne, le facteur politique joue un rôle majeur dans l’explication de ces chiffres : « la confiance dans la politique familiale a été mise à mal. La conciliation entre la vie professionnelle et familiale est également moins facile car les 13 milliards d’euros de réductions des dotations aux collectivités territoriales ont entraîné l’abandon de projets de crèches. »

Par ailleurs, l’INSEE indique qu’un enfant sur trois vit dans une famille monoparentale ou recomposée.

La France reste malgré tout le deuxième pays le plus peuplé de l’Union européenne, après l’Allemagne.

[CP] Pourquoi se mobiliser avec “Marchons Enfants” ?

[CP] Pourquoi se mobiliser avec “Marchons Enfants” ?

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Le vote du projet de loi bioéthique en commission spéciale du Sénat incite à intensifier la mobilisation contre les graves dérives de ce texte.

L’article 1, le plus controversé, instaurant la « PMA sans père » n’a pas été supprimé par la commission spéciale du Sénat.

Alliance VITA dénonce les injustices et discriminations du projet de loi :

  • Injustices pour les enfants privés de père et pour ceux privés volontairement de toute origine avec la mesure du double don de gamètes ;
  • Défaite pour les femmes à qui l’on impose une emprise médicale croissante avec la technique de la congélation ovocytaire, fausse promesse d’une assurance maternité ;
  • Pression pour intensifier la pratique de PMA avec tiers donneur, très minoritaire actuellement (moins de 5% des enfants nés par PMA chaque année), porte ouverte au marché de la procréation pour acquérir des gamètes.  La levée de l’anonymat ne supprimera pas l’injustice d’une filiation éclatée et peut se révéler une bombe à retardement.

Par ailleurs, l’interdiction de transcription totale des états civils étrangers votée en commission ne vient que très partiellement compenser la portée de l’interdiction de la Gestation par autrui (GPA), régulièrement bafouée.

De nombreuses dérives ont été ajoutées au texte des députés : notamment l’allongement des délais d’expérimentation sur les embryons (21 jours) ; l’ajout de nouveaux procédés eugéniques par le tri des embryons par diagnostic préimplantatoire et la réintroduction du procédé de double-tri dit « bébé-médicament ».

Ce projet de loi fait l’impasse sur 3 enjeux fondamentaux

  • La lutte contre l’infertilité : la commission a supprimé l’instauration d’un plan infertilité qui est pourtant une urgence sanitaire ;
  • La lutte contre l’eugénisme et une réelle prise en compte du handicap avec l’intensification des diagnostics génétiques anténataux ;
  • L’enjeu majeur de la protection de l’intégrité de l’espèce humaine. Le texte lève des interdits majeurs, celui de créer des embryons transgéniques et des embryons chimère (mélangeant homme-animal).

Pour Caroline Roux, Déléguée générale adjointe d’Alliance VITA, présente à la conférence de presse de la plateforme Marchons enfants ! du 15 janvier : « Le principe de précaution qui ne s’applique qu’à l’environnement devrait s’appliquer en priorité à l’espèce humaine. Ce qui se joue, c’est le traitement accordé aux plus fragiles, aux droits des enfants, au respect de la paternité, de la maternité, de la différence et l’humanité elle-même. On ne peut laisser la bioéthique être vidée de l’éthique et du respect des droits humains. Nous demandons aux sénateurs d’avoir le courage de s’opposer dans l’hémicycle à cette loi qui ne mérite pas de s’appeler bioéthique ».

Alliance VITA appelle, avec Marchons enfants !, à la mobilisation nationale du dimanche 19 janvier 2020 et au rassemblement devant le Sénat les mardis 21 et mercredi 22 janvier.

 

Coup d’envoi de la 15ème Université de la vie d’Alliance VITA : QUEL SENS A LA VIE ?

Coup d’envoi de la 15ème Université de la vie d’Alliance VITA : QUEL SENS A LA VIE ?

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Ce sont pas moins de 200 villes en France et à l’étranger qui accueillent près de 8000 participants pour cette formation inédite.

Cette première soirée a permis une réflexion pour « se situer » dans notre société, en particulier autour des questions bioéthiques.

Gilles Hiérard Dubreuil, président et co-initiateur du Courant pour une écologie humaine, a ouvert la soirée en proposant une réflexion sur les défis de la modernité. Pour lui, nous quittons ce temps du « tout technique » pour entrer dans « le temps des hommes », où doit s’ouvrir un chemin d’écologie humaine pour construire un « monde aimable » qui prenne soin des plus faibles.

Caroline Roux, déléguée générale adjointe d’Alliance VITA, est intervenue ensuite pour aborder les paradoxes actuels de la bioéthique, autour du désir d’enfant, de l’infertilité, de l’accueil du handicap, de l’instrumentalisation de l’embryon humain et de la prise en charge de la fin de vie. Elle a mis en lumière les tensions qui traversent notre société, révélatrices des conséquences que provoque la bioéthique quand elle se détache de l’éthique.

Puis Esther Pivet, polytechnicienne et fondatrice de Vigigender, est intervenue ensuite pour un « Décodeur bioéthique » abordant la question de la théorie du genre.

Yves Meaudre, vice-président des Enfants du Mekong, était le premier grand témoin. Pour lui, “tout Homme se sent appelé à quelque chose, a envie de se réaliser, se dépasser, c’est au fond de notre être“.

Pour le dernier enseignement de cette soirée, Tugdual Derville, le délégué général d’Alliance VITA, a partagé « des clés pour se situer ». Il a notamment invité les participants à se reconnaître héritiers du passé pour faire « ici et maintenant » des choix responsables en tant qu’acteurs de l’histoire.

La prochaine soirée sera intitulée « Endurer ».

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© Benjamin Rémon

Bébés OGM : condamnation du chercheur chinois

Bébés OGM : condamnation du chercheur chinois

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La justice chinoise a condamné à trois ans de prison le chercheur qui avait fait naître des bébés OGM.

En novembre 2018, le scientifique chinois He Jiankiu avait provoqué un véritable tollé mondial en annonçant la naissance de deux jumelles dont il avait modifié l’ADN. L’opération, réalisée avec l’outil Crispr-Cas 9, avait pour but de les immuniser contre le virus du Sida dont était atteint leur père. Depuis cette annonce, un troisième enfant ayant subi le même traitement est né d’une autre femme.

Les autorités chinoises, qui avaient été accusées de laxisme à la suite de cet événement, ont finalement condamné le chercheur à trois ans de prison ferme et à une amende de trois millions de yuans (385 000 euros) pour « avoir illégalement procédé à la manipulation génétique d’embryons à des fins de reproduction », d’après Chine Nouvelle. L’homme est également accusé d’avoir « produit de faux documents d’évaluation éthique » et d’avoir utilisé « des technologies à la sécurité et à l’efficacité douteuses ». Par ailleurs, des extraits du résultat de l’expérience publiés dans le MIT Technology Review montrent qu’il n’est même pas certain que les enfants soient réellement immunisés contre le Sida.

La révision du Code civil chinois, qui devrait avoir lieu en mars, prévoit l’ajout d’un article pour réglementer la recherche sur le génome.